Machu Picchu sur Le L’i - Clio · Machu Picchu n’a gardé nulle trace de la présence...

2
2 Lima, Sipan, Arequipa, Cuzco, le lac Titicaca A l’occasion de la fête du Soleil, l’Inti-Raymi PE 32 - 18 jours • 9 au 26/06/18 avec Emanuela Canghiari • à partir de 5 885 € POUR VISITER LE PÉROU LE MACHU PICCHU. SUR LE CHEMIN DE L’INCA Ce n’est qu’en 1911 que ce site royal inca, caché dans la montagne sur un ensellement rocheux entre deux pics acérés à 2 450 mètres d’altitude, fut découvert par hasard par l’archéo- logue Hiram Binghan. La cité perdue Les ruines de Machu Picchu n’étaient plus connues depuis des siècles que de quelques familles indiennes qui y cultivaient leurs champs loin de tout. Bingham en entendit parler par hasard à Cuzco et partit à la recherche de ce qu’il croyait être Vilcabamba. En réalité, la cité perdue n’était pas ce dernier refuge de la résistance Inca aux Espagnols, dont on sait maintenant qu’elle se situe à Espi- ritu Pampa, cependant ce nid d’aigle isolé et sauvage, occupé par une cité de pierre bien conservée, demeure l’un des sites archéolo- giques les plus impressionnants au monde. L’archétype des pucaras On ne sait pas quand il fut abandonné, mais Machu Picchu n’a gardé nulle trace de la présence espagnole, et représente donc un exemple pur de l’urbanisme inca. Il ne s’agit pas vraiment d’une ville, mais d’une de ces pucaras, qui étaient essentielles, non seule- ment à la défense, mais aussi au fonctionne- ment des institutions de l’empire. Ce système de places fortes qui étaient aussi des lieux cérémoniels et des centres de production agricole fut mis en place par le fondateur de l’Empire inca, Pachacutec, qui régna de 1438 à 1471. Elles jalonnaient le chemin des Incas, qui reliait les villes de tout l’empire et sur lequel les messages, portés par des coureurs se relayant, pouvaient parcourir 400 kilomètres en une journée. Place forte Le visiteur est saisi par la majestueuse beauté du paysage qui s’accorde, dans le registre du grandiose, aux remparts de blocs parfai- tement appareillés, dont certains pèsent plus de cent tonnes. Les Incas ne connaissaient pas la roue : les blocs étaient acheminés par tractage à l’aide de cordes et taillés sur place à l’aide d’outils de pierre... Comme les tâches agricoles, les travaux de construction publique étaient réalisés dans le cadre de corvées régulières effectuées pour le souverain par différentes communautés qui recevaient en échange leurs moyens de subsistance. La forteresse s’ouvre au sud-ouest par une porte monumentale, baptisée par les archéo- logues “la porte du Soleil”. Deux murs de pierre gardent le côté sud de la ville tandis que l’est et l’ouest sont protégés naturellement par le précipice. Maisons et magasins Une rampe qui constitue l’axe majeur de la cité permet d’accéder à une série de terrasses gigantesques, taillées dans la montagne pour rendre praticable ce sommet isolé. On traverse d’abord un ensemble d’entrepôts et de maisons d’habitation reliées entre elles par des cours intérieures et des ruelles pavées, selon le système typique des kanchas inca. Elles sont éclairées par des fenêtres trapézoï- dales et étaient couvertes de chaumes sur des toits très pentus. Palais et lieux sacrés Au niveau le plus élevé du site se trouvent un ensemble identifié comme le palais de l’Inca et plusieurs lieux de cérémonie : plateformes, escaliers, murs circulaires... Le gnomon intihuatana, “la pierre où est atta- ché le soleil”, est un monolithe de granit qui servait à mesurer la position de l’astre au moment des solstices d’hiver et d’été et sym- bolisait le pouvoir de l’Inca, axe du monde. Il servait aussi de ushnu, autel relié à la terre par une petite grotte souterraine, où l’Inca versait sa coupe de bière, lors de la cérémo- nie de “boire avec le soleil” destinée à faire tomber la pluie et à féconder la terre. Une agriculture productive Toute la partie sud de la cité était consacrée à l’agriculture. Les Incas, accoutumés aux rudes conditions des hauts plateaux andins, trouvèrent au Machu Picchu, dont l’altitude est modérée et qui est situé aux confins du piémont amazonien, des conditions exception- nelles. La douceur du climat permettait, outre les pommes de terre et le maïs, de cultiver la coca dont la culture était contrôlée par l’Etat. Plus de cent vastes terrasses furent aména- gées à cet effet, reliées par des escaliers et des couloirs pavés, séparées par des murs de soutien et irriguées ou drainées, selon les saisons, par un chenal. Une tour de guet et de vastes bâtiments de stockage complétaient l’ensemble. Un site envoûtant Les Incas étaient-ils sensibles à la beauté gran- diose du paysage, ont-ils pris conscience de l’harmonie qui se dégage ici de l’alliance de l’œuvre de la nature et de celle des hommes ? La personnalité flamboyante de Pachacutec pourrait nous inciter à le penser, même si aucun texte n’en témoigne. Quoi qu’il en soit, le Machu Picchu compte parmi les sites les plus envoûtants de la planète. Brésil Océan Pacifique Lima Trujillo Paracas Machu Picchu Cuzco Puno Arequipa Lac Titicaca Bolivie Nazca Pérou Chiclayo Pisac Urubamba Sipan Le PÉROU à l’occasion de l’Inti-Raymi du 9 au 26 juin © vitmark/iStock/Thinkstock

Transcript of Machu Picchu sur Le L’i - Clio · Machu Picchu n’a gardé nulle trace de la présence...

Page 1: Machu Picchu sur Le L’i - Clio · Machu Picchu n’a gardé nulle trace de la présence espagnole, et représente donc un exemple pur de l’urbanisme inca. Il ne s’agit pas vraiment

2

Lima, Sipan, Arequipa, Cuzco, le lac TiticacaA l’occasion de la fête du Soleil, l’Inti-Raymi

PE 32 - 18 jours • 9 au 26/06/18 avec Emanuela Canghiari • à partir de 5 885 €

Pour visiter Le Pérou

Le Machu Picchu. sur Le cheMin de L’incaCe n’est qu’en 1911 que ce site royal inca, caché dans la montagne sur un ensellement rocheux entre deux pics acérés à 2 450 mètres d’altitude, fut découvert par hasard par l’archéo-logue Hiram Binghan.

La cité perdueLes ruines de Machu Picchu n’étaient plus connues depuis des siècles que de quelques familles indiennes qui y cultivaient leurs champs loin de tout. Bingham en entendit parler par hasard à Cuzco et partit à la recherche de ce qu’il croyait être Vilcabamba. En réalité, la cité perdue n’était pas ce dernier refuge de la résistance Inca aux Espagnols, dont on sait maintenant qu’elle se situe à Espi-ritu Pampa, cependant ce nid d’aigle isolé et sauvage, occupé par une cité de pierre bien conservée, demeure l’un des sites archéolo-giques les plus impressionnants au monde.

L’archétype des pucarasOn ne sait pas quand il fut abandonné, mais Machu Picchu n’a gardé nulle trace de la présence espagnole, et représente donc un exemple pur de l’urbanisme inca. Il ne s’agit pas vraiment d’une ville, mais d’une de ces pucaras, qui étaient essentielles, non seule-ment à la défense, mais aussi au fonctionne-ment des institutions de l’empire. Ce système de places fortes qui étaient aussi des lieux cérémoniels et des centres de production agricole fut mis en place par le fondateur de l’Empire inca, Pachacutec, qui régna de 1438 à 1471. Elles jalonnaient le chemin des Incas, qui reliait les villes de tout l’empire et sur lequel les messages, portés par des coureurs se relayant, pouvaient parcourir 400 kilomètres en une journée.

Place forte Le visiteur est saisi par la majestueuse beauté du paysage qui s’accorde, dans le registre du grandiose, aux remparts de blocs parfai-tement appareillés, dont certains pèsent plus de cent tonnes. Les Incas ne connaissaient pas la roue : les blocs étaient acheminés par tractage à l’aide de cordes et taillés sur place à l’aide d’outils de pierre... Comme les tâches agricoles, les travaux de construction publique étaient réalisés dans le cadre de corvées régulières effectuées pour le souverain par différentes communautés qui recevaient en échange leurs moyens de subsistance.La forteresse s’ouvre au sud-ouest par une porte monumentale, baptisée par les archéo-logues “la porte du Soleil”. Deux murs de pierre gardent le côté sud de la ville tandis que l’est et l’ouest sont protégés naturellement par le précipice.

Maisons et magasinsUne rampe qui constitue l’axe majeur de la cité permet d’accéder à une série de terrasses gigantesques, taillées dans la montagne pour rendre praticable ce sommet isolé.On traverse d’abord un ensemble d’entrepôts et de maisons d’habitation reliées entre elles par des cours intérieures et des ruelles pavées, selon le système typique des kanchas inca. Elles sont éclairées par des fenêtres trapézoï-dales et étaient couvertes de chaumes sur des toits très pentus.

Palais et lieux sacrésAu niveau le plus élevé du site se trouvent un ensemble identifié comme le palais de l’Inca et plusieurs lieux de cérémonie : plateformes, escaliers, murs circulaires...

Le gnomon intihuatana, “la pierre où est atta-ché le soleil”, est un monolithe de granit qui servait à mesurer la position de l’astre au moment des solstices d’hiver et d’été et sym-bolisait le pouvoir de l’Inca, axe du monde. Il servait aussi de ushnu, autel relié à la terre par une petite grotte souterraine, où l’Inca versait sa coupe de bière, lors de la cérémo-nie de “boire avec le soleil” destinée à faire tomber la pluie et à féconder la terre.

Une agriculture productiveToute la partie sud de la cité était consacrée à l’agriculture. Les Incas, accoutumés aux rudes conditions des hauts plateaux andins, trouvèrent au Machu Picchu, dont l’altitude est modérée et qui est situé aux confins du piémont amazonien, des conditions exception-nelles. La douceur du climat permettait, outre les pommes de terre et le maïs, de cultiver la coca dont la culture était contrôlée par l’Etat. Plus de cent vastes terrasses furent aména-gées à cet effet, reliées par des escaliers et des couloirs pavés, séparées par des murs de soutien et irriguées ou drainées, selon les saisons, par un chenal. Une tour de guet et de vastes bâtiments de stockage complétaient l’ensemble.

Un site envoûtantLes Incas étaient-ils sensibles à la beauté gran-diose du paysage, ont-ils pris conscience de l’harmonie qui se dégage ici de l’alliance de l’œuvre de la nature et de celle des hommes ? La personnalité flamboyante de Pachacutec pourrait nous inciter à le penser, même si aucun texte n’en témoigne. Quoi qu’il en soit, le Machu Picchu compte parmi les sites les plus envoûtants de la planète.

Brésil

OcéanPaci f ique

Lima

Trujillo

Paracas

Machu Picchu

Cuzco

PunoArequipa

Lac Titicaca

BolivieNazca

Pérou

� �

��

� Chiclayo

PisacUrubamba��

� Sipan

Le PÉROU à l’occasion de l’Inti-Raymi du 9 au 26 juin

© v

itm

ark/

iSto

ck/T

hin

ksto

ck

Page 2: Machu Picchu sur Le L’i - Clio · Machu Picchu n’a gardé nulle trace de la présence espagnole, et représente donc un exemple pur de l’urbanisme inca. Il ne s’agit pas vraiment

Pour plus d'informations : 01 53 68 82 82 - [email protected] - www.clio.fr 3

Au cœur de la gangue de pierre du groupe nord du site de Lalibela, se dresse l’église monolithique dédiée à Marie (Beta Maryam). Elle est tail-lée d’un seul bloc au centre d’une large cour, les pierres assemblées par mortier qui s’observent ça et là provenant de différentes campagnes de réparations et de restaurations du XXe siècle.

Au cœur de LalibelaLe visiteur accède aujourd’hui à l’église par un petit passage souterrain venant de l’église Beta Madhane Alam. Il entre alors dans la cour côté est où il tombe tout d’abord sur deux anciens bassins dont l’un est utilisé de nos jours pour des pratiques de guérison car s’y plongent les femmes stériles. Au coin nord-est de l’église se trouve aussi un petit bap-tistère tel qu’on en voit sur les sites antiques éthiopiens comme à Yeha.

Saints cavaliers ou roi chasseur ?Façonnée sur un plan basilical à trois nefs, Beta Maryam se distingue par ses trois porches devant ses entrées ouest, nord et sud. Le porche ouest est décoré de motifs d’animaux (un lion sur le pilier gauche et un griffon sur le pilier droit), de végétaux et de croix, et, surtout, il est surmonté d’un bas-relief où l’on voit deux cavaliers, diver-sement interprétés, soit comme des saints cavaliers, c’est-à-dire des officiers de l’Empire byzantin martyrisés pour leur foi chrétienne, soit – hypothèse plus hardie – comme une double représentation du roi Lalibela chas-sant des bêtes sauvages, ici un éléphant,

accompagné d’un faucon et aidé d’un archer. La chasse de grands animaux sauvages fait partie des activités royales par excellence et, symboliquement, du rituel d’intronisation des rois éthiopiens, du moins en avons-nous des témoignages pour une époque plus tardive. Ce serait donc une représentation du roi qui chasse ou, métaphoriquement, qui terrasse les forces du mal représentées par un monstre fantastique ailé et un varan ou crocodile. Dans tous les cas, cela fait partie du type d’images données en exemple à l’élite éthio-pienne comme nous pouvons l’observer plus nettement à partir du XVIIe siècle, quand les saints cavaliers sont peints dans les églises rondes sur le mur nord, du côté réservé aux hommes.

Motifs et scènes évangéliquesException sur le site, l’intérieur de Beta Maryam est presque entièrement décoré de peintures et de gravures dans un style proche de la peinture copte des XIIe et XIIIe siècles. Il est donc possible que l’église ait été peinte à l’époque où le site est développé comme un grand ensemble ecclésial à l’ins-tigation du roi Lalibela, dont on sait avec certitude qu’il régna au minimum entre 1204 et 1225. Les thèmes évangéliques de même que les représentations végétales, animales et astrales prévalent.

Dans l’aile nord, la fuite en Egypte avec un palmier dattier s’inclinant devant la Vierge pour qu’elle puisse y cueillir un fruit. Dans l’aile sud, l’annonce faite par l’archange Gabriel à Zacharie de la naissance de Jean-Baptiste, la Visitation puis la rencontre

de Jésus et de la Samaritaine au puits de Jacob, la guérison du paralytique, le miracle des cinq pains et des deux poissons, Marie-Madeleine tenant le récipient plein d’on-guents dont elle veut enduire les pieds de Jésus.

Un pilier voilé depuis des sièclesSous la voûte de la nef centrale, les images des prophètes, des apôtres, des évangé-listes et de l’Annonciation convergent vers une Transfiguration du Christ au mont Thabor hélas en grande partie invisible car cachée par le pilier central. Ce pilier est voilé et ce, depuis des siècles. Il a été photographié dans les années soixante quand le tissu qui le couvre a été momentanément enlevé. Cepen-dant, le seul cliché connu ne révèle que par-tiellement une inscription en arabe – c’est alors la langue des chrétiens d’Egypte – et en copte, évoquant de manière très allusive l’édification de l’église.Ce pilier, dont on s’explique mal la raison d’être, contribue à l’exiguïté de l’intérieur qui ne permet pas de rassembler les fidèles. De fait, une partie des célébrations se passent dans la cour : c’est là que se tient le chœur et que les hymnes sont chantés et dansés.

La chapelle du palais royal ?La richesse de ce décor, les sujets choisis, l’étroitesse de l’intérieur amène à voir cette église comme une chapelle palatine. Les textes d’archives conservés dans les manus-crits de sa bibliothèque soulignent le rôle central qu’elle joue aussi dans la vie du site, tout au moins entre le XVe et le XVIIIe siècle.

EthiopiE

L’égLise Beta MaryaM à LaLiBeLa

Lac Tana

Asmerra

Mekele

Djibouti

Mer Rouge

Ras Dashan4 620

Nil Bleu

BaharDar

Gondar

Lalibela

Axoum

Langano

Arba Minch

Jima

Metu

Nekemte

Kenya

O m o

Addis-Abeba

Jinka

OmoMursi

Murulle

Konso Yabello

Soudan

Harar

DireDawa

Awash

Awasa

Soudan

Pour visiter L’ethioPie

De Lalibela à la vallée de l’OmoETH 60 - 19 jours • à psartir de 4 680 €

4 au 22/03/18 avec Jean-François Breton11 au 29/03/18 avec Vincent Torres16/09 au 4/10/18 à l’occasion de la fête de Meskal à Addis Abeba avec Jean-François Breton

4 au 22/11/18 avec Jérémie Immormino11 au 29/11/18

© Bernard Gagnon

© M

arc

Ver

aart