à l’action - FAO

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il est temps de passer à l action Protéger la diversité génétique animale pour l’alimentation et l’agriculture

Transcript of à l’action - FAO

i n t w o t h o u s a n d a n d o n e f a o

i n v i t e d o n h u n d r e d a n

d e i g h t y e i g h t c o u n t r i e s t o

s u b m i t r e p o r t s a s a b a

s i s f o r t h e f i r s t r e p o r

t o n t h e s a t e o f t h e w o r l d

s a n i m a l g e n e t i c r e s o u r

c e s s i n c e t h e n o n e h u n d r e

d a n d s e v e n t y c o u n t r i e

s h a v e r e s p o n d e d w i t h c o u n

t r y r e p o r t s t h a t d e t a i l

t h e e n o r m o u s c o n t r i b u t i o n

t o f o o d a e c u r i t y a n d e c o

n o m i c d e v e l o p m e n t m a d e b y

a l a r g e d i v e r s i t y o f f a r m

a n i m a l s t h e h i g h r e s p o n

s e r a t e i s a n i n d i c a t o r o f

c o u n t r i e s i n t e r e s t i n c o n

s e r v i n g a n d m a n a g i n g t h e i r

a n i m a l g e n e t i c r e s o u r c e s

t h e s e c o u n t r y r e p o r t

il est temps de passer àl’action

Protéger la diversité génétique

animale pour l’alimentation et

l’agriculture

Priorités d’action au niveau nationalLe Rapport sur les priorités stratégiques d’action, examiné au cours de 14 consultations sous-régionales, établit une synthèse des rapports préparés par les différents pays. Il énonce en détail les mesures à prendre par les pays:

2 Achever les inventaires des races et lancer un suivi.

2 Améliorer la caractérisation des races.

2 Mettre en place des programmes de conservation nationaux.

2 Conserver les savoirs, pratiques et modes de vie traditionnels qui contribuent aux efforts de conservation des ressources génétiques animales.

2 Intégrer la gestion des ressources génétiques dans les plans de développement de l’élevage.

2 Améliorer la gestion, la recherche et les capacités institutionnelles d’inventaire, de suivi et de caractérisation.

2 Améliorer l’élaboration des politiques et les cadres juridiques pour les ressources génétiques animales pour affronter les forces complexes influant sur le secteur de l’élevage.

2 Renforcer la sensibilisation du public aux rôles et valeurs des ressources génétiques animales afin d’encourager les investissements dans ce secteur.

Action au niveau international 2 Encourager les mécanismes de collaboration pour aider les pays à

améliorer leurs inventaires, et mieux conserver, utiliser et développer leurs ressources génétiques animales.

2 Améliorer le processus de détermination de la situation de risque pour les ressources génétiques animales.

2 Collaborer en matière de recherche sur les meilleures méthodologies de caractérisation, d’évaluation économique et d’utilisation améliorée des ressources génétiques animales.

2 Rassembler les bénéficiaires et les donateurs pour mobiliser un plus grand soutien.

2 Etablir des points focaux régionaux pour une meilleure collaboration régionale.

2 Renforcer le rôle des organisations internationales dans les programmes nationaux.

Photos de cette page: Vicente Rodríguez-Estévez et Coordonnateurs nationaux

La diversité des animaux d’élevage sur la sellette

Au fil des millénaires, des milliers de races d’animaux de ferme ont été développées pour s’adapter à des sites spécifiques. Aujourd’hui, de nombreux pays sont en

train de perdre ces ressources génétiques, essentielles aussi bien pour la sécurité alimentaire que pour le développement durable.

La FAO estime que les élevages industriels augmentent deux fois plus vite que les systèmes de production mixte traditionnels, et six fois plus vite que les systèmes de pâturage traditionnels. De ce fait, un nombre de plus en plus limité d’espèces et de races assure désormais l’essentiel de la production animale de la planète.

Parallèlement, le secteur de l’élevage est soumis à des pressions pour la gestion des déchets animaux, la réduction des rejets des élevages intensifs ainsi que des émissions de gaz à effet de serre.

Disparition des races à un rythme alarmant

Actuellement, plus de 20 pour cent des races documentées par des chiffres de population seraient menacées d’extinction. Durant les cinq dernières années, 60 races ont disparu – soit une race par mois en moyenne. De nombreuses autres restent encore à identifier formellement et pourraient disparaître avant même que l’on ait eu le temps de les connaître.

Pourquoi protéger la diversité?

Les éleveurs ont besoin d’un vaste réservoir de gènes dans lequel ils peuvent puiser pour améliorer les caractéristiques de leurs animaux en fonction de l’évolution des

conditions de production. Les races traditionnelles, adaptées aux conditions locales, résistent aux périodes de sécheresse et de stress mieux que les races exotiques et elles offrent fréquemment aux agriculteurs pauvres une meilleure protection contre la faim.

Les consommateurs du monde développé – mais aussi, toujours plus ceux des pays en développement – sont soucieux de l’origine des produits et des conditions de production. Ils sont en train de créer une demande pour des produits de niche de qualité supérieure, notamment ceux issus des races indigènes élevées de manière traditionnelle.

Photos de cette page: Frédéric l’Hoste et Jurjen Draayer et Coordonnateurs nationaux

Maroc: Depuis 1980, l’élevage d’ovins est organisé par zones. Seules certaines races indigènes sont autorisées dans chaque zone, et le croisement avec des races importées est limité aux zones désignées à cet effet. Ainsi, les ressources génétiques exotiques n’ont guère eu d’impact sur les races locales.

Ouganda: Le Centre national des ressources génétiques animales et de banque de données, créé en 2001, a lancé un programme de conservation et d’amélioration du bétail indigène, comme les bovins Ankole. Il compte parmi ses activités des programmes de sélection, de caractérisation des races et de promotion d’associations de race.

Etats-Unis d’Amérique: Depuis sa mise en place en 1999, le Programme national des ressources génétiques animales se concentre sur la création d’un dépôt central pour les collections cryoconservées, les tendances des populations et l’évaluation de l’état de la diversité génétique au sein des races.

Afrique du Sud: Un nouveau projet a commencé à fournir des taureaux indigènes Nguni aux éleveurs démunis. Cette race, bien adaptée aux conditions de production locales, était autrefois en déclin à cause de croisements inadaptés et des politiques passées du gouvernement qui favorisaient l’introduction des races exotiques.

Pérou: Des techniques moléculaires avancées ont été employées pour étudier l’origine et les liens génétiques entre les espèces de camélidés d’Amérique du Sud (alpaca, lama, guanaco et vigogne) afin de comprendre l’étendue du phénomène d’hybridation.

gérér la diversité des animaux

Nombre de races animales par pays

(races transfrontières non incluses, mammifères et volailles confondus)

1 - 7

8 - 21

22 - 42

43 - 274

>275

Données non disponibles

Situation de risque des races à l’échelle régionale

(races transfrontières non incluses, mammifères et volailles confondus)

% inconnu

% non menacé

% éteint

% à risque

Japon: La conservation des races bovines indigènes (ex. Mishima, Kagoshima Black, Agoh, Hinaidori et Tosa Jidori) passe par leur commercialisation comme marques spécifiques. Ces produits locaux sont très appréciés par les consommateurs.

Espagne: Jusqu’aux années 80, le porc ibérique, race élevée sur les pâturages sous chênes, tendait à décliner. Il a regagné du terrain grâce à une commercialisation bien planifiée. En 1982, le nombre de truies était aux alentours de 66 000; en 2002, il s’établissait à environ 193 000. Les prix de la viande du porc ibérique peuvent dépasser de plus de 160 pour cent ceux de la viande de porc classique. Le principal obstacle à l’accroissement de la production n’est pas l’insuffisance de la demande, mais l’étendue limitée de l’habitat boisé de la race.

Chine: Depuis le milieu des années 90, la Chine a financé diverses mesures liées à la conservation des races. En 1999, une enquête menée dans les Provinces du nord-ouest et du sud-ouest a recensé 79 races précédemment inconnues. Le gouvernement a créé des fermes d’état pour la reproduction, des zones de conservation et des banques de gènes pour la cryoconservation.

Ukraine: Le Ministère des politiques agricoles a réalisé une étude comparative des principales races porcines du pays, comprenant une évaluation de leur potentiel productif et économique. Il a identifié les travaux futurs nécessaires pour améliorer les systèmes de reproduction des porcs d’Ukraine.

République islamique d’Iran: Un projet s’occupe de la promotion des races de poulets indigènes depuis 20 ans. Il étudie les liens génétiques entre les races et l’économie de leur production commerciale. Il mène des programmes de sélection, pratique des élevages extensifs et fournit aux familles rurales des animaux vaccinés.

Indonésie et Malaisie: Les bovins Bali sont conservés en Indonésie grâce à un programme in situ et à la cryoconservation du sperme. En Malaisie, un institut de recherche gère un troupeau d’une soixantaine d’animaux destinés à la conservation. Un certain nombre de taureaux de ce troupeau ont été transférés à l’Institut National de biotechnologies animales et sont utilisés pour approvisionner les éleveurs en sperme congelé à des fins d’élevage en race pure et en croisement.

i n t w o t h o u s a n d a n d o n e f a o

i n v i t e d o n h u n d r e d a n

d e i g h t y e i g h t c o u n t r i e s t o

s u b m i t r e p o r t s a s a b a

s i s f o r t h e f i r s t r e p o r

t o n t h e s a t e o f t h e w o r l d

s a n i m � a l g e

n e t i c r e � s o u r

c e s s i n � c e t h e

n o n e h u � n d r e

d a n d s e v e n t y c o u n t r i e

s h a v e r e s p o n d e d w i t h c o u n

t r y r e p o r t s t h a t d e t a i l

t h e e n o r m o u s c o n t r i b u t i o n

t o f o o d s e c u r i t y a n d e c o

n o m i c d e v e l o p m e n t m a d e b y

a l a r g e d i v e r s i t y o f f a r m

a n i m a l s t h e h i g h r e s p o n

s e r a t e i s a n i n d i c a t o r o f

c o u n t r i e s i n t e r e s t i n c o n

s e r v i n g a n d m a n a g i n g t h e i r

a n i m a l g e n e t i c r e s o u r c e s

t h e s e c o u n t r y r e p o r t

s h a v e c o n t r i b u t e d m u c h

t o c n o w l e d g e a b o u t t h e s

t a t e o f a n i m a l g e n e t i c r e s o u r c

e s a r o u n d t h e w o r l d t h e y c o n

s t i t u t e t h e c o r e o f f a o s d o

m e s t i c a n i m a l d i v e r s i t y

i n f o r m a t i o n s y s t e m o r d a

d i s t h e s y s t e m p r o v i d e s a

m u c h c l e a r e r p i c t u r e t h a n e v

e r b e f o r e t h o u g h s o m e o f t h e

d a t a o n t h e s i z e a n d s t r u c

t u r e o f b r e e d p o p u l a t i o n s

f o r e x a m p l e a r e s t i l l i n

s u f f i c i e n t t h o r o u g h i n

f c r m a t i o n i s r e q u i r e d

f o r c o u n t r i e s t o m a k e i n

E n 2001, la

FAO a in-

vité 18 8

Etats à présenter

des rapports desti-

nés à servir de base

au premier rapport sur L’état des ressources

zoogénétiques dans le monde. Depuis lors,

170 pays ont renvoyé leurs rapports expo-

sant en détail la formidable contribution à

la sécurité alimentaire et au développement

économique d’une vaste gamme d’animaux

de ferme. Le taux de réponse élevé montre

l’intérêt des pays à conserver et à gérer leurs

ressources génétiques animales.

Ces rapports nationaux ont contribué

sensiblement aux connaissances sur l’état

des ressources génétiques animales dans le

monde. Ils constituent la pierre angulaire

du système d’information de la FAO sur la

diversité des animaux d’élevage (DAD-

IS). Le système dresse un tableau désor-

mais beaucoup plus clair, même si certai-

nes données – sur la taille et la structure

des populations de races, par exemple

– demeurent insuffisantes. Il faut des in-

formations précises si l’on veut que les

pays prennent des décisions en connais-

sance de cause sur la gestion future de leurs

ressources génétiques animales.

Quoi qu’il en soit, il est clair que ces res-

sources sont en train de s’effriter et que les

races locales sont

sous-exploitées ou

ignorées au béné-

fice de races exoti-

ques qui semblent

promettre une

meilleure productivité. La croissance éco-

nomique à court terme a pris le dessus sur la

gestion durable des ressources génétiques.

L’évaluation mondiale et la création de

DAD-IS ont été les premières phases du pro-

cessus, mais il est temps désormais de passer

à l’action.

Certains pays ont déjà mis au point des

plans d’action nationaux. D’autres ont aug-

menté leurs enveloppes en faveur de la ges-

tion des ressources génétiques. Mais il faut

déployer un effort cohérent et coordonné

pour stopper l’érosion des ressources géné-

tiques animales.

La gestion durable des ressources géné-

tiques animales est importante pour les be-

soins futurs en nourriture, fibres, engrais,

traction animale et pour permettre aux éle-

veurs d’avoir la flexibilité de réagir à l’évolu-

tion des conditions de production.

Les gouvernements nationaux doivent

harmoniser leurs priorités. Il est temps de

commencer à mettre en place des politi-

ques de protection des ressources généti-

ques animales restantes – avant que trop

d’elles ne disparaissent à jamais.

Pour tout complément d’information, prière de contacter:

Groupe de ressources génétiques animales

Division de la production et de la santé animales

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Viale delle Terme di Caracalla

00100 Rome (Italie)

Site Internet: www.fao.org/DAD-IS

Courriel: [email protected]

à l’action

De l’évaluation