BERLIOZ, RODRIGO, FARRENC - Opéra de Rouen...Concierto de Aranjuez (pour guitare) Louise Farrenc...

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BERLIOZ, RODRIGO, FARRENC BEN GLASSBERG, LEA DESANDRE & THIBAUT GARCIA N°11

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  • BERLIOZ, RODRIGO, FARRENC

    BEN GLASSBERG,

    LEA DESANDRE & THIBAUT GARCIA

    N°11

  • LE MOT

    absence n.f.◄ déb. xiiie s. ; empr. au lat. absentia « non présence (d’une personne) », de absens. Étymologiquement, l’absence est l’éloignement (ab) de l’être (esse) ►

    1. (Non présence). Le fait de ne pas être dans un lieu où l’on est habituellement, où l’on pourrait ou devrait être normalement. L’absence de qqn à... Son absence cause un grand vide.

    2. Le fait d’avoir quitté la compagnie (de qqn), de ne plus être avec (qqn). Souffrir de l’absence de qqn. Absolt. État psychologique créé par l’absence (de personnes aimées) ; effets d’une telle situation.

    L’absence est le plus grand des maux. La Fontaine, Fables, ix, 2.

    Quand on aime fortement, c’est toujours une nouveauté de voir la personne aimée ; après un moment d’absence, on la trouve de manque [manquante, faisant défaut] dans son cœur. Quelle joie de la retrouver !

    Pascal, Discours sur les passions de l’amour, p.140.

    L’absence ni le temps ne sont rien quand on aime.A. de Musset, Poésies nouvelles, « Rappelle-toi ».

    3. Le fait de s’absenter, de partir, de ne pas être là ; temps que dure cette situation. Une absence prolongée.

    4. Le fait (pour une chose) de ne pas se trouver (là où l’on s’attend à la trouver). Par ext. Le fait de ne pas exister. « [Le protestant] ne voyait dans le mal que l’absence du bien, tout comme dans l’ombre l’absence de lumière » (A. Gide, Dostoïevsky)

    5. Oubli momentané ; défaillance de la mémoire ou de l’attention due à la fatigue, à l’égarement ou à la distraction, à l’étourderie, à l’inattention. Il a souvent des absences, il est dans la lune.

    Dictionnaire Culturel en langue française, Alain Rey (2005)

  • LE PROGRAMME

    Hector Berlioz (1803-1869) Les Nuits d’été

    Joaquín Rodrigo (1901-1999) Concierto de Aranjuez (pour guitare)

    Louise Farrenc (1804-1875) Ouverture n°1 en mi mineur opus n°23

    Concert en streamingVendredi 27 novembre, 21h

    Durée 1h

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  • LA VIE DES ŒUVRES

    Les Nuits d’été de Berlioz

    C’est dans le recueil La Comédie de la Mort de son ami Théophile Gautier qu’Hector Berlioz puise les six poèmes de ses Nuits d’été. D’abord destinées à la voix et au piano, les mélodies sont composées séparément. Elles sont réunies au cours de l’été 1841, lors de leur publication dédiée à Louise Bertin. Le cycle sera arrangé pour l’orchestre et constitue, avec les Mélodies irlandaises, un véritable acte de naissance de la mélodie française. Berlioz meurt le 8 mars 1869, sans avoir entendu les six pièces orchestrées être données au cours d’un même concert.

    DAT E S C L É S

    1838 Publication de La Comédie de la Mort, de Théophile Gautier.

    1840 Création des mélodies « Le Spectre de la rose » et « Absence ».

    1843 Berlioz écrit une version pour orchestre d’« Absence » : Marie Recio, sa future compagne, triomphe en

    interprétant l’œuvre en Allemagne.

    1856 Création de la version pour orchestre du « Spectre de la rose » ; sollicité par un éditeur suisse, Berlioz orchestre les

    mélodies restantes, publiées dans l’année.

    2019 150e anniversaire de la disparition de Berlioz ; Karine Deshayes chante Les Nuits d’été à la Philharmonie

    de Paris. Elle les donnera à Rouen le 14 janvier 2021, accompagnée par l’Ensemble Contraste.

  • Le Concerto d’Aranjuez de Rodrigo

    Si Hector Berlioz a offert à la guitare sa place dans l’orchestre classique, Joaquín Rodrigo a écrit l’un des plus beaux concertos dédiés à l’instrument. Chef-d’œuvre du compositeur, virtuose et critique, le Concerto d’Aranjuez est créé à Barcelone le 9 novembre 1940. Il apparaît comme une juste et envoûtante réponse aux mélodies de Berlioz. Les mots, certes, sont absents, mais un même vent fabuleux nous emporte.

    LE SUCCÈS D’ARANJUEZ

    Réalisé avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, le dernier disque de Thibaut Garcia

    s’ouvre sur le Concerto d’Aranjuez. La critique acclame le virtuose : Classica le dit « Roi de la six cordes » et le Figaro l’encense : « la légèreté du toucher

    de Garcia, ses sonorités ouatées évoquant la guitare baroque, surlignée par les sonorités pleines

    de mordant de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, nous transportent dans un autre temps.

    Faisant de lui le guide idéal pour ce voyage en vieille Castille ».

  • La Première ouverture de Farrenc

    Avec Louise Bertin, Alma Mahler ou Clara Schumann, Louise Farrenc fait partie des rares femmes artistes reconnues par leurs contemporains. Ses deux ouvertures sont composées dans les années 1830 et témoignent d’un style affirmé, qui s’épanouira dans trois symphonies. Lorsque sa seconde ouverture est donnée à Paris, le 5 avril 1840, Hector Berlioz en parle dans la Gazette Musicale : il évoque une œuvre « bien écrite, et orchestrée avec un talent rare parmi les femmes ». L’intérêt du musicien est piqué, et un an plus tard, en 1841, la pièce sera donnée deux fois au Danemark, en compagnie de sa propre ouverture Waverley.

    UNE FEMME ILLUSTRE

    Après Hélène de Montgeroult qui y a enseigné quatre ans, Louise Farrenc devient en 1842

    la deuxième professeure de piano du Conservatoire de Paris. Elle y officie pendant plus

    de trente ans. Avec son mari Aristide, elle entreprend l’édition d’une vaste anthologie

    d’œuvres pour piano : Le Trésor des pianistes. Elle en achèvera seule le vingtième volume

    en 1872 et augmentera la collection de trois volumes d’œuvres contemporaines.

    Réunissant des œuvres dédiées au piano écrites depuis le xvie siècle, l’ouvrage devient

    une référence.

  • LE GÉNÉRIQUE

    Direction musicale Ben GlassbergProduction Jean-Stéphane Michaux, Camera Lucida

    Mezzo-soprano Lea Desandre Guitare Thibaut Garcia Orchestre de l’Opéra de Rouen NormandiePremiers violons Jane Peters, Naaman Sluchin, Alice Hotellier, Hélène Bordeaux, Elena Pease-Lhommet, Pascale Thiébaux, Marc Lemaire, Étienne HotellierSeconds violons Hervé Walczak-Le Sauder, Teona Kharadze, Tristan Benveniste, Nathalie Demarest, Elena Chesneau, Laurent SolerAltos Patrick Dussart, Agathe Blondel, Stéphanie Lalizet, Cédric Rousseau, Thierry CorbierVioloncelles Anaël Rousseau, Florent Audibert, Guillaume Effler, Jacques Perez, Hélène LatourContrebasses Gwendal Étrillard, Baptiste Andrieu, Nicolas MussetFlûtes, piccolo Jean-Christophe Falala, Kouchyar ShahroudiHautbois, cor anglais Jérôme Laborde, Fabrice RoussonClarinettes Naoko Yoshimura, Lucas DietschBassons Batiste Arcaix, Elfie Bonnardel Cors Pierre-Olivier Goll, Éric Lemardeley, Bruno Peterschmitt, Bertrand DubosTrompettes Franck Paque, Patrice AntonangeloTrombones François Bogaert, Frantz Couvez, Philippe GiraultTimbales Philippe BajardHarpe Delphine Latil

  • LES BIOGRAPHIES

    Lea Desandre — mezzo-sopranoFormée à Paris puis à Venise, Lea Desandre collabore avec les Arts Florissants et remplit de nombreux rôles d’opéra, tout en restant attachée à la musique de chambre. Elle est récompensée lors du Festival d’Aix-en-Provence de 2016, lors des Victoires de la Musique Classique de 2017 et interprète Rosine dans Le Barbier de Séville, à l’ouverture de la saison 2019/2020 de l’Opéra de Rouen Normandie. Elle se produit désormais dans le monde entier, en Europe, au Maroc, à Shanghai ou encore au Canada. Au printemps 2021, elle sera en concert avec l’Ensemble Jupiter à la Chapelle Corneille pour présenter leur nouveau disque Amazones.

    Thibaut Garcia — guitareThibaut Garcia naît à Toulouse en 1994 et débute l’apprentissage de la guitare à sept ans. Admis au CNSM de Paris à seize ans, il remporte de multiples concours internationaux en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis. Son ascension est rapide, et il est nommé « Révélation Instrumentale » lors des Victoires de la Musique Classique de 2019. Ses collaborations et concerts dans le monde entier en font l’un des guitaristes les plus en vue de sa génération. Il sera de retour à l’Opéra de Rouen Normandie en mai prochain avec le violoncelliste Bruno Philippe.

    Orchestre de l’Opéra de Rouen NormandieVéritable cœur battant de la maison, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie a été créé en 1998 et accueille cette saison son nouveau directeur musical, Ben Glassberg. Forts de plus de vingt années consacrées à transmettre leur passion, les quarante musiciens qui le composent sont particulièrement investis auprès du territoire et des publics. Qu’ils se produisent ensemble, en formation de chambre ou en solistes, leur exigence et recherche d’excellence est toujours la même. Tour à tour dans la fosse pour l’opéra ou sur scène pour le symphonique, l’Orchestre explore tout le répertoire du baroque au contemporain. À sa saison à Rouen, il ajoute une cinquantaine de concerts dans sa région et rayonne sur la scène internationale.

  • LES PAROLES

    Hector Berlioz Les Nuits d’été

    Villanelle

    Quand viendra la saison nouvelle,Quand auront disparu les froids,Tous les deux nous irons, ma belle,Pour cueillir le muguet aux bois.Sous nos pieds égrenant les perles,Que l’on voit au matin trembler,Nous irons écouter les merles siffler.

    Le printemps est venu, ma belle,C’est le mois des amants béni ;Et l’oiseau, satinant son aile,Dit des vers au rebord du nid.Oh ! viens donc, sur ce banc de moussePour parler de nos beaux amours,Et dis-moi de ta voix si douce :« Toujours ! »

    Loin, bien loin, égarant nos courses,Faisant fuir le lapin caché,Et le daim au miroir des sourcesAdmirant son grand bois penché,Puis chez nous, tout heureux, tout aises,En panier enlaçant nos doigts,Revenons, rapportant des fraisesDes bois.

    Le Spectre de la rose

    Soulève ta paupière closeQu’effleure un songe virginal.Je suis le spectre d’une roseQue tu portais hier au bal.Tu me pris encor emperléeDes pleurs d’argent de l’arrosoir,Et parmi la fête étoiléeTu me promenas tout le soir.

    Ô toi, qui de ma mort fut cause,Sans que tu puisses le chasser,Toutes les nuits mon spectre roseÀ ton chevet viendra danser.Mais ne crains rien, je ne réclameNi messe ni De Profundis,Ce léger parfum est mon âmeEt j’arrive du Paradis.

    Mon destin fut digne d’envie,Et pour avoir un sort si beauPlus d’un aurait donné sa vie.Car sur ton sein j’ai mon tombeau,Et sur l’albâtre où je reposeUn poète avec un baiserÉcrivit : « Ci-gît une roseQue tous les rois vont jalouser ».

  • Sur les lagunes - Lamento

    Ma belle amie est morte,Je pleurerai toujours ;Sous la tombe elle emporteMon âme et mes amours.Dans le ciel, sans m’attendreElle s’en retourna ;L’ange qui l’emmenaNe voulut pas me prendre.Que mon sort est amer !Ah ! sans amour s’en aller sur la mer !

    La blanche créatureEst couchée au cercueil.Comme dans la natureTout me paraît en deuil !La colombe oubliéePleure et songe à l’absent ;Mon âme pleure et sentQu’elle est dépareillée.Que mon sort est amer !Ah ! sans amour s’en aller sur la mer !

    Sur moi la nuit immenseS’étend comme un linceul.Je chante ma romanceQue le ciel entend seul.Ah ! comme elle était belle,Et comme je l’aimais !Je n’aimerai jamaisUne femme autant qu’elle.Que mon sort est amer !Ah ! sans amour s’en aller sur la mer !

    Absence

    Reviens, reviens, ma bien-aimée !Comme une fleur loin du soleilLa fleur de ma vie est ferméeLoin de ton sourire vermeil.

    Entre nos cœurs quelle distance !Tant d’espace entre nos baisers !Ô sort amer ! Ô dure absence !Ô grands désirs inapaisés !

    Reviens, reviens, ma bien-aimée, etc.

    D’ici là-bas, que de campagnes,Que de villes et de hameaux,Que de vallons et de montagnes,A lasser le pied des chevaux !

    Reviens, reviens, ma bien-aimée, etc.

  • Au cimetière - Clair de lune

    Connaissez-vous la blanche tombeOù flotte avec un son plaintifL’ombre d’un if ?Sur l’if, une pâle colombe,Triste et seule, au soleil couchant,Chante son chant :

    Un air maladivement tendre,À la fois charmant et fatalQui vous fait malEt qu’on voudrait toujours entendre ;Un air, comme en soupire aux cieuxL’ange amoureux.

    On dirait que l’âme éveilléePleure sous terre à l’unissonDe la chanson,Et du malheur d’être oubliéeSe plaint dans un roucoulementBien doucement.

    Sur les ailes de la musiqueOn sent lentement revenirUn souvenir.Une ombre, une forme angéliquePasse dans un rayon tremblantEn voile blanc.

    Les belles de nuit, demi-closesJettent leur parfum faible et douxAutour de vous,Et le fantôme aux molles posesMurmure en vous tendant les bras :« Tu reviendras ! »

    L’île inconnue

    Dites, la jeune belle,Où voulez-vous aller ?La voile enfle son aile,La brise va souffler.

    L’aviron est d’ivoire,Le pavillon de moire,Le gouvernail d’or fin.J’ai pour lest une orange,Pour voile une aile d’ange,Pour mousse un séraphin.

    Dites, la jeune belle,Où voulez-vous aller ?La voile enfle son aile,La brise va souffler.

    Est-ce dans la Baltique ?Dans la mer Pacifique ?Dans l’île de Java ?Ou bien est-ce en Norvège,Cueillir la fleur de neige,Ou la fleur d’Angsoka ?

    Dites, la jeune belle,Où voulez-vous aller ?

    Menez-moi, dit la belle,À la rive fidèleOù l’on aime toujours !Cette rive, ma chère,On ne la connaît guèreAu pays des amours.

    Où voulez-vous aller ?La brise va souffler.

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    STRAVINSKY, PROKOFIEVÀ la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, Ben Glassberg se met à l’heure russe avec la complicité du pianiste prodige Benjamin Grosvenor.18 & 19 février 2021, Théâtre des Arts

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