Ile De France Journal N°34

16
LE JOURNAL DU CONSEIL RéGIONAL Avril-mai 2011 – N° 34 www.iledefrance.fr JEAN-BAPTISTE (PAGE 2) ROMANE (PAGE 2) ANTHONY (PAGE 3) SYLVIE (PAGE 3) JéRôME (PAGE 3) ERNESTINE (PAGE 3) JULIE (PAGE 3) KARIM (PAGE 4) NATHALIE (PAGE 4) Mode de vie ou effet de mode Entre réseaux bénévoles et grandes enseignes, le commerce équitable se cherche encore. P. 10 Les ondes se libèrent Mai 1981 : victoire pour la FM. Le monopole d’État sur les ondes vit ses derniers instants. P. 12 Grand Paris Express en piste État et Région enfin d’accord pour construire un nouveau réseau de transport en banlieue. P. 5 Objectif en vue

description

34ème numéro du Journal d'Ile de France.

Transcript of Ile De France Journal N°34

Page 1: Ile De France Journal N°34

L e j o u r n a L d u c o n s e i L r é g i o n a L

Avril-mai 2011 – N° 34

www.iledefrance.fr

100 000 apprentis

Jean-Baptiste (page 2) Romane (page 2) anthony (page 3) sylvie (page 3) JéRôme (page 3) eRnestine (page 3) Julie (page 3) KaRim (page 4) nathalie (page 4)

Mode de vie ou effet de modeEntre réseaux bénévoles et grandes enseignes, le commerce équitable se cherche encore. P. 10

Les ondes se libèrentMai 1981 : victoire pour la FM. Le monopole d’État sur les ondes vit ses derniers instants. P. 12

Grand Paris Express en pisteÉtat et Région enfin d’accord pour construire un nouveau réseau de transport en banlieue. P. 5

Objectif en vue

Page 2: Ile De France Journal N°34

000002-text bref lettrine

002-text bref 01

SOMMAIRE |

Des collégiens de tous les départements participeront aux chœurs de Carmina Burana proposés par l’Orchestre national d’Île-de-France. À leur tête, Jean-Marie Puissant.

CHANT h « Ne vous tenez pas sur un pied comme des flamants roses ! Solides ! Et de l’énergie ! » La répétition bat son plein au collège de Ballancourt-sur-Essonne (91). Jean-Marie Puissant y dirige une ving-taine de jeunes chanteurs. Cheveux en brosse et baskets aux pieds, ils enton-nent l’un des chants de Carmina Burana. La cantate de Carl Orff sillonnera toute la région en mai prochain. Au total, dix représentations sont programmées par l’Orchestre national d’Île-de-France.

Pour la formation dirigée par Yoel Levi et Jean-Marie Puissant, ce sont des retrou-vailles : en 2008, leur collaboration avait connu un point d’orgue, avec le Nabucco de Verdi au Stade de France.

À l’écoute des silencesIci, le chef de chœur fait face à un nouveau défi. « Question mémorisation d’un texte, les enfants sont beaucoup plus performants que les adultes, quelle que soit la langue », explique celui qui a lui-même travaillé comme chanteur sous la direction des plus grands : William Christie, Pierre Boulez, Daniel Barenboïm, Michel Piquemal. « Non, la principale difficulté, c’est de savoir gérer les silences. De là découlera la qualité de leur chant. »

Dans cette version, les enfants devront composer avec deux autres ensembles dirigés par Jean-Marie Puissant, celui de Nicolas-de-Grigny, à Reims (51), et les hommes du Chœur Variatio, situé à Combs-la-Ville (77). « Dans le chœur, vous serez des garnements », lance-t-il. Le courant passe. Il est vrai que Jean-Marie Puissant est en terrain connu : pendant 15 ans, quelque 20 000 jeunes ont chanté les grandes œuvres du répertoire sous sa direction, au sein de la coordi-nation des chorales des collèges de l’Es-sonne. Et de sourire en évoquant sa propre adolescence : « Quand tous mes copains parlaient de Johnny, moi, je déchiffrais des partitions. » l Pierre CHAPdelAiNe eT julie védie

portrait Jean-Marie Puissant, 58 ans, chef de chœur

Chef des garnements

BALISES | à L’AffIchE |

île-de-FrANCe | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

AvRIl-MAI 2011 “ L’Île-de-France a bien des atouts : elle est agréable par sa diversité. Et la banlieue Ouest où j’habite est riche  en espaces verts. ’’

jeAN-BAPTisTe BArBoT, Croissy-sur-seiNe (78)

“ Dans le marketing, on trouve ici de belles opportunités de travail.  Seul point noir : le logement. Les loyers sont chers ! ’’ romANe PerreT, (PAris 20e) 

liBresPAroles de FrANCilieNs

Sous la direction de Jean-Marie Puissant, plus de 80 collégiens franciliens chanteront Carmina Burana à Saint-Michel-sur-Orge (91), Meaux (77), Le-Perreux-sur-Marne (94), Chaville (92), Créteil (94), Vitry-sur-Seine (94), Aulnay-sous-Bois (93), Paris et Saint-Quentin-en-Yvelines (78).

© m

orga

n Fa

che

© m

orga

n Fa

che

©So

phie

Brä

ndSt

röm

/pic

ture

tank

522 lycéens ont visité

en 2010 le camp d’Auschwitz, dans le cadre d’un partenariat entre la Région Île-de-France et le Mémorial de la Shoah.

920 tournages de longs

et courts-métrages, de clips, de documentaires ou de fictions télé ont eu lieu à Paris en 2010. C’est 10 % de plus qu’en 2009.

12 300 têtes, dont

près de 8 000 brebis, constituent le cheptel ovin dans la région. Il se répartit dans quelque 500 exploitations.

Une huile de colza d’Avernes (95), des macarons de Réau (77), des farines d’Auffreville-Brasseuil (78), une liqueur à la menthe poivrée de Milly-la-Forêt (91) figurent parmi les produits bénéficiant de la nouvelle marque Saveurs Paris Île-de-France. Par cette initiative, le Centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire de Paris-Île-de-France (Cervia) veut sensibiliser les consommateurs et fédérer tous les acteurs, du champ à l’assiette.

02 | eN vueJean-Michel puissant, chef de chœur à l’orchestre national d’Île-de-France. page 3 : des téléphones portables pour lutter contre les violences conjugales.

04 | FAiTs eT gesTesFace à face : Jean-paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. page 5 : baromètre des Franciliens. Sondage Viavoice.

06 | PlANèTeLycées professionnels : le succès des sections européennes.

07 | À lA uNeApprentissAge objectif en vue : 100 000 apprentis.reportAgeà l’institut des métiers de l’artisanat, Villiers-le-Bel réconcilie enseignants et entreprises. point de vueEmmanuel Maurel, vice-président chargé de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’alternance.

10 | TeNdANCesLes multiples visages du commerce équitable.

12 | HisToire

il y a 30 ans naissaient les radios libres.

13 | eNTreTieNavec anne-Françoise Garçon, professeure d’histoire des techniques.

14 | TriBuNesExpression des groupes politiques.

16 | AleNToursBarbizon : un village à l’origine d’un courant artistique.

EN VuE2

Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Xavier Piques. Comité éditorial : Maxime des Gayets, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Xavier Piques, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire géné-rale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Chauzy et Gaudelette, Isabelle Le Louët, Antoine Levesque, Saïd Taki. Couverture : Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank. Conception : Rampazzo et Associés.Réalisation : Scoop communica-tion. Impression : Île-de-France est édité à 4 328 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Len-glet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution.

Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des invalides, 75007 paris. tél. : 01 53 85 53 85. [email protected]

Page 3: Ile De France Journal N°34

93 Neuilly-sur-mArNe

BAllANCourT- sur-essoNNe

9278

geNNevilliersCroissy- sur-seiNe

Julie Simiand, juriste référente pour SOS Victimes 93.

© m

orga

n Fa

che

© p

ierr

e mor

el

TEMPS FORTS | |

208 000 salariés sont employés par les 37 000 entreprises franciliennes de l’hôtellerie et de la restauration.

215 espèces végétales

sont protégées et (ou) menacées de disparition en Île-de-France, comme l’œillet superbe ou la laîche luisante.

500 lieux en Île-de-France

pouvant accueillir des personnes en difficulté ont été répertoriés par la préfecture et l’Observatoire régional de la santé.

En chIffrES | focuS |

EN VuE 3

île-de-FrANCe | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

“ Je suis en BTS en alternance. Le fait d’être  en contact avec l’entreprise m’apporte plus que dans  une formation initiale.  ’’ ANTHoNy FAleyrAs, Neuilly-sur-mArNe (93)

“ La région devient de plus en plus une terre d’accueil  des écrivains, comme en Seine-Saint-Denis, alors qu’avant,  Paris concentrait tout.  ’’sylvie grACiA, levAllois-PerreT (92)

En 2011, 130 parcours de formation continue vont être proposés à des sala-riés de très petites entre-prises dans les métiers de la location de voiture, du contrôle technique ou du nettoyage auto.

H(94) vitry-sur-seineChut ! L’élabo-ration d’un plan de prévention du bruit est lancée. Ce plan permettra de lutter contre les nuisances sonores dans cette ville qui se trouve au cœur d’un important réseau routier et ferroviaire.

(77) LongueviLLeattention au dé-part ! La rotonde des locomotives, classée à l’inventaire des Monuments historiques, va faire l’objet de travaux. Elle abrite une collection exceptionnelle de trains anciens.

(78) versAiLLesà L’aise… La mission locale intercommunale bénéficie de locaux plus spacieux afin de mieux accompagner les jeunes à la recherche d’un emploi.

(91) étAmpesSplach ! La base de loisirs amé-nage un circuit de découverte des milieux hu-mides. avec des passerelles en bois permettant de parcourir les marais.

(92) genneviLLiersCoup de jeune. Les chercheurs étrangers vont bénéficier, après réhabilitation, de 80 logements rue de Basly. Dans la même rue, un autre bâtiment offrira 64 studios pour les étudiants.

rer d : premières améliorations en ligne

Prolongement de deux trains jusqu’à Orry-la-Ville (60) et d’un train en heures de pointe jusqu’à Melun (77), mise en service d’un nouveau train entre la Gare de Lyon et Melun, avec un départ à 18 h 48, prolongement de cinq trains entre Corbeil-Essonnes (91) et Melun ou encore du train qui part à 7 h 45 du terminus Males-herbes jusqu’à Châtelet-les-Halles, pour améliorer les possibilités de correspondances : le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) conforte le service sur la ligne D du RER. Pouvant transporter jusqu’à 550 000 voyageurs chaque jour, le RER D connaît des incidents fréquents et les usagers réclament depuis longtemps des améliorations du service. l

Un dispositif d’aide aux femmes victimes de vio-lences est expérimenté en Seine-Saint-Denis : un téléphone mobile est fourni aux victimes en grand danger. Le dispositif va être renforcé.

Femmes BATTues h un téléphone portable contre les violences conjugales… Le concept vient d’Espagne, où Ernestine Ronai, la créa-trice de l’Observatoire des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis, a constaté son efficacité. Elle est parvenue à l’importer à titre expérimental dans son département en 2009. Réservé aux femmes en danger, par exemple en raison de la sortie de prison de leur agresseur, ce téléphone est doté d’un bouton d’appel d’urgence préprogrammé pour une mise en relation automatique avec un conseiller de Mondial assistance pouvant faire intervenir les forces de police. Ce télé-phone n’est donc que l’outil d’un large dispo-sitif impliquant associations, police, justice et services sociaux divers. L’association SOS Victimes 93 de Bobigny assure des perma-nences dans 22 communes de Seine-Saint-Denis, mais aussi au tribunal de grande instance, aux urgences médico-judiciaires et dans certains commissariats. Elle repère les victimes, évalue le niveau de dangerosité de la situation – en fonction de la vulnéra-bilité et du ressenti de la victime ainsi que du profil de l’agresseur (condamnations antérieures, profil psychologique…) – et transmet un dossier au procureur, qui attri-bue alors le portable pour une durée de six mois à un an. Grâce aux aides des parte-naires (conseil général de Seine-Saint-Denis, Région…), et face à l’efficacité du dispositif, le nombre de portables pourrait passer de 30 à 40 en 2011. l julie védie

h SoS Victimes⁄93, 5, rue Carnot, 93000 Bobigny, www.sosvictimes93.org,

h observatoire départemental des violences envers les femmes : 01 43 93 41 95.

seiNe-sAiNT-deNis Lutte contre les violences conjugales

Des téléphones portables pour aider les victimes

« Le travail d’évaluation est  le plus difficile :  à qui fournir  un portable sur l’ensemble des femmes victimes qui viennent nous voir ? Plus nous aurons de portables, plus nous aurons de possibilités d’aider ces femmes. »

« Les femmes se sentent soutenues : certaines sortent de nouveau  de chez elles,  voire trouvent  un emploi… Et quand elles rendent ce téléphone portable, elles sont contentes : cela signifie que leur situation est sécurisée ! » 

« Le dispositif a prouvé son efficacité ! Mieux orientées, enfin entendues, les femmes victimes de violences conjugales sortent du bois ! Il faudrait désormais généraliser cette initiative à l’échelle nationale, puisqu’elle n’existe  aujourd’hui qu’en Seine-Saint-Denis. »

EN VuE 3

La culture dans ses murs

Deux vraies bonnes nouvelles pour les Franciliens passionnés de spectacles en tous genres. Fermée depuis plus de 20 ans, la Gaîté lyrique a réouvert ses portes depuis le 2 mars. Plus qu’un lifting… une nouvelle vocation, pour ce lieu parisien qui sera dédié aux arts numériques. Autre lieu de création et de diffusion inauguré trois jours plus tard : la Halle Roublot (photo), à Fontenay-sous-Bois (94). Après dix mois de travaux, le bâtiment joue désormais dans la cour des grands. Les trois nefs métalliques abritent une salle de concert – le Comptoir –, un espace arts plastiques et un théâtre de marionnettes. l

© c

yruS

cor

nut/

dolc

e vit

a/pi

ctur

etan

raF

aël t

rape

t/al

eph/

pict

uret

ank

Jérôme Jannic, directeur de SOS Victimes 93.

Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis.

© Je

an-l

ione

l dia

S/le

car

ton/

pict

uret

ank

© Je

an-l

ione

l dia

S/le

car

ton/

pict

uret

ank

© Je

an-l

ione

l dia

S/le

car

ton/

pict

uret

ank

91

Page 4: Ile De France Journal N°34

C’EST LANCÉ | |

focus |

« Pour un regard global sur  les transports »

“  Nous allons être plus sévères avec la RATP et la SNCF pour garantir la régularité des trains. ”

fACE-à-fACE | JEAN-PAuL HuCHoN | |

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

Les Étoiles des quartiers récompensent des associations pour des projets mettant en lumière la tolérance, la mixité ou encore la persévérance. Les Étoiles 2011 sont : le Festival international de femmes, pour TV Fresnes ; La Nouvelle PME, pour son réseau social entre 

entrepreneurs des quartiers ;  les 4 femmes médiatrices sociales culturelles auprès des familles de Pantin (93) ; Une oasis dans la ville et son jardin social à Aubervilliers (93) ; Vir’volt, pour ses ateliers citoyens ; et Le Plus Petit Cirque du monde, pour ses ateliers de création artistique. 

H(94) Choisy-le-RoiNouveau look… Le square Pierre-Brossolette fait peau neuve. Éclairage et mobilier urbain le rendront plus convivial, avec, en prime, un plateau multisport.

PaRis 6e

Clap ! Le cinéma Le Saint-Germain-des-Prés va passer à la projection numérique. Grâce à cet équipement, il pourra faire intervenir en visioconférence des réalisateurs étrangers.

(95) saRCellesÀ l’eau ! Le centre aquatique intercommunal a réouvert ses portes. Avec ses 1 400 licenciés, cet équipement compte désormais un centre de formation d’éducateurs sportifs.

(93) GaGnyBravo. L’association Aurore a ouvert un immeuble pour accueillir des sans domicile fixe après une hospitalisation. Pour aider ces personnes, 20 salariés ont été recrutés.

Priorité au logement social et très social La Région confirme sa place d’acteur incontournable du logement  en Île-de-France. Avec un budget de 271 millions d’euros pour 2011, elle se fixe trois priorités : développer massivement la construction de logements sociaux (PLUS) et très sociaux (PLAI) ; lutter contre  la précarité énergétique en lançant un plan de réhabilitation thermique des logements ; soutenir les copropriétaires dans le parc privé le plus dégradé, avec une aide aux copropriétés en difficulté  et une lutte accrue contre le saturnisme. l

Un concours pour les jeunes poètes As de la rime, à vos plumes ! Né en 2003 de la rencontre entre  un éditeur et le lycée Henri-Wallon à Aubervilliers (93), le concours Poésie en liberté, ouvert aux lycéens et aux étudiants de moins de 25 ans, vise à sensibiliser les jeunes à la poésie et à favoriser l’utilisation d’Internet à des fins créatives. En 2010, 525 élèves franciliens (15 % de plus qu’en 2009), issus de 251 établissements couvrant l’ensemble du territoire, y avaient participé. Inscription jusqu’au 10 avril, sur le site : www.poesie-en-liberte.com. l

Le Théâtre du Soleil en pleine lumièreAccueil de compagnies amies, formation… La compagnie parisienne multiplie les activités outre la création de spectacles. Pour répondre à ses ambitions et présenter des spectacles plus techniques sur son plateau du bois de Vincennes (12e), le Théâtre du Soleil a déjà investi dans un matériel d’éclairage. Mais de nouveaux équipements sont nécessaires (gradins, caissons lumineux…). La Région finance un tiers des investissements pour que le Théâtre du Soleil continue de briller ! À consulter : www.theatre-du-soleil.fr. l

ça chauffe au château de Versailles !Le domaine de Versailles (78) va-t-il faire sa révolution énergétique ? Une étude sur la faisabilité d’une chaufferie à bois est lancée  avec la Région pour le chauffage du Petit Trianon et de ses serres, du Pavillon frais et du Pavillon français, ainsi que des serres  de Folichancourt. Cet équipement plus écologique permettrait  de valoriser une ressource importante du domaine (bois de coupe, élagage…). Par ailleurs, un audit sur l’efficacité énergétique  du château va être mené, pour envisager un système de recyclage de l’air chaud pour 93 bâtiments du domaine, soit 185 000 m2. Résultats en juin 2011. l

faits et gestes4Des états généraux pour  une révolution économiqueLes secteurs du bâtiment et de l’agroalimentaire seront les deux premiers concernés par les États généraux de la conversion écologique et sociale de l’Île-de-france. Une large concertation va s’engager avec tous les acteurs de ces filières. l

EN DiRECt DU CONSEiL RÉGiONAL

© É

ric

Gara

ult/

Pict

uret

ank

©Je

an-r

ober

t Dan

tou/

Pict

uret

ank.

h Nathalie Taurin, chargée d’affaires, Paris 15e.

h Karim Manseri, aide-soignant,  Dugny (93).

©Je

an-r

ober

t Dan

tou/

Pict

uret

ank.

© D

aviD

sau

veur

/aGe

nce v

u

Choisis par l’institut CSA, deux Franciliens, Nathalie Taurin, chargée d’affaires dans une blanchisserie industrielle, résidant dans le 15e arrondissement de Paris, et Karim Manseri, aide-soignant habitant Dugny (93), ont interrogé le président du conseil régional, Jean-Paul Huchon. Extraits.

NATHAliE TAuriN : La mairie de Paris veut rendre piétonnes les voies sur berges. Limiter les voitures en ville, c’est bien, mais là, cela va devenir invivable ! JEAN-PAul HuCHoN : sur le principe, la Région a émis un avis plutôt favorable sur ce projet. Mais mon devoir, c’est de porter sur la question des transports un regard à l’échelle de toute l’Île-de-france. Nous avons accompagné la mairie de Paris pour dévelop-per le tramway et aménager des voies dédiées aux bus. et on voit que le nombre de voitures a effec-tivement diminué dans Paris. Ce qu’il ne faudrait pas, c’est déplacer le problème vers la banlieue… NATHAliE TAuriN : C’est justement le risque !JEAN-PAul HuCHoN : sur ce projet, les départements limitrophes auront leur mot à dire. et il va falloir regarder ce que dira l’enquête publique. Mon sen-timent, c’est qu’il faudra écouter et entendre tout le monde. KAriM MANSEri : J’utilise les transports en commun,mais entre Dugny, où je vis, et les Invalides, où je travaille, il y a beaucoup de problèmes… Quelles solutions sont envisagées ?JEAN-PAul HuCHoN : sur le ReR B, les difficultés que vous rencontrez sont liées aux travaux au niveau de Mitry-Mory (77). fin 2012, cela devrait mieux fonctionner, d’autant que le nouveau matériel entre progressivement en circulation et que nous avons trouvé des solutions pour les relèves entre les conducteurs de la sNCf et de la RatP. KAriM MANSEri : Et pour la ligne 13 ?JEAN-PAul HuCHoN : Nous avons prévu plusieurs solutions pour soulager cette ligne. La ligne 14 sera prolongée jusqu’à saint-Ouen (93) et eole jusqu’à Mantes-la-Jolie (78). C’est un énorme chantier qui fait partie de notre plan de mobilisation en faveur des transports. Nous avons enfin trouvé un accord avec l’État pour sa mise en œuvre. en attendant, c’est vrai, quand on voit votre parcours, vous cumulez aujourd’hui beaucoup de difficultés. KAriM MANSEri : Oui ! Et il faut renforcer la sécurité à bord des trains !JEAN-PAul HuCHoN : Le stif est en train de négocier de nouveaux contrats avec la RatP et la sNCf. Ces contrats fixeront très clairement les moyens à mettre en œuvre pour renforcer la sécurité et pour garantir la régularité des trains. aujourd’hui, sur certaines lignes, seulement 80 % des trains arrivent à l’heure. On ne peut pas continuer ainsi. Nous allons être plus sévères, fixer des contraintes, ligne par ligne, tranche horaire par tranche horaire ! avec des pénalités à la clé. l

Page 5: Ile De France Journal N°34

État et région ont trouvé un terrain d’entente pour construire le Grand Paris Express, un réseau de transport en banlieue.

ROCADE h Les 20 000 franciliens qui ont participé aux deux débats publics organisés sur le transport en Île-de-france sont sans doute à l’origine du rapprochement entre le projet de rocade arc express et celui du grand Paris. « Il y a un moment où l’évidence s’est imposée dans le débat public », résumait Jean-Paul Huchon, le président du conseil régional, lors de la présentation, le 26 janvier, de cet accord aux côtés du ministre de la Ville. Baptisée grand Paris express, cette synthèse reprend le principe d’une rocade en petite couronne. À l’est, son tracé épousera la proposition formulée par les conseils généraux du Val-de-Marne et de la seine-saint-Denis. Une desserte des pôles économiques et des aéroports complète le projet. Ce futur métro automatique est l’un des volets de l’accord entre l’État et la Région. Voté en juin 2008 par les élus régionaux, le plan de mobilisation en faveur des transports est également

au cœur de ce rapprochement : l’État s’engage à participer au financement de la modernisation du réseau exis-tant. enfin, le schéma directeur de l’Île-de-france est remis en selle, le gouvernement acceptant de trouver une issue législative nécessaire à son application. Reste un désaccord… L’État et la Région ne partagent pas la même stratégie pour la desserte du plateau de saclay. Le gouvernement plaide pour le passage du métro automatique. Le conseil régional, lui, opte pour une réponse moins lourde, avec un bus à haut niveau de service, voire un tramway. l

en image |

AGENDA | |

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

Les 7 et 8 avriLRéunion du conseil régional,57, rue de Babylone, Paris 7e.

Jusqu’au 12 maiConsultation « Paroles de lycéennes et de lycéens ». Débats organisés dans 16 lycées de la région Île-de-France. Dates et lieux à retrouver sur www.iledefrance.fr.

Du 16 au 21 mai3e édition de la Semaine de l’égalité. Parmi les manifestations programmées : - exposition « Discriminations

filles-garçons et homophobie » au Crips (tour Montparnasse, Paris 15e),

- expositions, courts-métrages et conférences sur l’accès au logement ou au travail organisés par le centre socioculturel Léo-Lagrange à Dammartin-en-Goële (77),

- débat sur l’accompagnement éducatif des familles Roms à l’École de formation psychopédagogique (Paris 6e),

- spectacle « Sans » de la compagnie Klein/Leonarte à Vitry-sur-Seine (94)…

Tout le programme sur notre site www.iledefrance.fr.

Métro autoMatique-plan de Mobilisation-sdrif

L’État et la Région parviennent à un accord

Le projet Grand Paris Express proposera un maximum de connexions avec le réseau de transport existant.

faits et gestes 5

Actuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en île-de-France ?

Diriez-vous qu’en ce moment, l’activité économique en île-de-France est…

Là où vous vivez en île-de-France, est-ce que les relations entre les gens sont…

Actuellement, là où vous vivez en Ile-de-France, diriez-vous que les inégalités sociales sont…

En Ile-de-France, pensez-vous qu’un jeune puisse trouver un premier emploi…

Dans un contexte économique difficile, l’apprentissage bénéficie d’une forte popularité et s’affiche comme un véritable tremplin pour l’emploi des jeunes.

après des années de déficit d’image, l’apprentissage semble avoir reconquis l’opinion publique. en Île-de-france, 70 % des franciliens et 81 % des 18-24 ans déclarent en avoir aujourd’hui une opinion posi-tive. Cette attractivité retrouvée génère une adhésion massive (91 %) à l’idée selon laquelle l’apprentissage est une bonne solution pour faciliter l’entrée sur le marché du travail, voire une très bonne solution pour 55 % des franciliens.Concernant les indicateurs barométriques, les données recueillies confirment un état

d’esprit positif dans la région. D’abord, 53 % des franciliens (– 4 points) demeurent satisfaits des transports en commun, avec des scores plus élevés chez les 18-24 ans (70 %), les Parisiens (74 %) et les habitants des Hauts- de-seine (62 %). Par ailleurs, une large majorité des interviewés (62 %) juge toujours positivement la qualité de l’environnement. C’est à Paris (56 %), en seine-saint-Denis (57 %) et dans le Val-de-Marne (51 %) que les attentes dans ce domaine sont les plus importantes. enfin, le climat économique reste dynamique pour plus d’un francilien sur deux, et, plus significativement, pour 62 % des 18-24 ans.

MAïDER ChANGO-BEFFA

DiRECtRiCE ASSOCiÉE, ViAVOiCE

L’apprentissage, un levier reconnu pour favoriser l’emploi des jeunesÊtes-vous satisfait des transports

en commun en île-de-France ?

Êtes-vous satisfait ou non de la qualité de l’environnement ?

Diriez-vous que, en ce moment, l’activité économique est :

Diriez-vous que vous avez une bonne ou une mauvaise opinion de l’apprentissage ?

Diriez-vous que l’apprentissage est une bonne solution, ou non, pour faciliter l’entrée sur le marché du travail ?

sonDaGe rÉalisÉ Par tÉlÉPhone Pour « Île-De-France » entre le 9 et le 14 FÉvrier 2011 sur un Échantillon De 1 007 Personnes, rePrÉsentatiF De la PoPulation Francilienne âGÉe De 18 ans et Plus, selon la mÉthoDe Des quotas.

bAromèTrE CE qUE pENSENt LES FRANCiLiENS

Très satisfait

Assez satisfait

Pas vraiment satisfait

Pas du tout satisfait

Ne se prononcent pas

Très satisfait

Assez satisfait

Pas vraiment satisfait

Pas du tout satisfait

Ne se prononcent pas

Très dynamique

Assez dynamique

Pas vraiment dynamique

Pas du tout dynamique

Ne se prononcent pas

Une très bonne opinion

Une assez bonne opinion

Une assez mauvaise opinion

Une très mauvaise opinion

Ne se prononcent pas

9 %

44 %

23 %

16 %

8 %

11 %

51 %

29 %

9 %

0 %

6 %

45 %

34 %

11 %

4 %

23 %

47 %

17 %

5 %

8 %

Une très bonne solution

Une assez bonne solution

Une assez mauvaise solution

Une très mauvaise solution

Ne se prononcent pas

55 %

36 %

5 %

3 %

1 %

Pour une Île-de-France sans oGM !La Région vient de confirmer son opposition à toute culture en plein champ d’organismes génétiquement modifiés. Elle va, par ailleurs, saisir la Cour de justice de l’Union européenne en vue d’obtenir l’annulation de l’autorisation d’importation et de mise sur le marché de nouvelles variétés d’OGM. l

© JÉ

rôm

e cha

bann

e

© G

ille

s al

iGno

n/ra

tP

La qualité des transports en commun

La qualité de l’environnement

Le climat économique

L’image de l’apprentissage

L’efficacité de l’apprentissage

93VERSAiLLESDUGNy

SARCELLES95

78

91SACLAy

Page 6: Ile De France Journal N°34

FRANCE

AFRiquE du SudDurban

ROYAuME-uNiWoking

MAlikayes

ÉtAtS-uNiSboston

MAROCCasablanCa

francilienne à l’étranger | |

étranger en île-de-france | |

©th

omas

bal

l/Pi

Ctur

etan

k

îlE-dE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

Le nombre de sections européennes dans les lycées professionnels franciliens ne cesse d’augmenter. L’originalité du cursus consiste en un stage de 4 à 5 semaines dans un pays de l’Union européenne. Un groupe de 7 jeunes de Rueil-Malmaison (92) vient d’arriver à Woking, au sud-ouest de Londres.

tREMPliN h « On va grandir, on va devoir prendre des responsabilités, devenir plus autonomes. » Célia, 16 ans, en première année de bac pro vente au lycée professionnel Gustave-Eiffel de Rueil-Malmaison (92), est emballée. « Faire un stage à l’étranger, ce n’est pas donné à tout le monde », renchérit Arthur, 17 ans. « Ça nous fait sortir du lot. Pour notre CV, c’est un plus. » Le petit groupe de 7 élèves vient de poser ses valises à Woking, petite ville du Sur-rey, au sud-ouest de Londres, pour une durée de 5 semaines, dont une semaine de cours et quatre en entreprise. « Quand ils arrivent au lycée pro-fessionnel, la plupart pensent qu’ils sont en échec scolaire, explique Florence Andia, leur professeure d’anglais. Le fait de participer à cette section change le regard qu’ils portent sur eux-mêmes. Au sein du lycée, on les considère comme des têtes de classe.

Du coup, ils sont plus motivés, ils travaillent plus et obtiennent de meilleurs résultats aux examens, et cela dans toutes les matières. » Le dispositif, exis-tant dans les lycées d’enseignement général depuis 1992 et étendu aux lycées professionnels en 2001, a connu un développement considérable. Désormais, l’Île-de-France accueille 94 sections de baccalau-réats professionnels, dont 66 dans l’académie de Versailles. Les jeunes sont sélectionnés selon leur niveau en langue, mais surtout en fonction de leur motivation. Car leur scolarité repose sur les cours de leur spécialité professionnelle, assurés par un pro-fesseur certifié dans la langue de la section choisie. 

Réussite au bacCofinancé par des fonds européens (Leonardo, Fonds social européen, etc.), par les lycées et par les familles, cet enseignement reçoit aussi l’aide de la Région, soit 426 euros par famille et 2 000 euros par établissement. Dans l’Académie de Versailles, le taux de réussite au bac pro intégrant des sec-tions européennes était de 93 % en 2009. Et près de 600  jeunes décrochent chaque année la mention section européenne ainsi que l’attestation Europass Mobilité à l’issue de leur formation. l iSAbEllE ChOuFFEt

lYCÉES PROFESSiONNElS Succès des sections européennes

Good Morning Woking

Culture hybrideManuel  Ulloa  est  un  bel  exemple de double culture ! Avec sa maison d’édition, Le miroir qui fume, créée en 2004, il diffuse du théâtre mexi-cain contemporain en France et fait connaître  les  auteurs  français  au public mexicain. Cultivant en perma-nence les passerelles entre les deux pays, il fédère une équipe franco-mexicaine  d’artistes-interprètes autour  de  ses  projets.  «  Je suis un être hybride, je me sens virtuellement là-bas et en même temps français. » Depuis son arrivée en France en 2000, malgré la difficulté de se faire un nom dans le maquis des compagnies fran-ciliennes, Manuel suit son fil rouge de perpétuel va-et-vient entre les deux cultures. Il travaille à la création de son prochain spectacle, Toxic Azteca Songe, déjà interprété en 2010 à Pue-bla et à Mexico et qui sera présenté du 25 avril au 8 mai au théâtre Colom-bier, à Bagnolet (93). l

Afrique du Sud : premierS pAS d’un feStivAlVénus noire, le film d’Abdellatif Kechiche, a fait la clôture du 1er festival du film français en Afrique du Sud, qui s’est tenu en février dans les villes de durban, du Cap, de pretoria, de Johannesburg et de port elizabeth. Ce film, dont la réalisation a reçu le soutien de la région, revient sur l’histoire de la vénus hottentote, jeune femme sud-africaine arrachée à sa terre natale en 1810 pour être exhibée en europe.

de nAnterre à BoSton (uSA) : Henri lefeBvre Alimente leS éCHAngeSSociologue et géographe, Henri lefebvre aura marqué le xxe siècle, en particulier grâce à ses travaux sur l’urbanisme. Ses réflexions sur le droit à la ville vont alimenter des échanges entre les universités de massachusetts Boston et celle de paris ouest nanterre la défense.

mAli : une CoopérAtion relAnCéele 3 mars, la région a renouvelé son accord de coopération avec la région de Kayes, au mali. d’ici à 2014, elle continuera ses efforts dans l’éducation, la santé et le désenclavement numérique. elle souhaite enfin articuler son action avec celle des collectivités qui portent des projets au mali. C’est le cas notamment du département de l’essonne, des villes de montreuil- sous-Bois, d’ivry-sur-Seine et de Cachan.

H

Célia, Johanna, Arthur, Florian, Florian et Morgane, en bac pro vente à Rueil-Malmaison, découvrent leur école dans le Surrey, accompagnés par leur professeure d’anglais Florence Andia.

MANuEl ullOA, 39 ans, originaire De mexiCo, metteur en sCène et éDiteur, vit à aubervilliers (93).

En quête de spontanéité«  Vous connaissez le nom de vos voisins ? Moi, si ! » Depuis qu’elle a quitté le Kremlin-Bicêtre (94) pour Casablanca  en  1994,  Isabelle  Rey-det-Rousselet savoure l’art de vivre à la marocaine. « Pas de dîner prévu 15 jours à l’avance, on improvise sans cesse », explique cette femme souriante qui souhaitait « être plus spontanée dans ses rencontres ». Séduite par la gentillesse des autochtones, elle se constitue  un  réseau  d’amis  maro-cains  mais  aussi  sénégalais,  mau-ritaniens… Sur place, elle crée une société de conseil qu’elle dirige pen-dant 16 ans, se confrontant à la réalité économique du pays : « Je suis arrivée avec une vision à moyen et long termes, alors qu’ici, beaucoup de gens vivaient avec un emploi précaire. » Aujourd’hui en pleine réflexion sur son avenir, elle s’interroge : « J’aime le Maroc, mais j’ai besoin de nouveaux défis. » l

iSAbEllE REYdEt-ROuSSElEt, 50 ans, Consultante, vit à CasablanCa (maroC). 

© D

Dr

PLAnètE6

Page 7: Ile De France Journal N°34

à la une 7

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

agriculture, espacesverts, élevages etsoins aux animaux

1 944 apprentis

1 654 préapprentis

commerce,transport et gestion(vente, comptabilité,banque, logistique...)

22 970 apprentis

service à la collectivité(urbanisme, sécurité, eau...)

1 100 apprentis

service aux personnes(hôtellerie, tourisme,santé, coiffure...)

14 754 apprentis

transformation(cuisine, énergie,climatisation...)

9 023 apprentis

secrétariatet communication

7 324 apprentis

mécanique, électricitéet électronique

11 257 apprentis

scienceshumaines et droit

845 apprentis

lettres et arts166 apprentis

bâtiment,travaux publicset travail du bois

6 521 apprentis

technologieet managementde la production

2 348 apprentis

mathématiqueset sciences

346 apprentis

travail et entretiendes tissus, cuirs et tapis

338 apprentis

Qui sont les apprentis en Île-de-France ?Qui sont les apprentis en Île-de-France ?Répartition par secteurs professionnels des 80 590 apprentis.

(Données : septembre 2010).

PARCOURS h Bienvenue au Meurice, l’un des plus beaux hôtels de la capitale. Sonia ajayi évolue dans ce temple de l’élégance. Depuis septembre, elle travaille en cuisine pendant 15 jours, avant une séquence de 15 jours de cours au lycée René-auffray de Clichy-la-Garenne (92). le rythme est soutenu. « C’est dur, confie-t-elle. Il faut gérer le

travail en entreprise, les cours, les devoirs, les expo-sés… Tous mes week-ends y passent. » à ses côtés, le chef Yannick alléno acquiesce : « Oui, c’est un métier de sacrifices. Ici, ce n’est pas la télé-réalité. On ne devient pas chef cuisinier et on ne gagne pas 100 000 euros en trois semaines. Ça, ça n’existe pas ! » Il en sait quelque chose : il a gravi tous les

échelons, de son apprentissage en pâtisserie au lutetia jusqu’au cercle très fermé des « trois étoi-lés » du Michelin. « Nous avons la chance d’avoir des jeunes ultra-motivés », se réjouit-il, indiquant que six apprentis travaillent dans la brigade du Meurice. Mais il prévient aussitôt : « Cette moti-vation est indispensable, car dans ce métier, ne tiennent que les courageux. » alors il galvanise ses troupes, incitant ses cuisiniers à partir à l’étran-ger, pour apprendre les langues étrangères et s’ouvrir sur le monde. « Chaque collaborateur doit sortir d’ici avec une formation infaillible », annonce Yannick alléno. Comme Sonia, 80 590 jeunes Franciliens sont apprentis. On les retrouve dans quasiment tous les

Ils sont présents dans presque tous les corps de métiers

En cinq ans, le nombre de jeunes se tournant vers l'apprentissage a aug-menté de 40 % en Île-de-France. Cette montée en puissance quantitative s'accompagne, sur le terrain, d'une offre de formations de plus en plus diversifiée et d'un suivi personnalisé des jeunes.

Objectif en vue : 100 000 apprentis

© a

ntoi

ne l

eves

que

Sur notre site Internet www.iledefrance.fr, retrouvez tous les métiers et tous les diplômes liés à ces secteurs professionnels.

Page 8: Ile De France Journal N°34

à la une8

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

corps de métiers, la sécurité, la santé, le commerce, le journalisme, la menuiserie, la mécanique auto, le textile, la joaillerie, le génie climatique, l’aé-ronautique, etc. et plus de 14 000 jeunes sont actuellement inscrits dans les classes d'initiation préprofessionnelle en alternance et les classes préparatoires à l'apprentissage. Pourtant, le contexte n’est pas très favorable. le ralentissement de l’activité économique n’épargne aucun secteur d’activité, le chômage ne cesse d’augmenter – et tout particulièrement le chômage des jeunes. Bien sûr, chacun recon-naît que l’apprentissage occupe une place pri-vilégiée, dès lors qu’il s’agit de transmettre des savoir-faire ou de se confronter aux réalités de la vie professionnelle. Mais, en décembre, une étude réalisée auprès de 301 dirigeants de PMe (1) souli-gnait que 7 entrepreneurs sur 10 annonçaient leur intention d’avoir moins recours à l’apprentissage en 2011 qu’en 2010. Parmi les motifs avancés, l’insuffisante adaptation de cette formation au monde de l’entreprise, le manque d’information ou encore la lourdeur des démarches administra-tives. Force est de constater que l’augmentation du nombre d’apprentis ne pourra être atteinte sans une réflexion sur la qualité des parcours de for-mation et sans un meilleur accompagnement des entreprises et des apprentis eux-mêmes. Miser sur la qualité, c’est le mot d’ordre de la Région, qui veut agir sur tous les fronts : renforcer le lien entre l’école, le jeune et l’entreprise, faciliter la vie quoti-dienne de l’apprenti, professionnaliser les acteurs de l’apprentissage, développer des formations dans les métiers de demain – comme les métiers verts –, construire bien sûr de nouveaux centres de formation et rénover ceux qui existent. Du côté des investissements immobiliers, justement, la Région a dépensé en 2010 plus de 25 millions d’euros pour le Campus des métiers à Bobigny (93), pour la reconstruction des CFa advancia à Paris (15e) et Saint-Jean à Saint-Prix (95), pour l’extension du CFa de Saint-Maur-des-Fossés (94) ou encore pour le transfert du CFa de nanterre (92). à cela s’ajoutent la construction d’un internat sur le site de Rambouillet (78), la mise en sécurité

Mission – DÉVELoPPEUR DE L’APPREnTissAGE

du CFa de Montereau-Fault-Yonne (77), la recons-truction du CFa de Saint-Gratien (95), l’agrandis-sement d’un atelier au CFa compagnonnique de Saint-Thibault-des-Vignes (77). en 2011, l’effort ne se relâchera pas. De Cergy (95) à Guyancourt (78), de Paris à Gennevilliers (92), de Brétigny-sur-Orge (91) à Bagnolet (93), d’émerainville (77) à Rueil-Malmaison (92), les chantiers de construction et de rénovation vont se multiplier. Mais sans un matériel adapté et des formateurs qualifiés, les murs auraient peu de chances de remplir leur mission. là encore, la Région joue un rôle déterminant. l’an dernier, elle a affecté plus de 7 millions d’euros à de nombreuses acquisi-tions d’équipements. une panoplie où se côtoient matériel de cuisine, fours et hottes d’extraction du CeFaa de Villepinte (93) – spécialisé dans les formations dans l’hôtellerie et la restauration – et mobilier ou postes informatiques du CFa des métiers de l’aérien à Toussus-le-noble (78).

Former les formateurs

Parallèlement, il faut aussi former les formateurs, pour intégrer les évolutions du contexte juridique et législatif, ou pour renforcer leurs pratiques pédagogiques. Chaque année, plus de 2,5 mil-lions d’euros sont consacrés à ces actions. enfin, au cœur du dispositif, l’apprenti. Garçon ou fille, optant pour une filière de production ou de ser-vice, il se trouve confronté au monde de l’entre-prise, avec des contraintes pas toujours faciles à intégrer quand on a 16 ou 17 ans. la Région entend améliorer la vie quotidienne de ces jeunes : aides à l’achat de livres et d’équipements professionnels, aides aux transports, au logement et à la restaura-tion, mais aussi aux séjours à l’étranger et actions destinées à faciliter l’accès aux loisirs, aux sports et à la culture… un soutien qui, désormais, se traduit par des démarches qualité pour mieux articuler l'enseignement dispensé dans le centre de forma-tion avec le travail en entreprise. But de cette opé-ration : faire reculer le taux de ruptures de contrats d’apprentissage. et faire de cette voie un tremplin vers la réussite. Sonia, elle, sait ce qu’elle veut. « Mon rêve ? Ouvrir un jour un palace en Tunisie ! » en attendant, elle dispose quelques petites herbes sur les assiettes prêtes à partir en salle. « Ça, c’est la touche Sonia… » l PiERRE ChAPDELAiNE

(1) Enquête sur l’apprentissage auprès des PME réalisée par Ipsos pour Apprentis d’Auteuil, du 30 novembre au 13 décembre 2010.

Cours de coiffure au Campus des métiers, à Bobigny (93). Dans les services, 11 % des apprentis travaillent dans la coiffure et les soins esthétiques.

Améliorer les parcours de formation, mieux accompagner les entreprises et les apprentis eux-mêmes… Tel est le mot d’ordre de la Région.

Recherche employeurs désespérémentAu CFA de Juvisy-sur-Orge (91), deux secteurs nécessitent des interventions bien différentes de Claudia Aglione, chargée de développer l’apprentissage. « Pour la pharmacie et la parapharmacie, je suis 

plutôt confrontée à un manque de jeunes. Pourtant, les débouchés sont immédiats. » Claudia Aglione va donc de collège en collège, de salon en forum, pour vanter les mérites de cette formation. Dès qu’elle aborde les

métiers des services à la personne, dans la petite enfance par exemple, elle change de stratégie. « Là, ce qui fait défaut, ce sont les employeurs. » Il faut alors nouer des contacts avec des crèches associatives, des haltes-garderies

privées… ou convaincre des municipalités. « Mais quand un élu accepte de recruter un apprenti, il veut souvent un jeune de sa commune. » On compte une centaine de développeurs de l’apprentissage en Île-de-France.

© l

aure

nt v

ille

ret/

Dolc

e vit

a/Pi

ctur

etan

k

Le chef Yannick Alléno veille sur le travail de Sonia Ajayi, l’une des six apprentis de l’hôtel Meurice.

© l

aure

nt v

ille

ret/

Dolc

e vit

a/Pi

ctur

etan

k

Page 9: Ile De France Journal N°34

à la une 9REPÈRES | |

SAVOIR + | |

h En cinq ans, le nombre de jeunes Franciliens qui choisissent l’apprentissage a augmenté de 40 %, y compris ces deux dernières années, malgré la crise. Cette augmentation, la Région l’a accompagnée en investissant toujours plus dans cette formation, avec, pour 2011, un budget de 382 millions d’euros.

h Nous croyons aux vertus de l’apprentissage. Mais le développement quantitatif passe nécessairement par la qualité. C’est pourquoi nous voulons renforcer le lien entre les CFA et les entreprises et mettre en place un accompagnement pédagogique personnalisé. Dans ces conditions, l’apprentissage devient une voie d’excellence vers l’emploi et un pilier du bouclier social que nous voulons bâtir en Île-de-France. Il faut aussi travailler sur l’évolution de nos formations, favoriser l’émergence de nouveaux métiers, adapter les professions existantes à la nouvelle donne environnementale : à présent, un chauffagiste doit maîtriser les enjeux du développement durable.

h Cette année, la Région engage une modification des règles de financement pour le fonctionnement des centres de formation des apprentis. Nous voulons insuffler plus d’équité entre eux. Nous allons aussi mettre en place une vraie politique patrimoniale dans l’apprentissage, comme pour les lycées. Quand on finance une opération immobilière à hauteur de 80 %, c’est une question légitime. Enfin, nous engageons une réforme des primes versées aux entreprises qui recrutent des apprentis. Nous voulons aider davantage les très petites entreprises et celles qui emploient des jeunes en CAP ou en bac pro. Avec cette réforme, l’apprentissage gagnera en justice, en simplicité et en efficacité.

PoinT DE VUE |

« Un pilier du bouclier social »

EmmANUEL mAUREL, vice-PrésiDent chargé De la formation Professionnelle, De l’aPPrentissage et De l’alternance

À l'Institut des métiers de l'artisanat de Villiers-le-Bel (95), le taux de ruptures de contrats d'apprentissage est passé de 29 % en 2004 à moins de 15 % aujourd'hui. Explications.

PASSERELLE h Préparant son CaP méca-nique auto à l’Institut des métiers de l’ar-tisanat (IMa) de Villiers-le-Bel, Damien a déjà, à 16 ans, un pied dans l’entreprise. Il travaille actuellement à Piscop (95), dans un petit garage spécialisé dans la répa-ration de 2 CV et de Méhari. Pour lui, pas question de s’arrêter en chemin, au moins jusqu’au bac pro. « Il faudra alors trouver un autre employeur, explique abdallah lachhab, directeur de l’IMa. Pour le bac pro, le garage doit être équipé en diagnostic. » et d’ajouter : « Nous trouverons facilement. » Cet ancien professeur de mathématiques connaît chaque apprenti et chaque entre-prise du secteur. C’est qu’ici, depuis 2004, les liens entre le lieu de formation et le monde du travail ont été consolidés. « J’étais face à une équation simple, résume-t-il. J’avais en face de moi des employeurs qui nous reprochaient d’être trop éloignés de leurs réalités. Et des équipes pédagogiques qui estimaient que les patrons voyaient dans le jeune une main-d’œuvre bon marché… Aujourd’hui, tout le monde joue le jeu. » Illustration de ce changement de culture, le carnet de liaison, trop scolaire, est devenu

un livret d’apprentissage complet. Pour peu qu'il prenne le temps de s'y arrêter, le maître d’apprentissage y découvrira le plan de formation du jeune. Dans l’idéal, il peut voir quelles sont les techniques que l’apprenti vient d'acquérir à l’IMa et ajuster le travail qu’il lui demande. C’est aussi vrai pour les enseignants, qui savent quelles sont les tâches réalisées, ou non, par l’ap-prenti en entreprise. Ils peuvent, dès lors, accompagner le mouvement, combler les lacunes, voire rappeler au chef d’entreprise son devoir de formation… ou l’éclairer sur la personnalité du jeune.

De la rupture aux félicitationsC’est ce que vient de faire la professeure de français, Safya Okba, dépêchée en urgence dans une PMe d'ermont-eaubonne (95). « L’employeur et l’apprenti étaient au bord de la rupture de contrat. Après avoir échangé avec le chef d'entreprise et l'avoir éclairé sur le parcours du jeune, ses résultats à l’IMA et son contexte familial, il a révisé son juge-ment. Alors que j’allais partir, il a appelé le jeune pour le féliciter… » les résultats de cette coopération sont au rendez-vous : le nombre de ruptures de contrats a été divisé par deux en quinze ans. Du coup, la démarche qui avait été impulsée dans le pôle auto vient d’être généralisée aux métiers de la boulangerie, de la pâtisserie et de la cuisine. l PiERRE ChAPDELAiNE

REPORtAgE à l’Institut des métiers de l’artisanat

Villiers-le-Bel réconcilie enseignants et entreprises

à 16 ans, Damien se partage entre les cours du CFA et son travail dans un garage de Piscop (95).

© l

aure

nt v

ille

ret/

Dolc

e vit

a/Pi

ctur

etan

k

800 métiers : l’appren-

tissage concerne tous les secteurs professionnels, de la banque à l'artisanat d'art, de l'industrie aux services à la personne…

25 ans : c’est la limite d’âge

pour signer un contrat d’apprentissage. On peut devenir apprenti à l’âge de 16 ans, voire à 15 ans, à condition d’avoir réussi sa classe de 3e.

70 % des apprentis franciliens

trouvent un emploi à l’issue de leur formation et, parmi eux, 70 % décrochent un contrat à durée indéterminée.

44 % des apprentis franciliens

travaillent dans des formations de niveaux 1, 2 ou 3, pour devenir cadres, ingénieurs ou techniciens supérieurs.

436 apprentis, c’est le

nombre moyen de jeunes accueillis dans un CFA en Île-de-France.

382 millions d’euros,

c'est le budget 2011 de la Région en faveur de l’apprentissage.

3 diplômes, le CAP, le bac pro et le

BTS, regroupent la moitié des apprentis franciliens.

29 % des apprentis franciliens

viennent se former à Paris, 28% en première couronne et 44% en grande couronne.

Sur le site Internet www.iledefrance.fr • Trouvez, grâce à notre moteur de recherche par département, métier et diplôme, toutes les formations dans les CFA et les lycées professionnels.• Découvrez les parcours d’apprentis : Julien, Sonia, élodie, Nasrine…• Revivez les Apprentiscènes 2011 et les Olympiades des métiers.

© c

yrus

cor

nut/

Dolc

e vit

a/Pi

ctur

etan

k

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

Page 10: Ile De France Journal N°34

tendances10sortir | |

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

vu Et AppRouvépAR vous

“ Il existe plusieurs commerces équitables. Celui basé sur des partenariats durables, économiques, sociaux et environnementaux avec les producteurs, et l’approche marketing de la grande distribution. Notre mission, c’est de montrer qu’un modèle alternatif aux règles du commerce mondial est viable. ” XAviER Luzy, DéLégué géNéRAL D’ARtisANs Du moNDE©

raf

ael T

rape

T/al

eph/

picT

ureT

ank

Parcourant les marchés pour vendre des produits mal-gaches, Alexis Dejaeger plaide pour l’émergence d’une vraie filière économique, garantissant une rémunération juste aux artisans et un revenu décent aux commerçants.

soLiDARité h au Mée-sur-seine (77), la maison d’alexis dejaeger est une porte ouverte sur le monde : à la tête d’artisans d’ailleurs, cet ancien professeur de sport entrepose ici coffrets en bois et petites voitures fabriquées à partir de matériaux de récupération. tout est le fruit du savoir-faire d’ar-tisans malgaches avec lesquels il travaille depuis près de dix ans. entre eux, aucun revendeur ne vient prendre sa marge au passage. Mieux, un système de préfinancement permet de payer 80 % de la com-mande avant sa réalisation. « Comme ça, on peut fidéliser des artisans qui bossent bien », explique-t-il. Il n’était pas, initialement, un militant acharné du commerce équitable. « En lançant mon projet, j’étais dans une logique purement commerciale. Mais sur place, on vit en symbiose avec les artisans, on par-tage leur quotidien. » des valeurs, une philosophie, une éthique : voilà ce qui a conduit naturellement alexis dejaeger à adhérer à Minga, une association qui regroupe une centaine de structures profes-

sionnelles. ce réseau sillonne l’Île-de-France, du marché de Gennevilliers (92) à la Fête du printemps de Montmorency (95), du Festival de Ménilmontant (Paris 20e) au marché solidaire du Blanc-Mesnil (93). ces rendez-vous, alexis les connaît bien : « On se retrouve parfois face à des clients plus motivés par la démarche du commerce équitable que par la qualité de l’objet… » L’été, il pose ses tréteaux dans les marchés artisanaux de charente-Maritime… et constate le phénomène inverse : « Il y a moins de militants, moins de bobos. Certes, les estivants vont avoir un coup de cœur pour un objet, mais toute la philosophie qui nous anime, ils s’en fichent ! »

Bientôt la quinzaine Le commerce équitable se cherche encore, entre la bonne volonté de bénévoles sincères, ces pionniers désireux de réinventer le monde en général et le schéma économique en particulier, et les straté-gies marketing de la grande distribution, qui a vite compris l’intérêt d’un tel créneau. « On a laissé le champ libre à des enseignes qui peuvent pervertir cette belle idée en la cloisonnant à coups de labels », considère alexis dejaeger. Un message qu’il déli-vrera encore, lors de la prochaine Quinzaine du commerce équitable. l piERRE ChApDELAiNE

éthiquE Les multiples visages du commerce équitable

Des bénévoles aux grandes enseignes

Pour en savoir Plus  • La 11e édition de la Quinzaine du commerce équitable a lieu du 14 au 29 mai. Tous les lieux, tout le programme, sur www.quizaine-commerce-equitable.fr. 

• Île-de-France, territoire de commerce équitable :  les engagements de la Région  à retrouver  sur www.iledefrance.fr.

HAlexis Dejaeger se rend régulièrement à Antananarivo, où il a fidélisé des artisans locaux grâce à un système de préfinancement.

Opéra

Didon et énée de PurcellUne mise en scène originale de l’opéra baroque d’Henry Purcell par Denis Chabroullet, du théâtre de la Mezzanine (Lieusaint, 77). C’est dans un immense bassin rempli d’eau (environ 10 cm de hauteur) représentant Carthage, lieu des amours contrariées de Didon et d’énée, qu’évoluent les chanteurs. h Le 5 avril 2011 au théâtre Alexandre-Dumas, Jardin des Arts, Place André-Malraux,  78100 Saint-Germain-en-Laye ; h Les 17 et 18 mai au théâtre de La Coupole, rue Jean-François-Millet, 77380 Combs-la-Ville ; h Le 20 mai à L’Apostrophe-théâtre des Louvrais, place de la Paix, 95300 Pontoise. Renseignements : 01 60 60 51 06. www.theatredelamezzanine.com 

art urbain

Jef aérosolChaque année, le musée des Avelines donne carte blanche à un artiste. Jef Aérosol, l’un des premiers artistes urbains français, réalise des pochoirs de personnalités de la musique et du cinéma ou de simples personnages. h Jusqu’au 30 avril 2011 Musée des Avelines, 60, rue Gounod, 92210 Saint-Cloud. Renseignements : 01 46 02 67 18.  www.musee-saintcloud.fr.

nature

irisiades 2011Cette fête des fleurs, des plantes et des arts propose des expositions, des animations centrées sur le végétal et les arts, avec des artisans pépiniéristes, des spécialistes en art floral, des sculpteurs, des plasticiens, etc. h Les 21 et 22 mai 2011 Château d’Auvers, rue de Léry,  95430 Auvers-sur-Oise.Renseignements : 01 34 48 48 48. www.chateau-auvers.fr 

musique, théâtre, danse

15e festival de l’imaginaireLe festival met en avant les expressions artistiques traditionnelles du monde entier : théâtre japonais kyôgen, danses de Nuku-Hiva des îles Marquises, chants des pêcheurs de perles du Bahrein ou encore son arribeño du Mexicain Guillermo Velásquez…h Jusqu’au 15 juin 2011Dans différents lieux à Paris (Maison des cultures  du monde, Institut du monde arabe…)Renseignements : 01 45 44 72 30. www.festivaldelimaginaire.com 

©pi

erre

-Yve

s Ba

Belo

n

© p.

B-m

cm

Page 11: Ile De France Journal N°34

tendances 11actions | |

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

Un lieu | La ferme de la Haye (78)La ferme de la Haye, située entre Flins- sur-Seine et Les Mureaux (78), va continuer à se consacrer à l’agriculture biologique. Longtemps menacée par un projet de circuit de Formule 1, l’exploitation de 178 hectares a été rachetée par la Région via l’Agence des espaces verts (AEV) en décembre. Trois agriculteurs ont signé des baux de longue durée : deux couples de maraîchers cultiveront une dizaine d’hectares chacun pendant 18 ans, et 115 hectares ont été attribués à un céréalier pour 24 ans. La ferme accueillera des jardins familiaux, des ruches, un chemin de halage, une piste cyclable, un terrain de motocross…h www.flinssanscircuitf1.org 

à Issy-les-Moulineaux (92), le Jardin des Coteaux a déjà son hôtel à insectes.

Yvette et édith résident aux Jardins Mirabeau (Paris), établissement géré par l’Arefo.

La ferme de la Haye, rachetée par la Région, reste dédiée à l’agriculture biologique.

lesmetiers.net fait le plein !Lancée en septembre, la nouvelle version du site d’orientation des 12-25 ans rencontre un joli succès. Par exemple, plus de 258 000 visites ont été recensées sur lesmetiers.net en janvier 2011, contre 169 000 en janvier 2010. Plus interactif, ouvert aux témoignages de jeunes, il offre également un test d’orientation, des vidéos sur les formations, une géolocalisation des établissements de formation et des lieux d’orientation franciliens… lwww.lesmetiers.net.

© p

aTri

ck G

aill

ardi

n/pi

cTur

eTan

k

À vélo, dans l’Essonne, avec un GPS…

L’Essonne est le premier département d’Île-de-France à proposer des circuits à vélo (de route ou VTT) à télécharger sur GPS ou à imprimer à partir d’un format PDF. Les cyclotouristes peuvent télécharger 5 circuits VTT/VTC de difficulté moyenne (rouge) du Sud-Essonne, et 2 circuits route au départ de Milly-la-Forêt. En 2011, d’autres circuits seront disponibles sur le secteur de Dourdan. lwww.veloenfrance.fr.

Une idée | Plus de lecture dans les maisons de retraite !La Région va lancer, à l’initiative de l’Observatoire du livre et de l’écrit en Île- de-France (MOTif), un appel à projets pour favoriser l’accès aux livres pour les seniors. Des projets existent déjà, tels les ateliers d’écriture avec les anciens à Romainville (93), ou des résidences d’écrivains comme celle d’Emmanuel Rabu avec les librairies du réseau Librest (75 et 94). Certains établissements, à l’image de ceux de l’association Arefo, disposent de bibliothèques et proposent parfois des clubs de lecture, des partenariats avec les bibliothèques locales… L’appel à projets permettra de mutualiser ces initiatives.©

Jean

-roB

erT d

anTo

u/pi

cTur

eTan

k

© Je

an-m

arc

arm

ani/p

icTu

reTa

nk

repérages | |

©cd

T 91

Un objet | L’hôtel à insectesUne petite maison en bois, couverte de carton bitumé, remplie de rondins, de briques creuses, de branchettes de roseau ou d’arbres… Voici l’hôtel à insectes ! Perce-oreilles, pucerons, coccinelles, chrysopes et autres syrphes (famille des mouches) y trouvent refuge pour se protéger de l’hiver ou pour y pondre leurs larves. La gare des Vallées à Colombes (92) aura le sien au mois de mai, dans la grande prairie qui longe le quai. L’association Espaces, qui anime des chantiers d’insertion en écologie urbaine en Val de Seine, le fabrique avec des matériaux écologiques et installe également un panneau d’information, pour sensibiliser les voyageurs.h www.association-espaces.org 

Page 12: Ile De France Journal N°34

histoire12Quart d’heure historiQue

© F

rile

t/Si

pa –

reb

ourS

/Sip

a –

Mar

quet

te/S

ipa

– W

itt/

Stev

enS/

Sipa

îLE-DE-FRANCE | av r i l- M a i 2 0 1 1 | Nº 34

Mai 1981 : la gauche annonce la fin du monopole d’état sur la radio. Quelques mois plus tard, les radios pirates deviendront légales, puis pour certaines, commerciales.

FRéquENCEs h 1981, l’année où tout a commencé pour les radios libres… Car l’arrivée à l’élysée de François Mitterrand ne marque pas la fin de la clandestinité pour les radios pirates, créées dans les années 70, mais plutôt le début de leur marche vers la liberté des ondes. À l’époque, seule radio France peut émettre à partir du sol français, quelques radios diffusant depuis l’étranger : rtL au Luxembourg, rMC à Monaco, europe 1 en sarre, et sud radio en Andorre. en 1977, radio verte, fondée par Antoine Lefébure et Brice Lalonde, émet depuis l’appar-tement de Jean-edern hallier… Le 28 juin 1979, riposte, la radio des socialistes de Paris, diffuse une émission sur le thème des libertés, avec en invité François Mitterrand. La police investit le siège du parti, saisit l’émetteur et interpelle plusieurs élus. Mitterrand lui-même est inculpé. Comme radio riposte, des dizaines de radios pirates, souvent locales, donnent la parole à ceux qui ne l’ont pas et diffusent de la musique pour les jeunes, en toute

illégalité. en réponse, les autorités brouillent les ondes ou saisissent le matériel. Les radios pirates savent que si François Mitterrand est élu, il mettra fin au monopole d’état, ce qu’annonce effective-ment Georges Fillioud, ministre de la Communi-cation, le 14 mai. Mais le brouillage persiste. Des dizaines de radios libres décident d’émettre en continu en Île-de-France : Carbone 14, radio Nova, radio libertaire, depuis Paris ; rFM, depuis un centre commercial de Vélizy (78), tsF, depuis Nan-terre (92), radio oVNi, depuis Vincennes (94)…

Un destin nationalen 1982, les radios FM obtiennent le droit d’émettre, mais sans pub ! Certaines disparaissent, d’autres se regroupent pour demander une fréquence auprès de la nouvelle haute Autorité de la communica-tion audiovisuelle, la plupart diffusent de la pub déguisée. Celles qui achètent de gros émetteurs se font mieux entendre que les autres. en 1984, la publicité est autorisée. elle permettra aux grosses radios de se renforcer. Quelques indépendantes, comme radio Nova, résistent, tandis que NrJ, sky-rock (ancienne Voix du lézard) ou rFM connaissent un destin national. l JuLiE VéDiE

MéDiAs il y a 30 ans, l’avènement des radios libres

Liberté pour les ondes franciliennes !

Une enfance impériale au xixe siècleMeubles d’apparat, linge de berceau, linge de toilette, premiers jouets… L’exposition brosse un portrait émouvant de l’enfance de Napoléon II (1811-1832), l’Aiglon, rendu célèbre par Edmond Rostand.h Jusqu’au 23 mai 2011. Château de Fontainebleau, 77300 FontainebleauRenseignements : 01 60 71 50 70. www.chateaudefontainebleau.fr.

Geoffroy Tory, imprimeur de François Ier

L’exposition met en lumière une personnalité incontournable du livre à la Renaissance : Geoffroy Tory (vers 1480-1533). Précurseur des règles et usages de la langue française, il reçoit le soutien de François Ier et devient le premier imprimeur du roi. h Jusqu’au 4 juillet 2011Musée national de la Renaissance, Château d’Ecouen, 95440 EcouenRenseignements : 01 34 38 38 50. www.musee-renaissance.fr.

Combats pour l’égalité Réalisée à partir de recherches et d’entretiens menés auprès de services d’archives, d’associations et de féministes essonniennes, cette exposition retrace l’histoire des femmes et de leurs luttes entre les xixe et xxie siècles. h Jusqu’au 20 avril 2011Direction des archives et du patrimoine mobilier, domaine départemental de Chamarande, 38, rue du Commandant-Arnoux, 91730 ChamarandeRenseignements : 01 69 27 14 14. www.archives.essonne.fr.

Quand Daumier, Gavarni, Rops inventent la silhouette Pour la première fois en France, une exposition compare plus d’une centaine de dessins, lithographies et peintures de trois caricaturistes, Honoré Daumier, Paul Gavarni et Félicien Rops, offrant un panorama cynique de la société du début du xixe siècle.h Du 10 avril au 18 septembre 2011 Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, 31, Grande-Rue, 95290 L’Isle-Adam.Renseignements : 01 34 69 45 44 http://musee.ville-isle-adam.fr.

LEs DAtEsCLés

1964Création de Radio Caroline, radio pirate anglaise, qui diffuse depuis un bateau au large des côtes britanniques.

Mai 1977Débuts de Radio verte,

fondée par Antoine Lefébure et Brice Lalonde.

Juin 1981Création de NRJ (Nouvelle Radio des Jeunes), dans une chambre de bonne, à Paris 20e.

29 Juillet 1982La loi autorise les radios libres, mais sans publicité, attribuant des fréquences à 17 radios parisiennes. Certaines recalées obtiendront plus tard une fréquence…

8 déceMbre 1984énorme manifestation de jeunes à Paris pour défendre NRJ, condamnée à une suspension d’émission d’un mois, pour cause d’émetteur trop puissant.

en savoir plus

• La Bataille des radios libres (1977-1981), de Thierry Lefebvre, Nouveau Monde éditions.

• http://100ans deradio.free.fr/ : toute l’histoire de la radio française. Une rubrique La radio en région donne accès à une liste des radios pirates franciliennes.

• www.schoop.fr/index.php : la mémoire de la FM, toute l’histoire des radios.

col

lect

ion

priv

ée/d

r

Félicien Rops, Passé minuit, 1878-1881.

2 4

3

(1) Le 5 mai 1977, Radio verte diffuse sa 1re émission en direct chez Jean-Edern Hallier, à Paris. (2) Pierre Bellanger fonde La Voix du lézard en 1983, devenue Skyrock en 1986. (3) Carbone 14 émet depuis les locaux de Fréquence Gaie, en 1983. (4) Le 8 décembre 1984, des milliers de jeunes descendent dans les rues de Paris pour défendre NRJ, condamnée à une suspension d’émission d’un mois.

1

Page 13: Ile De France Journal N°34

entretien 13

Anne-Françoise Garçon, historienne des techniques, dresse un tableau du patri-moine industriel francilien et des enjeux de sa sauvegarde, tandis que la Région organise un séminaire sur ce thème.

IDF : Quelles sont les spécificités de la culture industrielle francilienne ?ANNE-FRANçOISE GARçON : Le patrimoine industriel, ce sont les bâtiments qui ont servi de lieux de production, comme les carrières, les usines, les ateliers. en Île-de-France, on songe aux Grands Moulins de Pantin (93) et de Corbeil-essonnes (91) (photo), à la chocolaterie Menier de noisiel (77) ou à l’île Seguin de Boulogne-Billancourt (92). Au-delà, c’est un tissu industriel composé d’ateliers ou d’usines de moyenne ou de petite taille, dans tous les domaines : les moulins puisqu’il fallait nourrir la population, les carrières de gypse pour construire Paris… Mais pour moi, ce qui carac-térise la région, ce sont les entreprises de luxe, innovantes et de haute tech-nicité : ébénisterie, verrerie, automo-bile et aéronautique, qui, au départ, représentaient le luxe.

IDF : Quels sont les lieux les plus emblé-matiques de l’industrie en Île-de-France ?ANNE-FRANçOISE GARçON : Le premier monument du patrimoine indus-triel, en Île-de-France, et même en France, c’est…. la tour eiffel ! eh oui, cet édifice de fer et d’acier n’est pas qu’une œuvre d’art, c’est un pur pro-duit de l’industrie française, même si ce n’est pas un lieu de production. il faudrait rappeler aux touristes quel défi représentait sa construction à l’époque, les efforts des ouvriers riveteurs, et son utilité comme sym-bole de la force de l’industrie métal-lurgique. Les gares sont souvent oubliées, alors que la gare d’Orsay et, surtout, la gare du nord, avec ses colonnes de fonte moulées, sont de magnifiques bâtiments. Même les petites gares de banlieue construites en béton dans les années 50 racon-tent aussi l’histoire de la région. On oppose souvent Paris, esthétique, architectural et dense, à la banlieue et son bazar de béton. Mais le béton est digne d’intérêt. À Villeneuve-Saint-Georges (94), certaines cités ouvrières sont abandonnées, alors

qu’elles symbolisent le passé ouvrier très fort de la ville. On ne doit pas mépriser ce patrimoine-là.

IDF : Ce patrimoine industriel est-il suffi-samment valorisé ? Que peuvent devenir ces bâtiments, à part des lieux touristiques ? ANNE-FRANçOISE GARçON : Je ne suis pas pour la sauvegarde à tout prix, avec un patrimoine qui deviendrait une sorte de musée. Démolir, c’est vouer un lieu à l’oubli, mais c’est aussi donner une chance à l’avenir. et il y a un juste milieu entre la démolition totale et la transformation en sanctuaire. Les Grands Moulins de Pantin transfor-més en siège social, l’ancienne usine à air comprimé Sudac intégrée à l’école d’architecture de Paris-Val de Seine (13e), la Cour Saint-émilion (12e) et ses anciens chais transformés en maga-sins en sont de beaux exemples. Un bâtiment peut avoir une deuxième vie. Les associations franciliennes et les collectivités œuvrent dans ce sens. Au Mexique, j’ai vu d’anciennes usines converties en centres commerciaux : c’est superbe ! redonner esthétique ou utilité à un bâtiment, c’est redon-ner de la dignité aux gens qui l’ont construit, et faire en sorte que ces lieux appartiennent à tous.

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

CULTURE Anne-Françoise Garçon, professeure d’histoire des techniques

« Le patrimoine industriel, une mémoire commune »

IDF : Quels sont les enjeux liés à la conser-vation de ce patrimoine ?ANNE-FRANçOISE GARçON : transformer ces lieux pour le tourisme est une approche importante, une façon de faire entrer les citoyens dans les usines, afin que l’activité devienne plus concrète, une démarche valori-sante pour l’entreprise et intéressante pour les gens. Mais la préservation du patrimoine industriel participe surtout à un travail de mémoire, une façon de se demander quelle image du passé on transmet à nos enfants. La valorisation via le travail d’artistes est une belle façon de dresser un récit collectif et positif. Dans le nord, le film Germinal a provoqué un déclic pour mieux valoriser les anciennes mines. en Île-de-France, caractérisée par une population multiculturelle, ce travail de mémoire se double de la nécessité de se construire une his-toire commune. Pour les Franciliens qui viennent d’ailleurs, ce patrimoine raconte les épreuves vécues par la classe ouvrière, une histoire finale-ment universelle. Le préserver est une belle façon de créer du lien social, une mémoire nouvelle, un sentiment d’appartenance à la même région. l

ENtREtiEN RéALisé pAR JuLiE VéDiE

« Redonner esthétique ou utilité à un bâtiment, c’est redonner de la dignité aux gens qui l’ont construit, et faire en sorte que ces lieux appartiennent à tous. »

La Région inventorie son patrimoine

Le service Patrimoines et inventaire de la Région, qui coorganise avec l’université Panthéon-Sorbonne Paris 1 un séminaire de recherche « L’industrie, patrimoine et culture », recense et étudie le patrimoine francilien. Plus de 250 communes ont déjà fait l’objet d’un inventaire. Concernant le patrimoine industriel, Romainville et le territoire de la Corniche des Forts (93), les industries de la Vallée de la Seine (77), ou encore Enghien (95) sont actuellement à l’étude.www.iledefrance.fr/patrimoines-et-inventaire.

© P

atri

ck G

aill

ardi

n/Pi

ctur

etan

k

DATES1950Naissance à Rennes.

1984-1989Professeure agrégée d’histoire dans l’enseignement secondaire.

1995Doctorat en histoire, mention Histoire des techniques.

2005Professeure d’histoire des techniques à l’université Panthéon-Sorbonne Paris 1.

2010Coauteure de Techniques, patrimoine, territoires de l’industrie : quel ensei-gnement ? (éditions Colibri).

Page 14: Ile De France Journal N°34

tribunes14

En janvier dernier, l’agence régionale de santé, bras armé du gouvernement en matière de santé en Île-de-France, confirmait le projet de fermeture du service de cardiologie de l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil. Cette décision se fonde sur des objectifs de rentabilité qui caractérisent l’ensemble de l’action gouvernementale. il s’agit d’une nouvelle étape dans la remise en cause généralisée

des services publics de proximité, à laquelle les écologistes se sont fermement opposés. Pour autant, la question de la santé dépasse celle de l’organisation des services publics. il est nécessaire de repenser non seulement notre offre de soin et le soutien aux filières du prendre soin, mais aussi leur inscription dans un mode de vie à renouveler et dans un environnement à protéger. Les prin-cipales causes de mor-ta lité et de souffrances modernes sont dues à des maladies de civi-lisation : cancers, mala–dies cardiovasculaires, asthme, diabètes, allergies, dépressions, alcoolisme… tous ces problèmes de santé sont liés aux pollutions de l’environnement, à nos modes de vie et à la mauvaise qualité des relations entre les humains, qui génèrent stress et mal-être. nous avons donc des marges de manœuvre ! il faut agir sur les causes de nos maladies et de nos afflictions. La prévention, fondée sur la protection de l’environnement, sur l’éducation et la promotion de la santé, est une réponse à développer dans notre système de santé. Les écologistes proposent donc de repenser l’action publique sanitaire à partir de la maladie et de la médecine, mais aussi à partir de la protection du bien-être et de l’amélioration de la qualité de vie. La crise de notre système de santé est structurelle et ne se résoudra pas uniquement par la mobilisation de nouvelles ressources financières. Plus que des traitements thérapeutiques, c’est un changement de société que nous devons prescrire. une telle approche permettra en outre de réduire les inégalités sociales de santé en s’attaquant aux causes profondes qui touchent inégalement les habitants de notre région. il n’est pas acceptable que les habitants des Hauts-de-seine vivent en moyenne deux ans de plus que ceux de seine-saint-Denis, parce qu’ils mangent mieux ou respirent un air meilleur. Ce sont ces orientations que les 51 élus écologistes d’Île-de-France porteront entre avril et juin, lors des conférences citoyennes organisées dans chaque département, sous l’égide de Laure Lechatellier, vice-présidente écologiste en charge de la santé, et avec l’ensemble des acteurs de la santé. l [email protected]. Téléphone : 01 53 85 69 45.

L’apprentissage s’est révélé en quelques années comme un secteur clé des forma-tions en Île-de-France. Les résultats des centres de for-mation des apprentis (CFA) ne laissent pas de place au doute : 70 % des apprentis

trouvent un emploi dans l’année suivant leur diplôme et, pour 70 % d’entre eux, c’est un emploi en contrat à durée indéterminée. Pourquoi un tel succès ?

D’abord parce que l’apprentissage en alternance dispense un enseignement immé-diatement applicable dans le monde du travail, aujourd’hui plébiscité par les entreprises. un diplômé en arti-sanat ou en horticulture possède un savoir-faire et une expérience qui intéressent directement les recru-teurs, parce que les CFA offrent des formations adaptées aux besoins de l’économie et sont sensibles à ses évolutions. Ainsi, de nombreux métiers d’avenir ont-ils vocation à se développer par le biais de l’alternance, notam-ment dans le secteur des énergies propres. La transition écologique de l’économie demande aux entreprises et aux salariés d’innover ensemble pour développer de nouveaux produits et services, respectueux des normes environ-nementales. Mais la pertinence économique de l’apprentissage se double d’une pertinence sociale. en effet, en complémentarité avec le sys-tème scolaire traditionnel de formation générale et technologique, il s’agit d’offrir des perspectives

valorisantes aux élèves en situation d’échec. trop de jeunes sortent de l’école sans diplôme, et sans l’estime de soi et la confiance qui accom-pagnent son obtention. Les CFA constituent ici une véritable alternative à l’échec scolaire, parce qu’ils apprennent un métier à leurs élèves et mettent en avant des qualités parfois moins valorisées par l’enseignement général. C’est dans cette perspective que notre politique régionale de l’apprentissage privilégie l’aide aux CAP et beP, parce qu’ils permettent avec succès de réinsérer des élèves motivés et sérieux, malheureusement sortis du système scolaire. Les CFA sont souvent l’opportunité d’une deuxième chance, leur succès prouve qu’elle est réelle

et décisive. C’est pourquoi l’en-gagement des socialistes et de leurs partenaires est de porter le nombre de jeunes en alternance en Île-de-France à 150 000, dont 100 000 apprentis. Les primes aux employeurs d’apprentis et le soutien aux apprentis eux-mêmes pour se loger, se nourrir et se déplacer doivent être péren-nisés. La lutte contre le décrochage est aussi au cœur de nos priorités,

à travers le suivi des apprentis ou leur mise en relation avec les entreprises. Cela fait mainte-nant trois ans que l’État promet un financement massif des centres de formation des apprentis, en complément de l’action régionale. en attendant, sans surenchère médiatique, la région remplit sa mission en donnant des outils aux jeunes Fran-ciliens pour s’insérer. [email protected]. Téléphone : 01 53 85 68 95. Site : www.psidf.com.

Groupe SoCIALISTe eT AppAreNTÉS

L’Île-de-France, une terre d’apprentissage

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

« En attendant les financements promis par l’État, la Région remplit sa mission en donnant des outils aux jeunes Franciliens pour s’insérer. »

50 000 postes supprimés dans l’Éducation nationale depuis 2007, 16 000 suppressions supplémentaires pour la prochaine rentrée : le gouvernement poursuit la casse du service public d’éducation. La rentrée 2011 s’annonce catastrophique, avec des classes surchargées et une offre de formation qui se réduit. La région, avec Henriette Zoughebi, vice-présidente en charge des lycées, fait à l’in-verse le choix d’une politique ambitieuse pour l’enseignement public et pour la réussite de tous les jeunes dans les lycées publics franciliens : construction de deux lycées par an, d’internats de proximité, soutien aux projets pédagogiques pour l’égalité des jeunes, lutte contre le décrochage, gratuité des manuels, aide à la demi-pension… La région démontre ainsi son engagement pour l’enseignement

public et le droit à l’éducation pour tous. notre groupe soutient pleinement cette ambition. l http://www.frontdegauche-pcfguac-idf.org.

europe ÉCoLoGIe – LeS VerTS Santé : prescrire un changement de société

© O

livi

er P

asqu

iers

/le b

ar f

lOré

al

Guillaume Balas

PS Et APP | 62 membres

© je

an-C

hris

tOPh

e bar

dOt/

le b

ar f

lOré

al

Cécile Duflot

EELV | 51 membres

« Le choix d’une politique ambitieuse pour l’enseignement public et la réussite de tous les jeunes. »

FroNT De GAuCHe – pArTI CoMMuNISTe, GAuCHe uNITAIre eT ALTerNATIVe CIToYeNNe

Mettre en échec la casse de l’école publique

© n

atha

lie m

Ohad

jer/

le b

ar f

lOré

al

Gabriel Massou

Fdg | 14 membres

« La prévention n’est pas assez prise en compte dans notre système de santé. »

Page 15: Ile De France Journal N°34

tribunes 15MAJorITÉ prÉSIDeNTIeLLe

Apprentissage : pour un accord historique entre l’État et la Région !

Quand, face à la crise, le pré-sident de la république propose de relancer

la formation par l’appren-tissage, la seule réponse du président de la région Île-de-France est de dé noncer les mesures annoncées.

Cette attitude est incom-préhensible et regrettable.

el le est incompré-hensible car la région,

pourtant compétente en matière d’appren-tissage, est loin d’être exemplaire. en 2011, l’apprentissage ne représen-tera que 7 % du budget régional avec des crédits d’investisse-ment dans les centres de for-mation des apprentis (CFA) en recul de 15 % par rapport à 2010 et inférieurs à leur montant de 2004. Comme toujours avec la région, il y a loin de la parole aux actes et la priorité affichée tarde à se traduire dans les faits. Les objectifs sont loin d’être atteints, en quantité comme en qualité, et les indicateurs fiables manquent pour évaluer la réelle efficacité des actions entreprises. C’est ce que soulignait un rapport de la Chambre régionale des comptes de 2008 : inadéquation entre l’offre de formation et les besoins du marché de l’emploi ; difficulté à présenter une offre de forma-tion homogène sur l’ensemble du territoire francilien et à offrir des formations adap-tées aux publics les plus fragiles ; incapacité de la région à contrôler le coût des for-mations qui va de 1 à 6 pour le même

enseignement ; retard dans le paiement des indemnités dues aux entreprises qui embauchent des apprentis, avec pour conséquence directe de dissuader les entreprises de recourir à l’apprentissage… À l’évidence, des marges de progression importantes existent. en temps de crise, la vraie politique sociale, c’est l’investissement. La priorité, c’est donc d’investir davantage dans les CFA pour ouvrir des filières correspondant aux métiers de demain, comme ceux des services à la personne et de la sécu-rité. C’est aussi développer l’apprentissage à tous les niveaux de formation – du moins

qualifié, pour les plus fragiles, aux formations post-bac. C’est encore de simplifier les procédures et d’assurer un versement rapide et fiable des indemnités aux entre-prises. C’est enfin, pour la région, de montrer l’exemple en offrant une meilleure formation aux maîtres en apprentissage et en ouvrant ses services au recrute-

ment des apprentis. Alors oui, il est temps de faire de l’apprentissage une priorité de l’action régionale, mais il faut le faire vraiment.C’est pourquoi, sur un sujet aussi important pour l’avenir de notre jeunesse, la priorité est de se retrousser les manches et de jouer collectif pour unir les forces de l’État et de la région. La région a su le faire sur le Grand Paris, à elle de prendre ses respon-sabilités en signant un accord avec l’État sur l’apprentissage ! l www.ump-iledefrance.fr.Téléphone : 01 53 85 68 05.

îLE-DE-FRANCE | av r i l- m a i 2 0 1 1 | Nº 34

NouVeAu CeNTre eT AppAreNTÉS

« Absurdités » régionales…Le groupe centriste dénonce la diminution des crédits régionaux consacrés à l’accompagnement de la politique d’apprentissage en Île-de-France : Comment l’exécutif régional peut-il réduire en 2011 le soutien au fonc-tionnement et au développement de l’apprentissage, alors même que notre région connaît des difficultés économiques sans précédent ? Ceci est la preuve, une fois de plus, des incohérences et incompétences de cette majorité de gauche… nous déplorons aussi le retard pris par la région quant au versement de l’indemnité compensa-trice aux employeurs d’apprentis. Certes, ce retard devrait être comblé d’ici à 2012, néanmoins, nous nous félicitons d’avoir obtenu un engagement majeur de la part de l’exécutif : grâce aux amendements budgétaires centristes,

l’ensemble des petites entreprises, comme les commerces et l’artisanat, seront prioritaire-ment indemnisés dès 2011. l [email protected]. Nouveau site : http://nc-idf.com.

« Sur un sujet aussi important pour l’avenir de notre jeunesse, la priorité est de se retrousser les manches et de jouer collectif pour unir les forces de l’État et celles de la Région. »

« En 2011, la Région diminue son soutien au fonctionnement et au développement de l’apprentissage. »

©je

an-C

hris

tOPh

e bar

dOt/

le b

ar f

lOre

al.P

hOtO

graP

hie

© O

livi

er P

asqu

iers

/le b

ar f

lOré

al

La politique régionale du logement avance et continue d’innover. À l’initiative du groupe MrC, deux amendements ont reçu le soutien de la majorité. D’une part, face à la multiplicité et à l’iso-lement des acteurs, nous avons proposé de chemi-ner vers la créa-tion d’une A u t o r i t é orga nisatrice du logement en Île-de-France. ensuite, face à l’augmen tation du

foncier liée à la spéculation et constatant le désen gagement de l’État dans les aides à la pierre, la mise à dispo sition gra-tuite de terrains pour les programmes de loge ments sociaux nous semble pertinente. l www.mrc-idf.fr.

MouVeMeNT rÉpuBLICAIN eT CIToYeN

Deux initiatives pour le logement

Valérie Pécresse

MP | 56 membres

© n

atha

lie m

Ohad

jer/

le b

ar f

lOré

al

Laurent Lafon

NC Et APP | 11 membres

Béatrice Desmartin

MRC | 5 membres

« Créer une Autorité organisatrice du logement. »

Alors que les conclusions des débats publics Arc express et Grand Huit devaient être rendus ce 31 mars, un « accord his-torique » État-région était déjà signé. Pourquoi tant de précipitation ? Déni de démocra-tie pour les Franciliens et leurs asso-ciations ! D e r n i è r e séance du conseil régional : communi-cation du président sans vote des élus sur le protocole signé ! notre groupe

a condamné la méthode et continue à mener bataille sur le fond pour une métropole solidaire et écologique. l [email protected]

FroNT De GAuCHe eT ALTerNATIFS

Déni de démocratie

© O

livi

er P

asqu

iers

/le b

ar f

lOré

al

Jean-François Pellissier

Fdg Et A| 5 membres

« Grand Paris : un accord express d’apprentis sorciers ? »

Nous soutenons les mesures volontaristes en faveur du logement que la région vient d’adopter malgré l’absence d’obligation en ce sens. La loi sru doit être strictement appliquée et les subventions régionales iront à ceux qui la respec-tent. notre grou pe sou-haite que ces communes accueillent aussi des deman-deurs relevant du dispositif Dalo. ne pas vendre de logements sociaux pour béné-

ficier des aides régionales, diminuer la facture d’énergie des ménages relèvent d’une vraie politique sociale du logement. l prg-mup-idf.fr. Téléphone : 01 53 85 69 46.

pArTI rADICAL De GAuCHe eT MouVeMeNT uNITAIre proGreSSISTe

Du vrai logement social

© n

atha

lie m

Ohad

jer/

le b

ar f

lOré

al.P

hOtO

graP

hie

Marie-José Cayzac

PRg-MUP | 5 membres

« La loi SRU doit être strictement appliquée. »

Page 16: Ile De France Journal N°34

Dans la grande rue, les visiteurs profitent de l’ambiance bon enfant.

© A

lAin

le B

Acqu

er/P

ictu

retA

nk

La Cabane des charbonniers de Théodore Rousseau, l’une des mosaïques du parcours des peintres. ©

AlA

in l

e BAc

quer

/Pic

ture

tAnk

77

îLE-DE-FRANCE | Av r i l- m A i 2 0 1 1 | Nº 34

En 1830, Barbizon n’était qu’un hameau peuplé de paysans quand arrivent de jeunes peintres assoiffés de nature. Millet, Rousseau, Corot et les autres en font leur paradis.

iNspiRAtioN h Ils ont révolutionné la peinture ! À l’Académie qui décrète au début du xixe siècle que le paysage est un art mineur, Corot, Rousseau, Millet et les autres répondent que rien ne peut surpasser la beauté de la nature. Ils quittent Paris et découvrent en Seine-et-Marne le hameau de Barbizon. La forêt de Fontainebleau et la plaine de Bière deviennent leurs ateliers, les arbres, les animaux et les paysans au travail leurs plus beaux modèles. La lumière entre les branches et la poussière des champs donnent à leurs œuvres une touche unique. Barbizon, qui ne compte alors qu’une centaine d’âmes, accueille à bras ouverts presque autant de peintres paysagistes. À l’auberge du père Ganne, ils trouvent le gîte et le couvert, et le vin coule à flots ! Ces rebelles y recouvrent de dessins le moindre meuble, le moindre panneau de bois, le moindre mur ! Plus d’un siècle et demi plus tard, leurs dessins décorent toujours meubles et panneaux de la salle à manger de l’ancienne auberge devenue le musée départemental de l’École de Barbizon. Les traces de leurs graffitis sont encore visibles dans les anciens dortoirs, à l’étage, où l’on peut admirer une cinquantaine d’œuvres de

BARBiZoN Un village à l’origine d’un courant artistique

À l’école des paysages

ALentoURS

Rousseau, Corot, Diaz, Rosa Bonheur, Chaigneau… Les pavés de Barbizon semblent encore résonner de leurs pas, quand ils revenaient de la forêt ou de la plaine, chargés de leur parasol, de leur chevalet portable et de leurs tubes de couleurs… Dans la grande rue, les maisons en grès n’ont rien perdu de leur cachet. Restaurants, galeries et commerces jalonnent le chemin des visiteurs jusqu’à la forêt. Un parcours des peintres, constitué de 19 pan-neaux de mosaïques reproduisant les plus célèbres toiles peintes ici, a été créé en avril 2010.

Coloristes et animaliersPlus loin, la maison-atelier de Jean-François Millet, certainement le plus emblématique des paysa-gistes, est ouverte à la visite. Arrivé à Barbizon en 1849 avec femme et enfants, il en immortalisera les paysages et les habitants jusqu’à sa mort en 1875.Ces précurseurs – peintres paysagistes, coloristes ou animaliers – ont tellement influencé la peinture de leur époque que l’École de Barbizon est recon-nue comme un courant artistique à part entière, source d’inspiration pour ceux qu’on appellera plus tard les impressionnistes. Une dizaine de peintres « professionnels » travaillent à l’année à Barbizon et y ont ouvert des galeries. Régulièrement, le village accueille des expositions perpétuant la tradition et permettant à Barbizon d’être fidèle à sa réputation de « village des peintres ». l JuLiE VéDiE

HInfos pratIques • Y aller : - en transports en commun : RER D jusqu’à Ponthierry-Pringy, puis Créabus ligne 21 ou 22. www.transports-idf.com. - par la route : A6, sortie Fontainebleau via RN37, puis sortie Barbizon. • Office du tourisme, place Marc-Jacquet. 01 60 66 41 87. www.barbizon-tourisme.com • Maison-atelier J.-F. Millet, 27, Grande-Rue. 01 60 66 21 55. www.atelier-millet.fr.

RencontRe | « L’Angélus est accroché dans les cuisines du monde entier »

« Après les paysagistes, les impressionnistes sont venus ici, puis les intellectuels de l’époque, en villégiature, le week-end. Gamin, je croisais Pagnol ou Cocteau dans la rue, je jouais avec la fille de Prévert, j’ai sauté sur les genoux de Fernandel ! Lors de mes voyages, j’ai pu constater à quel point Barbizon était connu : L’Angélus est accroché dans les cuisines du monde entier, surtout aux États-Unis et au Japon. Le village continue d’attirer les peintres. Notre école compte une centaine d’élèves, nous travaillons dans la tradition, en allant peindre en extérieur… »

La maison-atelier de Jean-François Millet est ouverte au public depuis 1920 et reçoit près de 10 000 visiteurs par an. Peu de choses ont changé depuis l’époque où le peintre y vivait avec sa famille : le parquet posé par Millet, les chevalets, les meubles…

© A

lAin

le B

Acqu

er/P

ictu

retA

nk

ALAiN CREuZé,Président de l’école de Peinture de BArBizon, et BArBizonnAis d’origine.

© A

lAin

le B

Acqu

er/P

ictu

retA

nk

16

BARBiZoN