Paris to berlin

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Paris Berlin Paris Berlin . Mauer Park . Musée Surréaliste . Tempelhof . Teufelsberg

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Voyage photographique de Paris à Berlin !

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Paris Ber l inParis Berlin . Mauer Park . Musée Surréaliste . Tempelhof . Teufelsberg

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Mauer Park

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Teuflesberg

Retour à la maison

La substance de Berlin

Remerciements

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IntroductionVoyage Photographique de Paris à Berlin

Profitons de l’instant présent, soucions-nous du futur, demain. La saison approchant à grands pas, l’envie de voyager avant cette dernière se fait grandement sentir. Avant de vagabonder dans les rues de la capitale allemande, je m’arrête une semaine à Paris pour y voir quelques expositions et photographier tout ce qui me passe sous les yeux. J’ai toujours entendu parler positivement de notre pays voisin, l’Allemagne. Que ce soit culturellement ou économiquement, ce grand pays attire par son éclectisme. L’été dernier j’ai eu la chance de rencontrer Sylvia, une personne charmante, intelligente et souriante. Quand je lui ai demandé si je pouvais squatter chez elle, à Berlin, une semaine, la réponse fût à son image " oui avec grand plaisir, on a hâte que tu viennes ! "

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Paris Berlin Exploration Urbaine

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Paris / CDG

876 kilomètres

100 minutes

Berlin / TXL

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Alors que le monde entier s’arme d’appareils numériques, je me décide à chiner des appareils qui semblent effacés par la nouvelle technologie. A toute personne qui possède un téléphone muni de la correction automatique, je vous laisse écrire le mot argentique. Il en va de même pour les logiciels de traitement de texte. En espérant que tous ces derniers aient bien la même correction, vous devriez voir apparaître un trait rouge sous ce fameux mot. A croire que dans ce monde où la jeunesse et la performance règnent, on souhaite probablement chasser les vieilleries et oublier nos bases, au profit du « tout beau, tout neuf ».

Pour bousculer les choses ou pour provoquer, la régression est une activité efficace. Au delà de l’envie de se différencier et de créer un mouvement alternatif, l’argentique s’inscrit ou se réinscrit comme l’un des moyens les plus efficaces pour comprendre tous les paramètres de la composition d’une photo, aussi bien technique, qu’artistique. Dans un premier temps, pour tout amateur de beaux objets et de « vintage », beaucoup sont attirés par l’esthétique tout en hésitant sur son utilité. J’ai tendance à comparer l’argentique à l’une de ces expériences, qui commence mal puisque l’on y connait rien et qui, au fur et à mesure se laisse apprécier car l’on apprend de ses propres erreurs. Pour revenir plus précisément à la photo analogique, lorsque l’on commence à se débrouiller on comprend rapidement la difficulté qu’impose ce type de caméra. Même si certains boîtiers sont munis d’un mode automatique, quelques paramètres restent inflexibles par rapport aux appareils numériques. Prenons par exemple la sensibilité d’une photo définie par les ISO, si l’on manque de lumière, les nouveaux appareils changeront d’eux-même ce paramètre, alors qu’il est impossible d’effectuer ce changement sur un appareil argentique avant la fin de la pellicule. Ce sont des paramètres qui doivent être pensés avant l’achat de la pellicule et qui changeront en fonction de la météo et de l’endroit. Si vous partez sous un ciel orageux avec peu de luminosité, il sera préférable d’acheter une pellicule de quatre cent ISO, plutôt qu’une de cent. On évitera alors les sur ou sous-expositions, ainsi que des temps de pause longs, où l’on risque, si l’on n’a pas de trépied, de créer un flou de bougé. Le fait qu’on ne puisse pas voir la photo prise sur l’instant constitue le deuxième et principal point contraignant (ou non) de l’argentique. En effet,

le numérique assure quasiment le cliché parfait puisque l’on peut corriger immédiatement ses erreurs en visualisant la photo prise, tandis qu’en analogique le mystère persiste jusqu’au développement de la pellicule. Voilà pourquoi je dis « point contraignant ou non ». Certaines personnes aujourd’hui ne pourront pas considérer possible de travailler sans voir leur travail, alors que d’autres se laisseront volontiers cette marge d’incertitude. Pour ma part je pense que deux écoles s’affrontent sur ce terrain. L’une choisissant de retoucher la photo en post-production afin d’amener un effet, le plus chiadé possible, ou au contraire de créer quelque chose de totalement personnel. L’autre de prendre le moment présent et de le laisser se figer dans le temps comme un fossile témoignant des années passées. Ceci reste mon avis personnel et beaucoup de photographes ne le partageront peut-être pas. Pour en venir à mon travail, j’affectionne particulièrement l’argentique, vous l’aurez compris. Je tiens à préciser que malgré la verve que je porte au vieux boîtier, je pratique aussi le numérique.

J’ai récemment eu la chance de tomber sur deux appareils des années soixante : un Agfa Optima deux, de construction allemande et un Olympus Trip rente cinq, décrit dans ses années de gloire comme rivalisant avec un reflex. Après avoir effectué une pellicule d’essai sur chaque appareil le résultat m’a fait mettre l’Agfa en exposition sur mon étagère, et laisser le Trip trente cinq dans mon sac photo. La qualité des contrastes et la petite taille de ce dernier ont aussi beaucoup joué sur mon choix. Je viens alors à ce que vous allez voir sur les pages suivantes : le fruit d’une semaine de vagabondage dans les rues de Paris armé de ce fameux jouet. Pour avoir visité plusieurs fois la ville lumière et avoir photographié ses lieux touristiques à de nombreuses reprises, je souhaite vous livrer simplement les images, endroits, scènes, qui ont retenu mon attention. N’ayant pas encore vu le résultat de cette pellicule lorsque j’écris ces quelques lignes, je ne souhaite effectuer aucun tri ou retouche, afin de vous donner mon travail dans tous ses détails. Avec les erreurs et les réussites. Encore une fois dans l’esprit de la photographie instantanée, je deviens le témoin, à la fois d’une courte période et de mon passage à Paris.

Aujourd’hui, on pratique la photo argentique, au même titre que l’on écrit sur du papier.

P A R I S .

Certaines personnes aujourd’hui ne pourront

pas considérer possible de travailler sans voir leur travail

Dans l’esprit de laphotographie instantanée,

je deviens le témoin, à la fois d’une courte période

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je ne souhaite effectuer aucun tri ou retouche, afin de vous donner mon travail dans tous ses détails.

Avec les erreurs et les réussites. MÉTRO

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Cigarette, soleil, tee shirt, ok il me manque les tongs mais me voilà touriste sur le sol allemand. Ayant connu la ferveur parisienne durant une semaine, je vais pouvoir goûter et comparer celle de Berlin. Ma première mission consiste à trouver l’appartement de Sylvia. Sans plan, ni téléphone portable avec connexion internet, je dois me débrouiller avec les quelques indications qu’elle m’a donné avant de partir. Au sortir du bus, où je suis sensé trouver un arrêt de métro, je me sens légèrement perdu. A part la supérette du coin, et le réparateur de portable, rien ne me laisse entrevoir une entrée de métro. Il faut avouer que l’Allemagne est avare sur certains points. Je n’ai peut être pas cherché assidûment, je vous l’avoue, mais je n’ai trouvé aucune carte, aucun panneau indiquant le métro. Et je ne vous parle pas du WIFI. Persuadé d’être dans un pays où la technologie est bien présente je ne me pose aucune question sur le fait de trouver un point WIFI pour retrouver mon chemin. Il me suffit de trouver un Mac Do ou un bar quelconque pour me connecter. Il n’en est rien. Impossible de trouver un réseau gratuit. Les seuls que l’on arrive à capter nous proposent un quart d’heure, voire une demi-heure de navigation gratuite, puis, bien sur, il nous faut leur laisser un brin de monnaie pour pouvoir continuer notre surf tranquillement.

Sans grands moyens financiers et préférant préserver mon argent pour quelques bières, je me tourne donc vers la solution première du système D : demander mon chemin au badaud de passage. Habitué au modèle français, où la plupart des gens vous donnent l’indication en continuant rapidement leur chemin, je ne m’attend pas à avoir une conversation. Quand la personne à qui je demande ma direction commence à me parler, et me questionner sur ma provenance et la raison pour laquelle je suis ici, je me demande rapidement si je n’ai pas déjà fait quelque chose de mal. L’ouverture d’esprit, voilà une des choses qu’il va falloir apprendre à développer. Voilà certainement la première chose qui m’aura marqué en Allemagne. Je trouve enfin la station de métro. Je suis étonné de constater qu’il n’y a que trois à quatre personnes dans la station. Je me dis que l’on est en extérieur du centre, et que ce doit être normal. J’arrive enfin jusqu’à l’appartement où je retrouve Sylvia. Je peut enfin poser mes valises, boire un verre d’eau et… repartir pour visiter le centre. Sans aucun plan de visite pour la semaine je commence donc par jouer le touriste, en me baladant sur une grande artère longeant le Zoo de Berlin. Certainement l’une des rues les plus chics, puisque j’y découvre des magasins de luxe, ainsi qu’une pléthore de voitures tout aussi luxueuses, garées à

côté. L’avenue est grande, il y a peu de personnes, je suis vraiment étonné, puisque nous sommes samedi. Les bâtiments sont tous aussi grands les uns que les autres. Ils paraissent tous tirés à quatre épingles, à l’image des magasins. Sur le trottoir trône un nombre incalculable de vitrines en verre sous forme de boîte indépendante du magasin. Chose incompréhensible pour moi. Ma première pensée fût en voyant ces installations : « impossible à faire en France, tout serait cassé le soir même ! » Après l’ouverture d’esprit je me dis qu’il y a aussi beaucoup de respect et de discipline. Je le remarque une fois de plus lorsque le feu des piétons est rouge. Aucune voiture à l’horizon. En bon Français je décide de traverser, je suis le seul. Mon vagabondage m’emmène jusqu’à la fameuse place Alxander platz. On change des bâtiments en pierre pour des structures plus modernes faites de verre et d’acier. Sur la place on trouve de grandes enseignes de magasins, des vendeurs de hot-dog ambulants, et de nombreux petits restaurants qui vous proposent glaces, gâteaux et autres en-cas. Je prends le temps de regarder la tour TV, qui trône non loin de la place et je me dirige vers le quartier de « Mitte ».

Je ne suis pas parti sans rien. Avant mon départ j’ai recherché les coins culturellement intéressants à visiter. J’y ai trouvé, entre autre, le fameux quartier de « Mitte », connu pour ses boutiques de petits créateurs, ses galeries d’art et autres places issues de mouvements alternatifs. Je tombe effectivement sur plusieurs petits magasins uniques à ce quartier. Il faut parfois passer certaines portes pour s’enfoncer dans de petites arrière-cours et enfin trouver un magasin ou une galerie d’art. Pour ma part je me suis attardé dans une boutique proposant des livres de toutes sortes dont beaucoup sur le graphisme. J’y retrouve des ouvrages bien connus de tout graphiste. Et plus étonnant, je tombe sur des fanzines français bien connus par chez nous. Attiré par le son d’une télé qui tourne en boucle, j’atteins une arrière-salle où est exposé le travail de deux photographes. Dans chaque quartier, chaque endroit, il ne faut pas avoir peur d’être curieux et d’avancer dans ce qui nous semble privé, pour y découvrir de nouvelles choses, toutes plus surprenantes, les unes que les autres. Le nombre d’endroits créatifs à Berlin dépasse toutes mes attentes. La culture prend une place considérable dans l’environnement et l’on sent clairement que cette dernière est valorisée par la plupart des berlinois. Ainsi se termine ma première journée ! Grâce au métro, et même sans planning de visite, il est tout de même facile de découvrir Berlin. Il s’agit surtout d’être curieux !

" impossible à faire en France, tout serait cassé le soir même ! "

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Certainement l’une des rues les plus chics,

puisque j’y découvre des magasins de luxe

Pour ma part je me suis attardé dans

une boutique proposant des livres de toutes sortes

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L’exploration BerlinoiseUn voyage à Berlin

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Mauer Park

Musée Surréaliste

Tempelhof

Teufelsberg

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M a u e rP a r k

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Le dimanche matin à Berlin il faut absolument passer par Mauer Park. Situé au Nord de la capitale, ce grand marché aux puces offre un très grand panel de stands. On passe à la friperie, où l’on trouve des fringues de toutes sortes, du tee-shirt Nirvana troué, au perfecto à peine porté. Et puis si on avance un peu plus parmi la foule on découvre de petits designers qui vendent leurs propres productions à des prix dérisoires, des étals d’appareils photo argentique, sur lesquels on ne sait plus où donner de la tête. Certains artistes nous offrent des sculptures et peintures à ne pas toucher et de grandes caravanes nous proposent des produits BIO, comme des fruits, des milkshakes et autres smoothies.

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Lorsque l’on sort de l’effervescence du marché et que l’on traîne sur les parcelles d’herbe libres, on tombe sur des groupes de musique qui nous proposent différents styles. On passe du Jazz à la guitare acoustique, aux formations musicales composées de percussions, guitare, violoncelle.

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Transporté par la foule j’oublie certainement un grand nombre d’étals que je n’ai pu atteindre. Je pense qu’à chaque visite, de nouvelles découvertes nous attendent. Lorsque l’on s’arrête et que l’on ouvre nos narines, une odeur de friture ne manque pas de nous interpeller. Caché au milieu des stands, on trouve de grands restaurants en plein air qui proposent des menus bien connus des fast-food  ; frites, hot-dog, boissons bourrées de sucre, donuts et autres mets de la restauration rapide. Il est aussi important de prendre le temps d’écouter les différentes langues qui se croisent. Bien sûr, l’allemand y est majoritaire, mais si on écoute bien, on entend fréquemment parler espagnol, français et anglais. Certainement un point qui participe à la magie de ce lieu. Lorsque l’on sort de l’effervescence du marché et que l’on traîne sur les parcelles d’herbe libres, on tombe sur des groupes de musique qui nous proposent différents styles. On passe du Jazz à la guitare acoustique, aux formations musicales composées de percussions,

guitare, violoncelle. En prenant la direction du métro le plus proche je m’arrête sur un groupe qui reprend la chanson « Nantes » du groupe Beirut. Je reste alors une petite demi-heure à écouter leurs reprises et compositions originales. Après avoir acheté leur single et pris quelques photos je me permets d’aller discuter avec eux. Elliot, le chanteur et guitariste m’explique que depuis deux ans, lui et son groupe parcourent les rues de Berlin et se produisent à un rythme de six jours par semaine. Bien sur, les jours de grand froid et de pluie, vous aurez du mal à les trouver. Attirés par le bouillonnement culturel berlinois, voilà deux ans qu’ils sont arrivés de Nouvelle-Zélande. D’après Elliot, malgré le nombre important d’artistes à Berlin, qui ne cesse de croitre, il est largement plus facile de faire sa place dans cette ville que dans leur pays d’origine. Chloé, la chanteuse et percussionniste du groupe, nous rejoint. Je leur annonce que j’habite à Nantes et tout deux s’empressent de s’excuser pour la prononciation hasardeuse dans la chanson de Beirut. A part l’accent, rien de fâcheux.

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Musée SurréalisteDétournement d’objets industriels

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Certainement l’un des musées les plus incongrus qui m’ait était donné de visiter. En entrant dans la première salle, on a déjà un avant-goût de ce qui nous attend. On découvre des objets datant probablement des années quarante ou cinquante en passant de la chaise de dentiste, aux vieux appareils photo ou encore des appareils de radiographie. Planqué derrière son bureau la voix de Vlad’ nous sonne d’un « Hello » avec un fort accent russe. Avant de visiter les autres salles et de découvrir l’univers de cet apprenti Frankenstein, il est intéressant, voir indispensable, de discuter avec lui. Il vous explique alors que tous les objets qui se trouvent dans le musée sont associés les uns aux autres. Comme des sculptures, on trouve par exemple des masques à gaz sur des mappemondes, des appareils photo associés à des projecteurs et beaucoup d’autres babioles indéfinissables. Vlad’ vous explique alors qu’il a constitué les six différentes salles lui même d’après sa propre imagination. L’imagination : voilà le point le plus important dans ce musée. Il vous montre alors un objet en deux parties identiques, fait de métal et relié par deux boulons. Viens ensuite l’explication, c’est un objet que l’on utilise vingt fois par jour, présent dans toutes les maisons encore aujourd’hui mais qui n’a pas conservé la même forme.

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Il énumère alors les fausses idées d’utilisation que chacun se fait. Beaucoup pensent, en premier lieu, à un objet de torture qui pourrait servir à emprisonner le détenu par le cou ou les jambes. Il faut dire que l’esthétique des objets tout en métal et en cuir rappellent fortement celle de vieux films d’horreur tournés dans d’anciennes cliniques ou usines abandonnées. Et pourtant, le propriétaire du musée vous assure qu’on ne torture pas les gens vingt fois dans la même journée et dans chaque maison.

Il faut donc imaginer sans forcément chercher à trouver l’utilisation première de ces objets. Vous devez inventer vos propres histoires, penser à comment et pourquoi utiliser toutes ces babioles. Voilà ce que Vlad’ attend de vous. Entrée payée, discussion terminée, on peut alors débuter la visite. Chaque salle a sa dimension onirique, comme un cauchemar ou un rêve, on ne sait plus vraiment où commence la réalité et où

se termine le rêve. A partir d’ici votre cerveau surchauffe, vous allez chercher à comprendre tout ce que l’on voit. Bien sur de temps à autre, certaines associations restent inexplicables et on passe notre chemin. Pour terminer on passe dans la dernière salle où Vlad’ expose ses photos. Grand fan des caméras analogues, il nous offre une petite exposition. Des photos étonnantes puisqu’on le retrouve mis en scène avec ses propres objets. Vous vous souvenez de l’objet que l’on utilise vingt fois par jour et présent dans toutes les maisons ? C’est une poignée de porte !

Et pourtant, le propriétaire du musée vous assure qu’on ne torture pas les gens vingt fois dans la même journée

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TempelhofTempelhofIci commence mon exploration urbaine. Depuis longtemps attiré par les lieux abandonnés, j’ai toujours eu en tête de visiter cet aéroport. J’ai découvert ce lieu par le biais d’un magazine de mode qui rapporte des news fraîches du « Bread and Butter, Berlin », une sorte de salon à ciel ouvert pour tout les passionnés de mode. Je me suis donc penché, non seulement sur le salon, mais aussi sur le lieu. J’ai toujours pensé qu’il était inaccessible et qu’il fallait au moins passer par dessus des barrières pour y rentrer. Sylvia m’assure que tout ça n’est pas nécessaire puisque aujourd’hui l’aéroport est ouvert au public. On peut y faire du vélo, son footing, pique-niquer,

ou tout simplement s’y reposer. Ma grande âme d’aventurier se vois déçue de ne pas avoir à escalader au moins un mur, pour pénétrer dans l’enceinte de l’aéroport, cependant mon côté fainéant en est ravi. Je me rends donc tranquillement jusqu’à Tempelhof. Il faut avouer que je n’ai pas grande matière à développer sur ce lieu. Bien sûr il est toujours intéressant de rentrer et de parcourir un lieu interdit au public, mais à part la grande aérogare, cela reste de grandes étendues de bitume avec des peintures au sol. Il faut avouer que le jour de ma visite, le ciel gris et le vent n’ont pas participé au côté chaleureux du lieu.

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TEUFELSBERG Urbex* / ancienne base radar américaine

*urban exploration

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Lors de mon premier jour chez Sylvia j’ai eu la chance de rencontrer Philippe avec qui j’ai discuté des lieux que je

souhaitais visiter. Il me conseille les lieux touristiques à ne pas manquer comme Alxander platz, le Mauer park, ou encore Tempelhof et me parle aussi de deux lieux abandonnés en

extérieur de Berlin. Endroits prisés des photographes, il pensait bon de partager ces infos. En prenant le métro, puis le bus, et

enfin le s-bahn, il m’a fallu une heure à peu près pour accéder au premier lieu : un hôpital psychiatrique qui ne manque pas

de charme et où, d’après Philippe, s’y déroule quelques rites sataniques. Le deuxième lieu, plus proche, puisqu’il n’y a que

deux changements à effectuer, est une ancienne base radar américaine ayant servie durant la guerre froide. Sans grande

passion pour les rites sataniques, je préfère visiter le deuxième lieu. Une fois le trajet effectué, me voilà arrivé dans une petite

ville de banlieue dont je ne connais pas le nom.

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On comprend alors que Berlin n’est pas seulement une v i l l e ma i s su r tou t une forêt d’une grandeur hallucinante.

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Par chance, la rue que Philippe m’a donné se trouve juste à la sortie de la station de S-bahn. Je marche depuis un bon quart d’heure quand je me rends compte que je suis au bout de cette rue à sens unique sans avoir trouvé la fameuse base. Bien décidé à trouver cette dernière, il ne me reste plus qu’à creuser une fois de plus mon hors-forfait, pour me situer sur la map.

Je trouve enfin le chemin qui monte jusqu’à la base et passe encore un bon quart d’heure avant d’atteindre mon but. La base se situe sur le « mont du diable », traduction de son nom Allemand « Teufelsberg ». Enfin, j’arrive à l’entrée. Derrière les grilles, je suis étonné de trouver un groupe de quatre personnes, dont un affublé d’un gilet de sécurité orange fluo. Je décide alors de ne pas m’en préoccuper et de passer le groupe comme si de rien n’était. La personne en gilet m’interpelle et m’aboie quelques mots en Allemand, je lui demande donc de répéter en Anglais, avec les formules de politesse qui vont bien avec et ce dernier m’explique que la visite est payante. Interloqué, je lui demande pourquoi, car le site est dangereux. Les chutes peuvent entraîner des blessures graves. Je n’ai pas fais tout ce chemin pour rien, alors je me résigne à lâcher mes sept euros.

Avant de commencer le tour une jeune femme nous rejoint pour nous faire signer un papier, qui, après traduction, dit que nous sommes sous notre propre responsabilité en cas de problème. Je ne comprend plus vraiment à quoi servent ces gens. Malgré le doute que j’entretiens sur cette entreprise je me laisse guider dans Teufelsberg. En plus d’être impressionnant puisque inhabituel, le lieu regorge de graffs en tout genre. On passe de fresques impressionnantes par leur grandeur et leur qualité graphique, à des tags tous plus inventifs les uns que les autres. Pour commencer,

la guide nous laisse observer les bâtiments de l’extérieur. Je commence déjà à prendre du retard puisque je prends en photo tout ce que je vois. On monte ensuite progressivement un nombre incalculable de marches et on s’arrête à chaque étage de la plus grande des tours. Au premier, on se retrouve au pied de deux petites sphères blanches. Au fur et à mesure de chaque ascension on découvre la ville de Berlin et la forêt qui l’entoure. On comprend alors que Berlin n’est pas seulement une ville mais surtout une forêt d’une grandeur hallucinante. Si importante qu’on ne voit que du vert à l’horizon.

Pour revenir à notre sécurité et à l’importance d’un guide, voulant m’assurer de ne pas avoir payé pour rien, je m’approche du vide et regarde la guide. J’attend alors un avertissement me demandant de m’éloigner du bord, mais à part fumer sa clope et regarder les graffs qui l’entourent comme pour la première fois la guide ne prête aucunement attention à mes faits et gestes. Revenons à nos découvertes. On entre pour finir à l’intérieur de la plus grosse sphère blanche. À l’intérieur seul le bruit du vent qui glisse sur la toile se fait entendre. On lève alors les yeux pour observer cette structure sur laquelle on peut contempler un immense graff composé de deux personnes se tenant la main. La pièce prend la taille de la sphère en entier. La question du moyen technique, pour réaliser quelques chose d’aussi grand et haut, demeure.

Notre visite touche à sa fin, on redescend les cinq étages et la guide nous fait passer par des salles totalement noires en expliquant leurs fonctions. Malheureusement je ne comprends pas l’allemand et je n’ai pas encore la faculté de voir clair dans l’obscurité. Voilà, il ne me reste plus qu’à faire chemin inverse. Je pense avoir les images de ce lieu longtemps en mémoire. voulant m’assurer de ne

pas avoir payé pour rien, je m’approche du vide et regarde la guide.

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RETOUR À LA MAISON

Me voi là avec un nouveau tr ip dans les jambes. Traverser la frontière pour voir ce qui se passe de l ’autre côté est quasiment indispensable pour prendre la mesure des différents fonctionnements sociaux, et c ’est grâce à ce genre de voyage que l ’on comprend mieux qui nous sommes. Voyager aujourd’hui est devenu un luxe pour la plupart d’entre nous, j ’en suis conscient. Maintenant, sans parler de prendre l ’avion, i l suff i t parfois de prendre sa voiture, de faire une heure de route, pour voir une expo ou découvrir de nouveaux l ieux et surtout pour apprendre de nouvel les choses. Al ler voir dans le jardin du vois in, i l y a toujours des découvertes à faire. . . bonnes, comme mauvaises !

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La substanced e B e r l i n

Photo avec Sylvia prise dans un photomaton de fortune (Sylvia a les deux autres)

Note de la barmaid du pub irlandais indiquant comment se rendre à un musée dont je ne me rappelle plus le nom et où je ne suis jamais allé

Carte d’embarquement pour le vol Paris CDG / Berlin TXL

Sachet du magasin " Dunkin Donuts " où les dunts à la banane déboitent

Le seul ticket de métro de la semaine ( pour le souvenir )

Le ticket d’entrée au " Musée Surréaliste "

Trois étiquettes de paquets de cigarettes les deux autres ayant repris leur liberté

Entrée pour le musée d’art moderne

Étiquette du parfait breuvage " Club-Mate " (à boire avec de la vodka sans modération )

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Remerciements à

Sylvia, Felicitas & Anthea de m’avoir acceuilli à BerlinLucas de m’avoir acceuilli à ParisFellipe de m’avoir expliqué comment aller à TeufelsbergIsabelle pour sa bonne humeurLe bar irlandais et ses serveurs, prêt de chez SylviaLa gentillesse des AllemandsEmilie et Pauline pour avoir corrigé mes textes

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