Columbia Avril 2011

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AVRIL 2011 AVRIL 2011 COLUMBIA COLUMBIA CHEVALIERS DE COLOMB

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AVRIL 2011AVRIL 2011

COLUMBIACOLUMBIACHEVALIERS DE COLOMB

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-CHEVALIERS DE COLOMB

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COLUMBIAA v R i l 2 0 1 1 ♦ v O l u m e 9 1 ♦ N u m b e R 4

a r t i c l e s

Par ses parolesDans ses nombreux messages à l’intention deChevaliers, le pape Jean-Paul II exprimait sa recon-naissance, sa solidarité et ses conseils de pasteur.PAR LA RÉDACTION DE COLUMBIA

Le chemin à la canonisationLa béatification de Jean-Paul II est riche de senspour le monde, l'Église et les Chevaliers de Colomb.PAR LE CARDINAL STANISŁAW DZIWISZ

Des écoles de lanouvelle évangélisationLes Journées mondiales de la jeunesse té-moignent du génie pastoral de Jean-Paul IIainsi que de la vitalité de l’Église.PAR LE PÈRE THOMAS ROSICA

Le bienheureux Jean-Paul,évangélisateurJean-Paul II a laissé un héritage très diversifié etde très grande envergure qui profitera à l’Égliseet au monde pendant des années à venir.PAR GREG BURKE

Voyages au fond de nos coeursAu cours de ses visites aux pays où se trouvent desChevaliers de Colomb, Jean-Paul II a rejoint lesgens dans leurs vies et les a inspirés dans leur foi.PAR BRIAN CAULFIELD

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s e c t i o n s

Construire un monde meilleurLe bienheureux Jean-Paul II nous aconfié la tâche d’une nouvelleévangélisation.PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiEn paroles et en actions, le pape Jean-Paul II a enseigné sur la charité, la fra-ternité, l’unité et le patriotisme.PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

Une conversation avec ColumbiaL’ex-Chevalier suprême Virgil C.Dechant raconte ses rencontres per-sonnelles avec le pape Jean-Paul II.

Application de nos degrés

Nouvelles des ChevaliersLe premier congrès des aumôniersd’État • Le Service d’informationcatholique offre des ressources en ligne• Inauguration à Haïti d’un laboratoireprothétique parrainé par les Chevaliers• Le musée des Chevaliers de Colombrend hommage à Jean-Paul II • Dire «Merci » au pape Jean-Paul II

Journée mondiale de la jeunesse Les Chevaliers et les Sœurs de la vieprépare un pèlerinage sur le site, àMadrid.PAR L’ÉQUIPE DE RÉDACTION DE COLUMBIA

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Les rayons de la Divine Miséricorde irradient derrière le pape Jean-Paul II, sur cette peinture réalisée en 2007 par l’artiste polonaise TeresaSliwka-Moskal. L’oeuvre est actuellement en montre au musée desChevaliers de Colomb de New Haven, au Connecticut.

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ÉDITORIAL

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MÊME S’IL EST vrai que, au cours deses 26 ans de pontificat, les contribu-tions théologiques et pastorales du papeJean-Paul II ont été diverses et d’unegrande portée, ses enseignements et sesactions étaient fondés sur une base com-mune : une confiance inébranlable en laDivine Miséricorde et en Marie, Mèrede la Miséricorde.Dans sa deuxième encyclique, Dives

in Misericordia (Dieu riche en miséri-corde), Jean-Paul II médite sur l’impor-tance de la miséricorde, dont lasignification ultime se trouve en JésusChrist. En 1993, le pape béatifiait sainteFaustina Kowalska (1905-1938), la re-ligieuse polonaise dont il estimait que lemessage sur la Divine Miséricorde estuniversel et essentiel pour notre époque.Sept ans plus tard, il canonisera Faustinaen tant que première sainte du nouveaumillénaire et déclarera que le Deuxièmedimanche de Pâques serait désormais re-connu comme le Dimanche de la Di-vine Miséricorde. Le message demiséricorde était tellement central aupontificat de Jean-Paul II que plusieursen sont venus à le connaître comme le «pape de la miséricorde ». Il adoptera la prière d’abandon toute

simple associée à la dévotion envers laDivine Miséricorde : « Jezu ufam tobie »(Jésus, j’ai confiance en toi), prière quiservait bien de complément à sa devise :« Totus Tuus » (Tout à Toi). Comme saconfiance en la Divine Miséricorde, ladévotion du pape à Marie est apparueclairement dès le début de son min-istère. Après avoir été blessé par balle surla place Saint-Pierre, le 13 mai 1981, enla fête de Notre Dame de Fatima, Jean-Paul II attribuait sa survie à l’interces-sion de Marie, convaincu que « ce fut lamain d’une mère qui guida la trajectoire

de la balle ». Pendant une visite à Fa-tima, au Portugal, un an après l’assassi-nat manqué, il consacrait le mondeentier au Cœur immaculé de Marie.Souvent, aussi, le pape offrait des réflex-ions sur le rôle irremplaçable de NotreDame au sein de l’Église, comme ce futle cas dans son encyclique sur Marie etsa lettre apostolique sur le rosaire.Alors que Jean-Paul II arrivait au dé-

clin de sa vie, et qu’il souffrait sur lascène mondiale, il a sans doute faitappel à Jésus et Marie pour qu’ils leconsolent. Finalement, il a rendu l’e-sprit le 2 avril 2005. Selon la volonté dela Divine Providence, c’était la veille dupremier samedi du mois — jour qui estassocié de près au Cœur immaculé deMarie, et à Notre Dame de Fatima —ainsi qu’à la vigile du Dimanche de laDivine Miséricorde. Évidemment, il ne relève en rien

d’une coïncidence que le pape BenoîtXVI préside à la béatification de sonprédécesseur, le Dimanche de la DivineProvidence, le 1er mai prochain. Le pre-mier jour de mai marque également lafête de saint Joseph ouvrier, journée trèssignificative dans l’esprit du peuplepolonais, sans compter qu’il inaugureégalement le mois de Marie. En prévi-sion de la béatification de Jean-Paul II,nous nous arrêtons sur la significationde l’enseignement et le témoignage dece pape. Et, notamment, nous rap-pelons sa relation très intime aux Cheva-liers de Colomb, alors qu’en nous nousconfions nous-mêmes et notre Ordre àla Divine Providence, et que nous jetonsdans les bras remplis de tendresse deNotre Dame.♦

ALTON J. PELOWSKICOORDONNATEUR

Le pape de la miséricordeCOLUMBIA

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ÉDITEURSChevaliers de Colomb

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ADMINISTRATEURS SUPRÊMESCHEVALIER SUPRÊME

Carl A. AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

Mons. William E. Lori, S.T.D.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Dennis A. SavoieSECRÉTAIRE SUPRÊME

Emilio B. MoureTRÉSORIER SUPRÊME

Charles E. Maurer Jr.AVOCAT SUPRÊME

John A. Marrella________

RÉDACTIONCOORDONNATEUR

Alton J. [email protected]ÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

Patrick [email protected]

ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE

Brian [email protected]

ARTS GRAPHIQUESDESIGN

Michelle McCleary

El L’abbé Michael J. McGivney (1852-90),Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale

et fondateur des Chevaliers de Colomb,intercédez pour nous.

________

POUR COMMUNIQUER AVEC NOUSPAR LA POSTE:

COLUMBIAKnights of Columbus1 Columbus Plaza

New Haven, CT 06510-3326TÉLÉPHONE:

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Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelleadresse et votre étiquette à:Dept. of Membership Records

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Copyright © 2011Tous droits réservés

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EN PAGE COUVETURELe pape Jean-Paul II tandis qu’il se trouvait en France, en 1986.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

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LA BÉATIFICATION du pape Jean-Paul II se présentera comme un tempsde réflexion sur les réalisations de sonpontificat et la sainteté de sa vie. Pour-tant, pour les Chevaliers de Colomb, ilne suffira pas de procéder à une rétros-pective ou à un rappel historique. Sinous allons continuer d’avoir confianceen notre grand ami et saint homme,nous devons nous tourner vers l’avenir.À la recherche de cet objectif, nous

devrions nous demander : « Que nousdirait le bienheureux Jean-Paul II au-jourd’hui? » Nous avons lachance d’avoir des milliers depages de ses écrits qui nousinterpellent encore claire-ment, et aucun d’entre euxn’est plus pertinent pourl’œuvre des Chevaliers de Co-lomb que son exhortationapostolique de 1999, intituléeEcclesia in America. À la lec-ture de ce document, on al’impression que Jean-Pauls’adresse à nous directement.Il y écrit : « Le renouveau de

l’Église en Amérique ne sera pas pos-sible sans la présence active des laïcs.C’est pourquoi la responsabilité del’avenir de l’Église retombe en grandepartie sur eux » (44). De nos jours, il n’existe aucun autre

organisme laïc dans le pays où noussommes à l’œuvre qui surpasse les Che-valiers de Colomb au chapitre de la cha-rité, de la promotion des vocations et del’évangélisation. C’est donc dire quel’ampleur de notre œuvre au nom del’Église ne peut, dans un certain sens, se

mesurer que par l’ampleur de notre res-ponsabilité quant à l’avenir de l’Église.Peut-être plus que nulle part ailleurs,

ce fut dans Ecclesia in America que Jean-Paul II a proclamé le besoin d’une nou-velle évangélisation. Il y notait : « Entant que Pasteur suprême de l’Église, jedésire ardemment inviter tous les mem-bres du peuple de Dieu, particulière-ment ceux qui vivent dans le continentaméricain (…) à faire leur ce projet et ày collaborer » (66).Le pape comprenait qu’il y a un fon-

dement chrétien commun au sein de lanouvelle civilisation qui s’est construitedans l’hémisphère occidental au coursdes cinq derniers siècles. Ce fondementcommun offre, pour l’avenir, la pro-messe plus grande encore de solidarité,de communauté et de charité, à lacondition seulement que nous manifes-tions la détermination d’œuvrer en vued’une telle transformation.Le bienheureux Jean-Paul II prévoyait

que la tâche qui nous attend n’en est passimplement une « ré-évangélisation » —soit une reprise de ce qui s’est déroulédans le passé, mais « d’une nouvelle évan-

gélisation. Nouvelle en son ardeur, dansses méthodes, dans son expression » (6).D’une manière importante, cette

nouveauté dépend de la créativité etdévouement des fidèles laïques dispo-sés à engager leurs vies personnelles,leurs familles et leurs organismes dansle témoignage de la bonne nouvellede l’Évangile. « En acceptant cette mission, a noté

Jean-Paul II, que chacun se souvienneque le nœud vital de la nou-velle évangélisation doit êtrel’annonce claire et sans équi-voque de la personne deJésus Christ » (66).Pour les Chevaliers de Co-

lomb, la béatification du papeJean-Paul II, constitue une oc-casion historique de réfléchiraux moyens précis qui nouspermettront, en fidélité ànotre engagement envers nos

principes de charité, d’unité et de fra-ternité, de fournir une « annonce claireet sans équivoque de la personne deJésus Christ ».En témoignant avec confiance de cette

réalité, tant sur le plan personnel que parle truchement de l’œuvre des milliers denos conseils actifs, non seulement nousassumerons un rôle plus vigoureux dansl’œuvre de la nouvelle évangélisation,mais nous rendrons encore plus concrètela vision qu’avait l’abbé Michael McGiv-ney d’un organisme totalement consacréau service de l’Église.Vivat Jesus!

Accepter la missionLe bienheureux Jean-Paul II nous a confié

la tâche d’une nouvelle évangélisation

par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson

Ce fondement commun offre, pour l’avenir, la promesse plusgrande encore de solidarité, de communauté et de charité

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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LE PAPE JEAN-PAUL II a souventmanifesté sa grande affection pour leChevaliers de Colomb. Mais par sonexemple de prêtre et ses vastes efforts envue d’enseigner Jésus Christ à toutes lesnations, il a beaucoup mis en lumière lesvertus colombiennes.

UNIS DANS LA CHARITÉComme beaucoup d’autres, j’ai eu le pri-vilège de participer à des célébrations eu-charistiques présidées par Jean-Paul II,dans la chapelle privée. Après avoirrevêtu nos vêtements liturgiques,nous prenions place pour nous ren-dre compte que le pape était déjàprésent absorbé en prière. La vie deprofonde prière de Jean-Paul II,fondée sur l’Eucharistie et sa célé-bration fréquente du sacrement depénitence, fut une abondantesource de charité pastorale. Le papeaimait son troupeau répandu dansle monde entier, nous consolant etnous enseignant la vérité sur Dieu et surl’être humain. Notamment, il aimait lespauvres et les êtres vulnérables, commenous nous en rendions compte dans sadéfense des enfants à naître et des per-sonnes âgées et des condamnés à mort.En vue de mettre en pratique le pre-

mier principe de l’Ordre, nous devons,à notre tour, prier chaque jour et faire del’Eucharistie et de tous les sacrements lefondement de notre vie dans le Christ.En d’autres termes, avant de nous mon-trer charitables envers les autres, nous de-vons accueillir la miséricorde et l’amourdu Christ. Toutes nos œuvres de chariténe sont que le témoignage que cet amourprend racine dans notre cœur.La vie d’ardente prière du pape Jean-

Paul II servait également de source à saperspicacité et sa force, alors qu’il s’effor-çait sans cesse « d’avoir à cœur de garderl’unité dans l’Esprit par le lien de lapaix » (Eph 4, 3). Ses homélies, des dis-cours et ses écrits étaient envahis et façon-nés par la doctrine de la Sainte Trinité —source de la communion de l’Église et lefondement définitif de l’unité de la fa-mille humaine.Jean-Paul II enseignait aux évêques et

aux prêtres que l’unité de l’Église était au

cœur de leur ministère. Il a parcourujusqu’aux confins du monde en vued’unir le peuple de Dieu et il a œuvréconstamment à l’unité des chrétiens, no-tamment avec les diverses communautésorthodoxes. Il se tournait également versla communauté juive et les autresgroupes religieux. L’unité à laquelle il in-citait était bâtie non pas sur le compro-mis, mais sur la vérité sur Dieu et lapersonne pleinement révélée dans leChrist. Profondément philosophe lui-même, Jean-Paul II défendait le principeselon lequel la raison pouvait en arriverà la vérité. Il fut témoin de la vérité selonlaquelle les droits et la dignité de la per-sonne sont enracinés dans la personne etsur laquelle peut se construire une civi-

lisation de l’amour au sein de diversescultures du monde. Le témoignage de l’unité dans la vérité

du pape devrait nous inciter à prier et œu-vrer pour l’unité au sein de notre Ordre,de l’Église et dans le monde. Notre uniténe jaillit pas simplement de notre proprebonne volonté, mais est plutôt enracinéeen Dieu. Ce sens profond de l’unité doit

s’étendre à toutes nos relations.

AMOUR DES FRÈRES, AMOUR DE LA PATRIEReliée de près à l’unité, setrouve la fraternité, ce que Jean-Paul II nommait solidarité. Lepape entendait que ce termecomprenait beaucoup plusqu’un simple regroupement degens aux intérêts communs. Ila souvent enseigné que, au

cœur de la véritable fraternité univer-selle, repose le fait que le Christ a as-sumé notre humanité. En devenanthomme, le Christ s’est, d’une certainemanière, uni à chaque personne. Lepape enseignait aussi que la famille, fon-dée sur l’amour du mari et de la femme,se trouve le lieu où d’abord, s’appren-nent d’abord la dignité humaine, lesvertus et l’amour fraternel. Grâce au baptême, nous devenons les

enfants adoptifs du Père et ainsi, les frèreset sœurs de Jésus. Notre fraternité avec leChrist est constamment rétablie et ren-forcée chaque fois que nous commu-nions à son corps dans l’Eucharistie.Ainsi, avec le pape Jean-Paul II, nouspouvons dire que notre foi au Christ est

Le témoignage de l’unité dans lavérité du pape devrait nous inciter à prier et œuvrer pour l’unité au sein de notre Ordre, de l’Église et dans le monde.

Nos principes en actionEn paroles et en actions, le pape Jean-Paul II

a enseigné sur la charité, la fraternité, l’unité et le patriotisme

par l’évêque William E. Lori, Aumônier Suprême

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Offertes en solidarité avec lepape Benoît XVI

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

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source de notre fraternité. Cette foi estexprimée dans la manière dont nousnous soutenons les uns les autres dansnotre profession et notre vécu de la foi etdans la manière dont nous secourons lesuns les autres en période de difficultés.Notre fraternité comprend nos fa-

milles et toutes les personnes qui parta-gent notre foi catholique. Elle s’étendégalement aux personnes qui ont besoind’être aidées ou qui espèrent atteindre laplénitude de la vérité. Nous manifestonsnotre fraternité en nous plaçant « au ser-vice de l’un, au service de tous ». C’estainsi que, en nous accueillant en nousappelant « frère », rappelons-nous quenous sommes frères dans le Christ.

Durant le pontificat du Jean-Paul II,le monde a été témoin de la chute ducommunisme en Europe de l’Est. Mêmealors, pourtant, le pape ne trouvait pas àse reposer. Dans son amour pour lemonde, il a enseigné le rapport entre lavérité et la liberté. L’amour véritable dela patrie exige que ses citoyens profitentdu don de la liberté accordé par Dieupour protéger la dignité humaine et as-surer le bien commun.Depuis leur fondation, les membres

des Chevaliers ont été des patriotes,même alors que leur amour de la patrien’était pas apprécié de leurs concitoyens.Certes, le fait de bâtir une culture quirespecte la vie et aime la justice n’est pas

du tout tâche facile. Néanmoins, nom-breux sont nos frères Chevaliers qui ytravaillent inlassablement, certains auprix même de leur vie. Parce que nous souhaitons ce qu’il a

de mieux pour notre pays et que notrepatriotisme est enraciné dans la charité,l’unité et la fraternité, nous voulons quenos propres pays respectent les autres na-tions et qu’ils soient des forces de justiceet de paix dans le monde. Relié à un telpatriotisme authentique se trouve l’espé-rance de notre véritable patrie au ciel.Que le bienheureux pape Jean-Paul IIcontinue de nous inciter à vivre selon lesprincipes de notre Ordre et nous fortifiepar ses prières.♦

INTENTIONS DU

SAINT-PÈRE

L’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

Saint Albert Chmielowski(1845-1916)

Fête liturgique: 17 juin

des pauvres. Plus tard, il a fondé lesFrères du Troisième Ordre de saint Fran-çois, ou serviteurs des pauvres —connus également sous le nom de Frèresgris ou Frères albertins — et, à l’aide deces derniers, a établi, jusqu'a sa mort en1916, près d’une douzaine de maisonspour les pauvres. Le pape Jean-Paul II a présidé à la béa-

tification du frère Albert, en 1983, et l’acanonisé six ans plus tard. Durant l’Eu-charistie de sa canonisation, le pape notaitcomment le frère Albert a trouvé sa voca-tion grâce à ses aspirations artistiques etsa compassion pour les pauvres, en ajou-tant que, « par son service infatigable ethéroïque, il a fini par découvrir son che-min. Il a découvert le Christ. »♦

GÉNÉRALE : Pour qu’à traversl’annonce crédible de l’Evangile,l’Eglise sache offrir aux nouvellesgénérations des raisons toujours nou-velles de vie et d’espérance.

MISSIONNAIRE : Pour qu’à tra-vers la proclamation de l’Evangile etle témoignage de leur vie, les mission-naires sachent porter le Christ à ceuxqui ne le connaissent pas encore.

À 25 ANS, durant sa dernière année auséminaire de Cracovie, en Pologne,Karol Wojtyła a écrit une pièce de théâ-tre intitulée Le frère de notre Dieu. Lapièce racontait l’histoire du frère AlbertChmielowski, artiste et moine en quiWojtyła reconnaissait un modèle extra-ordinaire de charité.À la naissance, Adam Hilaire Bernard

Chmielowski, le frère Albert était issud’une famille aristocrate dans les environsde Cracovie. Adolescent, il a participé àla rébellion de 1863 contre l’empire deRussie. Après des études à Varsovie, Mu-nich et Paris, il se taillait une place parmiles artistes de Cracovie. Alors qu’il prépa-rait son œuvre la plus célèbre, un tableauinachevé intitulé « Ecce Homo », AdamChmielowski est entré chez les jésuites en1880. Il a quitté le noviciat en moinsd’un an et entreprenait une vie de mis-sionnaire franciscain laïc.Chmielowski est retourné à Cracovie

en 1884 en ressentant que le Seigneurl'appelait à secourir les pauvres et lessans-abri. En 1887, revêtant un habit degrosse toile, il a pris le nom de « FrèreAlbert » et s’est mis à quêter en faveur

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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« LES CHEVALIERS DE Colomb etleurs dirigeants se sont engagés à fairede l’Ordre et de ses membres des parti-cipants actifs dans le grand renouveaude l’Église catholique », a déclaré leChevalier suprême Carl A. Andersonaux aumôniers d’État réunis pour leurtout premier congrès.Soixante-six aumôniers provenant de

58 juridictions — y compris cinqévêques des États-Unis, du Canada etde Porto Rico — se sont rassemblés àNew Haven pour leur congrès, du 1erau 4 mars.« En tant que Chevaliers, nous de-

vons adhérer au renouveau mis enœuvre au sein de l’Église catholiqueet ensuite l’amener plus loin et enfaire la promotion », a dit le Cheva-lier suprême, qui a ajouté que les

Chevaliers de Colomb doivent repré-senter plus qu’un lieu de rassemble-ment pour les hommes catholiques ;l’Ordre doit proposer un cadre de viequi incite ses membres à devenir demeilleurs catholiques.« Nous allons aider notre Église à de-

meurer forte grâce à nos Conseils éta-blis dans les paroisses, a poursuivi CarlAnderson. Ces Conseils et leurs mem-bres vont garder les paroisses actives eten santé, représentant le laïcat en unionavec les curés et les prêtres. »L’Aumônier suprême, l’évêque Wil-

liam E. Lori de Bridgeport, au Connec-ticut, a abordé le même thème endéclarant pour sa part : « Plus nous vi-vons authentiquement nos vies sacer-dotales, plus nos membres ainsi queleurs familles seront forts [...] Mieux les

laïcs vivent-ils leur foi, et plus fort leclergé sera. »Lors de la messe d’ouverture,

l’évêque Lori a dit que le fondateur del’Ordre, l’abbé Michael J. McGivney, abien saisi le passage de l’Évangile danslequel Jésus, en route pour Jérusalem,annonce à ses disciples ses prochainespassion, mort et résurrection. Jésus leurdemande s’ils sont prêts « à boire sacoupe » et enfin à livrer le message desa mission rédemptrice voulant qu’il« n’est pas venu pour être servi, maispour servir ». Ce passage éclaire le rôlejoué par les aumôniers de Conseil,d’ajouter l’évêque Lori, eux qui don-nent suite à la parole et à la bonté del’abbé McGivney.Le père augustinien John Grace, di-

recteur des programmes et du dévelop-pement pour les aumôniers, a animé lesdébats de ce congrès. Le père Grace saitpertinemment bien à quel point ce typede réunion peut être utile et fructueux.« Lorsque je suis arrivé ici à New Havenvoilà bientôt deux ans, j’ai pu assister àla réunion d’orientation à l’intentiondes députés d’État, dit-il. Le contenuétait très détaillé et ça m’a impressionné.C’est là que je me suis demandé : “Y au-rait-il lieu de faire la même chose pourles aumôniers d’État ?” »En convoquant ce congrès, ajoute le

père Grace, le Chevalier suprême etl’Aumônier suprême ont répondu àcette dernière question. Parmi les su-jets abordés lors du congrès, notonsceux-ci: les quatre principes de l’Or-dre, la promotion de la confrérie, lacompréhension intellectuelle de la foiet les clés du succès, en tant qu’aumô-nier des C de C.♦

Le premier congrès des aumôniers d’État

Des aumôniers de 58 juridictions, réunis ici pour la messe en l’église St. Mary’s, s’étaient rassem-blés à New Haven, au Connecticut, pour un congrès du 1er au 4 mars.

LE SITE INTERNET nouvellement réaménagé du Serviced’information catholique de l’Ordre, à kofc.org/sic, offre désor-mais une variété de nouvelles et conviviales fonctionnalités des-tinées à ceux qui veulent en apprendre davantage sur la foicatholique. Le SIC propose en ligne deux formations basées surles populaires livrets des séries Luke E. Hart et Veritas.

Les visiteurs ont accès sur le site à des versions PDF de ces li-vrets. On peut aussi commander, moyennant des frais minimes,des exemplaires imprimés.Enfin, le site Internet du SIC propose des versions virtuelles

de brochures telles que le « Guide préparatoire à la confession »et « Comment réciter le chapelet ».♦

Le Service d’information catholique offre des ressources en ligne

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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Pour une génération entière, il a été un leader inspirant etle seul pape qu’ils auront connu. Aujourd’hui, les Cheva-liers de Colomb, par le truchement de leur site de nou-velles en ligne Headline Bistro, donnent aux membres dela génération JP II l’occasion de dire merci.Pour participer, il suffit de visiter le headlinebistro.com

ou kofc.org et utiliser le lien proposé pour soumettre sonmessage de remerciement à Jean-Paul II et à son pontificat(en 500 mots ou moins, si possible). Tous les messagesreçus seront imprimés et déposés près de la tombe du papeJean-Paul II, durant la semaine de sa béatification, à Romeà compter du 1er mai.♦

Dire « Merci » au pape Jean-Paul II

En précision de sa béatification le 1er mai prochain, le muséedes Chevaliers de Colomb présente l’exposition « Bienheu-reux : Un hommage à Jean-Paul II ».Destinée à rappeler la vie et l’héritage du pape Jean-Paul II

et à les célébrer, l’exposition qui se tient du 2 avril au 30 juinmet en vedette certains effets personnels du regretté Saint-Père, de même que des souvenirs liés à ses voyages aposto-liques en sol nord-américain.De plus, on peut y admirer une sélection de tableaux

peints par l’artiste italien Franceso Guadagnuolo (né en1956) et qui mettent en relief le témoignage fidèle et coura-geux livré par Jean-Paul II, à la fin de son pontificat.♦

Le musée des Chevaliers de Colombrend hommage à Jean-Paul II

PLUS D’UN AN APRÈS le séisme dévastateur qui a se-coué Haïti, les enfants blessés lors de cette calamité ont unnouvel espoir, grâce aux efforts combinés du projet Medi-share, des Chevaliers de Colomb, d’Össur et de la Challen-ged Athletes Foundation.Grâce au programme « Guérir les enfants haïtiens » mis sur

pied par les Chevaliers de Colomb et l’organisme Medisharel’an dernier, chaque enfant qui a perdu un membre par suite dutremblement de terre est admissible à un traitement d’une duréede deux ans qui comprend une prothèse gratuite et de la réédu-cation physique.Le 5 mars dernier à Port-au-Prince, les diverses organisations

engagées ont inauguré un laboratoire prothétique et orthopé-dique dernier cri, lors d’une cérémonie officielle à l’hôpital Ber-nard Mevs du projet Medishare.Le laboratoire est un don de l’entreprise de technologie ortho-

pédique Össur, et une partie de l’équipement a été financé parles Chevaliers de Colomb. La Challenged Athletes Foundations’est elle aussi engagée dans le programme de réhabilitation, veil-lant à ce que les traitements permettent aux jeunes patients d’être,à terme, capables de bonnes performances physiques et sportives.Lors de la grande cérémonie d’inauguration, où on a coupé le

ruban symbolique, le fondateur de Össur, Össur Kristinsson —lui-même un amputé — a annoncé le don au projet Medisharede quelque 600 prothèses modulaires.« Fournir des membres de remplacement, de la thérapie et

du soutien à ces enfants change réellement leurs vies, noussommes très fiers d’être associés à ce formidable cadeau enpartenariat avec Medishare et avec l’aide de la ChallengedAthletes Foundation et de la société Össur », a indiqué le Che-valier suprême Carl A. Anderson.Le nouveau laboratoire constituera une sorte de plaque tour-

nante en matière d’éducation et de production de prothèses etd’orthèses en Haïti. On y trouvera du matériel et de l’équipe-ment, et il servira en outre de lieu de formation pour les Haïtiens

qui seront embauchés à titre de techniciens prothétiques.De plus, le labo promet d’offrir une alternative durable, né-

cessaire et de pointe en termes de soins prodigués à tous les am-putés haïtiens, ce qui faisait défaut à ce pays auparavant.♦

Inauguration à Haïti d’un laboratoire prothétique parrainé par les Chevaliers

La petite Anaika Pierre, trois ans, marche sur deux jambes pour la premièrefois depuis janvier 2010 et le tremblement de terre qui a dévasté Haïti.Elle vient tout juste de recevoir une prothèse de jambe financée par lesChevaliers de Colomb et installée par le prothésiste Adam Finnieston.

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Dans ses nombreux messages à l’intention de Chevaliers, le pape Jean-Paul II exprimait sa reconnaissance, sa solidarité et ses conseils de pasteur

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Depuis son élection en 1978, jusqu’ à sa morten 2005, le pape Jean-Paul II a envoyé plusd’ une vingtaine de messages aux Chevaliers

de Colomb. Autant par ses dialogues avec les mem-bres du conseil d’administration des Chevaliers, quedans ses lettres envoyées au Congrès suprême an-nuel, les paroles du pape apportaient, d’ une part,une marque de reconnaissance et d’ admiration pourl’ œuvre de l’ Ordre, que de réflexions portant sursa mission au sein de l’ Église et dans le monde d’aujourd’ hui.La haute estime que le pape portait aux Cheva-

liers était l’ évidence même, tout autant que l’ amourdes Chevaliers pour le pape s’ est concrétisé en d’ in-nombrables gestes de soutien à son égard. S’ adres-sant au conseil d’ administration en septembre1987, il lançait cette pointe : « Ce fut une bonneidée qu’ a eue Christophe Colomb en découvrant l’Amérique, car cela a permis l’ établissement desChevaliers de Colomb ». Nous présentons ci-dessous quelques extraits ty-

piques que Jean-Paul adressait aux Chevalier durantson pontificat. Bien que des années se soient écouléesdepuis que ces paroles furent livrées, leur pertinencene s’ est pas atténuée, de sorte qu’ elles sont source decourage et d’ inspiration encore aujourd’ hui.

QUE LE SEIGNEUR vous récompense, et que, grâce à vos effortsadviennent au sein de l’Église des fruits abondants au sein del’Église. Qu’à leur tour, vos activités de dévouement vous aidentà développer en vous-mêmes les attitudes intérieures sans les-quelles personne ne peut vraiment évangéliser : la confiance enl’Esprit Saint, la véritable sainteté de la vie, une profonde préoc-cupation pour la vérité, et un amour toujours plus grand pour lesenfants de Dieu.Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, vos familles et

tous les Chevaliers de Colomb.— Discours de Jean-Paul II aux Chevaliers de Colomb, Washing-

ton, 7 octobre 1979

CHAQUE FOIS QUE je pense au Chevaliers de Colomb, je mesouviens avec joie d’un riche héritage de foi, de fraternité et de

service, ainsi que d’un brillant exemple de laïcat catholique engagédans la mission de l’Église. Et donc (…), je vous encourage à por-ter les dignes traditions que sont les vôtres, à la suite de saint Paulqui dit : « Faites donc de nouveaux progrès » (1Th 4, 1), cherchantà être toujours plus attentif à la parole de Dieu et totalement dis-ponibles pour faire la volonté de Dieu.— Message au 101e Congrès suprême, Columbus, Ohio, 1983

JE VOUS RECOMMANDE vivement de persévérer dans vosbonnes œuvres et de demeurer solides dans la foi catholique quivous a été léguée par l’Église. Un passage de saint Jean exprimebien mes sentiments… « Je ne vous dis pas que vous ignorez lavérité, mais je vous dis : “Vous la connaissez” ». Que la vérité quevous possédez depuis les premiers temps soit constamment dansvos cœurs.— Message au 103e Congrès suprême, Washington, 1985

AUJOURD’HUI, l’Église se préoccupe particulièrement dubien-être de la famille. Même si nous pouvons être rassurés quede nombreuses familles soient vivantes et solides, et source demultiples grâces et de bénédictions, on n’est pas sans êtreconscient à quel point la vie familiale est la cible de nom-breuses menaces provenant de la société contemporaine. S’ilest vrai que l’Église cherche à répondre aux besoins des couplesmariés et des familles, cependant, elle compte dans une grandemesure sur des organismes comme les Chevaliers de Colombpour affronter les problèmes urgents et les besoins pressants,afin que soient sauvegardées et promues les valeurs familiales.Je suis au courant des nombreux programmes que vous avezentrepris à cet égard… Je vous en offre mon soutien le plus re-connaissant et vous incite à ne jamais perdre courage. Car, lafamille est la cellule fondamentale de la société humaine. Surelle dépendent la stabilité et la santé de nos communautés, etmême de l’avenir du monde.— Message au 104e Congrès suprême, Chicago, 1986

PENDANT PLUS DE CENT ANS, les Chevaliers de Colomb sesont distingués par leur amour du Christ et leur fidélité à l’Église,par leur service auprès des pauvres et des démunis, par leur défensedes personnes handicapées et des enfants à naître, et par le soutiensolide de la vie familiale. Vous personnifiez brillamment un exem-ple du rôle des laïques dans la vie et la mission de l’Église. Le fi-nancement de la rénovation et de l’entretien de la façade de labasilique Saint-Pierre, et les statues colossales qui la couronnent,constitue un nouveau symbole de l’esprit de dévouement de votreorganisme réputé, ainsi que votre dévouement et votre fidélité ausuccesseur de saint Pierre.— Discours de Jean-Paul II durant la cérémonie marquant la

fin des rénovations de la façade de la basilique Saint-Pierre, le 23février 1987

Lors de son premier voyage à l’étranger en tant que pape, Jean-Paul II s’étaitrendu au Mexique pour l’ouverture, en janvier 1979, de l’assemblée desévêques d’Amérique latine.

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LES CHEVALIERS DE COLOMB constituent un excellent exem-ple de contribution à laquelle les laïques peuvent arriver grâce à lacollaboration. Le genre de bonnes œuvres que vous accomplissezse multiplie ensuite par ceux et celles qu’incite votre exemple. C’estainsi que vous manifestez comment être fidèle envers ce comman-dement considérable… « De même, que votre lumière brille de-vant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ilsrendront gloire à votre Père qui est aux cieux » Mt 5, 16.— Message au 105e Congrès suprême, La Nouvelle-Orléans, 1987

EN RAISON DE VOTRE record remarquable atteint au chapitredu souci des pauvres, des démunis et notamment des enfants ànaître, j’ai confiance que les Chevaliers de Colomb continuerontd’être à l’avant-garde des efforts de l’Église en vue de la promotionde la « culture de la vie » (cf. Centesimus Annus, 39), une culturequi respecte pleinement la dimension spirituelle de l’existence hu-maine et la sublime dignité de chaque individu créé à l’image deDieu et destiné à la vie éternelle dans le Christ.— Message au 109e Congrès suprême, St. Louis, 1991

PARCE QUE L’ÉGLISE reconnaît son Sauveur comme Seigneurde l’histoire, elle a perçu, dès le début, la découverte du NouveauMonde comme un appel neuf et urgent à poursuivre la missionconfiée à ses Apôtres : « Allez donc! De toutes les nations faitesdes disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 19).Aujourd’hui, cinq cents ans après les débuts de cette première

évangélisation des Amériques, une nouvelle proclamation du mes-sage de salut proclamé par l’Évangile est requise. Je sais que lesChevaliers de Colomb sont profondément conscients de ce défi.— Message au 110e Congrès suprême, 1992

À gauche : la silhouette du pape Jean-Paul II sur un fond ensoleillé sur laplace Saint-Pierre, alors qu’il arrive pour célébrer la messe le jour de son80e anniversaire de naissance. Ci-contre : Le pape Jean-Paul II embrasse un bébé en 1986, dans le cadred’une audience tenue en France.

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Vous trouverez ci-dessous les princi-paux jalons ayant marqué la relationunissant les Chevaliers de Colomb aupape Jean-Paul II. On trouvera unechronologie plus complète en ligne àkofc.org/jpii.

1978 – L’Ordre finance l’établissement deliaisons satellites afin de télédiffuservers des pays en développementl’installation du pape Jean-Paul II ;l’Ordre finance ensuite un film surle premier voyage du pape en solmexicain.

1979 – En octobre, l’Ordre collabore avec laConférence des évêques catholiquesdes États-Unis au financement d’unfilm sur la tournée du pape Jean-Paul II en sol américain.

1981 – L’Ordre institue le fonds VicariusChristi des Chevaliers de Colomb,doté d’un montant initial de 10 mil-lions $ et dont les revenus seront sys-tématiquement remis au pape pourses œuvres caritatives.

1983 – L’Ordre aide financièrement le pape

afin d’aider à couvrir le budget d’ex-ploitation annuel du Centre jeunesseinternational de San Lorenzo, àRome. Cet établissement sert no-tamment de lieu de rassemblementpour les jeunes qui se rendent dansla capitale italienne.

1984 – Le Conseil suprême autorise le pré-lèvement d’une somme de 1 $ parmembre canadien afin d’aider laConférence des évêques catho-liques du Canada à prendre encharge les dépenses liées à la visitede Jean-Paul II dans ce pays.

CHRONOLOGIE ♦ Les Chevaliers de Colomb et Jean-Paul II

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1985 – L’Ordre aide le Centre de télévisiondu Vatican (CTV) à acheter unstudio de production mobile, quipermettra d’enregistrer les paroleset les gestes de Jean-Paul II puis demettre ensuite ces documents à ladisposition de la presse à travers lemonde. Le CTV pourra égalementproduire des émissions sur lesvoyages du pape, ses discours et di-verses autres activités.

1985 – À l’instigation du pape et par le tru-chement de la Fabrique de Saint-Pierre, l’Ordre se voit donnerl’occasion de faire restaurer toute lafaçade de la basilique Saint-Pierre,

qui n’avait pas été retouchée depuis350 ans.

1986 – Le pape Jean-Paul II fait don aumusée des Chevaliers de Colombde New Haven de la croix en cuivrequi, depuis 1614, était posée dansles bras de la statue du Christ, auplus haut sommet de la façade dela basilique Saint-Pierre. Le cadeauest un signe de reconnaissance pourl’action des Chevaliers de Colombdans la restauration de la façade dela basilique.

1989 – Les Chevaliers de Colomb financentla publication de Le pape s’adresse à

l’Église des États-Unis (en anglais), lacollection complète des discoursadressés aux Américains par le papeentre 1979 et 1988.

1990 – L’Ordre développe et distribue unguide d’étude pour mieux compren-dre « Christifideles Laici », l’exhorta-tion apostolique du pape publiée en1989 et traitant de la vocation et lamission des laïcs.

1991 – En août, les Chevaliers lancent à tra-vers l’Ordre un service de prière ducinq centième anniversaire axé surles répliques de la croix remise par lepape Jean-Paul II aux évêques des

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Amériques, en 1984, en Républiquedominicaine.

1995 – Le 5 octobre, le pape Jean-Paul IIbénit les nouveaux quartiers géné-raux de l’Observateur permanent duSaint-Siège aux Nations Unies, àNew York, financés par l’Ordre. LesChevaliers et le diocèse de Brooklyncoaniment la messe célébrée par lepape le 6 octobre, à l’hippodromeAqueduct.

1996 – L’Ordre publie un guide d’étude surl’encyclique de Jean-Paul II « Evan-gelium Vitae » (L’Évangile de la vie).

1997 – Le Chevalier suprême et Mme Vir-gil C. Dechant représentent l’Or-dre à la Conférence internationalede Rio de Janeiro sur la famille, àlaquelle participe le pape Jean-PaulII en octobre.

1997 – Jean-Paul II reçoit en audience lesOfficiers suprêmes, en décembre. Unbouquet spirituel de prières est remisau souverain pontife par les Cheva-liers pour célébrer le 50e anniversairede son ordination sacerdotale.

1998 – L’Ordre donne en janvier une aide à

la Conférence des évêques catho-liques de Cuba, afin d’aider à dé-frayer les dépenses du séjour sur l’îledu pape Jean-Paul II.

1998 – Le pape reçoit en audience le conseild’administration de l’Ordre, le 15octobre. Il bénit une mosaïque deNotre-Dame de Guadalupe com-mandée par l’atelier de mosaïque duVatican exprès pour le musée desChevaliers de Colomb.

1999 – En janvier, l’Ordre annonce le fi-nancement de la restauration del’atrium Maderno du 17e siècle et

AUJOURD’HUI PLUS QUE JAMAIS, l’apostolat de l’Église des-tinée aux familles doit être soutenu par chacun de ses membreset, avant tout, par les familles elles-mêmes. Je suis profondémentreconnaissant envers les Chevaliers de Colomb du soutien qu’ilsont accordé à l’Église dans sa mission de la promotion de la viede famille catholique. Au cours de cette Année de la famille, jevous incite à renouveler vos efforts pour que les familles soientconfirmées dans leur témoignage de foi et d’amour, et qu’ainsivous leur permettiez de remplir leur rôle dans la construction d’unordre social juste et moralement en santé. Je vous recommandevivement de continuer de vous faire le porte-parole à l’Évangilede l’amour conjugal chrétien, en exigeant avant tout de la part «des autorités publiques, le respect de ses droits qui, en sauvant lafamille, sauvent la société elle-même » (Christifideles Laici, 40).— Message au 112e Congrès suprême, 1994

LA GRANDE DIVERSITÉ de bonnes œuvres entreprise au ser-vice du Christ et de son Église par les Chevaliers de Colomb ma-nifeste la vitalité spirituelle de votre Ordre dans ses efforts depoursuivre la vision de son fondateur, l’abbé Michael McGivney.J’espère que les Chevaliers seront toujours à l’avant-garde des ef-forts de l’Église en vue de la préparation de la venue du Troisièmemillénaire chrétien, en apportant la lumière de la foi aux questionset aux problèmes sociaux urgents de notre temps.— Discours de Jean-Paul II devant les membres du conseil d’ad-

ministration, 1995

INSPIRÉS PAR LEUR FOI CATHOLIQUE, les Chevaliers deColomb sont à l’avant-garde du mouvement qui sous-tend le ca-ractère sacré de la vie humaine et attire l’attention sur l’urgent be-soin d’un débat public réfléchi concernant les questions éthiquesqui ont des répercussions sur l’avenir de la société. Alors que laréalité des menaces contre la vie humaine, notamment contre lavie des enfants à naître, devient de plus en plus flagrante, je vousencourage à poursuivre vos efforts à œuvrer en vue d’un réveil desconsciences général à tous les niveaux de la société. De tels efforts,notamment quand ils sont associés à des initiatives de charité en

faveur des femmes et des enfants dans le besoin, se présententcomme une affirmation hors pair de « L’Évangile de la vie » quel’Église entière est appelée à proclamer et célébrer… En tant qu’église domestique au sein de laquelle le Seigneur est

présent à ses enfants amoureux, la famille chrétienne enseigne àses membres à percevoir, à la lumière de la foi, l’authentique sensde notre vocation humaine, les exigences d’un ordre social sain etdurable, ainsi que le besoin d’une généreuse collaboration au ser-vice de la vérité et de l’établissement d’une société vraiment dignede l’être humain. Je vous félicite pour vos efforts en vue d’aiderles familles à comprendre leur rôle crucial dans la vie de la sociétéet dans la croissance de la civilisation de l’amour. — Message au 114e Congrès suprême, Boston, 1996

DANS UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE par la propagation des mes-sages opposés à la révélation dans le Christ, de l’amour rédempteurdu Père, l’esprit de votre Ordre vous convoque à rendre un témoi-gnage clair et actif à la victoire finale du royaume de Dieu sur ladomination du péché et de la mort. Vos vies devraient être rem-plies de la certitude de l’espérance annoncée par l’Évangile de JésusChrist (cf. Rm 5, 5).Il est clair que, si l’Église doit réussir le renouveau envisagé par le

Concile Vatican II, ses membres ont besoin d’être catéchisés et for-més davantage aux fondements de la foi. Ils devraient devenir deplus en plus conscients de leur dignité baptismale, plus assidus à laprière et à la recherche de la sainteté, et plus courageux dans leurdéfense de la vérité morale. C’est pourquoi j’incite les Chevaliers àfournir, tant aux anciens membres qu’aux nouveaux, une formationcatéchétique propre à approfondir leur connaissance de la foi et leurengagement dans la vie et la mission de l’Église. Au centre d’un teleffort devrait se trouver le recours au Catéchisme de l’Église catho-lique. C’est seulement grâce au fondement clair et solide de l’intel-ligence de la doctrine chrétienne que vous pourrez en arriver àrelever les défis spirituels et éthiques de notre temps. J’ai confianceque les Chevaliers découvriront des moyens pratiques de faire ensorte que le Catéchisme soit plus largement connu et utilisé.— Message au 115e Congrès suprême, Montréal, 1997

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de la Porte sainte, à la basiliqueSaint-Pierre, en guise de cadeau aupape et à l’Église universelle pour leJubilé de l’an 2000.

2000 – Le 21 mai, le pape Jean-Paul II ca-nonise 25 martyrs mexicains, vic-times de persécution religieuse dansles années 1920. Six des prêtres ca-nonisés étaient membres des Cheva-liers de Colomb. Ils avaient étébéatifiés le 22 novembre 1992.

2000 – L’Ordre finance la télédiffusion de lavisite du pape en Terre sainte, enmars.

2000 – L’Ordre investit 400 000 $ pour ap-puyer le film documentaire basé sur« Témoin de l’espérance », la biogra-phie de Jean-Paul II écrite parGeorge Weigel et très bien accueillieà travers le monde.

2001 – Le 29 avril, Jean-Paul II béatifie Car-los Manuel Rodriguez, un membreportoricain des Chevaliers de Co-lomb.

2002 – En signe de solidarité avec le pape,l’Ordre institue en mars le fondsPacem in Terris doté de 2 millions $,et dont les revenus serviront à pro-

mouvoir des initiatives de paix enTerre sainte ainsi qu’à appuyer lacommunauté chrétienne là-bas etson patriarche latin.

2002 – Le Chevalier suprême Anderson sevoit accorder en avril une audienceprivée avec le pape Jean-Paul II, aucours de laquelle ils discutent de lacause pour la canonisation de l’abbéMichael J. McGivney.

2002 – Pour Noël, l’Ordre collabore avec leConseil pontifical pour les commu-nications sociales à la productiond’une émission de télévision spéciale

UNE JOYEUSE ESPÉRANCE, enracinée dans la vie nouvelleversée dans nos cœurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), se trouvela marque distinctive de ceux qui croient au Christ. En rayon-nant de cette espérance, les Chevaliers ont recours à l’un desmoyens les plus efficaces de contribuer activement à la nouvelleévangélisation. De fait, le témoignage d’espérance constituel’un des signes les plus puissants et les plus engageants du salutqu’offre l’Évangile aux femmes et aux hommes de notre temps,si souvent tentés par le désenchantement et le désespoir. J’in-cite tous les Chevaliers, notamment les jeunes et les chefs dejeunes foyers, à s’efforcer à devenir de plus en plus des pharesde joie et d’espérance chrétiennes au cœur de leurs vies quoti-diennes : au foyer, au travail et dans la société en général. Pendant des générations, les Chevaliers de Colomb ont

concouru à répandre le message évangélique manifestant leursolidarité avec les gens dans le besoin. Ainsi, votre Ordre a-t-ilcontribué à cette « histoire extraordinaire de la charité » (cf.Evangelium vitae, 87) par laquelle les disciples du Christ de tousles temps ont cherché à le servir dans les moindres de ses frèresété sœurs.— Message au 116e Congrès suprême, Cincinnati, 1998

Le pape Jean-Paul II bénit une image de la Divine Miséricorde lors d’une ren-contre avec le Chevalier suprême, Mme Carl Anderson et le Dr Stanislaw Gry-giel. L’image a été intégrée à un programme de prière des C de C qui s’estéchelonné sur un an, à compter d’octobre 2003. Apparaît également sur la photo,à gauche, le secrétaire du pape, l’évêque (à l’époque) Stanislaw Dziwisz.

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commémorant le 25e Noël de Jean-Paul II à titre de pape.

2003 – En réponse à l’appel du pape en faveurdu soutien aux vocations, l’Ordre metde l’avant un programme axé sur la40e Journée mondiale de la prièrepour les vocations, observée le 11 mai.

2003 – Le 11 mai, le musée des Chevaliersde Colomb inaugure une expositionintitulée « Jean-Paul II – Une pas-sion pour la paix ». Beaucoup desobjets qui font partie de l’exposition

sont prêtés par le Vatican.

2003 – En octobre, l’Ordre entame un pro-gramme de prière d’une durée de unan en l’honneur de Jean-Paul II etdes prêtres. Le programme, baptisé« Service de prière de la Divine Mi-séricorde », met en vedette uneimage de la Divine Miséricordebénie par le pape.

2003 – À l’occasion du début de l’année sco-laire 2003, le Conseil suprême distri-bue à quelque 4 000 séminaristes des

exemplaires d’une édition spéciale dulivre de Jean-Paul II Ma vocation -Don et Mystère. L’ouvrage marque le50e anniversaire de l’ordination sacer-dotale du Saint-Père, célébré en 1996.

2005 – Le Chevalier suprême Anderson,l’ex-Chevalier suprême Dechant,leurs épouses, ainsi que le comteEnrico Demajo (directeur du bu-reau romain de l’Ordre) représen-tent les Chevaliers de Colomb lorsdes funérailles du pape Jean-Paul II,le 8 avril.♦

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CHACUN D’ENTRE VOUS, tant dans vos familles, que dansvos lieux de travail et dans la grande diversité de situations quivous permet d’interagir avec d’autres, a l’occasion remarquabled’attirer d’autres personnes à faire l’expérience de l’amour puissantet fidèle du Père céleste. Au sein d’une société qui a un besoin ur-gent de redécouvrir le véritable visage de la virilité, l’exemple dis-cret d’hommes plus matures peut devenir un témoignageévangélique très efficace, surtout s’il vient d’individus dont les viessont formées aux vertus de foi, d’intégrité, de fidélité, de travailrobuste et de souci généreux pour les autres. Je vous encourage àréfléchir sérieusement à l’importance de cette forme particulièrede témoignage chrétien, notamment quand il s’agit de jeunes quiviennent à peine d’entreprendre leur parcours dans la vie…L’histoire des Chevaliers de Colomb démontre à quel point

un petit groupe d’hommes inspirés par la foi chrétienne et lesouci de la charité sont arrivés à inspirer un immense mouve-ment de fécondité en vue de l’avancement du Royaume de Dieusur la terre.— Message au 117e Congrès suprême, St. Paul, Minnesota, 1999

LES DÉFIS DU MOMENT PRÉSENT et les vastes horizons ou-verts par le nouveau millénaire invitent dès maintenant les Che-valiers, tant individuellement qu’en tant que corps, à songer à desfaçons nouvelles et efficaces de rendre témoignage à l’Évangile età résister à la « culture de la mort » qui menace les vies de la plupartde nos frères et sœurs sans défense, tout comme elle rejette les vé-rités les plus fondamentales se rapportant à la dignité humaine :la vérité selon laquelle chaque homme et chaque femme sont créésà l’image et à la ressemblance de Dieu et appelés à la destinéetranscendante dans le Christ.— Message au 118e Congrès suprême, Boston, 2000

À LA FIN DU 19E SIÈCLE, l’abbé McGivney prévoyait l’impor-tance d’un laïcat uni et informé en vue d’assurer le progrès del’Évangile dans le Nouveau Monde. Près d’un siècle avec leConcile Vatican II, il cherchait à donner aux laïcs catholiques lapossibilité de vivre selon leur vocation baptismale, soit de « cher-cher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des chosestemporelles qu’ils ordonnent selon Dieu » (Lumen Gentium, 31).Au cœur de la culture contemporaine de plus en plus séculariséequi rejette, voire ridiculise la croyance religieuse, ainsi que lesnormes fondamentales de la loi morale, les Chevaliers de Colombpeuvent jouer un rôle fondamental dans l’enseignement et laconcrétisation de l’idéal religieux et civique pouvant façonner unavenir d’espérance et de promesse pour des générations à venir. — Message au 119e Congrès suprême, Toronto, 26 juin 2001

QU’UNE DÉVOTION PROFONDE et constante à Jésus Christprésent dans le Très Saint-Sacrement de l’autel, soit la marque dela vie spirituelle de chaque conseil, l’inspiration d’un apostolat deplus en plus vigoureux au service de l’Église et de la communauté,

et qu’elle suscite la transformation de la société selon la volontéde Dieu, ce qui est l’essence même la vocation des laïques. (…)Alors que l’Église en Amérique cherche à avancer d’une foi

sincère et qu’elle se confie à la grâce constante du Seigneur, jerecommande vivement que tous les Chevaliers et leurs famillesintensifient leurs prières aux intentions du renouveau authen-tique de la vie ecclésiale et de la sauvegarde de « l’unité dans l’Es-prit par le lien de la paix » (Eph 4, 3). Dans ce contexte, je réitèrema reconnaissance envers Chevaliers pour leur engagement iné-branlable à promouvoir les vocations à la prêtrise et à la vie re-ligieuse. L’expérience a démontré que plus se développel’apostolat des laïques, plus le besoin d’avoir des prêtres se faitressentir; et plus les laïques se conscientisent profondément ausens de leur vocation propre, plus l’appréciation de l’unique rôledes prêtres s’approfondit.C’est dans cet esprit que je prie pour que, en fidélité indéfectible

à la vision de l’abbé Michael McGivney, les Chevaliers de Colombfassent tous les efforts nécessaires en vue d’attirer les jeunes gensà Jésus Christ et de les aider à comprendre que le sens authentiquede la vie se trouve dans le généreux don de soi-même au Seigneuret aux autres. C’est ainsi qu’une nouvelle génération découvriraau cœur de l’Église les ressources spirituelles nécessaires pour bâtirune société marquée par la liberté authentique, le respect pour lesexigences de la vérité et le souci désintéressé du bien de tous, no-tamment des pauvres et des personnes défavorisées.— Message au 120e Congrès suprême, Anaheim, Californie, 2002

L’ENGAGEMENT À BÂTIR un monde à l’enseigne de la justiceet de la miséricorde, de la liberté et de la paix se trouve, depuisleur fondation, un signe distinctif des Chevaliers de Colomb. L’hé-ritage spirituel de votre fondateur, l’abbé Michael McGivney, aporté des fruits abondants, grâce à un réseau impressionnant deservices sociaux, d’œuvres de charité, de programmes éducatifs etde formation religieuse, ainsi que de généreuses contributions auxœuvres apostoliques de l’Église, et ce, qu’il s’agisse de l’Église localeou universelle. La vision de l’abbé McGivney demeure toujoursaussi pertinente que jamais, même au milieu des changementssurvenus tant au sein de l’Église que de la société en général. Encette période où de nombreuses personnes partout dans le mondevivent dans l’incertitude et la crainte de l’avenir, et qu’on est for-cément de plus en plus d’avis que la foi chrétienne appartienneuniquement dans la sphère de la croyance privée ou la vie person-nelle, les Chevaliers de Colomb sont mis au défi de réaffirmerleurs attentes selon lesquelles la puissance de la Parole de Dieu ré-pandra sa lumière sur les graves problèmes ébranlant individus etsociétés et leur proposera des solutions.Grâce à leur exemple comme individus, maris et pères catho-

liques, leur témoignage d’amour pour l’Église et leur fidélité à sonenseignement, les Chevaliers contribuent considérablement au re-nouveau intérieur de l’Église et à sa mission évangélisatrice. Je suisreconnaissant, notamment, pour le soutien que les Chevaliers ontapporté sur la place publique en faveur de la liberté en éducation,de la vérité sur le mariage et la famille, et le besoin de respecter ladignité et les droits de chaque personne, depuis sa conceptionjusqu’à sa mort naturelle.♦— Message au 121e Congrès suprême, Washington, 2003

Le pape Jean-Paul II marchant et récitant le chapelet lors de sa visite de1984 au Canada.

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La béatification de Jean-Paul II est riche de sens pour le monde, l’Église et les Chevaliers de Colomb

par le cardinal Stanisław Dziwisz

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NOTE DE L’ÉDITEUR : La lettre reproduite ici, écrite à l’origine enpolonais et destinée aux Chevaliers de Colomb, a été envoyée le 21 février2011 par son Éminence le cardinal Stanislaw Dziwisz.

La béatification du pape Jean-Paul II constituera un impor-tant événement pour l’Église et pour le monde, en ce qu’elle

rappellera le caractère et les activités apostoliques du pape « qui venaitd’une terre lointaine » et qui a hardiment prêché le Christ jusqu’auxconfins de la terre. Ce pape nous a rappelé que Jésus était le Sauveurde l’humanité et qu’il représentait l’espoir pour toutes les personnesde bonne volonté. Il a également réveillé dans nos cœurs le désirapostolique d’apporter l’Évangile — la Bonne Nouvelle — aux in-dividus de diverses races et cultures.En temps normal, un processus de béatification peut commencer

cinq ans après la mort du candidat. Or par décision du Saint-PèreBenoît XVI, le processus de béatification de Jean-Paul II s’est entaméun mois seulement après sa mort. Benoît XVI a pris cette décisionaprès avoir été témoin d’événements qui sont survenus lors des fu-nérailles de Jean-Paul II, alors que des participants s’étaient sponta-nément écriés : « Santo Subito ! » (« Saint, tout de suite ! »).L’imposante foule qui a veillé la tombe du Saint-Père dans la basi-lique Saint-Pierre aura constitué une formidable expression de res-pect et de vénération à l’égard de Jean-Paul II et de sa vie de sainteté.Les Chevaliers de Colomb, qui ont appuyé son ministère apos-

tolique dès le tout début, ont toujours fait preuve de déférence àl’endroit de Jean-Paul II.

LA BÉATIFICATIONLa béatification est une action juridique et liturgique en vertu delaquelle l’Église reconnaît qu’un candidat à la canonisation béné-ficie déjà de la gloire céleste. Aux premiers siècles du christianismeet jusqu’au Moyen Âge, la béatification était spontanément confé-rée par l’évêque d’un endroit donné où le peuple de Dieu vénéraitdéjà un candidat à la canonisation. Plus tard dans l’histoire chré-tienne, le consentement du synode des évêques et du Saint-Siègeest devenu nécessaire. Depuis 1634, la béatification et la canoni-sation sont approuvées par le pape.Le processus de béatification de Jean-Paul II a commencé à la

basilique Saint-Jean-de-Latran, sous la férule du diocèse de Rome.Une partie du processus s’est déroulée à Cracovie, où le cardinalKarol Wojtyla a servi comme archevêque avant de devenir pape.Durant l’enquête, plus d’un millier de témoins ont été interviewéset quantité de documents acheminés à la Congrégation pour lescauses des saints. Celle-ci a ensuite rédigé un positio— un docu-

ment de plusieurs milliers de pages — qui se penche sur la vie deJean-Paul II à la lueur des vertus théologiques (foi, espérance,amour) et cardinales (prudence, justice, courage, tempérance). Àla fin du processus, le pape Benoît XVI a signé le décret de vertuhéroïque du pape Jean-Paul II, en décembre 2009.La prochaine étape du processus aura été la reconnaissance d’un

miracle accompli grâce à l’intercession de Jean-Paul II. Parmi lesnombreuses grâces extraordinaires, la Congrégation a choisi la gué-rison de Sœur Marie-Simon Pierre, atteinte de la maladie de Par-kinson. Après avoir conclu cette procédure concernant un miracle,le pape Benoît XVI a fixé le jour de la béatification au 1er mai, di-manche de la Divine Miséricorde. Il s’agit là d’une date important,dans la mesure où Jean-Paul II a toute sa vie été un Apôtre de laDivine Miséricorde.Le processus de béatification de Jean-Paul II aura duré près de 6

ans. Il a été nécessaire d’examiner attentivement sa riche existence,son enfance, sa jeunesse, ses études théologiques durant la SecondeGuerre mondiale, son travail comme jeune prêtre et comme pro-fesseur, ainsi que le temps qu’il a passé comme archevêque de Cra-covie puis pape. Bien que le sentiment de la sainteté de Jean-PaulII se soit répandu dès le tout début, la Congrégation pour les causesdes saints a choisi de suivre toutes les procédures habituelles, afinde lever tous les doutes qui auraient pu faire croire que le processusavait été accéléré et mené de manière superficielle.La béatification de Jean-Paul II sera célébrée par le pape Benoît

XVI, qui d’habitude ne célèbre que les cérémonies de canonisation.Le pape veut témoigner ainsi du grand respect qu’il voue à son pré-décesseur, auquel toute l’Église catholique voue une dévotion.

LE TÉMOIGNAGE DE FOI DES CHEVALIERSLes Chevaliers de Colomb, fidèles au Christ et à l’Église et en ac-cord avec la volonté de leur fondateur, le Serviteur de Dieu l’abbéMichael J. McGivney, participent au renouveau du monde grâceaux services charitables qu’ils rendent aux démunis ainsi qu’auxpersonnes aux prises avec la maladie.Dans ses discours, Jean-Paul II a maintes fois souligné que les

Chevaliers de Colomb représentaient un formidable exemple departicipation laïque à la mission évangélisatrice de l’Église. Connuspour leur solide position à la défense de la foi catholique de mêmeque pour leur engagement caritatif, les Chevaliers témoignent pu-bliquement de la foi, contribuant ainsi à la transformation de lasociété en une seule famille de Dieu. Grâce à leur activité aposto-lique, ils sont fidèles à l’esprit d’amour chrétien ainsi qu’à la doc-trine de l’Église catholique.Jean-Paul II, remerciant alors les Chevaliers de Colomb pour

leur engagement dans les affaires de l’Église et du monde, avait diten 1988 : « La plus grande joie et le plus grand réconfort que vousapportez au cœur du pape est le fruit de votre action à la défensede la famille chrétienne et du droit à la vie depuis la conceptionjusqu’à la mort naturelle, ainsi que de vos efforts pour la promotion

Le pape Jean-Paul II ferme la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, le 6 janvier2001. Le pape a mis fin à l’année du Jubilé en fermant le portail et en célébrantla messe devant plus de 100 000 personnes réunies sur la place Saint-Pierre.

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de l’évangélisation, de l’éducation catholique, de l’épanouissementde la vie paroissiale et de la promotion des vocations au sacerdoceet à la vie religieuse. »La relation qu’entretenaient les Chevaliers avec Jean-Paul II s’est

manifestée à travers de nombreuses initiatives mises sur pied pourl’Église. L’Ordre a ainsi appuyé le pape dans les grandes œuvres deson apostolat, par exemple lors de ses voyages pastoraux ou de sonaide apportée aux populations victimes de désastres naturels. L’or-ganisation a également aidé au développement de la télévision va-ticane, permettant à celle-ci de diffuser les grands événements del’Église, tels que les Journées mondiales de la jeunesse, les anniver-saires et la rencontre mondiale de prière, à Assise.Les Chevaliers de Colomb, durant le pontificat de Jean-Paul II,

ont été l’un des principaux commanditaires de projets de rénova-tion et de construction entrepris à la basilique Saint-Pierre. Entreautres choses, les Chevaliers ont participé à la rénovation des grottesdu Vatican ainsi qu’à l’expansion de la chapelle de Notre-Dame deCzestochowa. L’Ordre a également financé la rénovation de la fa-çade de la basilique Saint-Pierre et de la Porte sainte en vue duGrand Jubilé de l’an 2000. Enfin, il importe de mentionner la créa-tion du fonds Vicarius Christi en 1981, lequel a notamment per-mis d’appuyer l’Église catholique de l’Europe orientale.En plus de leur soutien financier, les Chevaliers ont répondu à

l’appel du Saint-Père pour un engagement actif des laïcs dans la

nouvelle évangélisation. Les Chevaliers modulent leur action en cesens selon leur condition sociale et leur profession, imprégnantleurs faits et gestes de la morale et de la doctrine sociale catholiques.La multiplicité et la diversité des œuvres entreprises par les Che-

valiers de Colomb au service du Christ et de son Église sont lesfruits de la vitalité et de la spiritualité inspirées par leur fondateur,l’abbé Michael McGivney. Le pape Jean-Paul II, lors d’une ren-contre le 6 novembre 1995 avec le Chevalier suprême d’alors, VirgilC. Dechant, ainsi que le conseil d’administration des Chevaliersde Colomb, avait déclaré : « J’espère que les Chevaliers de Colombvont toujours demeurer à l’avant-plan des efforts menés par l’Église[...] en apportant l’éclairage de la foi sur les cruciaux problèmes etenjeux sociaux de notre époque. »Aujourd’hui, les Chevaliers de Colomb s’acquittent fidèlement de

cette tâche en instaurant dans les villes et villages « la culture de lavie », au sein de laquelle doit évoluer chacun de nous en tant qu’en-fant de Dieu. Aujourd’hui, je voudrais donc vous remercier cordia-lement pour votre courageuse et vigoureuse position en faveur de lavie et de sa défense, de la conception jusqu’à la mort naturelle. Je suisconvaincu que le travail commencé par l’Ordre durant le pontificatde Jean-Paul II se poursuivra et se développera en Pologne, rappro-chant toujours plus l’Église d’un laïcat entièrement dédié au servicede Dieu et de son Église. Je prie pour que la joie et la paix du Christremplissent vos cœurs de Chevaliers de Colomb dévoués enversl’Église comme envers l’humanité. Dieu vous bénisse !♦

LE CARDINAL STANISLAW DZIWISZ, archevêque de Cracoviedepuis 2005, a été le secrétaire personnel de Jean-Paul II durant prèsde 40 ans.

Le Chevalier suprême Carl A. Anderson, prenant la parole lors d’une messecélébrée pendant le Synode des évêques, en 2001, a participé en tant qu’au-diteur à ce rassemblement qui a duré un mois. Il avait été nommé à ce postepar le pape Jean-Paul II.

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Les Journées mondiales de la jeunesse témoignent du génie pastoral de Jean-Paul II ainsi que de la vitalité de l’Église

par le père Thomas Rosica

Tout au long de son pontificat, le pape Jean-Paul II a béné-ficié d’une incroyable popularité auprès des jeunes catho-

liques. Cet engouement s’explique en bonne partie par l’importancequ’il accordait aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), uneinitiative qu’il avait lancée en 1985. Durant ces rassemblements na-tionaux et internationaux, Jean-Paul II a clairement insisté sur cepoint : les jeunes sont non seulement l’avenir de l’Église, ils en sontaussi le présent.Face au cynisme, au désespoir et au

vide de sens si répandus dans lemonde aujourd’hui, la nouvelle évan-gélisation qui est au cœur des ensei-gnements de Jean-Paul II infuse del’espoir et de la vitalité dans l’Église.Le pape savait très bien que le mondese caractérise souvent par la sépara-tion, la fragmentation et la solitude.Grâce aux Journées mondiales de lajeunesse, il a offert à une multitudede gens de très bonnes occasions dedevenir des porteurs d’espérance, desagents de changement au sein de leurcommunauté et des instrumentsd’une globalisation morale.La béatification du pape Jean-Paul

II nous incite à faire le bilan des bé-nédictions qu’il nous aura réservées,et à examiner en quoi sa vision et son espérance ont eu un impactsur nos propres efforts en matière de ministère pastoral auprès desjeunes adultes.

FORMER UNE GÉNÉRATIONParmi les éléments centraux des Journées mondiales de la jeunesseon trouve l’adoration, les saintes Écritures, la catéchèse, les sacre-ments, la croix, les saints, le pèlerinage, le service et les vocations.Chacune de ces composantes contribue grandement à l’efficacitédu ministère pastoral auprès des jeunes — et chacune, du mêmecoup, doit en faire partie.La préparation en vue des Journées mondiales de la jeunesse pro-

cure à l’Église d’intenses moments lui permettant d’approfondir la

piété et la dévotion chrétiennes. Tous à travers le Canada se sou-viendront des puissantes images de la croix des JMJ lors de son pè-lerinage historique en 2002. Grâce à l’aide des Chevaliers deColomb, la croix a traversé plus de 350 villes et villages d’un océanà l’autre. Par la suite, lors des Journées elles-mêmes à Toronto, lamagnifique présentation du Chemin de croix a constitué un péné-trant témoignage de l’histoire chrétienne en marche au cœur d’unecité moderne.

Les jeunes adultes ont besoin dehéros et d’héroïnes de leur époque. Orle pape Jean-Paul II aura été un mo-dèle de sainteté et d’humanité. Du-rant son pontificat, il a canonisé 482saints et proclamé 1338 bienheureux.Quel bon choix, dès lors, que d’avoirle bienheureux Jean-Paul II commel’un des principaux patrons des Jour-nées mondiales de la jeunesse qui auralieu en août prochain, à Madrid.Beaucoup de jeunes prêtres et de

jeunes religieux ont dit « oui » à leurvocation précisément en raison du té-moignage de Jean-Paul II, qui les aexhortés : « N’ayez pas peur ! » Beau-coup de jeunes hommes et de jeunesfemmes, qui ont trouvé un sens danssa théologie du corps, sont dès lors en-

trés dans le mariage animés d’une foi et d’une conviction profondes.Et beaucoup de gens ordinaires ont réalisé des choses extraordinairesgrâce à son influence, ses enseignements et même ses gestes.Or le formidable impact qu’a eu Jean-Paul II sur les jeunes géné-

rations se poursuit avec son successeur. Dans ses remarques pro-noncées lors de la messe de clôture des Journées mondiales de lajeunesse 2008, le cardinal George Pell, de Sydney, a remercié le papeBenoît XVI dans ces mots : « Votre Sainteté, les Journées mondialesde la jeunesse ont été l’invention du pape Jean-Paul le Grand. Cellesde Cologne avaient déjà été annoncées avant votre élection. Vousavez décidé de poursuivre la tradition et de tenir celles qui prennentfin ici aujourd’hui, à Sydney. Nous sommes profondément recon-naissants pour cette décision, qui montre que le concept n’appar-

Une chose est certaine : personne n’a pu quitter

Toronto, Cologne ou Sydney en pensant qu’il était

possible de compartimenter sa foi ou de la réduire à quelques règles et

observances dominicales.

DES ÉCOLES de la NOUVELLEEVANGÉLISATION

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tient pas à un seul pape ou même à une seule génération, mais qu’ilfait plutôt partie intégrante de la vie de l’Église. La génération Jean-Paul II — les jeunes comme les moins jeunes – est fière d’être éga-lement les fils et les filles du pape Benoît XVI. »

UNE ÉGLISE JEUNEUne personne peut décrire son expérience aux Journées mon-diales de la jeunesse comme un événement qui a apporté de lalumière et rompu la monotonie de la vie lors d’un glorieux mo-ment dans l’histoire. On pourrait, toutefois, adopter une autreperspective. L’Évangile invite constamment les chrétiens à adop-ter l’hymne de louange et de remerciement de Marie pour lesmoyens que prend Dieu Tout-Puissant pour intervenir dans l’his-toire humaine — ici et maintenant. Autrement dit, la vie chré-tienne ne se nourrit pas que de souvenirs, aussi bons et beauxsoient-ils. La résurrection de Jésus n’est pas un souvenir rappelantun événement du lointain passé, mais plutôt la Bonne Nouvellequi continue à se répandre et se réaliser.Nous devons être honnêtes et reconnaître que les Journées mon-

diales de la jeunesse ne constituent pas une panacée ni une solutionrapide aux problèmes de notre époque ou aux défis qui se posent àl’Église présentement, tandis qu’elle cherche à se rapprocher desjeunes. Ce type d’événement nous fait voir l’Église et le monde sousun autre angle, nous permettant de construire un futur commun.Une chose est certaine : personne n’a pu quitter Toronto, Cologneou Sydney en pensant qu’il était possible de compartimenter sa foiou de la réduire à quelques règles et observances dominicales.Je ne peux que me rappeler les paroles émouvantes du cardinal

James Francis Stafford prononcées aux innombrables jeunes gensrassemblés sur et autour de la place Saint-Pierre, lors des cérémoniesd’ouverture des Journées mondiales de la jeunesse du Jubilé, le 15août 2000. S’adressant à un pape Jean-Paul II visiblement ému etvieillissant, le cardinal Stafford avait dit : « Saint-Père, vous-même,alors que vous participiez aux sessions du concile [Vatican II], vousêtes exprimé sur le mystère d’une Église sans cesse rajeunie. Au-jourd’hui, nous prions tous pour que vous ressentiez à nouveau lemême bonheur. Car tous ces jeunes devant nous, eux aussi entouréspar les bras de saint Pierre, représentent les témoins vivants de l’es-poir soulevé par le concile et qui est également le vôtre. »En disant cela, le cardinal a magnifiquement exprimé la mission

et l’objectif des Journées mondiales de la jeunesse, qui sont une sorted’instantané de la joie, l’espérance et l’unité auxquelles l’Église estappelée. Comme l’a indiqué pour sa part le pape Benoît XVI lors deson homélie inaugurale, en 2005, « [L’] Église est vivante. Et l’Égliseest jeune. Elle porte en elle l’avenir du monde et c’est pourquoi ellemontre aussi à chacun de nous le chemin vers l’avenir. » Les Journéesmondiales de la jeunesse sont là pour nous rappeler cette vérité.♦

LE PÈRE BASILIEN THOMAS ROSICA, membre du Conseil 1388Toronto, a été directeur national et président des Journées mondiales de lajeunesse 2002, à Toronto. Il est, depuis 2003, président de la fondation ca-tholique Sel et Lumière média.

Des milliers de jeunes gens acclament le pape Jean-Paul II lors des Journéesmondiales de la jeunesse de 1991, à Czestochowa, en Pologne.

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JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE ♦ Les Chevaliers et les Sœurs de la vie prépare un site pour pèlerins anglophones à Madrid

DES CENTAINES DEmilliers de pèlerinsen provenance de pays du monde entier sesont inscrits à la 26e Journée mondiale de lajeunesse qui se tiendra à Madrid, en Es-pagne. Du 16 au 21 août, les Chevaliers deColomb joueront un rôle prépondérant dansles activités fébriles de cette rencontre, enpartageant l’accueil dans un centre majeurdestiné aux pèlerins de langue anglaise. Eneffet, en compagnie des Sœurs de la vie,l’Ordre servira d’hôte au site de langue an-glaise, au Palacio de Deportes, stade de 15000 sièges situé à Madrid.Plusieurs organismes nous assisteronst à

l’accueil, entre autres, les Holy Cross FamilyMinistires, l’Apostleship of Prayer, l’Institutpontifical Jean-Paul II des études sur le ma-riage et la famille, ainsi que le réseau de Té-lévision Sel + Lumière.« Nous sommes honorés de pouvoir par-

ticiper à la création d’un pied-à-terre pourles pèlerins de langue anglaise, notait le Che-valier suprême, Carl A. Anderson. Il s’agitd’une activité remplie de grâces pour plu-sieurs personnes, et nous nous attendons àvivre une semaine inoubliable et une effu-sion de foi spectaculaire. » Toute la semaine durant, le centre servira

aussi de pied-à-terre conférenciers catho-liques, et aussi de sites de programmes caté-chétiques, de spectacles de musique, dediscussions et d’autres activités.« Les activités diverses, telles que confé-

rences, expositions et concerts, susciterontdes questions sur le cœur humain : le désirde liberté, l’amitié, l’amour, la guérison et lavéritable communion avec Dieu, relevaitmère Agnes Donovan, des Sœurs de la vie.Il y aura également plusieurs occasions pourprier, afin que les pèlerins puissent avoir desrencontres personnelles avec le Seigneur. »La 26e Journée mondiale de la jeunesse a

pour thème : « Enracinés et fondés enChrist, affermis dans la foi » (Col 2, 7).Dans son message livré relativement à l’évé-nement, le pape Benoît XVI réfléchit sur lebesoin qu’a l’Europe de redécouvrir ses ra-cines chrétiennes. Il ajoutait : « Et je vou-drais que tous les jeunes (…) puissent vivrecette expérience qui peut être décisive pourleur vie: faire l’expérience du Seigneur Jésusressuscité et vivant, et de son amour pourchacun de nous. »Même les catholiques plus âgés et les gens

qui ne peuvent pas se rendre à Madrid peu-vent toutefois participer à la rencontre. LesChevaliers sont incités à parrainer à titre depèlerins, leurs enfants, leurs petits-enfants etles jeunes de leur communauté, et à prierpour les pèlerins et les responsables de l’or-ganisation, alors que ceux-ci se préparent àla rencontre. À cette fin, les Holy Cross Fa-mily Ministries sont à mettre sur pied unecampagne de récitation du chapelet aux in-tentions de la Journée mondiale de la jeu-nesse, intitulée « Solides dans la foi encompagnie de Marie » qui doit être inaugu-rée le premier mai.La Journée mondiale de la jeunesse a

d’abord été instituée par le pape Jean-Paul II,à la suite du succès qu’ont connu les rassem-blements de jeunes à Rome, en 1984 et1985. Bien qu’elle soit soulignée sur le plandiocésain chaque année à l’occasion du di-manche des Rameaux, elle a inclus des célé-brations internationales majeures, tous lesdeux ou trois ans, à partir de 1987, à BuenosAires, en Argentine.Les Chevaliers de Colomb ont été pré-

sents à chacune des Journées mondiales dela jeunesse, depuis que Jean-Paul II s’estrendu à Denver, en 1993. C’est alors que lesChevaliers ont garanti leur soutien de di-verses façons, par leur bénévolat et en dis-tribuant aux pèlerins des milliers dechapelets, de bouteilles d’eau potable et bro-

chures traitant de ressources catholiques. ÀToronto, en 2002, l’Ordre était représentépar une délégation de Chevaliers universi-taires — tout comme ce fut le cas à Paris età Rome — et par le financement du pa-villon des vocations et le parc Duc in altum,où des milliers de pèlerins ont célébré le sa-crement de réconciliation.Quand la dernière Journée mondiale de

la jeunesse eut lieu à Sydney, en Australie, en2008, les Chevaliers collaboraient avec lesSœurs de la vie et l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la fa-mille, en vue d’assurer l’hospitalité au site« Amour et vie », sur le campus local. Deconcert avec les Sœurs de la vie, plus de 30Chevaliers universitaires ont souhaité labienvenue à quelque 12 000 pèlerins sur cesite de catéchisation qui présentait des confé-rences et des spectacles traitant des enseigne-ments de l’Église sur la vie et l’amour. Lesuccès de cette œuvre de collaboration a ététel qu’on s'est mis à planifier dès lors pourassurer l’hospitalité sur le site de langue an-glaise de première envergure à la Journéemondiale de la jeunesse de Madrid, en 2011.« Nous avons l’intention de créer une am-

biance dynamique dans laquelle peuvents’intégrer les jeunes et vivre l’espérance et lajoie provenant de la connaissance du Christet de l’appartenance à la famille de Dieu,»explique mère Agnès.♦

A la fin de la messe de clôture de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2008 à Sydney, des pèlerins es-pagnoles manifeste leur joie à l’annonce par le pape Benoît XVI que Madrid va accueillir la prochaineJournée Mondiale de la Jeunesse.

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L’ex-Chevalier suprême Virgil C. Dechantraconte ses rencontres personnelles avec le pape Jean-Paul II

L e plus long mandat jamais réalisé par un Chevalier su-prême (1977-2000) correspond presque à la durée du

deuxième plus long pontificat de l’histoire (1978-2005). Au coursde cette période, l’ex-Chevalier suprême Virgil C. Dechant a ren-contré le pape Jean-Paul II des dizaines de fois, développant ainsiun lien personnel tout en affermissant les liens de l’Ordre avec leSaint-Siège.« En remplissant ses responsabilités, M. Dechant n’a jamais dé-

rogé à une loyauté engendrée par l’amour », avait dit Jean-Paul IIdans son message aux délégués du 118e Congrès suprême, en2000, « et il a mis ses talents et son expérience au service tant desChevaliers de Colomb que de l’Église dans son ensemble. »Columbia s’est récemment assis en compagnie de l’ex-Chevalier

suprême, qui nous a raconté les faits saillants de cette longueproximité avec le pape.

NOUS TENIONS une réunion du conseil d’administrationau Canada lorsque nous avons appris qui venait d’être élupape. Le conseil vota pour que nous nous rendions là-bas, etnous avons dû partir sur-le-champ afin d’arriver à Rome àtemps. L’un de nos membres avait une épouse polonaise, la-quelle me conseilla de saluer le pape dans sa langue natale aumoyen de la phrase « Loué soit Jésus-Christ ! » Ayant moi-même des ancêtres européens, allemands plus précisément,j’étais déjà habitué à aborder les prêtres de la sorte. Maiscomme je ne parlais pas le polonais, l’épouse en questionm’aida dans ma prononciation. Si bien que lorsque j’ai ren-contré le pape trois jours après son installation, je lui ai dit :« Niech bedzie pochwalony Jezus Chrystus ! » Alors il s’est ex-clamé : « Oh, vous êtes polonais », ce à quoi j’ai répondu :« Non, Saint-Père, mais mes ancêtres étaient allemands. »

L’ÉVÊQUE QUI était toujours avec le pape, responsable de lamaison pontificale, était français. Il était toujours très gentil avecmoi, et il croyait que j’étais français moi aussi. Il fut donc très sur-pris quand je lui appris que j’étais d’origine allemande. Voilà com-ment a commencé ma relation avec Jean-Paul II. Très peu detemps après il commença à voyager, sa première visite à Saint-Do-mingue, en République dominicaine. Le cardinal de Santo Do-mingo, comme on dit en espagnol, nous invita là-bas et je m’ysuis rendu en compagnie de l’aumônier suprême et du trésoriersuprême. Nous étions donc là pour cette première grande incur-sion du Saint-Père à l’extérieur de Rome.

IL SE RENDIT ensuite au Mexique [toujours en 1979], et cette foisnous l’avons suivi à distance [depuis New Haven]. Bien entendu, lavisite papale connut un immense succès. Les gens affluaient, lemonde fut bouleversé.

NOUS AVONS PAR la suite été approchés pour savoir si nousconsentirions à défrayer la production d’un film sur la visite de Jean-Paul II au Mexique. Nous avons accepté, le film a été traduit en po-lonais puis introduit en douce en Pologne — à l’époque, le Rideaude fer existait encore. Le film fut montré clandestinement dans di-verses paroisses de ce pays, dans le but d’encourager les citoyens àbien accueillir leur pape quand il allait se présenter. Or ça a marché.Nous avons contribué au succès de la visite du pape dans son paysnatal, quelques mois plus tard.

LE PÈRE John McGuire dirigeait à l’époque le Service d’informationcatholique ainsi que notre programme de vocations. Lui et moiavions été invités au Congrès mondial sur les vocations, à Rome.C’était un mercredi, je me souviens, et nous sommes allés à l’au-dience papale en compagnie du comte Enrico Galeazzi [le représen-tant de l’Ordre à Rome] et de l’archevêque Lino Zanini. Nous étionsassis tout à fait à l’avant, et nous attendions que le pape fasse son en-trée. Quand nous sommes ensuite sortis à l’extérieur, nous avons en-tendu les coups de feu. Les pigeons se sont envolés en grand nombre,nous savions que le pape venait d’être attaqué. Je me souviens trèsbien de tout ça.

NOUS AVONS vu le pape qui était emmené dans une jeep. L’ar-chevêque Zanini a alors dit : « Allons-y. Nous allons rentrer et de-mander à voir l’archevêque Deskur. » Le cardinal [Andrzej Maria]Deskur était ami avec le pape, et il a précédé le cardinal [John Patrick]Foley à titre de président du Conseil pontifical pour les communi-cations sociales. Nous sommes donc allés le voir, et avons alors ren-contré les religieuses polonaises rattachées à la maison pontificale.Durant environ une heure, nous sommes restés assis avec elles à écou-ter un petit poste de radio, et à prier. Au bout d’un moment, le car-dinal a levé les yeux vers une image de Notre-Dame de Czestochowaet dit : « Aujourd’hui c’est la fête de Fatima. La Vierge va le sauver. »Les sœurs et tout le monde dans la salle se mirent à sourire. Ce futtoute une expérience...

LES CHEVALIERS DE COLOMB entretenaient, depuis plus de50 ans, des liens avec le Vatican grâce aux terrains de jeux que nous

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commanditions, à Rome. À l’époque, par ailleurs, l’Église avaitd’énormes problèmes budgétaires, et je m’étais dit que nous de-vrions penser à une formule qui lierait les Chevaliers, pour tou-jours, au Saint-Siège. Ainsi, lors du congrès suprême de Louisville[Kentucky], en 1981, nous avons adopté une résolution qui éta-blissait l’objectif de réunir des fonds pour servir à des fins carita-tives, à travers le monde ; or personne ne connaît mieux les besoinsdu monde que le pape lui-même. En établissant le fonds VicariusChristi, les Chevaliers poursuivaient deux buts : donner au Saint-Père des fonds afin qu’il puisse combler n’importe quel besoin sansexplication, et raffermir les liens entre l’Ordre et le pape, puisquechaque année nous allions nous rendre à Rome pour remettre à cedernier les revenus générés par le fonds.

L’UNE DES AUDIENCES les plus courtes mais les plus chaleureusesque j’ai eues avec le pape Jean-Paul II, c’est en septembre, alors qu’ilétait en convalescence à Castel Gandolfo. Mon épouse, le comte Ga-leazzi et moi-même sommes allés voir le Saint-Père. Il n’avait pas re-pris encore beaucoup de poids, mais son sourire était chaleureux, onvoyait bien qu’il était en voie de récupérer.

LORS DU 100e congrès suprême [à Hartford, au Connecticut, en1982], j’ai pu organiser un lunch privé avec le président Reagan, lesecrétaire d’État du Vatican le cardinal [Agostino] Casaroli, le cardinalPio Laghi, le délégué apostolique aux États-Unis, M. William Wil-son, qui représentait le président Reagan au Vatican, ainsi qu’une oudeux autres personnes. Ils se sont rencontrés dans ma suite, mais sansque je sois présent. Lors de cette réunion, ils ont discuté de la futurerelation diplomatique entre les États-Unis et le Vatican. Dans l’annéequi suivit, les parties s’entendirent et le cardinal Laghi devint nonce,tandis que M. Wilson devint le premier ambassadeur des États-Unisauprès du Saint-Siège.

L’UN DES MOMENTS les plus mémorables, c’est quand on nousa demandé de coanimer la messe à Brooklyn, en 1995. Jamais aupa-ravant une organisation laïque n’avait joué un tel rôle. Mais nous

avions entendu dire que le Saint-Père lui-même voulait que nousjouions ce rôle. Il voulait qu’une organisation catholique et familiales’engage, et nous avons été choisis.

LA DERNIÈRE FOIS où j’ai vu le Saint-Père, c’est dans le cadred’une audience suivant un concert. Il m’a aperçu dans la file etm’a souri. L’évêque, maintenant cardinal, Donald Wuerl a plai-santé par la suite : " Quand il vous a vu, c’est comme si nousn’existions plus ! "

NOUS NOUS SOMMES rapprochés, nous avons communiqué.Tout aura été affaire de confiance. Le Saint-Père avait confiance ennous. Il savait que nous n’allions pas lui réserver des surprises. Toutrepose sur la qualité de notre présence à Rome et notre modus ope-randi : nous leur faisons savoir que nous sommes là pour servir, etquand ils ont besoin de nous, ils n’ont qu’à nous faire signe.

LES FUNÉRAILLES EN 2005 auront représenté l’une des raresfois où j’ai pu servir en ma qualité de Gentilhomme de Sa Sain-teté. J’avais décidé de me joindre au personnel du Vatican et d’ai-der au déplacement des dignitaires venus assister aux obsèques,en guise d’hommage rendu au Saint-Père. Pratiquement tous leschefs d’État du monde étaient là. Nous étions une vingtaine demon groupe à les escorter jusqu’à leur place. J’ai eu le privilèged’escorter ainsi le [président George W. Bush] et la premièredame, puis les présidents George Herbert Bush et Clinton, quiétaient de la délégation eux aussi. Cela fut toute une expérience— assister à cette messe ; voir le vent faire voleter les pages dulivre posé sur le magnifique cercueil en pin, comme si les étapesde la vie défilaient ; et voir la foule incroyable, des gens à n’enplus finir. Le monde a été conquis.♦

L’ex-Chevalier suprême Virgil Dechant, en compagnie du conseil d’admin-istration de l’Ordre, rencontre Jean-Paul II à l’ambassade de la nonciatureapostolique du Saint-Siège, en 1979.

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Jean-Paul II a laissé un héritage très diversifié et de très grande envergure qui profitera à l’Église et au monde

pendant des années à venir

par Greg Burke

Lorsque le pape Jean-Paul II a été atteint de balles le 13mai 1981, il a failli se vider de son sang en route vers l’hô-

pital. Il a qualifié sa survie de miraculeuse. Que serait-il arrivé si,de fait, les balles qui ont atteint le pape l’eussent tué?Certes, l’histoire aurait été quelque peu différente si Jean-Paul

II était mort martyr. Le Mur de Berlin serait quand même tombéet le communisme se serait quand même écroulé, même s’il eûtfallu beaucoup plus de temps. Je note ces faits non pas pour dimi-nuer le rôle qu’a joué Jean-Paul II dans la chute de l’Union Sovié-tique, mais simplement pour insister sur le fait qu’il ne s’agit pasde son exploit le plus important.Il faudrait des volumes pour évaluer en détail l’impact qu’a eu

Jean-Paul II sur l’Église. Pourtant, nous pouvons noter un nombrede thèmes récurrents dans la vie et l’enseignement extraordinairesde Jean-Paul II qui se font encore ressentir de nos jours.

UNE NOUVELLE ÉVANGÉLISATIONPar-dessus tout, le pape Jean-Paul II s’est avéré un évangélisateurénergique et infatigable. Ce dynamisme de sa vie est devenu clairdès les premières paroles que prononçait l’ancien archevêque deCracovie, au moment de son élection comme pape en 1978.« Frères et sœurs, n’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’ac-

cepter son pouvoir! » a proclamé Jean-Paul II dans l’homélie del’Eucharistie inaugurale de son pontificat. « N’ayez pas peur! Ou-vrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ! À sa puissance sal-vatrice, ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques

ÉVANGÉLISATEUR

jean-paul,Le bienheureux

Le pape Jean-Paul II salue la foule en route pour la cathédrale de Oaxaca,au Mexique, le 31 janvier 1979.

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et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation,du développement. N’ayez pas peur! » Ces paroles donnaient le ton à tout le pontificat de Jean-Paul II.

« Permettez donc — je vous prie, je vous implore avec humilité etconfiance, — permettez au Christ de parler à l’homme. Lui seul ales paroles de vie, oui, de vie éternelle! » Ce message serait concrétiséde façon plus intellectuelle dans sa première encyclique, RedemptorHominis (Le Rédempteur de l’homme), tandis que dans ses homéliesil serait exprimé un peu plus simplement.Il n’y a pas longtemps, j’ai dîné avec un groupe d’amis, tous dans

la trentaine, qui se réclamaient de la « Génération de Jean-Paul II ».Ce sont des gens intelligents, raffinés, dont la vie a été transforméepar l’ancien pape. Tout en tenant compte du fait que cette attituderelevait de la Journée mondiale de la Jeunesse — initiative de Jean-Paul II, le pontife avait le tour d’attirer à lui les jeunes, tout en lesmettant au défi, et ce, dès le début de son pontificat.Quand Jean-Paul II a présidé l’Eucharistie au « Boston Com-

mon », le 1er octobre 1979, il lançait un appel particulier auxjeunes Américains : « À chacun d’entre vous je dis donc : écoutezl’appel du Christ quand vous l’entendez vous inviter : “Viens à masuite! Engage-toi sur mon sentier! Marche à mes côtés! Demeuredans mon amour!” Il y a un choix à faire : un choix pour le Christ,pour son style de vie et son commandement d’amour. »Le pape ajoutait que, en dépit, du progrès technologique et des

biens matériels que peut offrir le monde, les gens aspirent toujours

à « plus de vérité, plus d’amour, plus de joie ». Autant de valeursqui se trouvent dans le Christ et son style de vie.

UN MESSAGE CLAIRMalgré la densité théologique des encycliques de Jean-Paul II, sonmessage en général a été simple, clair et exigeant — ce qui avaitprobablement comme résultat que les jeunes s’y sentaient tellementattirés.L’Église catholique se résume, en fin de compte, à suivre le

Christ, c’est-à-dire faire allégeance à son l’Église et à l’enseignementque celle-ci propage. C’est une déclaration en elle-même fort sim-ple. Toutefois, Jean-Paul II se rendait compte qu’il y a beaucoupd’ignorance dans le monde, même concernant les principes chré-tiens les plus fondamentaux, et il s’est évertué à la combattre.Le pape n’a jamais hésité à présenter les enseignements catho-

liques épineux concernant la conduite sexuelle, le mariage et lecaractère sacré de la vie. Au contraire, il faisait son possible pourles exposer de manière attrayante. C’était là l’un des secrets deJean-Paul II : les gens pouvaient percevoir son authenticité. Ilspercevaient quelqu’un qui pouvait se montrer exigeant pour lesautres, parce qu’il était exigeant pour lui-même. Ils ressentaientégalement chez lui la joie de quelqu’un qui à tout abandonnerpour suivre le Seigneur.L’un des messages persistants qu’adressait le pape touchait le res-

pect de la vie humaine. Cette constance s’est avérée de plus en plusimportante dans un monde où l’avortement devenait des plus enplus répandu, où le développement scientifique conduisait à la ma-nipulation de la vie même à ses tout premiers stages, où se répan-dait de plus en plus un mouvement de promotion de l’euthanasie.Par de nombreux moyens, le pape Jean-Paul II a battu la marche

pour la défense de la vie contre de nombreuses menaces qui pe-saient sur elle. Dans son encyclique Evangelium Vitae (L’Évangilede la vie), il a favorisé la promotion d’une culture respectueuse detoute vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle.Reliée à cette première lettre il y a l’exhortation Familiaris Consor-tio, dans laquelle le pape mettait au point le rôle central de la famillecomme école de la vie et de l’amour. De même, en explicitant une« théologie du corps », il précisait que le fait d’être créés homme etfemme incite à cet appel de bâtir une culture de la vie. Parmi les marques distinctives de la papauté de Jean-Paul II, on

remarque le Catéchisme de l’Église catholique, parue d’abord en1992. Essentiellement, le Catéchisme constitue un sommaire del’enseignement de l’Église, et aurait pu s’intituler « Voici ce quenous sommes, voici ce que nous croyons ». Bien qu’il s’agisse d’untome étoffé et détaillé, le Catéchisme est toutefois accessible et pro-met d’être un important ouvrage de référence pour de nombreusesgénérations de catholiques à venir. Qu’on s’approche de la foi pourla première fois, ou qu’on y revienne après plusieurs années, ou en-core qu’on désire mettre au point une doctrine ou un enseignementquelconque, le document tout désigné, c’est le Catéchisme.

UN PAPE AUX NOMBREUSES SURPRISESDurant son long pontificat, le pape a surpris de nombreuses per-sonnes, y compris les prélats qui travaillaient de près avec lui. Cessurprises n’étaient souvent que des banalités, par exemple, lorsque,au cours de ses voyages, il traversait l’avion pour répondre aux ques-

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tions de chaque journaliste, ou quand il s’esquivait du Vatican pourprendre un congé de ski. Par ailleurs, certaines surprises étaient de plus grande envergure,

et il en surprit plus d’un quand il a exprimé son mea culpa durantl’Année du Jubilé, en 2000, pour toutes les fois que, au cours dessiècles, l’Église catholique a failli à sa mission comme témoin duChrist. Bien que cette démarche en surprît beaucoup de monde,pourtant, dans l’esprit de Jean-Paul II elle était tout à fait logique.En effet, nous sommes une Église de pécheurs. Chacun, chacune,nous reconnaissons nos fautes chaque fois que nous nous présen-tons au Sacrement de réconciliation, nous nous devons égalementde les reconnaître en tant que communauté.Sans rien enlever à toutes les gloires dont s’est signalée l’Église

au cours des siècles — parmi celles-ci, des exemples extraordinairesde charité chrétienne, d’héroïsme et de sainteté — la demande depardon publique du pape s’est avérée une sorte de purification.Une telle démarche a dû être providentielle, puisque, dans le sillagedes agressions sexuelles perpétrées au sein de l’Église, elle a préparé

la route à une purification plus profonde encore.C’est avec difficulté que nous avons observé le déclin de la santé

du pape Jean-Paul II, notamment pour ceux et celles qui avaient,de lui, le souvenir d’un robuste athlète. Pourtant, il fut égalementun exemple frappant de quelqu’un qui se place entièrement entreles mains du Seigneur. Ce fut pour nous un rappel que, en fin decompte, personne n’a d’emprise sur rien, même pas le pape. Le pape Jean-Paul II croyait à la divine providence pas et s’aban-

donnait aux mains aimantes de Notre Dame, celle qui était pré-sente pour le protéger, non seulement quand il fut presqueassassiné, en 1981, mais à chaque jour de sa vie. Sa devise — TotusTuus (Tout à Toi) — se rapportait à la dévotion profonde, presqueenfantine qu’il avait pour Marie. Cette dévotion se voyait dans samanière de prier le chapelet et d’avoir constamment recours à l’aidede Notre Dame. Un de mes amis m’a fait remarquer que, dans 500 ans, nous ne

parlerons plus de Jean-Paul II et son rôle dans la chute du com-munisme. Il soutenait plutôt que le souvenir de Jean-Paul II se rap-porterait au fait qu’il ait institué cinq nouveaux mystères duRosaire, les Mystères de la Lumière. Quoi qu’il en soit, une choseest certaine : la contribution Jean-Paul II à l’Église et au monde aucours de ses 27 ans comme pape, et que les générations à venirconserveront de lui un chaleureux souvenir.♦

GREG BURKE est correspondant du réseau Fox News, à Rome

Les gens pouvaient percevoir son authenticité. Ils percevaient quelqu’unqui pouvait se montrer exigeant pour les autres, parce qu’il était exigeant pour lui-même. Ils ressentaient également chez lui la joie de quelqu’un qui à tout abandonner pour suivre le Seigneur.

Ci-contre : le pape Jean-Paul II rend visite à son agresseur Mehmet AliAgca dans sa prison romaine, le 27 décembre 1983. La rencontre avaitlieu deux ans après l’arrestation d’Agca pour avoir fait feu sur le souverainpontife, sur la place Saint-Pierre.Ci-dessus : le pape Jean-Paul II durant sa visite en Pologne, en 1983.

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Voyages au fondde nos coeurs

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Au cours de ses visites aux pays où se trouvent des Chevaliers de Colomb,Jean-Paul II a rejoint les gens dans leurs vies et les a inspirés dans leur foipar Brian Caulfield

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Parmi tous les voyages que le pape Jean-Paul II a entreprisau cours de son long pontificat, se rendant dans 129 pays

et s’adressant à des centaines de milliers de personnes en 27ans, une petite promenade dans les rues de New York peut ser-vir à repérer l’esprit et l’objectif de ses voyages. En 1995, aprèsavoir présidé une veillée de prière, Jean-Paul II sort de la ca-thédrale St. Patrick pour accueillir la foule immense masséesur la Cinquième Avenue et passe outre à la « voiture papale »pour rejoindre la foule debout derrière les barricades de sécu-rité. En compagnie du cardinal John O’Connor, archevêquede New York, le pape se promène tranquillement parmi lafoule, accueillant et bénissant les gens, jusqu’à ce que les deuxarrivent à la résidence du cardinal.En cette soirée d’octobre, la petite promenade dans la rue à

travers les rues a envahi les manchettes imprimées et sonori-sées, démontrant aux médias de New York que le pape n’étaitpas un vieillard ignorant de l’Amérique, mais plutôt un maîtrede la scène et de son message bien à lui. Le geste improvisésoulignait également que la mission que se donnait Jean-PaulII lors de ses voyages c’était d’être parmi les gens, d’être prèsd’eux, de les bénir et les regarder tout droit dans les yeux avecune foi inébranlable dans le Christ. On estime que plus de gensl’ont vu en personne que toute autre figure de l’histoire, etpourtant ceux et celles qui ont eu la chance de l’approcher du-rant ses manifestations publiques, avaient l’impression qu’iln’était là que pour eux.« Cela a été l’expérience de ma vie, de le rencontrer en per-

sonne, de lui serrer la main et de baiser sa bague » se rappelleJames A. Foy, ancien député d’état de New York (1995-1997).La journée précédant la veillée de prière de 1995 à la cathé-

drale St. Patrick, James Foy et sa femme, Dorothy, avaientporté les offrandes durant l’Eucharistie coparrainée par lesChevaliers qu’avait présidée Jean-Paul II à l’hippodrome Aqua-duct. Le pape était accompagné à l’autel de l’aumônier su-prême d’alors, Mgr Thomas V. Daily, évêque de Brooklyn,New York. Durant la célébration, un grand cortège de Cheva-liers du Quatrième Degré de New York servait de garde d’hon-neur et le pape avait accueilli et remercié l’Ordre nommément.« À genoux devant lui, nous étions intimidés, jusqu’à ce qu’il

nous demande d’où nous venions, manifestant ainsi son grandtalent à faire en sorte que les gens se sentent à l’aise en sa pré-sence, ajoute James Foy. C’était le successeur de Pierre, et ilnous parlait comme à des amis. »

L’ARMÉE DU PAPEDurant ses voyages, Jean-Paul II a été accueilli à plusieurs oc-casions par des membres des Chevaliers de Colomb. Au coursde visites aux États-Unis, au Canada, au Mexique, à PortoRico, aux Philippines, à Guam, dans les Antilles et même àCuba — autant de parties du monde où sont présents desconseils des Chevaliers de Colomb — les Chevaliers comp-taient parmi les millions de personnes qui se pressaient pourle rencontrer, s’associant aux gardes d’honneur du QuatrièmeDegré pour former une « armée » de foi pacifique.Felipe G. Solis, ancien député d’état du Mexique (1983-

1985), se souvient de la visite de Jean-Paul II au Yucatan. Felipe

Solis, qui organisa le séjour et l’horaire du pape, note le détailsuivant : « J’ai été honoré d’une bénédiction. Il s’est adressé àmoi directement, me fixant des yeux, tout saint qu’il était. Jen’oublierai jamais ses yeux, sa voix, son doigt dont il me pointaiten disant : “Je te bénis…” J’ai pleuré en silence alors que je mesentais aimé par un saint. Jamais je n’oublierai ce moment. »En 1979, Jean-Paul II faisait le premier de ses cinq voyages aux

États-Unis, suscitant un élan d’énergie dans l’Église, notammentchez les jeunes. Lors d’un rallye jeunesse au Madison Square Gar-den, site d’événements sportifs et de concerts « rock », le pape aoccupé le devant de la scène, répondant à l’exubérance de la foulepar des « Ou, ou, ou », ce qui ravissait les cœurs des jeunes. Cetteannée-là, il a transporté cet enthousiasme dans ses autres desti-nations à travers les États-Unis, parmi lesquelles Boston, Wash-ington et Des Moines, en Iowa.Une visite de Jean-Paul II n’avait pas seulement un aspect

religieux et spirituel. En effet, parfois il influençait le cours del’histoire du pays. Par exemple, en janvier 1981, alors qu’il des-cendait aux Philippines, le pays vivait sous la loi martiale dé-clarée par le président Ferdinand Marcos. Cinq ans plus tard,Marcos était déposé par la révolte tranquille de la « Révolutiondu pouvoir populaire » guidée par des chefs de l’Église et lamajorité catholique du pays. Peut-être n’y a-t-il pas de lien di-rect entre les deux événements, notait Mgr Pedro Quitorio,qui venait d’être ordonné diacre lors de la première visite dupape en son pays, mais Pedro Quitorio rappelle avoir entendudire que le président Marcos avait suspendu la loi martiale pen-dant la visite du pape. « Le peuple était tellement fatigué et opprimé sous la loi

martiale que, lorsqu’on eut entendu dire que Marcos avait levéla loi mariale — en théorie, mais on en pratique — il y eut unsouffle d’espoir extraordinaire au sein de l’Église et du pays »,note Mgr Quitorio, qui maintenant agit comme directeur descommunications de la Conférence des évêques catholiques desPhilippines et comme aumônier d’état de la juridiction deLuzon. « Nous avons ressenti aux Philippines la puissance dela foi et d’un nouvel esprit. » Le pape était descendu à Cebu City, dans la région centrale

de Visayas, là même où Ferdinand Magellan avait d’abord in-troduit le christianisme en Asie.« Après la messe, le pape s’est rendu à la résidence de l’ar-

chevêque pour se reposer, mais des milliers de personnes sontdemeurées sur la place devant la résidence, attendant qu’il lesaccueille par la fenêtre », se souvient Eduardo G. Laczi, anciendéputé d’état de Visayas (2003-2007), qui était chef de la cou-verture médiatique de la visite pour une station de télévisionrégionale. « Dès quatre heures le lendemain matin, les gens fai-saient de nouveau la queue dans les rues. Pour les gens d’Iloiloet les provinces voisines, c’était l’événement de leur vie, qui ja-mais ne se répéterait ».

Double page précédente : des serpentins tombent par milliers sur Jean-PaulII lors du défilé en son honneur, en 1979, le long de l’avenue Broadway,dans le bas Manhattan.Ci-contre: Jean Paul II sort de la cathédrale St. Patrick au cours de sonpremier voyage aux États-Unis en 1979.

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Jean-Paul II rendait visite aux Philippines une seconde foisen janvier 1995, à l’occasion de la Journée mondiale de la Jeu-nesse qui, selon les estimations, a rassemblé 5 millions de per-sonnes à l’immense Luneta Park sur la baie de Manille. Àl’époque, ce rassemblement d’humains aurait été le plus nom-breux jamais attesté.

PÉPINIÈRES DE VOCATIONSLe Saint-Père a laissé une impression durable sur l’Ordre et surles Chevaliers partout où il s’est rendu, et dans certains cas,changé des vies et inspiré des vocations.Au cours de la Journée mondiale de la Jeunesse de 2002, à

Toronto, beaucoup de jeunes ont été inspirés de chercher s’ilsavaient une vocation religieuse. Parmi ce groupe, le frère Da-niel Tourigny, de la Société de Marie. Membre du Conseil2527, de Plessisville, Québec, le frère Tourigny affirme que,pour lui, l’événement de Toronto « a été le moment décisif »qui l’a mené à songer à entrer en religion. Il a ajouté : « C’estla Journée mondiale de la Jeunesse qui a inauguré mon admi-ration pour Jean-Paul, et voilà où j’en suis aujourd’hui ».Par la même occasion, Justin Deges a trouvé une autre vo-

cation — celle du mariage. Il rappelle : « J’ai aperçu ma futurefemme debout seule dans le froid, alors je l’ai prise dans mesbras et l’ai protégée du froid et de la pluie durant la messe. Cefut un moment très émouvant entre nous, comme si Dieul’avait planifié ainsi ». Ils se sont mariés en 2006 et viventmaintenant au Kansas, où Justin Deges est employé comme

agent d’assurance pour les Chevaliers de Colomb.Évidemment, le pays où, du point de vue de l’histoire, les

visites du pape ont eu le plus grand impact se trouve la Po-logne, où il a fait huit visites pastorales durant son pontificat.Sa première visite, en 1979, aurait provoqué le bouleversementdu régime communiste, d’une part et, d’autre part, l’inspira-tion du mouvement Solidarité qui a aidé à provoquer le ren-versement de l’Union soviétique.« Grâce à ses visites, nous avons pu découvrir qui nous

sommes comme peuple, comme nation, comme catholiques »,a noté l’abbé Witold Kania qui est aumônier du conseilMatki Boskiej Piekaskiej 14883, de Tychy, en Pologne. « Jeme souviens de sa deuxième visite, en 1993. J’étais adoles-cent au rassemblement de jeunes de Jasna Gora. Nous étionssi nombreux à nous entasser que nous ne pouvions pas tom-ber par terre. » Ordonné en 1992, l’abbé Kania affirme qu’il est maintenant

en mesure de communiquer l’esprit de solidarité à ses frèresChevaliers.« Vous entrez dans n’importe quel foyer en Pologne et chacun

a une photo de Jean-Paul II, explique-t-il. À nos yeux, il est de-venu notre frère, notre invité, un membre de notre famille.C’est ainsi que les Chevaliers le considèrent également. » ♦

BRIAN CAULFIELD est spécialiste en communications pour lesChevaliers de Colomb et responsable du site Internet « Des pères pourbien faire » (fathersforgood.org).

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APPLICATION DE NOS DEGRÉS

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LES MEMBRES du Conseil HolyCross 4104, à Laguna, dans l’île deLuçon, aux Philippines, distribuent dela soupe à des enfants démunis dans lecadre d’un événement parrainé parleur Conseil. Les Chevaliers, conjoin-tement avec l’université polytechniqueLaguna State, ont en plus de la nour-riture distribué des produits d’hygiènepersonnelle ainsi que des livres et dumatériel de lecture.

Charité

Unité

ERIK VAZQUEZ RODRIGUEZ (àgauche), du Conseil 14104 Juan PabloII, au Mexique, aide un patient à senourrir dans un hôpital de Tepexpan.Les Chevaliers ont distribué de lanourriture et organisé un taquiza (unbuffet de tacos) à l’hôpital même et auprofit tant des bénéficiaires que dupersonnel. Les membres du Conseilont pris soin d’apporter des alimentspour bébé afin de nourrir ceux qui nepouvaient ingérer de solides, en plusde les promener ensuite dans lesjardins extérieurs de l’établissement. LeConseil 14104 est un Conseil étudiantcomposé d’étudiants fréquentant di-verses universités de la région.

Patriotisme

LE CAPITAINE Marlon Gomez, duLOGCAP (un programme de soutiencontractuel aux forces armées) deKandahar, en Afghanistan, montrecertains cadeaux que contenaient lestrousses de soins envoyées par le Con-seil 12553 St. Mark, de Denton, auTexas. Les Chevaliers texans ont as-semblé les paquets qui ont ensuite étépostés à la Table ronde St. Michael theArchangel, à la base aérienne Bagrande Parvan, en Afghanistan. Cettedernière est parrainée par le Conseil11229 Msgr. Robert D. Goodill andSt. Luke, de Erie, en Pennsylvanie. Lestrousses ont été remises en mains pro-pres aux troupes stationnées à traversla région.

Fraternité

LARRY CANNON (au centre), del’Assemblée Bishop Joseph Durick, àAdamsville, en Alabama, observe PattyWehby et Douglas Blanchard en traind’allumer un cierge commémoratiflors d’une messe spéciale organisée parle Conseil 10567 St. Patrick. LesChevaliers et leurs épouses se sontrassemblés pour rendre hommage aux27 membres du Conseil décédés.Toutes les veuves et tous les membresdes familles concernées avaient été in-vités pour l’occasion.

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Aaron et Alex McKenney du conseil FourChaplains 10652 à la base commune Lewis-McChord dans l’état de Washington avec lesdrapeaux des Chevaliers de Colombe, desChevaliers de Colomb et du Vatican qu’ils ontportés au sommet du Mont Rainier. Ces frèresjumeaux sont d’anciens chevaliers universitairesqui servent actuellement comme militaires dansl’armée des États-Unis. Récemment Aaron estretourné d’une année de service en Iraq et Alexa servi une année en Afghanistan. Lorsque lesfrères sont retournés chez eux après leur service,ils ont fait ensemble l’escalade du Mont Rainier(4 393 mètres) avec les trois drapeaux.

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Construire un monde meilleur

un conseil à la fois.Chaque jour, les Chevaliers à travers lemonde ont la possibilité de faire une dif-férence, que ce soit à travers le service à lacommunauté, la collecte de fonds ou laprière. Nous célébrons chaque et toutChevalier pour sa force, sa compassion, etson dévouement à vouloir construire unmonde meilleur.

ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE

ENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

CHEVALIERS DE COLOMB

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VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.

GARDER LA FOI VIVANTE

‘LE CHRIST M’AAPPELÉ À LE

SERVIR ENTANTQUE PRÊTRE’

On me demande souvent, surtout les jeunesgens, pourquoi je suis devenu prêtre. Peut-êtreque certains d’entre vous, aujourd’hui, seposent la même question. Permettez-moi d’yrépondre brièvement.Je dois toutefois commencer en disant que

cela ne s’explique pas entièrement, parce quecela demeure un mystère, même à mes yeux.Comment expliquer les voies de Dieu ? Il n’em-pêche qu’à un certain moment dans ma vie, jesuis devenu persuadé que le Christ me disait cequ’il avait dit à des milliers d’autres avant moi :« Venez, suivez-moi ! » Il était clair dans monesprit que cette voix qui résonnait dans moncœur n’était pas humaine, ni une idée que jeme serais forgée. Le Christ m’appelait réelle-ment à servir à ses côtés en tant que prêtre.Comme vous pouvez l’imaginer, je suis pro-

fondément reconnaissant à Dieu pour ma vo-cation sacerdotale. Rien ne signifie plus pourmoi et ne me procure une plus grande joie quede célébrer la messe chaque jour et de servir lepeuple de Dieu dans l’Église. Or cela est vraidepuis le tout premier jour de mon ordination.Rien n’a pu changer cette réalité, pas même lefait de devenir pape.

PAPE JEAN-PAUL II Los Angeles, le 15 septembre 1987

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