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ÉDITIONSCABÉDITA

2011

Françoise DESBIEZ

IL EST SI JOLI LE PARLER DE LA COMTÉ

Illustrations Alain Michaud

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Couverture: Photo Alain Michaud

© 2011. Editions Cabédita, CH-1145 BièreBP 9, F-01220 Divonne-les-Bains

Internet: www.cabedita.ch

ISBN 978-2-88295-592-0

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Introduction

Ce dictionnaire n’est point le recensement des multiplesexpressions du parler comtois, la chose ayant déjà fait l’objet denombre d’ouvrages. Il n’a rien d’exhaustif. Né de l’envie de conterla Comté, il est avant tout chauvin, outrageusement chauvin!

Ce dictionnaire est né de longues errances à travers le pays,ces tours et ces détours effectués au gré des reportages et deslivres. Il parle de sapins et de cafés, de routes et de gentianes. Plu-tôt que d’aligner les définitions, il caresse les mots, dessine unecarte tendre des lieux comtois, voyage entre rivières et mon-tagnes, et tente de comprendre en quoi ce coin de terre attachesi fort les Comtois d’aujourd’hui et d’antan. Et même rattire cessuprêmes ratraits qu’on appelle touristes.

Pas vraiment un dictionnaire? Si, pourtant, il définit des mots,parce qu’à raconter le pays, les mots s’en sont mêlés. Ils sontarrivés en pagaille sans même que je m’en aperçoive. Les paysn’existent pas sans leur parler et leur accent, et il est si joli le parler de la Comté!… Ces mots-là, je les avais emmenés avecmoi en quittant le Jura, persuadée qu’il s’agissait là d’un voca-bulaire dûment estampillé français. Que nenni!… Mais ce n’estque bien plus tard que je me suis aperçu que ces mots-là étaientbien comtois. J’ai ouvert des yeux ronds en découvrant que plotet,foutraque et chambiller étaient d’authentiques natifs du pays.

Je n’y prenais pas garde, ils faisaient tellement partie de la vie,coulaient si naturels, ils chantaient dans la voix de ma mère,dansaient dans nos conversations. Ma famille avait dans sesbagages, outre l’accent, une flopée de termes qui faisaient s’ar-rondir les yeux du voisinage et révulsaient les dignes maîtressesd’école. En un temps où gagner sa vie se confondait avec la ventepar téléphone d’engins improbables, j’appelais des entreprises

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comtoises, juste pour le plaisir d’entendre l’accent. Il avait, vud’ailleurs, des saveurs exotiques qui me ravissaient illico vers lessapins. Je voyageais par les voix du téléphone, en oubliais de van-ter la marchandise, objet de mon appel.

Un dictionnaire chauvin, c’est un livre pour rire et distraire lelecteur, en espérant avoir semé entre ses pages quelques perles,des graines de ch’ni…

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Abonde (à l’): en grande quantité. L’adverbe est rond etjoyeux et définit la satisfaction de la quantité, tout comme lesévocateurs à la barbouille, une bardée ou une caramillée. Ces mots-là entraînent des images de récoltes engrangées, de femmesgirondes et de ripailles multiples. Ils ne sont d’ailleurs pas si nom- breux, ceux qui définissent une abondance tranquille, et l’onpeut soupçonner la rareté de ce sentiment en Comté. L’abondeévoquait la fin des foins, vers le 15 août. «A la mi-août, le fau-cheur dort tout son soûl!», et ceux qui travaillaient du lever dujour au coucher du soleil n’étaient pas fâchés de voir enfin s’al-longer les nuits. La fête de l’Abonde se tient le 15 août à Lamoura.C’est une des fêtes les plus déjantées du Haut-Jura, où défilentde magnifiques excentriques, des kivas pétaradantes et d’impro-bables orchestres.

Abouchon (à l’): en avant, à plat ventre. Si l’on ne dit plusguère aboucher pour tomber en avant, perdre l’équilibre, abouchonpoursuit sa vie. Tomber à l’abouchon, c’est tomber à plat ventre;puis comme tout évolue, abouchon finit par désigner tout ce quiest à la renverse ou retourné, assiettes, verres ou couverts,

Arbres

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jusqu’au dormeur qui se met à l’abouchon en posant la tête surses avant-bras, pour un petit somme en bord de table.

Absinthe: on l’appelle fée bleue, ou verte. La sorcière véné-neuse, tombée en disgrâce en 1915, est revenue depuis quelquesannées. Elle titre 45°, plus sage que les 72° insensés de son aïeule.Pontarlier est sa capitale.

Acagnarder (s’): s’enfermer chez soi. Le cagnard dans le Midi,c’est le soleil, mais la cagna désignait l’abri des mendiants, et dansl’argot des poilus, l’abri de tranchées. On s’acagnarde au coin dufeu et le terme pèse son poids de corps douillettement ramaton-nés (c’est-à-dire recroquevillés) au chaud, bien décidés à ne plusrien savoir du froid et des intempéries. «L’hiver, on vit sur soi», etles acagnardés ne pensent qu’à explorer les tiédeurs délicieuses dela couette. Ils ne rêvent que de se nôner le soir avec volupté, oualors se momicher tout aussi agréablement. Assurément, il y a de lamomie dans ce dernier terme, non pas de la vieille momie dessé-chée égyptienne, mais de la gourmande de sommeil, apte à uneimmobilité bienheureuse. Celui qui se momiche sait qu’il va enécraser sans bouger des heures durant. Son sommeil a l’assu-rance du juste. Et malheur au perfide réveil qui sonnera la find’un état si réjouissant en dématinant le dormeur… «Vous êtesbien matin!» disent les Comtois quand ils se croisent «à bonneheure».

Accent: quand on vit au pays, on ne l’entend plus; il faut enêtre éloigné pour le percevoir. Il se déguste à petites doses par lesvoix du téléphone, mélange d’un accent et de locutions fami-lières qui n’appartiennent qu’au terroir. L’accent comtois s’ava-chit sur les e et les eu, avale les oi en o, rajoute de la consonne àtort et à travers, s’étourdit du préfixe re. Les conversationss’émaillent de jurons bien sentis comme vindzou, vouatt…

Adaptation: c’est la vertu des pays difficiles, vertu d’astuce etde pugnacité. Les Comtois n’en manquent pas qui rusent avec lerelief, profitent du moindre cours d’eau pour développer uneforce motrice, et forcent dans chaque vallée une voie de passage,même l’hiver. Dès 1925, l’électricité est partout. Les cloutiers

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de Morez ont inventé la lunette. Les héritiers des moines deSaint-Claude passent du chapelet à la fabrication de pipes et deboutons en bois. Moirans, cité de la draperie, s’oriente vers lestoupies, quilles et sifflets, pour devenir la capitale du jouet. Dansles années 1950, l’artisanat du bois effectue une spectaculairereconversion au plastique. Et puis, l’histoire continuera…

Affouage: lot de bois (pour le chauffage ou autrefois la cons -truction) accordé par la commune et réparti entre les habitants.Gratuite à l’origine, la coutume demeure dans certaines com-munes forestières, contre une certaine rémunération. Au débutdu siècle dernier, il arrivait que l’affouage soit une somme d’ar-gent partagée entre les habitants. Dans certains foyers, cettemanne touchée par le chef de famille était très vite reconvertieen liquide, alcoolisé cette fois, ce qui créait des tensions ména-gères… On abandonna alors la pratique. La livraison de bois al’avantage de subvenir équitablement au bien de tous les occu-pants du foyer.

Affreux comme: le Comtois n’est pas volubile, mais il aimeque son discours fasse impression. Le superlatif, c’est comme lesépices dans sa cuisine: pas vraiment sa culture, mais un apportexotique qui lui convient. Affreux comme met du piment et renforceà merveille une expression un peu plate: «Affreux comme c’étaitbeau!…» «Y a bel âge» signifie il y a longtemps. Et pour ponctuerune conversation, rien ne vaut un aussi bien! fortement envoyé.

Affutiaux: l’argot l’emploie pour désigner des choses sansvaleur, des colifichets, mais le mot affutiaux signifie pour lesComtois des vêtements (le vêtement au singulier se disant plutôtune gaupe).

C’est aussi le sens que lui donne Jean-Paul Sartre, dans La ruedes Blancs-Manteaux: «sont v’nues des dames comme il faut, avecde beaux affutiaux, mais la tête leur faisait défaut…» Ou Barbara,quand elle conte, dans Le 4 novembre, les mésaventures d’uneapprentie prostituée: «des mois que j’économisais, pour pouvoiracheter des dentelles, des bas noirs, des frusques amoureuses,des affutiaux pervers, du linge intéressant, quoi…»

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Aguicher, aguiller ou s’aguiller: installer ou s’installer enmauvais équilibre. On aguiche ou aguille toujours plutôt mal quebien. Du coup, déguiller, c’est-à-dire faire tomber par le jet d’unprojectile tout objet dressé ou suspendu, devient un jeu d’en-fant. On déguille particulièrement dans le jeu de quilles, cher aucœur des vieux Comtois. Une guiche est une mèche de cheveuxrebelle, se dit aussi d’une personne mal fagotée.

Aider (s’): construction du langage courant. «Quand chacuns’aide, personne ne se crève», dit le dicton; la fatigue ainsi parta-gée est moins lourde. Les Comtois qui s’y connaissent en labeuront toujours prôné les vertus du travail en commun. Et pourrenforcer le joli mot aider et mettre en valeur la solidarité, lesarticles leur viennent à la rescousse. On ne dit pas «aider quel -qu’un», mais «aider à quelqu’un», on ne dit pas «les aider», mais«leur aider». Faire par ensemble, c’est travailler en commun.

Aimer (s’): se plaire. «Je ne m’aime pas dans ces affutiaux…»ou: «Je m’aime à Besançon…» Se plaire demeure à la surface deschoses, c’est une affaire de goûts ou de couleurs en quelquesorte; mais s’aimer a quand même une autre force. S’aimer àBesançon (ou ailleurs…), cela engage tout l’individu dans unebelle affirmation vigoureuse!

Aisances: s’emploie au féminin pluriel et désigne l’espaceautour de la maison pour ranger les outils et les récoltes. Lesaises sont des ustensiles de bois utilisés dans la fabrication desfromages.

Aller: un des verbes préférés des Comtois, avec vouloir etavoir. Ils en font un usage immodéré, lui donnant tout à la fois lesens de devenir (elle est allée religieuse, il est allé gendre), acheterou ramasser… (aller au pain, ou aller aux framboises); aller après lesbêtes, c’est les soigner et aller à la bonne amie: courir les filles…

Aller en champs signifie garder les vaches au pâturage, à ne sur-tout pas confondre avec aller aux champs, c’est-à-dire travaillerdans les champs, en particulier pour les foins et les moissons. Leverbe s’emploie notoirement dans l’expression «aller en champsles vaches» (être berger).

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Allombrir: jeter une ombre tel un arbre sur le champ, unbâtiment sur la place ou le souci sur un visage. Alexandre Barberat qui aimait les femmes à la poitrine imposante, jurait,quand l’une d’elles venait le visiter, que l’avancée de son ana -tomie allombrissait le seuil avant que le reste de sa personnen’eût tourné le coin de la maison. Plus abstrait, un regard peuts’allombrir; un importun allombrit une ambiance… L’allombrisse-ment a bien des inconvénients. Le soleil ne vient plus, les jardinspeinent à s’épanouir et les verglas de l’hiver s’installent pourlongtemps.

Andain (n. m.): largeur d’herbe fauchée d’un seul coup defaux. Un bel andain, c’est large et généreux, témoin irréfutable dela vigueur du geste.

Animaux (de la forêt): la forêt abrite les animaux, écureuils etchamois, et des oiseaux en nombre. Le pic noir peut forer plu-sieurs trous dans le même arbre pourvu qu’il soit de belle taille.Ces cavités profondes d’environ soixante centimètres sont par-fois louées par les chouettes de Tengmalm, et l’on peut rencon-trer d’étonnants voisinages de tronc: au premier étage, unefamille de pics, et une autre de chouettes installée au second.

Le mythique grand tétras, quant à lui, reste invisible. Il arrivecertains soirs, que l’on aperçoive un blaireau, un chevreuil, unsanglier, parfois l’ombre d’un lynx.

Apéritifs: l’apéritif est un moment sacré, et le Pontarlier-anis,Pont pour les intimes, a ses adeptes enthousiastes. Vin de paille etMacvin sont réputés, mais une multitude de recettes court lesvallées du massif, vin de sapin, de pissenlit ou d’arquebuse.

Appendre: suspendre. Ou simplement pendre au clou; les déri-vés de pendre sont légion et au fond, cela n’a rien d’étonnantdans cette région où les pendus ne sont pas rares. Il est vraiqu’elle est boisée d’arbres solides dont les multiples branchessont une perpétuelle tentation pour les aspirants à s’appendre.

Appondre, rappondre: joindre, relier, mettre bout à bout. Ceverbe est plein de bonne volonté. Il met du lien comme il peut,d’une manière parfois maladroite et trop artisanale. Il ne fait pas

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dans l’esthétique, bricole des réparations de fortune, tente deraccommoder les choses. Pour les fauchés, appondre les deux boutsrelève de l’exploit. Les raponses sont des rallonges ajoutées auxlimons de la voiture; la raponse désigne une pièce ajoutée pourassembler. Souvent en tissu, elle est du genre grossier, mais a lemérite de cacher la misère: «un vêtement plein de raponses». Parextension, appondre a pris le sens de donner la main et aussi deramener son grain de sel à tout propos dans une conversation:«Faut toujours qu’il apponde…»

Apprendre quelqu’un: apprendre à quelqu’un. En élimi-nant sa préposition à, cette expression rapproche l’enseignant etl’enseigné et restitue bien mieux toutes les contradictions et lessecrets de l’éducation. Apprendre quelqu’un remet cette démarcheà mi-chemin entre prendre et apprendre. C’est-à-dire prendrequelqu’un pour lui transmettre son savoir et sa vérité, lui pren-dre son esprit pour le former et finalement lui apprendre…

Approprier: nettoyer. On dit aussi rapproprier, lequel donne àl’entreprise une notion de vigueur bienvenue. Approprier, c’estrendre propre, cela tombe sous le sens. Les mots régionaux nes’embarrassent pas beaucoup d’abstraction, ils restent au plusprès du sens commun, dans une logique reposante. Appointersignifie tout bêtement aiguiser, appointuser, tailler en pointe ous’apontonner, prendre appui…

Après: sur ou à. Le sur ou le à sont décidément trop platspour les Comtois! «Une clé après la serrure», c’est quand mêmeplus évocateur qu’une simple clé à la serrure. «Etre après sonbois» induit un dynamisme à l’ouvrage autrement plus viril quele simple «être à son bois».

Araignées: ces bêtes mal aimées s’affairent partout. Ellescolonisent sans cesse les tiges et les branches, et tendent leurs filsd’argent en voltiges affolantes. Elles sont spécialisées en sciencegéométrique. Leurs toiles sont parfaites et d’une finesse extrême,enrichies par les perles que la rosée dépose. Toutes brillantes, oncroirait des dentelles précieuses, tellement tendues qu’un souf-fle les ferait résonner à l’image d’une harpe.

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Arbois: «de ce vin si joli qu’on buvait en Arbois…», chantaitBrel tandis que Trenet attribuait à ce breuvage le secret de laforce des coupeurs de bois. La noblesse pour un produit est bienquand il prend le nom de son lieu d’origine. Tout le monde saitqu’un Arbois, c’est du vin, et Henri Maire, maître en publicité,n’est pas pour rien dans cette notoriété, au grand dam des vil-lages avoisinants. On dit du Château-Chalon mais rarement duQuintigny, de l’Arlay ou du Bréry… Le vin d’Arbois est réputérendre fou, peut-être… mais de bonheur.

Ploussard, Chardonnay et Savagnin coulent délicieusementdans la gorge, épousent les poulets, morilles et autres truitespour la joie des papilles… Ils réconfortent la vie et si les Arboi-siens (et leurs voisins!) sont costauds, joyeux, et possèdent unesi belle énergie, ils la doivent sûrement à ce nectar que vantait lebon Pasteur, enfant du pays.

Arbres: il y a des tas de gens qui fréquentent les arbres, destouristes émerveillés, des bûcherons sans état d’âme, des amou-reux en quête d’un petit coin de mousse, des gourmands quicourent les mûres et les framboises, et de futurs pendus quicherchent une branche accueillante pour en finir enfin.

Argot ou argo (n. m.): pas forcément nuisible, l’argot estavant tout inutile. Il qualifie ces objets que les années entassentau fond des placards ou des greniers sous prétexte qu’un jour«ça servira», mais l’argot ne sert jamais à rien, c’est hélas sanature. Si par hasard, on a besoin de lui, impossible de mettre lamain dessus et quand bien même il arriverait qu’on le retrouve,il est dans un tel état de décrépitude qu’il décourage tout usage.

Historiquement, le terme s’appliquait à l’origine aux objets,puis s’est peu à peu étendu aux humains avec exactement lamême signification. L’arnique ou anicle est d’un sens similaire, maisde plus petite taille et moins méprisé. Dans le genre encombrant,l’arnique est à l’argot ce que l’escargot est à la limace, un nuisiblecertes mais moins gluant, moins envahissant, plus sympathiquemalgré tout. Un argal est un bon à rien, un mauvais sujet surlequel on ne peut pas compter, de la tendance coureur de jupons.

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Index

AAbonde (à l’), à la barbouille, bar-

dée, caramillée, 9Abouchon (à l’), 9Absinthe, 10Acagnarder (s’), se nôner, se momi-

cher, 10Accent, 10Adaptation, 10Affouage, 11Affreux comme, 11Affutiaux, 11Aguicher, aguiller ou s’aguil-

ler, guiche, 12Aider (s’), 12Aimer (s’), 12Aisances, 12Aller, 12Allombrir, 13Andain, 13Animaux (de la forêt), 13Apéritifs, 13Appendre, 13Appondre, rappondre, raponse,

13Apprendre quelqu’un, 14Approprier, rapproprier, 14Après, 14Araignées, 14Arbois, 15

Arbres, 15Argot ou argo, arnique, argal, 15Aria, 16Armailli ou armayer, 16Armoire, 16Arquer, 16Articles, 16Assez, 17Attraper la mort et ses suites,

17Aube, 17Avaloir (avoir un bon), 18Avancer, 18Avoinée ou avouanée, 18Avoir, 18

BBagager, 19Baguenauder, 19Balan (être sur le), 19Bancaler et branquiller, 19Barbelés, 19Barboter, 20Bardée, 20Barque, 20Barrer, débarrer, 20Barrières à neige, 21Bas (dans le bas…), 21Bataillée ou bataillage, talevane,

tavaillon, 22

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Baudin, 22Baume-les-Messieurs, 22Béjon, 23Belet, 23Benner, 23Berroter, 23Bête (la), 23Beugner, bugner, beigne, bugnon,

24Bez, 24Beziller, 24Biaude ou blaude, 24Bibi, 24Bief, bi, 25Bien (en avoir ou pas), butin,

25Bienne, 25Bigo ou bigot, 26Biou, 26Bise, biseiller, bisebille, 26Blaguer, 26Bleu du Haut-Jura, perrachu, 26Bois de feu, 27Bois, 27Boîte, 28Boîtes de conserve, 28Bôlon, 28Bostryche, 28Boucher, 28Bouille, 29Boulot, 29Bouquet, bouquotte, 29Brasser, 29Bresi ou brezi, 29Bresse, 30Brindezingue (être), 30

Brique, 30Brouillard, 30Bubu, pive, 31Bucler, 31

CCabane, 32Caborde, 33Cacouiller, cacouillard, 33Cadette, 33Café, 33Cambuse ou cassine, cramesan,

34Campêne, 34Camp-volant, 34Camu (être), 34Cancoillotte, fromagère ou colle,

35Cancône ou cancouêne, 35Caquer, catôles, 35Caribôles, 35Carte, 35Casino des Chauvins, 36Caton, 38Causer (se), 38Cave, 38Cerner, cernois, essart, 38Chalet, 39Chambre, 39Champignons, 39Chardonnay et savagnin, 40Charrue, triangle, 40Château, 40Chats, 41Chautenage, 41Chauves-souris, 41

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Chaux, 41Chazal, chesal ou chosal, 41Cheneau ou ch’nô, 42Cheni ou ch’ni, 42Chèvre salée, 42Chevret, 42Chiens, 43Ciron, 43Clair, 43Clairer, 43Clavel, Bernard, 43Clos, 44Cocasse, 44Coche, 44Cochon, 44Commerce ambulant, 44Commerce, 44Communal, 45Comté, 45Comtois (cheval), 45Comtois, rends-toi!, 45Comtois, tête de bois, 45Contingences climatiques, 45Contre, 46Coopératives, 46Corde, 46Cornet, 46Cornod, 47Couenneau ou couèno, 47Coulée, 47Couratter, 47Couvert, 48Crêt, 48Creupe, 48Crô, 48Crosse, 48

Crouye ou crouille, 48Cru, 48Cuchot, cuchon, accucher, décu-

cher, 48Cueillette, 48Cul, 49

DDahu ou daru, 50Daie, 50Darbelle, 50Débarouler, 50Décamps Christian et Francis,

51Démanguiller, démancher, débrin-

guer, dépatraquer, 51Déniapé, dégouaillé, défaçonné, 51Dépondre, 52Deri, 52Dérocher, 52Derrière, 52Dessus, dessous, 52Deux (les), 52Digestifs, 52Dîner, 53Doubiste, 53Doubs, 54Douceurs, 54Drille, 55Droit (au), 55Dure, 55

EEbauches ou ébauchées, éber-

geages, 56Eborgner, 56

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Echaille, échine, écot, 56Echamberoter, 56Ecornifler, 57Ecraseurs de neige, 57Ecressi, égreli, 57Ecureuil, 57Enchapler, 57Enrager, 58Ensonnailler, 58Enterrement, 58Epicerie, 58Escargots, 59Esprit comtois, 59Etangs (de Bresse), 60Eté, 60Etregnou, 60Exclamation, 60

FFacile (avoir), 61Faire, 61Farces (il est bientôt au bout

de ses…), 61Fatigué n’est pas quitte, 61Fenêtre, 61Fessou ou fouachou, focheu,

62Feu, 62Feuilleret ou feuilleru, 63Feuillus, 63Fier, 63Filer, 63Fin, 63Flocon, 63Fondue, 64

Forêt d’enfance, 65Fournache, 65Fourneau, 66Foutraque, 66Foutre perdre, 66Foyard, 66Frasse, frasnée, 66Frichti, 66Froid (records), 66Fromage, 67Frontière (suisse), 67Fruitière, 68Fumés, 68Fuve, 68

GGâche, 69Gadouille, 69Gâgui, gaguiche ou gaguille, 69Gaille, 69Galandure, 70Galata, 70Gare de Lyon, 70Gastronomie, 70Gastronomiques (spécialités),

71Gâteaux, 71Gaudes, 72Gaupé, 72Gendarmes, 72Généalogie, 72Gêner de quelqu’un (se), 74Gentianes, 74Glinglin, 75Glisse, 75Glorieux, 75

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Godiveau, 75Gouille, gouillat, 75Goulotte, 75Gour, se gourder, 75Grabouiller, 76Grandvaux, 76Grange, 76Grattacul ou gratecul, 76Grenier, 76Grenier-fort, 77Grenouille, 78Grillater, 78Gris, 78Gros, 78

H-IHaute-Patate, 80Haut-mal, 80Hérisson, 80Heure, 81Hiver, 81Idée, 82Importun, péju, vioule, 82Imposte, 83

J-KJapper, 84Jardin, 84Jardin d’enfance, 85Jaunotte, 85Jeannette, 85Jésus (de Morteau), 86Jour, 86Journal, 86Joux (fort de), 86Jura, joux, 86

Juramelli, 87Jurassique, 87Juron, 87Karstique, 88Kilomètre, 88

LL’Ain, 89La, le, l’, 89Lacs, 89Lacuzon, 90Lambréchure, 91Larmier, 91Légendes, 91Lésine ou laizine, 92Lessive, 92Ligne des hirondelles, 93Linaigrette, 93Linteau, 93Lion, 93Loue, 93Lune (bois de lune), 94Lune boit (la…) ou la lune

baigne, 94Lynx, 94Lys martagon, 95

MMachurer, 96Macvin, 96Magnin, 96Mainmorte, communier, échute, 96Maïs, 97Maison d’enfance, 97Maison de montagne, 97Maison, 97

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Mal de faire (avoir du…), 98Malbuisson (lac de), 98Mangé (avoir tout…), bouffer la

guillette, 98Mange ta main!, 99Manquer (venir à…), 99Marande, 99Marquis, (curé) 99Massacre (forêt du…), 99Mate ou matôle, 100Meilleur temps (avoir), 100Mener, 100Mesure (du vocabulaire), 100Michon, 101Miel, mir, 101Modération (des sentiments),

101Moellon, 102Molune, 102Mont d’Or, vacherin, 102Montagnon, 102Montbéliarde, 102Morbier, 103Mouches de soumission, 103Mouille, 103Mouthe, 103Muguet, 103Mur de refend, gouttereau, pignon,

103Murger, 104

N-ONain de jardin, 105Neige du coucou, 105Neigeotter, 106Niais, babeu, patet, 106

Niô ou nichet, 106Noms de lieux, 106Noner, 107Nuflet ou niflet, bélet, 107Nuit, 107Oiseaux, 108Orgue, 109Ours jurassien, 109Outo, houto, 109

PPancartes, 110Papillote, 110Par (prép.), 110Par chez nous, 111Patte, pattier, 111Péché de cabaret, 111Pêcheur, 112Percée du vin jaune, 112Personne, 112Pesse, 112Pétaouchnok ou Biribi, 112Peur (rester sur sa…), 112Pince à linge, 113Pipe, 113Piquets, 113Pissenlit, crameillot, groin d’âne,

114Plier, 114Plot, 114Plotet, 114Plousse ou pelousse, 114Pluie, 114Poêle, 115Point de temps, 116Pointe, 116

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Poisson, 116Pontarlier, 116Ponton, 116Porte, 116Porte-bonheur, 117Poudrée, 117Poulsard, 117Poya ou poye, 118Prétentieux, 118Primevère officinale, 118Printemps, 118

Q-RQuinquet, 119Raccrot (par…), 119Radée, rabasse, lavée, sabrée, 119Radiner, 119Radoub ou radoux, 119Rafouiller, 119Rapatasser ou rapetasser, 119Rater, 120Ratrait, 120Rattrouper, 121Ravoir, 121Re, 121Rebatee ou rubatee, 122Rebicler, 122Reculée, 123Relinger (se…), 124Remettre, 124Remiser, 124Remoray, 124Renard (tirer au…), 124Rencontre, 124Reniaquer, 124Renverser, 124

Résonance (bois de résonance),124

Rester, 124Retour, 124Revermont, 125Rêves, 125Ribler, riblon, 126Ribotte, ribaude, 126Rien, 126Ripe, 126Risole, 126Rivière, 126Rôchties, 127Rognure, 127Ronner, 127Rouliers, 127Routes, 128

SS’émeiller, 129S’entruper, s’encoubler, s’em-

pâturer, 129S’épouérir, 130Saint-Jean, 130Sanglier, 130Sapin (en dessin), 130Sapin-président, 130Sapins, 131Sapré, 132Saugeais (République du), 132Se coucher à la réchauffe, 132Se, 132Seille, 132Semonce, 133Serin, 133Serra, 133

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Signôle, 133Silence (de l’hiver), 133Sobriquet, 134Soigner, 134Soleil, 134Songe, 135Sou, 135Sous-bois, 135Sur, 136

TTacot, 137Tais ta gueule!, 138Tapette, 138Taquet, 138Tas de bois, 138Temps (de vivre), 139Temps (qu’il fait), 139Temps (qui passe), 139Tenir, 140Terrain, 140Ticlet, 140Toile d’araignée, 140Topette, 140Toquer, 140Toureiller, 140

Tracer, 140Train, 141Transjurassienne, 143Travailler (mal ou en vain),

andouiller, ratiller, 143Trebiller, 144Treuiller, 144Trousseau, 145Truite, 145Tué ou tuyé, 145

U-VUtopie, 147Vagabond, 147Venir, 147Vent, 147Verne, 148Vers, 148Verser, 148Vie, 148Vignoble, 148Vin jaune, 149Voir, 149Vouivre, 149Vouloir, 150

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SUISSE INTERNET FRANCEEditions Cabédita www.cabedita.ch Editions Cabédita

Route des Montagnes 13 BP 9CH-1145 Bière F-01220 Divonne-les-Bains

Imprimé en Suisse

Achevé d’imprimerle quinze septembre deux mille onze

pour le compte des Editions Cabédita à Bièrequi, soucieuses de valoriser l’emploi,

réalisent tous leurs ouvrages en région lémanique.

Mise en pages: Nadine Casentieri, Genève

Correctrices: Valérie Caboussat, Eliane Duriaux

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