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VOLUME 20 NO 2 www.beatlesquebec.ca www.facebook.com/BeatlesQuebec ÉTÉ 2014 BEATLES QUÉBEC REVOLUTION LES BEATLES À CUBA SIR PAUL DANS L’ÎLE LE PARC JOHN LENNON À LA HAVANE Commentaires de Fidel Castro Mgr Carlos Manuel de Céspedes et Silvio Rodríguez

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  • VOLUME 20 NO 2 www.beatlesquebec.ca www.facebook.com/BeatlesQuebec ÉTÉ 2014BEATLES QUÉBECREVOLUTIONLES BEATLES À CUBA SIR PAUL DANS L’ÎLE

    LE PARC JOHN LENNON À LA HAVANECommentaires de Fidel Castro

    Mgr Carlos Manuel de Céspedeset Silvio Rodríguez

  • VOLUME 20 NO 2 ÉTÉ 2014

    MOT DU PRÉSIDENTMOT DU PRÉSIDENT

    BEATLES QUÉBEC MAGAZINERédacteur en chef Alain LacasseCorrections Yves Boivin

    Michel LaverdièreEsther Mercier-MongeauJocelyne RochonRichard Baillargeon

    Traduction Yves BoivinEsther Mercier-MongeauJocelyne Rochon

    Infographie pour ce numéro Michel LaverdièreAnciens numéros Jean Roy

    ABONNEMENT 4 numéros par annéeCANADA 25 $ USA 30 $ Autres pays 40 $(chèque ou mandat-poste seulement)

    BEATLES QUÉBEC676, rue Du CharpentierBromont (Québec) Canada J2L 0B3

    MEMBRES DU COMITÉYves Boivin PrésidentJulie Roch Webmestre/Médias sociauxMichel Guillemette Conseiller InternetJean Roy Trésorier, liste des membresJocelyne Rochon AdministratriceEsther M-Mongeau SecrétaireMichel Laverdière Éditeur et relationnisteMathieu Lacourse CommunicationsJean Laquerre Archives vidéo

    REPRÉSENTANTS RÉGIONAUXAlain Lacasse Ville de QuébecRichard Lamontagne Saguenay-Lac Saint-JeanMichèle St-Pierre Rimouski et Bas du fleuve

    Fondé à Québec par Roger T. Drolet en novembre 1994, BeatlesQuébec est un fan club dédié à l'oeuvre et la carrière desBeatles.

    8 Les textes et photos dans ce magazine sont protégés par laLoi sur le Droit d’Auteur du Canada. Toute reproduction totaleou partielle est formellement interdite sans l’autorisation écritede BEATLES QUÉBEC.

    SOMMAIREPage 3 • LES BEATLES À CUBA : INTRODUCTION • I’ll Get You In The End...Page 5 • LES BEATLES À CUBAPage 7 • SIR PAUL DANS L’ÎLEPage 8 • LE PARC JOHN LENNON À LA HAVANEPage 10 • CE QU’ILS ONT DIT : Fidel Castro, Monseigneur Carlos Manuel

    de Céspedes et Silvio RodríguezTextes et traduction : NORMAND VANASSE

    Page 11 • PARMI CEUX QUI ONT INTERPRÉTÉ LES BEATLES... par Roger T. DroletPage 13 • SEAN LENNON & THE G.O.A.S.T.T. À MONTRÉAL par Sébastien TremblayPage 13 • RÉPONSES DU MÉLI-MÉLO No 20 par Esther Mercier-MongeauPage 14 • A HARD DAY’S NIGHT en Blu Ray par Benoît L’HerbierPage 15 • IMAGES D’UNE FEMME par Michel LaverdièrePage 15 • 45e ANNIVERSAIRE DU BED IN par Michel Laverdière

    BEATLES QUÉBECChers membres,

    Vous venez de reçevoir, à mon avis, la plus estivale de toutes les parutions duMagazine Beatles Québec. Un air de vacances se dégage de la plupart des pageset nous n’aurions pas pu vous l’offrir à un autre moment de l’année ! Si Dame Naturen’est pas au rendez-vous, la lecture de cette édition de notre Magazine vous apporteravotre dose de soleil tant recherchée…Sur une note plus sérieuse maintenant, nous vous avons avisé dans le dernierMagazine que le Comité de direction de Beatles Québec s’était récemment réuni. Ilest maintenant temps de vous annoncer l’une des décisions votées lors de la réunion. À compter du Volume 21 (avril 2015), le Magazine Beatles Québec ne sera disponiblequ’en format numérique pour ses trois premiers numéros (avril, juillet et octobre). Lequatrième numéro (janvier) sera quant à lui publié en format numérique et égalementen format papier. Ce numéro spécial grand format rassemblera les meilleurs articlesdes trois numéros précédents ainsi que du nouveau materiel. Lors des consultationsqui ont eu lieu l’an passé, les collectionneurs parmi vous et ceux qui ont pris la peinede nous transmettre leur opinion nous ont mentionné qu’ils voulaient quand mêmereçevoir au moins un Magazine en papier. Vous avez parlé et nous vous avonsécouté ! J’espère que vous apprécierez ces changements et que nous pourrons tousvous compter parmi nos membres pour longtemps encore.Il ne me reste maintenant qu’à vous souhaiter une bonne lecture de ce numéro !

    YVES BOIVIN Président Beatles Québec

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  • LES BEATLES

    à CUBApar NORMAND VANASSE

    I’ll Get You in the End...INTRODUCTION

    Les Beatles sont entrés dans ma vie en1964 et Cuba, en 2003. J’avais 51 ans, etpour conserver mon statut d’étudiant àl’Université, je m’inscrivis à un cours d’es-pagnol. J’en avais déjà quelques notions,ayant voyagé en Espagne à quelquesreprises afin d’améliorer ma technique deguitare flamenco. Mais j’étais loin de maî-triser la concordance des temps, et surtoutle subjonctif. En plus, je voulais comprendrephilosophiquement pourquoi il faut dire« no problema » et non « no problemo ».Le professeur nous demanda de rédiger untravail de recherche sur un pays latino-américain de notre choix. En tant que sur-vivant des années 1960 et sympathisantdu FLQ, j’optai tout naturellement pourCuba.

    Je suis allé à la Maison de la PresseInternationale, croyant pouvoir m’yprocurer un quotidien cubain ou, à tout lemoins, un magazine. Et c’est là que l’aven-ture commence ! Impossible de trouver lamoindre publication venant de ce pays.Pour les besoins de cet article, je vais vousépargner les détails, mais en bon fouineurque je suis, j’ai trouvé de l’informationpertinente dans une librairie marxiste-léni-niste. J’ai rédigé mon article, obtenu plusque la note de passage, et en 2005 jem’envolais pour Cuba, pour voir de mes

    yeux et entendre de mes oreilles ce qui sepasse vraiment là-bas. Comme tout bonquinquagénaire qui se respecte, je me suismarié avec une Havanaise de vingt ans macadette, qui se transforma en future « ex »le jour où elle obtint sa Résidence Perma-nente dans le « plusss meilleur pays dumonde ».

    Un jour que je l’accompagnais à soncours de guitare, je rencontrai chez son

    professeur deux adolescents, un garçon etune fille, qui rangeaient leur instrumentaprès leur cours. Puisqu’à Cuba rien nepresse, et que l’étranger est toujours bien-venu, nous entamons la conversation et enmoins de deux, à leur demande insistante,me voilà en train de «chanter du Beatles»,guitare en mains, traduisant au passageles paroles de certaines chansons, genre IAm The Walrus ! Bel exercice de style enespagnol, s’il en est un ! Merci UQÀM ! Lasession a duré deux heures. Durant cevoyage, j’ai visité le Parc John Lennon, àLa Havane. Ce fut une découverte ! Maisbordel de marmelade, c’est un secret biengardé ! Comment se fait-il qu’on ne soit pasau courant de ça ?

    Quelques années plus tard, en 2010,j’ai découvert sur Internet qu’une premièreConvention Beatles avait eu lieu à Cuba en1996, et que des livres sur le sujet avaientété écrits par un journaliste et aficionadodes Beatles, Ernesto Juan Castellanos.Les titres : Los Beatles en Cuba (1997), ElSgto Pimienta vino a Cuba en un subma-rino amarillo (2000), et John Lennon en LaHabana (2005). « Cette fois, ils nem’échapperont pas », se dit mon HerculePoirot intérieur. Je m’envolai pour La Ha-vane dans l’espoir d’y trouver la rarissimetrilogie qui ferait probablement de moi leseul Beatlemaniaque local à posséder cesouvrages de collection. Je me souvins du

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  • milieu des années 1960, quand je recevaispar la poste des enveloppes brunes venantd’Angleterre, contenant le Beatles Monthly,ou encore les programmes-souvenir destrois tournées des Beatles aux États-Unis,en format « long-jeu ».

    Il y avait pourtant une ombre au tableau :j’étais passé dans le camp Rolling Stonesle jour où j’entendis She’s A Rainbow, en1967. J’étais donc en conflit d’intérêt !Keith me le pardonnerait-il jamais ? Jesortis ma guitare et me mis à gratter dou-cement un « Sol Beatles » (avec le 3e doigtsur le Ré de la 2e corde), dans un gested’abandon au dieu des Sixties. Il résolutmon dilemme en me donnant un sauf-conduit moral pour circuler librement enterritoire Beatles, le temps de ma courseau trésor. Terminant ma méditation, eten guise de remerciement, je profitai demon accord de Sol pour enchaîner avec unLa, puis un Do et enfin un Ré, tout enfredonnant As Tears Go By. J’étais ému, ilva sans dire !

    Je connaissais à La Havane beaucoupde librairies d’occasion, et j’en fis le tour,demandant aux commis les titres quej’avais soigneusement notés dans moncalepin. Rien à faire, personne ne les avait,même pas un des trois. Je ne m’avouaipas vaincu pour autant. Par surcroît, j’avaispromis à Michel Laverdière, mon insépara-ble ami et Beatle freak des premièresheures, de les ramener dans mes bagageset de lui en traduire le contenu. Lesattentes étaient donc élevées. N’écoutantque mon courage et fredonnant I’ll Get Youen fixant ma pensée sur les trois livres tantconvoités (la pognez-vous ?), j’empruntaila Calle L jusqu’à un kiosque de livres usa-gés où je m’étais déjà procuré des livresrares sur la Révolution cubaine et où lecommis est un passionné. Bien sûr qu’ilconnaissait les livres et vrai comme je suislà à écrire ces mots, il me les trouva l’unaprès l’autre, en l’espace de trois jours.Soyez toujours gentils avec les vendeursde livres usagés ! Mon bonheur était à soncomble ! Is there anybody going to listen tomy story...

    Les articles qui suivent, traduits del’espagnol par votre humble serviteur, sontun résumé des meilleurs passages destrois livres magiques et mystérieux que j’aidénichés dans les rues de La Havane.

    Normand « El Snoro » Vanasse13 août 2013

    Jorge Ignacio Nazábal Cowan, peintre cubain

    LES BEATLES à CUBA 4

  • La première Convention Beatles à Cubaeut lieu en 1996. Des invitations avaientété envoyées à différentes personnalitésgravitant autour des Beatles. La premièreréponse vint de Mark Lewisohn, auteur deplusieurs livres sur la vie et l’œuvre desBeatles. D’autres réponses arrivèrent deGeorge Martin, de l’assistante de PaulMcCartney, ainsi que de Pete King, associéde Ronnie Scott, le saxophoniste qui créale légendaire solo dans Lady Madonna.Aucun de ces fameux personnages n’a puassister à la Convention, mais ils ont eunéanmoins la gentillesse de répondre àl’invitation.

    Pour les maniaques des Beatles et autresintellectuels cubains, cette Conventionétait un rendez-vous avec l’Histoire, uneréhabilitation des Beatles et de la culturerock dans leur pays. La Convention étaitparrainée par l’Ambassade britannique àCuba, l’Office régional de culture latino-américaine de l’UNESCO, l’Union des Écri-vains et Artistes de Cuba (UNEAC), et lacompagnie Castrol, du Groupe BP.

    Pendant trois jours donc, les aficio-nados cubains partagèrent leurs connais-sances en lien avec le phénomèneBeatles, saupoudrées de prestations musi-cales impromptues. Une utopie réalisée !

    En 1998, cinq membres originaux desQuarrymen y participèrent : Eric Griffiths,Colin Hanton, Len Garry, Pete Shotton etRod Davis. Fait cocasse, en attendant leur

    avion pour se rendre à La Havane, ils croi-sèrent Hunter Davies, biographe autorisédes Beatles, qui se rendait lui aussi à Cuba !Il accepta d’emblée de participer à laConvention, où il découvrit avec surpriseque sa biographie des Beatles circulaitabondamment à Cuba, en espagnol il vasans dire ! Avant de commencer son ex-

    posé, il proposa à l’assemblée d’offrir unecopie autographiée de son livre à qui-conque répondrait correctement à sesquestions-quiz sur les Beatles. Il sous-estimait vraisemblablement le niveau deconnaissance « Beatles » des Cubains, etle gagnant du concours dut être tiré auhasard. Comme quoi ils avaient fait leursdevoirs ! Puis, les Quarrymen offrirent aux1 600 personnes présentes à la Conven-tion une prestation musicale incluant destitres comme Blue Suede Shoes, TwentyFlight Rock et Be-Bop-A-Lula.

    Cette même année, le journalistecubain Ernesto Juan Castellanos eut le pri-vilège de rencontrer à La Havane RobertFreeman, photographe attitré des Beatlesentre 1963 et 1966. Au cours de l’entre-vue, qui se déroulait d’ailleurs en espagnol(Freeman le parle couramment), le photo-graphe révéla que les lueurs orange et vertque l’on voit sur la pochette de l’albumBeatles For Sale sont en réalité des feuillesd’automne tombant des arbres de HydePark où fut prise la photo.

    Voici quelques extraits de la premièreConvention Beatles à Cuba.

    Au début des années 1960, l’affronte-ment politique entre Cuba et les États-Unisproduisit à Cuba une tendance selonlaquelle les chansons de langue anglaisevenaient inévitablement du «camp ennemi ».On disait des Beatles qu’ils étaient homo-sexuels, contrerévolutionnaires et bour-

    5 LES BEATLES à CUBA

    Robert Freeman

    Les Quarrymen

  • LES BEATLES à CUBA 6geois, une « diversion idéologique » or-chestrée par l’envahisseur impérialiste.Même si les Beatles étaient d’origine britan-nique, pays qui n’avait absolument rien àvoir avec l’embargo imposé à Cuba par lesAméricains, leur musique arrivait à Cubavia les États-Unis, et les Cubains crurentpendant longtemps – jusque dans lesannées 1970 – que les Beatles étaientAméricains.

    Lorsque les relations diplomatiquesfurent rompues entre les deux pays, en1961, et qu’un embargo économique futimposé à Cuba, cessa alors dans l’île lavente de disques en provenance des USA.Par conséquent, les Américains sont lesseuls coupables d’avoir rendu difficiled’accès la musique des Beatles à Cuba.Certains patrons ou petits dirigeantscubains se servaient des Beatles commeboucs émissaires ou fers de lance pourtenter de décourager l’écoute de leur mu-sique et de préserver les valeurs conser-vatrices du pays, comme probablementpartout ailleurs à cette époque, mais il n’yeut jamais de censure officielle venant dugouvernement.

    La raison pour laquelle les Beatlesn’étaient pas diffusés à Cuba est simple : onne trouvait pas leurs disques dans les bou-tiques ! Leur musique ne passait donc pasà la radio. Mais les marins et fonctionnairescubains voyageant à l’étranger rapportaientavec eux les précieux enregistrements desFab Four. En plus, la BBC diffusait en Flo-ride une émission appelé Ritmos, destinéeà l’Amérique Latine, et les Cubains pouvaientla capter avec une radio à ondes courtes,dans les lieux publics ou sur la plage. Levolume était au maximum, pour que touspuissent entendre les disques des Beatles !

    Aussi étonnant que cela puisse paraître,on copiait à Cuba les chansons des Beatleset autres groupes de l’époque sur des acé-

    tates qui se vendaient clandestinement,crépitement en sus ! Certains apportaientmême leurs microsillons dans les boutiquesde disques pour les faire jouer. En d’autresmots, les Beatles n’étaient pas vraiment àl’index à Cuba. Comme partout dans lemonde, certains parents et enseignants s’yopposaient, des fanatiques brisaient lesdisques des jeunes, mais contrairement à cequ’on pourrait penser, le gouvernementcubain n’empêchait pas la diffusion de leurmusique. Après tout, un des slogans cubainsest tiré de l’œuvre de José Martí, le hérosnational : Ser culto para ser libre (La culture,c’est la liberté).

    Toutefois, il est à noter qu’entre 1964 et1966, il était mal vu de parler des Beatlesdans la presse officielle à Cuba, où l’ontentait d’inculquer à la jeunesse une culturedu travail et du sacrifice de soi (EstudioTrabajo Fusil). Il ne fallait surtout pas que laculture hippie, avec sa drogue et son hédo-nisme, pénètre dans l’île. Qui plus est, lapossibilité d’une invasion américaine à Cubamenaçait le pays. Donc, la Beatlemania àCuba eut lieu après les Beatles !

    La première chanson des Beatles àconnaître le succès à Cuba fut Anna (Go tohim). Avec pour titre un nom de femme, laFédération des Femmes de Cuba en fit sonthème de campagne. Le 25 février 1971, an-niversaire de George Harrison, la premièreémission radio dédiée entièrement auxBeatles vit le jour : Lunes con los Beatles,une émission d’une heure diffusée le lundi.C’est véritablement dans les années 1970que les Beatles entrèrent dans le quotidiendu peuple cubain, à travers les medias.

    Les Cubains connurent aussi les che-veux longs, vestes de cuir, jeans serrés etautres jupes courtes, et bien sûr, certainsvoulaient ressembler à John ou à Paul, tan-dis que d’autres s’en mettaient plein lesdoigts, à l’instar de Ringo ! Ils formaient

    aussi des groupes musicaux, dont le plusconnu est Los Pacificos (on peut les enten-dre sur YouTube).

    Et à mesure que les Beatles évoluaientdans leur musique et leurs textes, lesCubains s’interrogeaient eux aussi sur lapaix, l’amour universel et la quête spirituelle.Tout le monde évoluait en même temps.

    Dans un autre ordre d’idées, les Cubainsse sont penchés sur l’influence de leurmusique sur les Beatles. Rappelons-nousqu’ils chantaient Besame Mucho depuis ledébut. En réalité, la Grande-Bretagne fut undes premiers pays à absorber le choc de lamusique cubaine, cela dès les années1930, avec le succès mondial El Manisero(The Peanut Vendor). Même le Québec futbalayé par cette vague; on n’a qu’à penserà Alys Roby et à Michel Louvain (BuenasNoches Mi Amor). En guise d’autres exem-ples, citons Till There Was You (connu àCuba comme « le bolero des Beatles »), lecha-cha-cha PS I Love You, And I Love Her,et le montage You Know My Name. L’emploides maracas dans Devil In Her Heart et desclaves dans Don’t Bother Me, pour ne nom-mer que ceux-là, sont autant d’exemplesd’utilisation par les Beatles d’instrumentstypiquement cubains. En dernier lieu, citonsla cloche à vache dans A Hard Day’s Nightet I Call Your Name. Le Beatlemaniaqueaverti pourra faire sa propre recherche à cesujet. (Notons au passage que le termebolero revêt à Cuba des caractéristiquesmusicales complètement différentes decelles du Boléro de Ravel. NdT)

    En 1985, le guitariste et compositeurcubain Leo Brouwer publia son arrange-ment de 7 chansons des Beatles, FromYesterday to Penny Lane.

    Fait cocasse, les Cubains prononcent lemot Beatles non pas à l’anglaise, maiscomme si c’était un mot espagnol :

    BÉ-A-TLÈS !

  • Le 14 janvier 2000, Sir Paul McCartneypassa 4 heures (entre 12h30 et 16h30) àSantiago de Cuba, dans l’extrémité est del’île, et les Cubains ne sont pas prêts d’ou-blier cette visite dont ils sont très fiers.Depuis Islas Providenciales, une autre îledes Antilles où il séjournait, Paul décida denoliser un avion et de se rendre à Santiagode Cuba, « la ville la plus hospitalière del’île ». Il désirait connaître l’histoire et la cul-ture de Cuba, ainsi qu’écouter sa musique.Vêtu simplement, avec casquette sport,lunettes de soleil et cheveux courts, il étaitméconnaissable. Accompagné de son filsJames et d’une de ses filles, tous deuxvêtus style friperie, il visita le Museo delMorro où il signa le livre d’invités en ajou-tant Viva la Revolution (sic), mot qui, pourtout Cubain, revêt une signification plus quesymbolique ! Après avoir acheté quelqueschandails-souvenir à la boutique, la cais-sière lui dit : « Votre visage ne m’est pasinconnu ! » Paul, en guise de répartie, semet à fredonner un air pour qu’elle devineson identité. Mais la jeune femme n’étaitmême pas née quand les Beatles ontconquis le monde, et elle ne passe pas letest ! Et Paul de s’éloigner en souriant...Alors, les camarades de la caissière luirévèlent que c’était l’auteur de Yesterday,une de ses chansons favorites durant sonenfance. Elle n’arrivait toujours pas à l’iden-tifier, mais elle ajouta : « Il est bien conservémalgré son âge ».

    durant ses études, ce qui charma davan-tage son interlocuteur déjà envoûté. Paulacheta des cigares à la Fábrica de Taba-cos, dont des Montecristo, « les préférés demon père ». Mais il demanda aussi descigares faits pour les Cubains, ce à quoi onlui répondit qu’ils n’étaient pas à vendre.Mais Paul insista, et la directrice de l’usinelui en remit une douzaine, tout en refusantque Sir Paul lui donne quoi que ce soit enretour. En général, les Cubains ont peu deressources, mais ils sont fiers de leurliberté, de leur indépendance; ils ne sontpas des mendiants, et on ne verra jamaisun Cubain avec des vêtements défraîchis.Bref, Paul insista pour la dédommager,et la femme accepta éventuellement lespesos qu’il lui tendait.

    Paul visita ensuite le Moncada, une an-cienne caserne militaire prise d’assaut parFidel Castro et ses frères d’armes, le 26juillet 1953. Après 5 ans de lutte acharnée,la Révolution triompha et une partie de lacaserne devint un Musée, et l’autre partiefut transformée en Cité Scolaire. C’estd’ailleurs le glorieux destin que connurenttoutes les casernes militaires après laRévolution : elles devinrent des écoles.

    Santiago de Cuba est une petite villed’environ 400 000 habitants, extrêmementcharmante et pittoresque, chaleureuse etaccueillante, d’architecture coloniale, et lesgens se connaissent et vivent pratiquementdans la rue ; tout se sait !

    Alors imaginez la scène : un type entreà l’Union des Artistes et lance : « Vous

    savez quoi ? Paul McCartney est à la Casade la Trova (une boîte célèbre). »

    « Non, mais tu blagues ! Et en plus cen’est pas drôle ! Si McCartney est ici, moije suis la Reine d’Angleterre ! »

    Ils se rendent à la dite Casa et effecti-vement, Paul est là! L’un d’eux l’interpelle :« Dites-moi ! Êtes-vous Paul McCartney ? »Et l’ex-Beatle de lui répondre par l’affirma-tive. Le type lui dit alors : « Les habitants

    Puis, après une omelette au fromageau restaurant du Musée, il visita la fabriquede cigares locale. Son guide fut agréable-ment surpris de constater que Sir Pauls’exprimait très bien en espagnol. « Nousavions des cours d’espagnol à l’école, celapendant plusieurs années. » De mémoire,il récita un court poème en espagnol appris

    7 LES BEATLES à CUBA

    SIR PAUL DANS L’ÎLE

    LA CHAISE DE PAUL À SANTIAGO DE CUBA

  • LES BEATLES à CUBA 8mais ils m’ont répondu qu’ils n’avaient pasde transport pour se rendre sur les lieux. »Bienvenue à Cuba !

    Une admiratrice lui apporta une copie dulivre Los Beatles en Cuba pour qu’il le signeet Paul lui dit en espagnol : « Je n’ai pas decrayon. Et en plus, j’aimerais écouter lamusique, si vous me permettez. » Éventuel-lement, il ouvrit le livre à la page où setrouvaient les paroles de Yesterday, et ysigna son nom.

    Quelqu’un lui demanda : « Que faites-vous dans les Caraïbes ? » Paul réponditqu’il tentait tout simplement de se remettredu départ de Linda survenu moins de deuxans plus tôt.

    Un jeune homme eut la brillante idée devouloir enseigner à Sir Paul les rudiments

    des claves, instrument de percussion typi-quement cubain. Mais Paul lui enlève desmains et lui dit : « Mon ami, tu oublies queje suis un musicien ! » Il se met alors àjouer un rythme traditionnel, et à la perfec-tion, selon les témoins de l’événementimpromptu. Notons au passage que leCubain moyen connaît bien la musique deson pays.

    Finalement, l’heure du départ sonna.Son guide, qui jusque-là n’avait même pasprononcé le mot Beatles afin de laisser Pauljouer son rôle de touriste, prit son courageà deux mains et lui demanda : « Pourriez-vous me signer ma cassette des Beatles ?»« J’ai signé pour les autres, je peux bien lefaire pour toi ». Et il s’exécuta !

    de Santiago de Cuba vous admirentbeaucoup. »

    D’aucuns lui sollicitaient des auto-graphes, mais Paul ne voulait pas signer.« Je suis venu en touriste », leur disait-il.Mais son guide demanda aux fans de luiremettre leur bout de papier, et Paulaccepta de les signer ! Ah, la légendairedébrouillardise cubaine ! Il acheta quelquesdisques à la Casa de la Trova, puis ungroupe local se mit à jouer, pendant quePaul les accompagnait en battant avec sesmains la fameuse clave cubana en guised’accompagnement. Entretemps, le type luidemande : « Il serait intéressant que lesmedias fassent un reportage sur votreséjour à Cuba. » Et Paul de lui répondre :« Oui, j’ai informé le réseau TV de ma visite,

    LE PARC JOHN LENNONÀ LA HAVANE

    Un buste de John Lennon dans un parc deLa Havane ! L’idée surgit au cours d’uneréunion d’amis. Et comme il est importantd’avoir des contacts et de savoir en tirerprofit, l’auteur Ernesto Juan Castellanos enparla au Ministre de la Culture, qui nonseulement accepta sa proposition, maisaussi trouva le budget et le sculpteur. Datede dévoilement : le 8 décembre 2000,vingtième anniversaire de la mort du musi-cien britannique. De plus, il fut nécessaired’obtenir l’assentiment du gouvernementcubain et d’autres instances culturelles,comme l’UNEAC (Union des Écrivains etArtistes de Cuba). Le projet fut présenté àl’Assemblée Nationale du Pouvoir Populairecomme le « symbole de la nationalisation du

    rock dans l’île », et accepté à l’unanimité pardes applaudissements chaleureux.

    Le sculpteur José Villa conçut uneœuvre simple, un « anti-monument », unJohn Lennon grandeur nature, sans piédes-tal, en visite à La Havane, se reposant surun banc du parc situé au coin des rues 17et 6, une intersection achalandée situéedans le quartier Vedado. Ce parc revêt unesignification toute particulière, car un concerten hommage à John Lennon y avait étéprésenté en décembre 1990 pour commé-morer le dixième anniversaire de sa mort.Un moment d’éternité ! Pour son œuvre, ils’inspira d’une photo des Beatles danslaquelle seulement John est assis. Commela statue pèse presque deux tonnes, il futdécidé de l’asseoir sur un banc de bronze !Et le parc étant un endroit public, tout unchacun peut s’asseoir aux côtés de Lennon.Assez génial comme approche ! En plus,Lennon regarde vers le coin de la rue,comme s’il invitait les passants à entrerdans le parc.

    Le 8 décembre 2000, jour du dévoilementde la statue (si on peut l’appeler ainsi), desrangées de chaises furent installées pour les

    dignitaires (dont le Commandant en ChefFidel Castro), et des centaines de citoyensse présentèrent sur les lieux. Le maîtrede cérémonie, l’écrivain Francisco LópezSacha, prononça le premier discours :« Nous ne sommes pas ici pour commé-morer un triste événement survenu il y avingt ans, mais pour célébrer et rendrehommage à une génération qui s’éveillasimultanément à deux phénomènesmarquants de la seconde moitié duvingtième siècle : la Révolution Cubaineet la musique des Beatles ».

    Puis, Fidel Castro et Silvio Rodríguezfurent invités à dévoiler la statue. Dès qu’ilsse levèrent pour s’avancer vers le fameuxbanc, les haut-parleurs lancèrent lespremières notes de La Marseillaise, introde All You Need Is Love, et lorsque d’unmouvement rapide ils soulevèrent le tissublanc qui recouvrait la statue, résonnèrentles premiers « love, love, love » si typiquesde cette chanson emblématique d’unegénération. Fidel contempla Lennonpendant quelques secondes, puis sonregard se tourna vers l’inscription sur laplaque de marbre aux pieds de John

  • Puis l’auteur original de ces lignes, ErnestoJuan Castellanos, s’approcha de FidelCastro et lui remit une copie de son livre ElSgto Pimienta vino a Cuba en un subma-rino amarillo, dans lequel on retrouve entreautres le récit de la visite de Sir Paul à San-tiago de Cuba quelques mois auparavant.Fidel lui demanda de le lui dédicacer, puisErnesto Juan demanda à son illustre com-pañero revolucionario de dédicacer sonpropre exemplaire du livre ! Et Fidel d’écrire:À Ernesto Juan, avec ma gratitude antici-pée pour le plaisir que j’aurai à lire ton livre.Fraternellement, Fidel Castro Diciembre 8del 2000.

    Enfin, la population fut invitée à s’appro-cher et à se laisser prendre en photo assisprès de leur idole. Une femme embrassaLennon sur les lèvres avant de lui remettreun bouquet de fleurs. Un homme d’âgemoyen l’étreignit pendant plusieurssecondes, comme s’il s’agissait d’un vieilami retrouvé. Un jeune homme au mohawkbien en vue se fit photographier avec sonidole en arborant fièrement de deux doigtsle signe de peace. Une enfant de 4 ansdescendit des épaules de son papa pourdéposer affectueusement un glaïeul sur lapoitrine du Beatle honoré ce jour-là. Au boutde deux heures, les genoux, la poitrine etle visage de John Lennon était recouvert defleurs !

    Ce soir-là, la Tribuna AntimperialistaJosé Martí, sur le fameux Malecón de LaHavane, fut témoin du plus grand concerthommage à John Lennon jamais organiséà Cuba. Entre vingt et trente mille per-sonnes se rendirent sur l’esplanade en facede la Oficina de Intereses de los Estados

    Unidos (lire Ambassade Américaine).Après le spectacle, qui se termina vers uneheure du matin par des milliers de voix en-tonnant Hey Jude à pleins poumons, Er-nesto Juan Castellanos et le sculpteurJosé Villa se rendirent au parc légendaire,où des dizaines de personnes contem-plaient la sculpture et y déposaient encoredes fleurs. José Villa fut agréablement sur-pris de constater que sa sculpture dépas-sait le cercle des connaisseurs et desspécialistes, comme c’est généralement lecas pour une œuvre d’art plastique.

    À titre d’exemple, les jeunes fillesd’Amérique du Sud et des Caraïbes célè-brent à l’âge de 15 ans leur passage à lavie de jeune femme, ce qu’elles appellentleur quince. À Cuba, plusieurs d’entre ellesprofitent de l’occasion pour se faire photo-graphier avec John Lennon, qui fait désor-mais partie du circuit touristique officiel, aumême titre que la plage, le Cabaret Tropi-cana ou la Fabrique de cigares Partagás.

    Pour garder l’endroit propre et sécuri-taire, des citoyens font des horaires de sur-veillance, cela, vingt-quatre heures parjour. La qualité de vie s’est grandementaméliorée dans le quartier, et le parc s’estenrichi de plusieurs bancs et plates-bandes supplémentaires, pour le plusgrand plaisir des visiteurs et des résidents.Certains gardiens des lieux notent mêmedans un calepin le nombre de visiteurs etde photos qui s’y prennent. Fait cocasse,plusieurs d’entre eux ne connaissent pasJohn Lennon; ce sont en général despersonnes âgées.

    LE VOL DES LUNETTES

    Le 22 décembre 2000, deux semainesseulement après l’inauguration de la désor-mais célèbre statue, le gardien, voyant qu’ilpleuvait depuis le matin, prit « un après-midi de congé », laissant pour la premièrefois John Lennon sans surveillance. le soirvenu, le prochain gardien arrive sur leslieux pour constater que les lunettes duBeatle brillent par leur absence. La PolicíaNacional Revolucionaria fut alertée. Lesagences de presse internationale accré-ditées à Cuba en firent leurs choux gras !Reuters y alla d’un titre on ne peut plussavoureux : « All we are saying... is givemy glasses back! » Quatre jours plus tard,les lunettes furent remplacées, maintenuesen place au moyen d’une colle plus quesolide. Mais deux mois plus tard, le 14

    Lennon, où il put lire : « Dirás que yo soyun soñador pero no soy el único » (Youmay say I’m a dreamer, but I’m not the onlyone). Devant une telle scène, les photo-graphes et caméramans sortirent leur artille-rie lourde dans l’espoir de capter Fidel quis’assoirait éventuellement aux côtés durévolutionnaire britannique, mais le lídermáximo s’en abstint !

    La parole fut alors donnée à RicardoAlarcón, président de l’Assemblée Natio-nale du Pouvoir Populaire. Voici un résuméde son discours : « Ce parc dédié à JohnLennon restera pour toujours un témoi-gnage de lutte, un appel à l’esprit huma-niste. Il représente aussi un hommagepermanent à une génération qui vouluttransformer le monde et à l’esprit rebelle etinnovateur d’un artiste qui y contribua ».Alarcón enchaîna en soulignant l’implica-tion politique et sociale de John Lennoncontre l’establishment, la restitution de samédaille MBE en guise de protestationcontre la guerre du Vietnam et l’interventioncolonialiste en Afrique, ses réflexions sur leracisme aux États-Unis, son appui à la jeu-nesse américaine qui fuyait la conscription,et sa sympathie pour la lutte du peupleirlandais. Il fit aussi référence au harcè-lement dont Lennon fut victime de la partdu FBI, de la CIA et du Service de l’Immi-gration des États-Unis.

    Suivit ensuite le volet musical de lacérémonie. Un guitariste joua une versioninstrumentale de Eight Days A Week et deJulia ; le Chœur National entonna Yesterdayet Imagine ; et le troubadour cubain SilvioRodríguez y alla d’une version de Love,accompagné par un orchestre de chambre.

    9 LES BEATLES à CUBAFidel Castro lisant la citation de John devant la sculpture

  • LES BEATLES à CUBA 10février 2001, les lunettes disparurent ànouveau. Ce qui créa pour la statue unedeuxième vague de publicité. Enfin, lesnouvelles lunettes furent cette fois visséeset soudées à la statue. Un troisième attentatfut perpétré le 2 novembre 2001, ne laissantcette fois à Lennon qu’un seul arc de

    lunettes. Quelques jours plus tard, il eutdroit à sa quatrième paire en moins d’un an.

    La statue de John Lennon « assis sur unbanc de parc à La Havane » est, seloncertains intellectuels cubains, le symboled’une dette morale du pays envers unegénération, celle des années 1960. Comme

    si la Révolution avait compris ses erreurset les avait corrigées.

    Fidel Castro : « Dans les années 1960,il y avait ici beaucoup d’agitation : l’em-bargo économique du gouvernement amé-ricain, l’invasion mercenaire de Playa Girón(Baie des Cochons), La Crise d’Octo-bre(Crise des Missiles) et la lutte interne contreles ennemis de la Révolution. Je n’ai paseu le temps d’écouter la musique desBeatles, même si j’en entendais parler. Ilsétaient vraiment populaires. J’ai rêvé auxmêmes idéaux que Lennon (You may sayI’m a dreamer...) et il mérite toute mon ad-miration. Il y a beaucoup de bons musiciens,mais la pensée révolutionnaire de JohnLennon le rend particulièrement cher à notrepeuple. Et pour ton information, je n’aijamais coupé les cheveux de personne !Notre Ministre de la Culture a les cheveuxlongs; il s’est probablement inspiré de JohnLennon ! Si je pouvais parler à John Lennon,je lui dirais : « Je regrette énormément de nepas t’avoir connu avant ».

    Monseigneur Carlos Manuel deCéspedes : « Lors d’une réunion de prêtres,j’ai révélé qu’on me demande souvent dechanter une messe pour John Lennon, etcinq ou six curés s’exclamèrent : « À moiaussi » !

    CE QU’ILS ONT DIT :Silvio Rodríguez (auteur-compositeur-

    interprète) : « L’inauguration du Parc JohnLennon est une excellente façon de réparerles torts faits à toute une génération. »

    En guise de conclusion, les Beatles sonttoujours vivants à Cuba. Même si durant lesannées 1960, « personne » n’y a jamaiscensuré quoi que ce soit, « personne » n’arien fait pour améliorer la situation de ladiffusion clandestine de la musique desBeatles et du rock en général.

    Si vous passez à La Havane, faites undétour par ce parc, mais ne laissez pas trople hippie en vous s’exprimer : les gardiensdu banc de John ne vous laisseront pasvous étendre sur le gazon avec votrecopine. Vous irez alors vous assoir genti-ment sur un banc fraîchement repeint laveille, et en rentrant à votre hôtel, vousobserverez avec surprise des barres hori-zontales sur le dos de votre gaminet CheGuevara dont vous étiez si fier ! Ce seravotre plus authentique souvenir de Cuba.

  • PARMI CEUX QUI ONT INTERPRÉTÉ LES BEATLES…Par Roger T. Drolet

    NDLR – Spécialement pour la ConventionBeatles Québec à Québec, tenue le 25 mai2013, l’auteur a amalgamé un florilègeimpressionniste d’adaptations de titres desBeatles reprises par un échantillon d’unesoixantaine d’artistes ou groupes de musi-ciens ayant chanté et joué des pièces duquatuor au cours de leur carrière. Le textede présentation ayant précédé l’auditiond’extraits en salle, que les fans étaientappelés à identifier, est reproduit ci-dessous. Vous pourrez vous amuser à lesréécouter ou à les découvrir afin de lescomparer aux enregistrements originauxde JPG et R. Si vous en connaissezd’autres qui ont attiré votre attention, vousêtes invités à en faire connaître l’existenceà cette adresse courriel :

    [email protected]

    « Il n'existe que deux sortes de musique :la bonne et la mauvaise. »

    Duke Ellington

    Mon postulat est que les Beatles en ontcréé de la TRÈS bonne musique. On estd’accord ?

    Depuis déjà 50 ans, on a étudié lesBeatles sous toutes leurs coutures. On atenté de comprendre leur succès planétaireen déconstruisant leur parcours et leurmusique comme jamais ce ne fut fait pouraucun artiste populaire auparavant.

    Le plaisir de jouer ensemble, la jeunesse,l’enthousiasme, le talent, la diversité de leurrépertoire, leur humour, la frénésie média-tique, un mélange de tous ces élémentsexpliquent l’explosion musicale et socialequ’ils ont provoquée.

    On compare souvent l’évolution de lamusique à la croissance d’un arbre avecson tronc et la ramification de ses branchesqui se subdivisent en hauteur au fur et àmesure qu’il grandit. Je crois qu’on peut

    réenregistrent les mêmes chansons, dansle même ordre, dans une même journée,dans le même studio, comme l’avaient faitles Beatles le 11 février 1963. Live enstudio ! Certains les faisant à l’identique,d’autres en modifiant substantiellement lesarrangements ou les orchestrations.• Et ça continue…voilà que pour l’année du50e anniversaire du débarquement auxUSA et au lendemain des Grammy Awards2014, Pharrell Williams, Stevie Wonder,John Legend et Alicia Keys, Jeff Lynne,Dave Grohl et Katy Perry sont restés à LosAngeles pour produire un nouveau bouquetde reprises des Beatles, devant Paul etRingo. Un événement télévisuel grandiosedevant public.• On annonce aussi que l’inclassable for-mation Flaming Lips sortira d’ici 2015 unerelecture intégrale de Sgt. Pepper pourlaquelle ils recrutent Miley Cyrus, MGMT,Tame Impala, Foxygen, Phantogram etautres vedettes du moment.

    Des milliers et des milliers de versionsd’un nombre important des titres endisquéspar les Beatles en groupe ont été produitesau fil des décennies. Beaucoup sont carré-ment mauvaises, de nombreuses sont hon-nêtes, une bonne quantité est intéressante,certaines sont très honorables et un petitnombre est génial, au point de littéralementtranscender les enregistrements originaux.Tous les musiciens et chanteurs finissentpar inclure les Beatles à leur répertoire.

    On peut estimer que reprendre des titresdes Beatles est une opération opportunisteet que cela dénature l’œuvre d’origine maissouvent il s’agit d’un projet artistique valableet personnellement je crois que plus l’adap-tation est éloignée musicalement de l’origi-nale, plus le résultat peut être intéressant,même si ce n’est pas là une règle absolue.

    appliquer cette analogie à l’influence desBeatles depuis 1960. Remontons un peu lefil du temps pour se souvenir de ce qui s’estpassé :

    • Pour faire plaisir au public des bars où ilsjouaient entre 1960 et 1963, les Beatles ontinterprété les hits des autres, ceux de leursinfluences.• Lors des spectacles, d’autres « bands »passaient avant eux et ils se sont aperçuque les pièces qu’ils jouaient avaient été in-terprétées par les autres et ils devaientalors enlever des titres de leur «pacing ».• À ce moment John et Paul commencentvéritablement à composer et à faire majori-tairement ces chansons en spectacle et surdisque, tout en conservant des « covers »de chansons de leurs artistes préférésencore pour un certain temps.• Comme la Beatlemania a commencé enAngleterre dès l’automne 1963, de nom-breux artistes ont commencé à interpréterleurs chansons et le phénomène s’estaccentué avec les années et dure encore.• C’est véritablement à compter de 1964qu’une déferlante d’adaptations de laplupart des succès des Beatles rejoint lepublic de nombre de pays et de langues surla planète.• Jusqu’à présent, les artistes de tous lesstyles remodèlent à leur manière ce maté-riel ou en font des copies plus ou moinsconformes, tablant sur la qualité des com-positions et sur la notoriété mondiale desFab Four.• Récemment, le 11 février 2013, 50 ansjour pour jour après l’enregistrement dePlease, Please Me, leur premier album quidemeure 30 semaines en tête des « charts»(remplacé par leur 2e album, With TheBeatles), des artistes (Stereophonics, Gra-ham Coxon, Gabrielle Aplin, Joss Stone)

    BEATLES QUÉBEC 11

  • Il y a tant de reprises, depuis 50 ans, queje ne peux faire de liste complète, de syn-thèses ou même de palmarès de tout cematériel. Mais je me suis amusé comme un« fou sur la colline » à piger dans le lot decelles que je connais pour donner unaperçu du kaléidoscope, de la myriade desreprises inspirées par l’héritage des « FabFour » à une variété incroyable de musi-ciens, plus jeunes, plus vieux ou de leur âge,de quelqu’univers musical qu’ils proviennent.

    Certaines pièces ont été choisies à causede la notoriété de leurs interprètes, d’autrespour leur exotisme, plusieurs aussi, et cesont généralement mes préférées, par lefait qu’elles arrivent à transformer complè-tement les versions originales en redéfinis-sant le rythme, les arrangements.

    Certains artistes sont faciles à recon-naître, d’autres moins, mais chacun a saparticularité. Il y aura des Québécois, desAméricains, des Français, des Britanniqueset probablement des gens d’autres natio-nalités…

    Pour revenir à la citation de Duke Elling-ton, je suis convaincu qu’une bonne chan-son reste bonne quel que soit sonhabillage, à condition que la métamorphosesoit faite avec talent et passion !

    Dans la liste ci-dessous on pourra remar-quer, outre les adaptations en différentsstyles musicaux, certains titres reconstruitsmanière « mashup » et autres curiosités etpastiches. J’ai enfin inséré des titreschantés en langues autres que l’anglais,dont le français, interprétés par des artistesoriginaires du Québec et de la France. Toutça, de la façon la plus subjective qui soit,juste pour le plaisir de l’écoute.

    Allez, on s’amuse !01- Pierrette Roy - J'ai un secret à te dire(Do You Want To Know A Secret)02- Elvis Presley - Something03- Yes - Every Little Thing04- Nana Mouskouri - Let It Be

    40- Johnny Cash - In My Life41- The Rolling Stones - I Wanna Be YourMan42- Jeff Healy - While My Guitar GentlyWeeps 43- John Bayless - Bach - A Hard Day'sNight44- Count Basie - Penny Lane45- Nellie McKay - If I Needed Someone46- Patrick Zabé - Oh! Darling47- The Beatles' Everyday Chemistry - Mash up Losing you-Uncle Albert-TalkingTo Myself48- Various DJ's - REMIX MASHUP Walrusconfusion & Temptations Ball of Confusion49- John Lennon au piano - Now And Then[Demo overdubbed by unknown band]50- Catherine Lambert et NormandVanasse - Partout dans l'univers (AcrossThe Universe)51- The King's Singers - Mother Nature's Son52- Roberta Flack - I Should Have KnownBetter53- José Feliciano - Hey Jude54- Nina Simone - Revolution (Part 1)55- Chill Out 2005 -When I'm Sixty-Four56- Pato Fu - Birthday57- Vanilla Fudge - Ticket To Ride58- Peter Sellers - She Loves You59- Todd Rundgren - Take It Home60- The Rutles - Number One61- Cilla Black - Step Inside Love62- Tina Turner - Help63- April Wine - Tell Me Why 64- Radiohead - Something65- Booker T. & The MG's - Abbey RoadMedley

    05- Joe Cocker - With A Little Help From MyFriends06- Diana Krall - And I Love Him 07- Alma Cogan - Eight Days a Week08- Deep Purple - Help09- Claire Lepage - Le vieux piano(I Call Your Name)10- Earth, Wind & Fire - Got To Get YouInto My Life11- George Martin - From Me To You12- Jimi Hendrix - Day Tripper13- Les Baronets - C'est fou mais c'est tout(Hold Me Tight)14- Céline Dion - Here, There & Everywhere15- Cadence - Drive My Car16- Boys II Men - Yesterday17- Buckinghams - I'll Be Back18- Les Hou-Lops - Ces mots qu'on oublieun jour (Things We Said Today)19- The Squirrels - Let It Be20- Annie Lennox - Don't Let Me Down21- Petula Clark - Tu perds ton temps(Please Please Me)22- L'Infonie - She's Leaving Home23- Chet Atkins - She's A Woman24- Johnny Hallyday - Je l'aime (Girl)25- Stevie Wonder - We Can Work It Out26- Bachman-Cummings - I'm Happy Justto Dance With You27- Blackstreet - Can't Buy Me Love28- Michael Jackson - ComeTogether29- Willie Nelson - One After 909 30- The Thurston Lava Tube - I Am TheWalrus31- Jeff Beck - A Day In The Life32- MC Iron - Taxman33- London Symphony Orchestra - Help!34- Sergio Mendez & Brazil '66 - The FoolOn The Hill35- Sparks - I Wanna Hold Your Hand36- John Holt - I Will37- Guianko - Can't Buy Me Love(No Puedes Comprarme) 38- The 52 Key Verbeek Fairground Organ- Medley And I Love Her - In My Life39- Oscar D'Leon - Lady Madonna

    12 BEATLES QUÉBEC

  • Sean Lennon & The G.O.A.S.T.T. – La Sala Rossa, Montréalpar SÉBASTIEN TREMBLAYMercredi le 4 juin, rue St-Laurent. Arrivé

    devant ce que mon GPS me dit être la sallede spectacle, je ne vois aucune indication,aucune affiche, seulement des graffitis surla façade. Je revérifie l’adresse quand jevois arriver deux camions noirs, fenêtresteintées. Voyant Sean, sa conjointe et sesmusiciens en descendre et entrer leur ma-tériel, ils me confirment ainsi que j’étais aubon endroit. Une fois de bons amis retrou-vés, il ne reste qu’à patienter le début duspectacle.

    Prix du billet, seulement 15$. Une fois lesportes passées, une foule s’agglutine déjàen file pour entrer, je constate que l’intérieurest mieux que l’extérieur, comme quoi lacouverture d’un livre ne révèle pas toujoursle contenu de celui-ci. La première partieentre en scène.

    solos. Il a une belle voix qui s’harmonisebien avec celle de Charlotte, sa conjointeet complice, dont la voix semble plutôt fra-gile et délicate, mais qui ne s’en laisse pasimposer en jouant très bien avec sa basse.Le reste du groupe apporte un bon supportpour une soirée de rock énergique, des effetsde guitare pour un son psychédélique. Lamajorité des pièces jouées figurent sur ledernier album du groupe, Midnight Sun.Pour le rappel, ils nous ont offert unereprise de la pièce Long Gone du regrettéSyd Barrett. Suite au spectacle, après uneattente d’une heure, un Sean fatigué(Toronto la veille, New York le lendemain)mais sympathique se présenta à nous pourquelques mots, photos et autographes.Une belle soirée.

    La salle de 250 places est remplie d’envi-ron 200 personnes. Le spectacle n’est pastotalement vendu mais l’ambiance est excel-lente. Syd Arthur, groupe britannique, dont leclaviériste est le neveu de Kate Bush, a suréchauffer la salle de façon magistrale. Je neconnaissais rien d’eux et ils m’ont donné legoût d’en écouter plus longuement. Vient letour de Sean, Charlotte et cie.

    Je connaissais peu la carrière de Sean etavais écouté d’une oreille distraite lesalbums des « fantômes du tigre aux dentsde sabres », (Goast of a Saber Tooth Tiger)« ce qui ne veut pas dire grand-chose nonplus en anglais » selon Sean. Il s’adressaà la foule en français de façon assez fluide,l’ayant par le passé étudié en Suisse. Bonguitariste, il se défend bien même pour les

    Photo : Michel Guillemette Photo : Michel Guillemette

    BEATLES QUÉBEC 13

    Réponses du Méli-Mélo #20

    1- Bob Dylan (Yer Blues)

    2- Mao Zedong (Revolution)

    3- Edgar Allan Poe (I Am The Walrus)

    4- Harold Wilson (Taxman)

    5- Edward Heath (Taxman)

    6- Sir Walter Raleigh (I’m So Tired)

    7- Pablo Fanque (Being For The Benefit Of Mr. Kite!)

    8- Robert Freymann (Doctor Robert)

  • 14 BEATLES QUÉBEC

    POUR LA POSTÉRITÉSORTIE BLU-RAY/DVD POUR LE 50E ANNIVERSAIRE DE

    A HARD DAY’S NIGHTpar Benoît L’Herbier

    Pour souligner le 50e anniversaire dela sortie du film A Hard Day’s Nightdes Beatles, la Criterion Collection amis sur le marché un coffret Blu-Ray/DVD du premier long-métrage dugroupe. Un magnifique coffret devrais-je dire qui comprend tout ce qui doitêtre vu et su à propos du film.

    Un peu d’histoireAprès la sortie du film, en juillet 1964,il fallut attendre le 20e anniversaire dela sortie du film pour l’obtenir enfin enformat VHS. En 1997, une premièreparution en DVD fut suivie, en 2002par une autre sortie en DVD avec l’ap-pellation «Collector’s Edition». Le filmest sorti en format Blu-Ray la premièrefois en 2009, mais uniquement au Ca-nada et avec une qualité audio quilaissait grandement à désirer.

    La version définitiveAlors est-ce que la parution de cecoffret Blu-Ray/DVD était vraimentnécessaire? ABSOLUMENT ! Nousavons, cinquante ans plus tard, laversion telle que présentée au cinémaen 1964. La version que je me sou-viens d’avoir vue, en français, aucinéma Rivoli de Montréal (à moinsque ce soit chez son voisin, leChâteau). En fait ce que nous avonsentre les mains est mieux que la ver-sion de 1964, au point de vue sonoreen tout cas. Pour écouter le film, troisoptions s’offrent à nous : mono, stéréoet 5.1, une configuration qui n’existaitpas il y a cinquante ans. Au point devue visuel, on nous donne exactementle même format que celui projeté àl’origine, soit 1:75, alors que lesversions VHS (4:3) et DVD (1:66) nerespectaient pas ce format.

    Un classiqueAh oui, et il y a le film ! Un critique adéjà qualifié A Hard Day’s Night deCitizen Kane of jukebox movies. Lefilm, et son réalisateur Richard Lester,ont tellement innové avec ce long-

    métrage que son impact se fit sentir pen-dant des décennies. Au début de MTV,on pouvait constater où les réalisateursde vidéoclips avaient pris leur inspirationpour plusieurs plans et effets demontage. Ah oui, et il y a la musique !Pour moi, A Hard Day’s Night est l’apo-gée du premier acte des Beatles. Legénie de Lennon et McCartney s’exprimemagnifiquement dans ces chansons de 2minutes qui reflètent autant une époquequ’une attitude. A Hard Day’s Night, IShould Have Known Better, If I Fell, I’mHappy Just to Dance with You, And ILove Her, Tell Me Why et Can’t Buy MeLove sont toutes devenues des clas-siques. Et c’est amusant de sauter, encours d’écoute, entre les versions mono,stéréo et 5.1 (cette dernière réalisée parGiles Martin, fils de George).

    Les supplémentsLa version Blu-Ray et la version DVD dece coffret comprennent les mêmes sup-pléments. Certains ont déjà été inclusdans des versions précédentes, maistrois méritent notre attention : You Can’tDo That : The Making of A Hard Day’sNight, un documentaire datant de 1994animé par Phil Collins qui, tout jeune,était parmi les spectateurs lors de l’émis-sion de télévision (je pourrai enfin me

    débarrasser de la vieille version VHS de ce docu-mentaire) ; In Their Own Voices, un montaged’images prises et tournées lors de la productiondu film accompagné d’extraits sonores au coursdesquels les Beatles eux-mêmes parlent du long-métrage et The Beatles, The Road to A HardDay’s Night, une entrevue avec Mark Lewisohndans laquelle l’auteur retrace les débuts desBeatles et situe le film dans l’évolution du groupe.Une excellente entrée en matière pour ceux etcelles qui découvriront le film en 2014.

    Si vous possédez déjà, comme je m’en doute,différentes versions de A Hard Day’s Night, avez-vous besoin de celle-ci ? Oui, ne serait-ce quepour la léguer à vos enfants et petits-enfants afinqu’ils comprennent un peu d’où vous est venuecette passion pour ces quatre garçons dans levent.

  • Visite éclair à l'exposition consacrée au 45e

    anniversaire du Bed In organisée par leFairmont Reine Elizabeth de Montréal du26 mai au 2 juin en collaboration avec leNational Exhibitions & Archives LLC. Lesphotos de Gerry Deiter, publiées dans lelivre Une semaine pour la paix de JoanAthey, étaient exposées sur les murs de lapetite pièce au rez-de-chaussée de l’hôtelet pouvaient être achetées (les prixvariaient entre 250 $ et 350 $). Dans uncoin de cette même pièce, on avait installé

    un lit symbolique afin de se faireprendre en photo avec des artistessolidaires de l’Accueil Bonneau, dontMario Saint-Amand, porte-parole, etMarc Séguin, parrain de l’Atelier d’art etles musiciens de Bonneau. Le 28 mai,tous pouvaient contribuer à la muralepour la paix d’Amnistie internationaleCanada francophone. Pour le visiteurpatient, il était possible de visiter lavraie Suite 1742 à certaines heures dela journée.

    Fairmont-Le Reine Elizabeth célèbre le 45e anniversaire du BED IN

    BEATLES QUÉBEC 15

    « I M A G E S D ’ U N E F E M M E »QUAND LES BEATLES S’AMUSENT À TAQUINER L’ART CONTEMPORAIN

    par Michel LaverdièreEn 1966, en visite au Japon, lesBeatles s’ennuient dans leur suite VIPdu Hilton de Tokyo. Pour passer letemps, Brian Epstein et le promoteurjaponais leur procurent une grandefeuille de papier (30” X 40”), des pin-ceaux et des tubes de couleurs. Lerésultat : Images d’une femme.

    Le tableau est ensuite remis en cadeauà Tetsuaburo Shimoyama, alors prési-dent du fan club des Beatles au Japon.

    En 1989, à la mort de Shimoyama, sonépouse vend le tableau à TakaoNishino, propriétaire d’un importantmagasin de disques : « C’était pour moile “Saint Graal” du collectionneur parceque les quatre membres des Beatlesavaient participé à sa création ».

    23 ans plus tard, Nishino décide devendre le tableau aux enchères au PhilipWeiss Auction de New York, le 14 sep-tembre 2012. Le prix : $ 155,250 US.

    Nous sommes encore loin des $130millions dépensés pour acquérir un Jack-son Pollock, un Mark Rothko ou un PabloPicasso, mais le montant obtenu de-meure plus qu’honorable. Il ne faut paspas oublier que John, étudiant en art, aaussi exposé ses dessins, Paul et Ringoleurs tableaux. De George, on se rappel-lera surtout de la pochette du disqueElectronic Sound.

    Quant à Nishino, tout ce qu’il a pu direà la conclusion de la vente aux en-chères, c’est un cri du cœur : « Yeah!Yeah! Yeah! » en l’honneur de sesidoles et de sa nouvelle fortune.

    Photos : Robert Whitaker

  • Restaurant « The Beatles » à Varadero

    Bar « Yellow Submarine » à la Havane

    Bar « Yellow Subm

    arine »

    Fidel Castro à l’inauguration duParc John Lennon

    La « Semain

    e britannique

    » à Cuba !

    Affiche du film SOY LA OTRA CUBA (Je suis l’autre Cuba) inspirée par la pochette de Sgt. Pepper