La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA) · 2020. 1. 17. · VI La nouvelle...

137
La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto

Transcript of La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA) · 2020. 1. 17. · VI La nouvelle...

  • La nouvelle cranioacupuncturede Yamamoto

  • SpringerParisBerlinHeidelbergNew YorkHong KongLondresMilanTokyo

  • Docteur Bernard Memheld

    La nouvelle cranioacupuncturede Yamamoto (YNSA)

  • Docteur Bernard Memheld31, rue des Alliés67114 Eschau

    Chargé d’enseignementà la Faculté de Médecine de Strasbourg4, rue Kirschleger67000 Strasbourg

    ISBN : 978-2-8178-0213-8 Springer Paris Berlin Heidelberg New York

    © Springer-Verlag France, Paris, 2011Imprimé en France

    Springer-Verlag France est membre du groupe Springer Science + Business Media

    Cet ouvrage est soumis au copyright. Tous droits réservés, notamment la reproduction et la représentationla traduction, la réimpression, l’exposé, la reproduction des illustrations et des tableaux, la transmissionpar voie d’enregistrement sonore ou visuel, la reproduction par microfi lm ou tout autre moyen ainsi que laficonservation des banques de données. La loi française sur le copyright du 9 septembre 1965 dans la version en vigueur n’autorise une reproduction intégrale ou partielle que dans certains cas, et en principe moyennant le paiement des droits. Toute représentation, reproduction, contrefaçon ou conservation dans une banque de données par quelque procédé que ce soit est sanctionné par la loi pénale sur le copyright.L’utilisation dans cet ouvrage de désignations, dénominations commerciales, marques de fabrique, etc. mêmesans spécifi cation ne signififi e pas que ces termes soient libres de lafi législation sur les marques de fabrique et la protection des marques et qu’ils puissent être utilisés par chacun.La maison d’édition décline toute responsabilité quant à l’exactitude des indications de dosage et des modes d’emplois. Dans chaque cas il incombe à l’usager de vérifier les informations données par comparaison à la filittérature existante.

    Maquette de couverture : Jean-François Montmarché

    Photographe : Fritz Frech

    Mise en page : DESK – Saint-Berthevin

  • « MÉDECINES D’ASIE – SAVOIRS & PRATIQUES »Collection dirigée par Guy Mazars

    Les médecines asiatiques, comme la médecine chinoise ou les médecines traditionnelles de l’Inde bénéficient d’une reconnaissance et d’un statut offifi ciels dans leurs pays d’ori-figine et suscitent un intérêt croissant dans les pays occidentaux. Elles y sont étudiéesdepuis longtemps et de plus en plus enseignées et pratiquées là où les législations lepermettent.

    La collection « Médecines d’Asie – Savoirs & Pratiques » accueille :− des ouvrages didactiques, sous forme d’abrégés, destinés aux médecins et aux sages-

    femmes préparant le Diplôme interuniversitaire d’acupuncture, aux enseignants,aux kinésithérapeutes pratiquant les massages chinois, aux praticiens participant à des formations continues, ainsi qu’aux enseignants et aux étudiants intéressés par les médecines asiatiques ;

    − des ouvrages de synthèse s’adressant principalement aux enseignants de médecine chinoise, aux chercheurs et aux acupuncteurs, mais aussi, en fonction du sujet traité,à des hospitalo-universitaires, des biologistes, des pharmacologues, des médecins généralistes et spécialistes, des kinésithérapeutes formés aux massages indiens etchinois, des phytothérapeutes. Chacun des volumes de cette série sera consacré àune pathologie, ou à un sujet particulier, défini soit sous l’angle occidental (gynéco-filogie, obstétrique, maladies cardio-vasculaires, etc.), soit sous l’angle des pratiques traditionnelles (Maladies du « vent », Maladies du « Froid »…), soit sous l’angle technique (Phytothérapie, Moxibustion, Auriculothérapie, Massages, etc.) ;

    − des ouvrages de références conçus pour les praticiens mais recommandés aussi à tous ceux qui étudient, enseignent et pratiquent des thérapeutiques asiatiques :dictionnaires, atlas, ouvrages de pharmacopée, livres de recettes, traductions de traités médicaux sanskrits, chinois, persans, arabes…

    Guy Mazars est historien et anthropologue de la Santé. Ancien Secrétaire général duCentre européen d’Histoire de la médecine (1978-1998) et chercheur à l’UniversitéLouis Pasteur de Strasbourg, il a enseigné à l’École pratique des hautes études, à Paris (Sorbonne, de 1983 à 1998) et dans plusieurs établissements universitaires en France et à l’étranger. Membre correspondant de l’Académie des Sciences de Lyon et Président de la Société européenne d’ethnopharmacologie , il est surtoutconnu pour ses travaux sur les Médecines et les Pharmacopées traditionnelles de l’Asie.Il a publié notamment Les médecines de l’Asie (en collaboration avec P. Huard et J. Bossy,eParis, Seuil, 1978, traduit en espagnol, italien et japonais), La médecine indienne (Paris,ePUF, 1995, traduit en anglais et en roumain) et de nombreux articles.C’est en 1984 qu’il a fondé la Société des études Ayurvédiques , dont il est le Président. Il a aussi développé l’enseignement et la recherche en Ethnomédecine àl’Université Marc Bloch de Strasbourg .

  • VI La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Dans la même collection :Déjà paru : − Une introduction à la médecine traditionnelle chinoise. Le corps théorique

    Marc Sapriel et Patrick Stoltz, 2006 − Nez, Gorge, Oreille en médecine traditionnelle chinoise

    Bernard Cygler, 2006 − L’esprit de l’aiguille. L’apport du Yi Jing à la pratique de l’acupuncture

    Michel Vinogradoff, 2006− Auriculothérapie. L’Acupuncture auriculaire

    Yves Rouxeville, Yunsan Meas et Jean Bossy, 2007 − Le boudhisme et la médecine traditionnelle de l’Inde

    Sylvain Mazars, 2008 − Le silence de l’aiguille

    Michel Vinogradoff, 2008− Le visage en médecine traditionnelle chinoise. Hors pathologies orificielles et fi

    sensoriellesBernard Cygler, 2009

    − Diététique chinoise de la femme enceinte. De la gestation au post-partumMarie-Emmanuelle Gatineaud, 2010

    − La psychiatrie médiévale persane. La maladie mentale dans la tradition médicale persaneBertrand Thierry de Crussol des Epesse, 2010

    − Le diagnostic par les pouls en Chine et en Europe. Une histoire de la sphygmologie des origines au xviiie sièclee

    Éric Marié, 2011

    Autres ouvrages sur les médecines asiatiques aux Éditions Springer : − Yang Xinrong (Ed.) Traditional Chinese Medicine. A Manual from A-Z.

    Symptoms, Therapy and Herbal Remedies, Springer-Verlag, Berlin, Heidelberg,New York, 2003, II- 660 p.

    − Khare CP (Ed.) Indian Herbal Remedies. Rational Western Therapy, Ayurvedic and Other Traditional Usage, Botany. With 255 Figures. Springer-Verlag, Berlin, Heidelberg, New York, 2004, X-524 p.

    − Z. Liu, L. Liu Essentials of chinese Medicine vol. 1, Springer-Verlag, Berlin, eHeidelberg, New York, 2010.

  • SOMMAIRE

    Préface .................................................................................................................................................................. XIII

    Introduction ................................................................................................................................................. XV

    Historique et développement .................................................................................................. 1

    Comparaison YNSA et cranioacupuncture chinoise ................................. 3La cranioacupuncture chinoise .............................................................................. 3La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA) ............. 4

    Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncturede Yamamoto (YNSA) ....................................................................................................................... 5

    Les points de base ................................................................................................................... 5 Zone A ................................................................................................................................. 6 Zone B ................................................................................................................................. 11 Zone C ................................................................................................................................. 11 Zone D ................................................................................................................................ 12 Zone D1-D6 .................................................................................................................. 21 Zone E ................................................................................................................................. 22 Zone F .................................................................................................................................. 33 Zone G ................................................................................................................................ 34 Zone H ................................................................................................................................ 39 Zone I ................................................................................................................................... 39Les points des organes des sens ............................................................................... 40 Point des yeux ............................................................................................................. x 40 Point du nez .................................................................................................................. 47 Point de la bouche ................................................................................................. 47 Point des oreilles ...................................................................................................... 48Les points cérébraux ............................................................................................................ x 53 Localisation ................................................................................................................... 53 Indications ...................................................................................................................... 53 Règles d’utilisation ................................................................................................ 54Les points upsilon ou points Y ................................................................................Y 59 Localisation ................................................................................................................... 59

  • VIII La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Indications ...................................................................................................................... 61 Cas cliniques ................................................................................................................ 62Les points des nerfs crâniens ..................................................................................... 64 Localisations et indications ........................................................................ 64 Cas cliniques ................................................................................................................ 68

    Le diagnostic cervical ........................................................................................................................ 71Localisation des points cervicaux .........................................................................x 71

    Point Rein (Rn), colonne vertébrale, cerveau ........................ 71 Point Vessie (V) ........................................................................................................ 71

    Point Triple Réchauffeur (TR) ................................................................ 72 Point Gros Intestin (GI) ................................................................................. 72 Point Rate-Pancréas (Rte) ............................................................................ 72 Point Estomac (E) .................................................................................................. 72 Point Intestin Grêle (IG) ................................................................................ 72 Point Foie (F) .............................................................................................................. 72 Point Vésicule biliaire (VB) ........................................................................ 72

    Point Maître du Cœur (MC) .................................................................... 73 Point Cœur (C) ......................................................................................................... 73 Point Poumon (P) ................................................................................................. 73Technique de palpation .................................................................................................... 73Les phénomènes « d’extinction » et de « démasquage » ............ 74

    Les somatotopies complémentaires et les points complémentaires de Yamamoto ........................................................................................... 77

    Somatotopie sagittale-médiane .............................................................................. 78Somatotopie J et K ................................................................................................................. 78Point de la colonne vertébrale .................................................................................. 83Points dits « masterkey »y .................................................................................................. 83Somatotopie C6-Th2 .......................................................................................................... 84Somatotopie cervicodorsale ........................................................................................ 84Somatotopie dorsolombaire ....................................................................................... 84Somatotopie thoracique .................................................................................................. 95Somatotopie pubienne ...................................................................................................... 95Point antispastique ................................................................................................................ 96Somatotopie du coude ...................................................................................................... 96Zone du M. soleus ................................................................................................................... s 107

  • Sommaire IX

    Application pratique et technique de puncture ............................................... 111Indications ...................................................................................................................................... 111Contre-indications ................................................................................................................ 112Complications ............................................................................................................................. 112 Le collapsus vagal ................................................................................................... 112 Hématomes et saignement .......................................................................... 113 Infections ......................................................................................................................... 113 Aggravation transitoire de la symptomatologie ................. 113 Pneumothorax ........................................................................................................... x 113Technique de puncture ..................................................................................................... 114Déroulement d’une séance de YNSA ...............................................................A 117 Phase diagnostique ............................................................................................... 117 Phase thérapeutique ............................................................................................ 118Quelques diffi cultés fréquemment rencontréesfi .................................. 120 Comment trouver la ligne frontale d’implantation

    des cheveux .................................................................................................................... x 120 Comment palper correctement les points ................................. 120 Comment choisir la zone à puncturer

    dans le plan sagittal (yin/yang) .............................................................. 120Comment choisir le côté à puncturer (droite/gauche) ......................................................................................................... 121

    Comment procéder si de nombreux points cervicaux sont réactifs ...................................................................................... 121

    Comment trouver les points des nerfs crâniens ................. 121

    Conclusion ...................................................................................................................................................... 123

    Bibliographie ............................................................................................................................................... 125

  • « Tous mes remerciements à Monsieur Jürgen Mäder, qui a bien voulu servir de modèle pour les prises de vues »

  • Préface

    Cette présentation didactique de la cranioacupuncture (YNSA) est l’un des meilleurs doubles témoignages de la richesse de l’acupuncture.

    En tout premier lieu, elle met en avant l’importance de la fi nesse d’un diagnostic fien pathologie, tout ceci ne confortant que l’importance de l’acte médical dans cette approche. La technique offre une complémentarité supplémentaire sans apporter de complexité.

    En deuxième lieu, une telle découverte récente en 1970, grâce à la sagacité clinique de Yamamoto, renforce l’idée qu’il existe une recherche active au lit du malade dans ledomaine de l’acupuncture.

    Il s’agit là d’un remarquable exemple d’un microsystème qui, aidé en particulier par le diagnostic cervical, apporte une aide à la médecine occidentale allopathique.

    C’est bien dans ce sens que l’ouvrage du docteur Bernard René Memheld est un support clair, bien documenté et accessible parce qu’il y a des fondements cliniques.Les qualités didactiques de l’auteur ne font que confirmer sa très grande expérience etfisa place actuelle dans l’enseignement non seulement en Allemagne mais également enFrance. La richesse de son investissement, en particulier par ses fonctions universitairesd’enseignement et de participation scientifi que, confortera le lecteur sur la grande valeurficlinique et pédagogique de cet ouvrage qui deviendra un complément indispensable à une pratique acupuncturale élargie.

    Ainsi, associant recherche clinique pragmatique et efficacité thérapeutique, on ne fipeut que saluer l’exemplarité de ce document.

    Professeur Jacques KopferschmittKKProfesseur de thérapeutique

    Responsable universitaire de la capacité d’Acupuncture de la faculté de médecine de Strasbourg

    Chef de service du pôle urgences-réanimation adulte au CHU de Strasbourg

  • Introduction

    Toshikatsu Yamamoto, médecin japonais, découvrit dans les années 1970 une nouvellesomatotopie au niveau du crâne, jusque-là inconnue. Il l’appela YNSA (Yamamoto New Scalp Acupuncture) afi n qu’elle ne soit pas confondue avec la cranioacupuncture chinoise,ficonnue depuis les années 1960. Au cours de ses travaux de recherche, il compléta saméthode par un diagnostic abdominal et surtout cervical, ce dernier original et spéci-fique à l’YNSA, qui devint ainsi une méthode complète de diagnostic et de traitement.fi

    Forme particulière de l’acupuncture, elle entre dans le cadre des « microsystèmes », au même titre que l’auriculo-acupuncture de Nogier, l’acupuncture auriculaire chinoise, l’acupuncture manuelle coréenne… pour ne citer que les plus connus. Tous ont encommun l’existence d’une somatotopie, représentation/projection du corps entier surune zone très réduite de ce dernier, en l’occurrence, ici, le cuir chevelu.

    Le domaine d’application est très large, incluant de nombreuses formes de dou-leurs aiguës et chroniques – notamment de l’appareil locomoteur –, des pathologies neurologiques telles que les névralgies, les paralysies, les suites d’accidents vasculaires cérébraux…

    La cranioacupuncture de Yamamoto est relativement facile à apprendre, sa mise en œuvre est rapide, et elle donne des résultats souvent étonnants. Pour toutes cesraisons, cet ouvrage a pour but de présenter, de la manière la plus pratique possible,cette technique acupuncturale encore peu usitée en France, alors que son efficacité est firemarquable. De ce fait, elle devrait, à mon sens, faire partie de l’arsenal thérapeutiquede tout médecin-acupuncteur.

  • Historique et développement

    Le docteur Yamamoto, diplômé en médecine à Tokyo en 1956, se spécialise ensuite enanesthésie-réanimation (États-Unis, de 1957 à 1960), puis en gynécologie-obstétrique(Allemagne, de 1961 à 1966). De retour au Japon, à Nichinan, son expérience du trai-tement de la douleur fait croître rapidement sa réputation et sa patientèle. En effet,dans cette ville, habitent de nombreuses personnes âgées, ayant durement travaillé toute leur vie dans les rizières et en proie à de fréquentes crises de douleurs rhumatis-males. Au départ, il traite ses patients essentiellement par infiltrations. Il ne pratiquefialors pas l’acupuncture. Un jour, il entend parler de la cranioacupuncture chinoiseet de son utilisation dans le traitement des paralysies. D’un naturel curieux, il décide d’utiliser cette technique. Alors qu’il palpe les points chinois chez l’un de ses patients atteint d’hémiplégie, celui-ci lui dit brusquement qu’il « sent de nouveau » son brasparalysé ! La surprise grandit encore lorsqu’il se rend compte que ce phénomène n’est pas en rapport avec le point chinois palpé, mais avec un autre de ses doigts qui repose sur le front du patient ! La puncture de ce nouveau point, jusque-là inconnu, améliore bientôt et de manière spectaculaire la mobilité du membre paralysé. C’est ainsi que fut découvert le premier point de l’YNSA, qui deviendra plus tard la zone C.

    Il n’en fallut pas davantage au docteur Yamamoto pour se consacrer désormais de manière intensive au développement de ce qui va devenir une technique acupuncturale pratique et efficace, qui sera présentée pour la fi première fois à la communauté scien-tifique à l’occasion du 25fi e congrès annuel Ryodoraku au Japon, en 1973. À l’époque, seules les cinq zones dites de base étaient connues et décrites. Au fi l du temps, le doc-fiteur Yamamoto a découvert d’autres zones, d’autres points et il a également décrit undiagnostic cervical totalement original.

    À l’heure actuelle, les points fondamentaux de l’YNSA se décomposent en :− points de base (répertoriés par les lettres de l’alphabet) ;− points des organes des sens ;− points cérébraux ;− points upsilon (Y), correspondant aux Organes de la médecine traditionnelle

    chinoise (MTC) ;− points des nerfs crâniens ;− auxquels s’ajoutent des points et des somatotopies complémentaires ou nouveaux,

    découverts au fur et à mesure des travaux de recherche du concepteur et que nous,ses élèves, découvrons au fil de ses séminaires !fi

    Esprit curieux, chercheur infatigable, clinicien hors pair, orateur remarquable ettoujours de bonne humeur, le docteur Yamamoto a fêté ses 80 ans en 2009. Malgré son âge, il poursuit ses consultations quotidiennes, ses travaux de recherche ainsi que ses séminaires à travers le monde (fig. 1).fi

  • 2 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Fig. 1 – L’auteur en compagnie du Dr T. Yamamotoau cours d’un séminaire à Munich en 2007.

  • Comparaison YNSAet cranioacupuncture chinoise

    Dès lors que deux microsystèmes portent sur la même aire de projection se pose iné-luctablement, comme pour l’acupuncture auriculaire par exemple, l’épineux problèmedes discordances (apparentes ?) en matière de localisations de points entre plusieurs courants ou écoles différentes. Dans notre cas, il s’agit d’un faux problème ou, pourêtre plus exact, il ne peut y avoir un tel problème car, comme nous allons le voir, les deux méthodes sont fondamentalement différentes. Ces différences concernent aussi bien les bases théoriques que l’application pratique et les techniques de puncture.

    La cranioacupuncture chinoise

    Décrite et publiée une bonne dizaine d’années avant la YNSA elle n’est pas, à propre-ment parler, une technique d’acupuncture classique dans la mesure où l’on ne punc-ture ni points d’acupuncture, ni trajets de méridiens. Par ailleurs, il ne s’agit pas nonplus d’une somatotopie. En effet, la cranioacupuncture chinoise se sert d’aires de pro-jections de zones cérébrales. Ces aires, sous formes de lignes situées sur le cuir chevelu,correspondent neuroanatomiquement à de grandes fonctions cérébrales et non à des Organes. Ainsi, y sont décrites : une ligne de la motricité, une ligne de la sensibilité, une ligne du tremblement, une ligne vasculaire… Le but de la technique consiste donc à stimuler des aires cérébrales par la puncture de zones cutanées spécifiques du cuirfichevelu.

    La technique de puncture est particulière et souvent très désagréable, voire dou-loureuse, pour le patient : un grand nombre d’aiguilles sont placées en « bouquet »,tangentiellement, le long de l’aire que l’on souhaite activer. Ces aiguilles, laissées en place pendant un laps de temps assez long, doivent être stimulées très régulièrement en cours de séance.

    Pour fi nir, l’essentiel des indications relève du domaine neurologique.fi

  • 4 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Il s’agit d’une somatotopie, terme issu de la neuroanatomie : le corps entier est repré-senté en projection sur une petite surface, ici cutanée, comme c’est le cas pour d’autresmicrosystèmes, par exemple l’auriculo-acupuncture de Nogier. Ces somatotopes sontégalement connus sous le terme de « zones réflexes ».fl

    De plus, les méridiens propres à l’acupuncture chinoise se retrouvent en projectionsur des points spécifi ques, dits « upsilon » ou points Y.fi

    Avant la puncture, une palpation très précise est indispensable ; elle permet de repérerles points correspondant aux organes pathologiques, ces points devenant réactifs en présentant une petite induration douloureuse qui devra être puncturée avec précision.

    L’utilisation des points Y, ainsi que de ceux dits des nerfs crâniens, nécessitent au préalable un diagnostic cervical totalement original et propre à la YNSA.

    La technique de puncture est spécifique et porte sur un très petit nombre de pointsfi(parfois une seule aiguille suffit !). Une fois la puncture effectuée, les aiguilles sont filaissées en place 20 à 30 minutes sans stimulation complémentaire.

    Le champ des indications est très vaste : si la pathologie ostéo-articulaire ainsi que les affections neurologiques s’y taillent « la part du lion », cela ne doit pas occulter quecette méthode acupuncturale s’avère efficace dans un cadre bien plus vaste, comme finous aurons l’occasion de le constater.

  • Les points fondamentauxde la nouvelle cranioacupuncturede Yamamoto (YNSA)

    Yamamoto a subdivisé le crâne en une partie yin ou frontale allant du nez à la pointendu pavillon de l’oreille et une partie yang ou occipitale, située en arrière du pavillongde l’oreille. Quatre groupes de points, à savoir les points de base, les points cérébraux,les points des organes des sens ainsi que les points Y sont « bilatéraux », c’est-à-direse retrouvent en zone yin et en zonen yang (projection en miroir). Il faut savoir cepen-gdant que, lors d’un traitement, les points frontaux sont de loin les plus utilisés. Dans seulement 2-5 % des cas environ, principalement des pathologies chroniques, il est faitappel aux points occipitaux. Cela explique pourquoi nous décrirons essentiellement les points frontaux.

    Les points fondamentaux de l’YNSA sont :− les points de base, qui concernent essentiellement l’appareil locomoteur ;− les points des organes des sens (œil, nez, oreille, bouche) ;− les points cérébraux (cerveau, cervelet, ganglions de la base) ;− les points upsilon (Y), qui correspondent aux organes et méridiens de la médecine

    traditionnelle chinoise (MTC) ;− les points des nerfs crâniens, de découverte récente, qui présentent eux aussi un lien

    étroit avec les méridiens de la MTC.

    Nous allons étudier successivement ces groupes de points.

    Les points de base

    Ces points sont les premiers à avoir été découverts par Yamamoto, qui leur a attribué une lettre de l’alphabet, en fonction de l’ordre chronologique de leur découverte. Cespoints, qui devraient en fait être nommés zones, puisque s’étendant sur une largeurd’environ 0,5 cm et une longueur d’environ 2 cm, correspondent essentiellement à l’appareil locomoteur.

    Pour le repérage correct de ces points, un élément anatomique important est la lisière du cuir chevelu. En pratique, celle-ci se trouve en demandant au patient de froncer le front ; la lisière se trouve juste au-dessus de la ride la plus élevée. En occipital, c’est la sutura lambdoidea qui nous permettra le repérage.a

  • 6 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    J’insiste d’emblée sur l’importance capitale de la localisation extrêmement précise de cespoints (réactifs) par la palpation, en général avec l’ongle du pouce, suivie d’une puncturequi doit transfixer exactement ce point. La réussite est à ce prix !fi

    Zone A

    Localisation

    Située à cheval sur la lisière frontale du cuir chevelu et à environ 1 cm bilatéralementpar rapport à la ligne médiane, elle est également représentée en zone occipitale dite yang à cheval sur lag sutura lambdoidea (fia gs 2 et 3).fi

    Projection

    La zone A correspond à la tête ainsi qu’à la colonne cervicale ; les segments de cette dernière s’y trouvent représentés, de C1 à C7, du haut de la zone vers le bas (A1 à A7).

    Indications

    De nombreuses pathologies de l’extrémité céphalique ainsi que de la colonne cervicale peuvent bénéficier d’un traitement de cette zone :fi− céphalalgies aiguës et chroniques ;− migraine ;− cervicalgies ;− douleurs post-traumatiques et postopératoires ;− parésies consécutives à un accident vasculaire cérébral (AVC) ;− névralgie faciale ;− odontalgies ;− vertiges.

    Cas clinique

    Patiente de 42 ans. Migraine non accompagnée depuis dix ans. Traitée successivement par aspirine, bêtabloquants puis antimigraineux, tous d’efficacité réelle mais transitoire.fiL’examen montre des points très réactifs : A1, A6, A7, ainsi que certains points cérébraux.Au bout de 6 séances de puncture (2 fois par semaine), nette amélioration des douleurslors des crises. Après 12 séances, disparition complète des attaques migraineuses, cerésultat persistant depuis maintenant deux ans.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 7

    Fig. 2 – Localisation de la zone A en position yin.

  • 8 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 2

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 9

    Fig. 3 – Localisation de la zone A en position yang.gg

  • 10 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 3

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 11

    Zone B

    Localisation

    Située environ 1 cm latéralement de la zone A et parallèle à celle-ci, elle est égalementreprésentée en zone occipitale dite yang à cheval sur lag sutura lambdoidea (fia gs 4 et 5).fi

    Projection

    La zone B correspond à la colonne cervicale dans son ensemble (pas de subdivisionsegmentaire dans ce cas), ainsi qu’à la région scapulaire et à l’épaule.

    Indications

    − Indications de la zone A.− Périarthrites scapulohumérales.− Épaule post-traumatique et postopératoire.

    Cas clinique

    Patiente de 48 ans, opérée quatre mois auparavant à l’épaule gauche, qui présen-tait une arthrose de l’acromioclaviculaire avec bursite sous-acromiale : bursectomie sous-acromiale et acromioplastie de Neer sous arthroscopie. Malgré la prise d’anti-inflammatoires, d’antalgiques et une kinésithérapie régulière, persistance d’algies de fll’épaule accompagnée d’une limitation de mobilité. À l’examen, zones B et C gauches très réactives. Puncture de ces points deux fois par semaine. Au bout de 6 séances,nette diminution des douleurs et augmentation de la mobilité de l’épaule chez unepatiente qui, désormais, ne prend plus d’antalgiques. Parallèlement à la cranioacu-puncture, la kinésithérapie intensive est poursuivie. Le traitement est encore en cours à ce jour…

    Zone C

    Localisation

    Située à cheval sur la lisière du cuir chevelu, à environ 5 cm de la ligne médiane, la zone Cest orientée obliquement vers le bas et la ligne médiane, en direction de la racine du nez. En occipital, cette zone est située à 1,5 cm latéralement de la zone B et légèrementplus bas (fi gs 6 et 7).fi

  • 12 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Projection

    La zone C correspond à l’ensemble du membre supérieur, dont chaque segment estreprésenté successivement de cranial en caudal : épaule, bras, coude, avant-bras, poignet,main.

    Indications

    − Périarthrites scapulohumérales.− Épicondylites.− Parésies.− Syndrome du canal carpien.− Troubles circulatoires (par exemple : syndrome de Raynaud).− États post-traumatiques/postopératoires.

    Cas clinique

    Patient de 38 ans, présentant depuis 15 jours une tendinopathie d’insertion au niveau de l’épicondyle droit (tennis elbow). La radiographie du coude ainsi que l’examen du rachis cervical sont sans particularités. La zone C droite est extrêmement réactive à lapalpation. La puncture de cette zone amène la sédation complète des douleurs après une seule séance !

    Zone D

    Localisation

    Située à cheval sur la lisière temporale du cuir chevelu, 1-1,5 cm au-dessus de l’arcadezygomatique, elle est orientée horizontalement, en avant du pavillon de l’oreille. Chez le porteur de lunettes, la branche de celles-ci passe sur cette zone. En occipital, la zone Dest située derrière le bord postérieur de l’apophyse mastoïde, dans un creux osseux bien palpable (fi gs 8 et 9).fi

    Projection

    La zone D correspond à la colonne lombaire, au bassin ainsi qu’au membre inférieurdans son ensemble. À noter que, pour traiter les lombalgies, les sciatalgies, le genou et la hanche, il faut très souvent utiliser des zones complémentaires que nous verronsplus loin.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 13

    Fig. 4 – Localisation de la zone B en position yin.

  • 14 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 4

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 15

    Fig. 5 – Localisation d la zone B en position yang.gg

  • 16 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 5

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 17

    Fig. 6 – Localisation de la zone C en position yin.

  • 18 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 6

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 19

    Fig. 7 – Localisation de la zone C en position yang.gg

  • 20 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 7

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 21

    Indications− Lombalgies.− Lombosciatalgies.− Coxarthrose.− Gonalgies.− Tendinopathies achilléennes.− Talalgies.− Entorses de cheville.− Parésies.

    Cas clinique

    Jeune sportif de 24 ans, footballeur, victime d’une entorse de la cheville gauche trois jours auparavant. Il s’agit d’une lésion bénigne, sans rupture, du ligament talofibulaire fiantérieur. La cheville est stable, mais encore légèrement œdématiée et douloureuse àl’appui. Les radiographies sont sans particularité. La zone D est très réactive à la palpationà gauche. La puncture de cette zone amène une amélioration immédiate de la douleur qui disparaît totalement après la seconde séance effectuée le lendemain. Reprise sansproblème des activités sportives deux jours plus tard.

    Zone D1-D6

    Localisation

    Cette fois, il s’agit de 6 points séparés qui composent cette zone. Ils sont situés directe-ment en avant de l’oreille, sur une ligne verticale allant de l’insertion haute du pavillon jusqu’au bord supérieur de l’arcade zygomatique. Formant un chapelet, ces points sont numérotés de 1 à 6, de haut en bas. Dans la zone yang, ces points se trouvent der-ggrière l’oreille, sur une verticale légèrement incurvée, convexe vers l’arrière ; ils sont icipartiellement recouverts par le bord du pavillon (fi g. 10).fi

    Projection

    La zone D1-D6 correspond aux cinq segments rachidiens de L1 à L5, du haut vers lebas, ainsi qu’à la charnière lombosacrée et aux articulations sacro-iliaques.

    Indications

    − Indications zone D.− Crampes musculaires.− Troubles circulatoires du membre inférieur.

  • 22 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    − Parésies/paralysies.

    − Pathologie urogénitale.

    Cas clinique

    Patient de 50 ans, lombalgies chroniques récidivantes avec lombarthrose sur scoliose lombaire idiopathique. À présent, lombosciatalgie S1 droite aiguë sur hernie discaleL5-S1 connue. Douleurs modérément impulsives à la toux, pas à la défécation. Lasègue+ à droite à 45°, pas de troubles sensitivomoteurs. Zones réactives : D bilatérale, D4et D5 droites, H bilatérale, I droite, F droite. La puncture de ces zones apporte une amélioration partielle des douleurs (� 30 %) après la première séance. Au bout de troisséances complémentaires, amélioration d’environ 75 % ; Lasègue + en fin de course.fiDes séances de balnéothérapie et de kinésithérapie sont alors prescrites.

    Zone E

    Localisation

    Située sur le front, elle débute à environ 3 cm au-dessus de l’arcade sourcilière, à la ver-ticale du centre de la pupille, le patient regardant droit devant lui, ce qui correspond aupoint d’acupuncture chinoise VB14 yangbai. De là, la zone E s’étend obliquement vers lebas et l’extrémité interne du sourcil sur une longueur de 2 cm, en direction du point V2zanzhu. Elle se termine à environ 1 cm de la ligne médiane. En occipital, la zone E sesitue dans le prolongement de la zone C, à mi-chemin entre la sutura lambdoidea et leabord inférieur de l’os occipital (fi gs 11 et 12).fi

    Projection

    La zone E correspond à la colonne dorsale qui s’y projette de manière segmentaire, de Th1à Th12, de haut en bas. De plus s’y trouvent représentés le thorax ainsi que l’abdomen (en correspondance avec l’innervation par les nerfs thoraciques). Cette zone permet, par conséquent, de traiter également des pathologies d’organes thoraciques et abdominaux.Notons cependant que, dans ces cas, il faudra obligatoirement adjoindre la puncturede points upsilon ou Y, après avoir effectué le diagnostic cervical. Nous y reviendrons.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 23

    Fig. 8 – Localisation de la zone D en position yin.

  • 24 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 8

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 25

    Fig. 9 – Localisation de la zone D en position yang.gg

  • 26 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure 9

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 27

    Fig. 10 – Localisation des points D1-D6 en position yin etn yang.gg

    D1 D1

    D6D6

  • 28 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    10

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 29

    Fig. 11 – Localisation de la zone E en position yin.

  • 30 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    11

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 31

    Fig. 12 – Localisation de la zone E en position yang.gg

  • 32 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    12

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 33

    Indications

    Elles concernent des pathologies très diverses, en rapport avec l’importance des segments corporels qui s’y projettent :− dorsalgies ;− névralgies intercostales ;− douleurs de la paroi thoracique, notamment post-traumatiques et postopératoires ;− douleurs d’angine de poitrine (après bilan cardiologique) ;− palpitations ;− asthme ;− bronchite ;− hyperventilation ;− dyspnée ;− douleurs abdominales.

    Cas clinique

    Patient de 21 ans, pratiquant des arts martiaux. La veille, au cours d’un tournoi de karaté, traumatisme de la paroi thoracique droite à hauteur des 5e, 6e, et 7e arcs cos-taux. Le bilan effectué aux urgences, notamment radiologique, est sans particularité.Néanmoins les douleurs sont relativement importantes, avec gène respiratoire nette.La zone E est très réactive des deux côtés. Par conséquent, puncture de cette zone en bilatéral, ce qui induit une amélioration spectaculaire et immédiate de la douleur. Lelendemain, une deuxième séance est effectuée, à l’issue de laquelle la symptomatologie douloureuse disparaît totalement.

    Zone F

    Localisation

    Cette fois, c’est la localisation en zone yang qui est la plus utilisée (et longtemps la seule gconnue) : située derrière l’oreille, au point le plus proéminent de l’apophyse mastoïde.Récemment a été découverte la zone F en zone yin : située au bord supérieur de l’arcade zygomatique, entre les zones D et D1-D6 (fig. 13).fi

    Projection

    La zone F correspond à la colonne lombaire, ainsi qu’au territoire d’innervation dunerf sciatique.

  • 34 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Indications

    Les lombalgies aiguës et surtout les sciatalgies, qui sont ici l’indication essentielle. Cette zone, bien que très effi cace à elle seule, notamment en cas de douleurs aiguës, estficependant souvent associée aux zones D et/ou D1-D6 (voir cas clinique zone D1-D6).

    Zone G

    Localisation

    Là encore, c’est la localisation en zone yang qui est la plus utilisée, et longtemps la seulegconnue : subdivisée en trois points G1, G2 et G3 qui sont disposés en arc de cercle d’avanten arrière autour de la pointe de l’apophyse mastoïde, encadrant celle-ci. Récemment a été découverte la zone G en zone yin : située 1-2 mm au-dessus de la zone D, en légerarc de cercle, G1 – G2 – G3 disposés d’arrière en avant (fi g. 14).fi

    Projection

    Elle correspond à l’articulation du genou, la projection étant différenciée :− G1 pour la face interne ou médiale du genou ;− G2 pour la face dorsale et le creux poplité ;− G3 pour la face externe ou latérale du genou.

    Il est important de noter que la pratique montre que la correspondance des pointsG1 à G3 avec les parties anatomiques du genou telle que décrite ci-dessus n’est pas toujours exacte, pouvant varier. De ce fait, devant une pathologie du genou, il convientde toujours palper tous ces points, et de puncturer celui ou ceux qui s’avèrent réactifs.

    Indications

    − Gonalgies post-traumatiques et postopératoires.− Gonarthrose.− Bursites.− Tendinopathies d’insertion.− Affections rhumatologiques.

    Cas clinique

    Sportif de 24 ans, footballeur, entorse bénigne mais très douloureuse du ligament collatéral médial à droite la veille. À l’examen, zones D droite, G1 droite et G2 droiteréactives. À l’issue de la première séance, nette amélioration des douleurs qui dispa-raissent totalement à la suite de deux séances quotidiennes supplémentaires. Le patient étant sportif de haut niveau, quelques séances de kinésithérapie sont prescrites, afin de firétablir une proprioception et une coordination neuromusculaire correctes.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 35

    Fig. 13 – Localisation de la zone F en position yin et n yang.gg

  • 36 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    13

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 37

    Fig. 14 – Localisation de la zone G en position yin etn yang.gg

    G3G2 G1

    G3G2G1

  • 38 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    14

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 39

    Zone H

    Localisation

    Petite zone d’environ 5 mm de diamètre, elle est située dans le prolongement de la zone B, directement au-dessus de celle-ci. Une topographie similaire se retrouve en zone yang (fig gs 15 et 16).fi

    Projection

    Elle correspond à la hanche, à la colonne lombaire et au territoire d’innervation dunerf sciatique.

    Indications

    Elle est pratiquement toujours utilisée en complément des zones D et/ou F, pour ren-forcer les effets de celles-ci, notamment en cas de douleurs chroniques. Les indications sont donc celles des zones D, D1 à D6 et F, avec lesquelles elle est combinée (voir cas clinique zone D1-D6).

    Zone I

    Localisation

    Située à environ 4 cm en arrière et dans le prolongement de la zone C, mais légèrement plus basse (temporale) que celle-ci, elle possède un diamètre d’environ 5 mm. Unetopographie similaire se retrouve en zone yang (fig g. 17).fi

    Projection

    Au départ identique à celle de la zone H, elle s’est enrichie récemment d’une projection de la main.

    Indications

    − Toutes les indications de la zone H.− La pathologie de la main, notamment douleurs aiguës et chroniques ainsi que les

    troubles de la sensibilité (paresthésies, hypoesthésies…).

  • 40 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    En résumé, les projections des zones de base sont les suivantes :Zone A : tête et colonne cervicale, de C1 à C7, de haut en bas.Zone B : colonne cervicale (non différenciée), épaule.Zone C : membre supérieur, selon la topographie, de haut en bas.Zone D : colonne lombaire et membre inférieur (non différenciés).Zone D1-D6 : colonne lombaire de L1 à L5, charnière lombosacrée, articulations sacro-iliaques.Zone E : colonne dorsale de Th1 à Th12 de haut en bas, thorax.Zone F : colonne lombaire, nerf sciatique.Zone G : genou ; G1 médial, G2 dorsal, G3 latéral.Zone H : hanche, colonne lombaire et nerf sciatique (zone complémentaire).Zone I : idem zone H, main.

    Les points des organes des sens

    Découverts par le Dr Yamamoto tout de suite après les points de base, ils concernent, comme leur nom l’indique, les organes des sens. Chacun de ces points, d’un diamètre d’environ 5 mm, correspond, comme pour les points de base, à un organe ou une structure anatomique particulière.

    Il existe quatre points dans ce groupe avec, pour chacun, une représentation en zone yin, et une en zone yang (fig gs 18 et 19) :fi− point des yeux ;− point des oreilles ;− point du nez ;− point de la bouche.

    Ces points possèdent une large palette d’indications, comme nous allons le constater.

    Point des yeux

    Localisation

    Situé à environ 1 cm au-dessous de la zone A, à la verticale de celle-ci. En zone yang, lagglocalisation est identique.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 41

    Fig. 15 – Localisation de la zone H en position yin.

  • 42 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    15

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 43

    Fig. 16 – Localisation de la zone H en position yang.gg

  • 44 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    16

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 45

    Fig. 17 – Localisation de la zone I en position yin etn yang.gg

  • 46 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    17

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 47

    Indications− Douleurs post-traumatiques et postopératoires.− Conjonctivites.− Glaucome.− Strabisme.− Dégénérescence maculaire.− Défi cits de l’acuité visuelle dus au vieillissement.fi

    Dans les pathologies ophtalmologiques, plusieurs constatations intéressantes ontpu être effectuées, suite à l’utilisation des points de Yamamoto :− après intervention chirurgicale sur l’œil, cicatrisation plus rapide ;− en cas de dégénérescence maculaire avérée, amélioration de l’acuité visuelle ;− amélioration également de la vascularisation, phénomène visible à l’examen du

    fond d’œil.

    Un dernier phénomène constaté par le Dr Yamamoto doit retenir notre attention : la puncture du point des oreilles dans sa localisation yang, donc occipitale, améliore ggl’acuité visuelle ! Ceci pourrait s’expliquer par le fait que, topographiquement, cepoint se trouve en regard de la zone du cortex cérébral qui contrôle la fonctionvisuelle…

    Point du nez

    Localisation

    Il est situé à 1 cm sous le point des yeux, à la verticale de la zone A, ceci aussi bien en zone yin qu’en zone n yang du crâne.g

    Indications− Douleurs post-traumatiques et postopératoires.− Rhinites, en particulier allergiques.− Sinusites.− Troubles de l’olfaction.

    Dans le cadre des pathologies du nez et de ses annexes, j’associe volontiers à ce pointdes points d’acupuncture chinoise, à savoir le point curieux yintang et GI20 g yingxiang.ggCette combinaison renforce l’efficacité du traitement.fi

    Point de la boucheLocalisationIl est situé à nouveau à 1 cm au-dessous du point du nez, à la verticale de la zone A, aussi bien en zone yin qu’en zone n yang.gg

  • 48 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Indications

    − Douleurs post-traumatiques et postopératoires.− Gingivites.− Douleurs dentaires.− Herpès des lèvres.− Troubles de l’élocution (bégaiement).− Aphasie : dans ce cas, ce point doit toujours être associé à l’un des deux points

    spécifi ques pour l’aphasie : le point de l’aphasie de Broca, situé en zone crânienne fiyin, entre les points Y de l’Estomac et de la Rate et le point de l’aphasie de Wernicke, situé en zone crânienne yang, entre ces mêmes points (les points upsilon ou « Y » ggseront décrits dans un chapitre spécifi que) (fifi g. 22).fi

    Point des oreilles

    Localisation

    Il se situe à 1,5 cm au-dessous de la zone C, sur une ligne oblique vers le bas et le dedans, reliant la zone C et la racine du nez. En zone crânienne yang, le point se situe entre laggzone C et le point du nez.

    Remarque : les trois premiers points des organes des sens sont placés sur une même verticale, alors que le point des oreilles est situé plus latéralement, entre le point desyeux et celui du nez, le tout conformément à la disposition anatomique de ces organes,ce qui facilite la mémorisation de leur position !

    Indications

    − Douleurs post-traumatiques et postopératoires.− Otites.− Troubles de l’audition.− Troubles de l’équilibre d’origine vestibulaire.− Acouphènes : dans ce cas, un choix de points spécifiques est nécessaire : il faut punc-fi

    turer les 2 points de l’oreille (yin et n yang), ainsi que 2 points supplémentaires non ggnommés, situés entre les précédents, sur une ligne convexe vers le haut les reliant. C’est la palpation qui les fera découvrir. Notons qu’il faut toujours commencer parla puncture du point de l’oreille en zone yang, car quelque fois la seule puncture deggce point suffit déjà à améliorer les acouphènes ! Quant à l’amélioration concomitantefide l’acuité visuelle constatée chez certains patients lors de la puncture de ce point, nous en avons déjà parlé plus haut.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 49

    Fig. 18 – Points des organes des sens en position yin.

    Œil

    Bouche

    NezOreille

  • 50 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    18

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 51

    Fig. 19 – Localisation des points des organes des sens en position yang.gg

  • 52 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    19

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 53

    Les points cérébraux (figs 20 et 21)fi

    Ils sont au nombre de trois :− point du cerveau ;− point du cervelet ;− point des ganglions de la base.

    Localisation

    Point du cerveau

    Situé de part et d’autre de la ligne médiane, environ 1 cm au-dessus de la zone A, et dans le prolongement de celle-ci. En zone yang, la localisation est similaire.gg

    Point du cervelet

    Situé immédiatement en arrière du point précédent. En zone yang, localisation similaire.gg

    Point des ganglions de la base

    Situé sur la ligne médiane, à cheval entre les points précédents. En zone yang, locali-ggsation similaire.

    Remarque : l’ensemble de la zone des points cérébraux s’étend sur 4-5 cm de longueur. Du fait de la petitesse de cette zone et de l’importance anatomique et fonctionnelle des zonescérébrales qui s’y projettent, il est impossible d’y décrire une subdivision topographique précise. C’est donc la palpation fi ne avec l’ongle du pouce ou l’extrémité du manche defil’aiguille d’acupuncture qui nous permettra de déterminer le (ou les) point(s) réactif(s) à puncturer ; nous y reviendrons.

    Indications

    Les points cérébraux sont d’une importance considérable dans le traitement d’un grand nombre de pathologies neurologiques, notamment celles rencontrées fréquemment enpratique médicale courante :− migraines ;

  • 54 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    − névralgie du trijumeau ;− suites d’AVC : paralysies, hémiplégie, aphasie… ;− vertiges ;− acouphènes ;− maladie de Parkinson ;− sclérose en plaques ;− états dépressifs ;− douleurs chroniques.

    Règles d’utilisation

    Certaines règles spécifiques doivent être respectées lorsfi de l’utilisation de ces points :− ces points possédant une représentation au niveau cervical, le diagnostic cervical

    propre à la YNSA doit toujours être effectué au moment de leur utilisation ; nous le décrirons plus tard ;

    − en cas de syndrome douloureux chronique, la puncture s’effectue en ipsilatéral, en sachant que les points des ganglions de la base sont ici primordiaux ;

    − en cas d’hémiplégie, la puncture s’effectue en controlatéral, en sachant que l’efficacitéfide la méthode n’est pas, dans ce cas, dépendante de l’âge du patient, mais du délai écoulé entre l’hémorragie ou la thrombose et la première séance d’acupuncture !Il convient donc, dans ce cas, de débuter le traitement le plus rapidement possibleavec, au début, des séances très rapprochées, quotidiennes, voire si possible pluri-quotidiennes. Si l’interrogatoire est impossible (patient comateux), il faut alors se fi er à sa seule sensibilité tactile qui décèlerafi de petites zones indurées, aux points à puncturer. Cela requiert évidemment un certain entraînement… ;

    − en cas de maladie de Parkinson, la puncture sera ipsilatérale ;− en cas de sclérose en plaques, la puncture se fera presque toujours en zone crânienne

    yang ;− en cas de pathologie très chronique ou résistante au traitement, il faut savoir penser à

    utiliser en complément les points cérébraux d’une autre zone de projection, à savoirla somatotopie sus-pubienne. Nous étudierons celle-ci avec les somatotopies dites« complémentaires » ou « nouvelles » ;

    − enfi n, il faut savoir penser à ces points (et les palper) devant toute pathologiefichronique, situation dans laquelle ils s’avèrent souvent réactifs. Dans ce cas, leurpuncture peut parfois, à elle seule, entraîner une amélioration spectaculaire de la symptomatologie.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 55

    Fig. 20 – Localisation des points cérébraux en position yin.

    Cerveau

    Cervelet

    Ganglions de la base

  • 56 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    20

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 57

    Fig. 21 – Localisation des points cérébraux en position yang.gg

    Ganglions de la base

    Cervelet

    Cerveau

  • 58 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    21

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 59

    Les points upsilon ou points Y

    Au nombre de 12, ces points possèdent, comme tous ceux vus précédemment, une loca-lisation crânienne yin et une autren yang. Ici également, ce sont les points de la zonegg yinqui sont le plus fréquemment utilisés, ceux en zone yang étant utilisés en complément gdans certains cas chroniques et/ou résistants au traitement.

    Les 12 points Y correspondent aux Organes (zangfu) et aux méridiens de la médecinetraditionnelle chinoise (MTC). Leur mise en œuvre nécessite par conséquent la maîtrise des règles diagnostiques de celle-ci.

    La correspondance est la suivante :Y1 = Rein (Rn)Y2 = Vessie (V)Y3 = Maître du Cœur (MC)Y4 = Cœur (C)Y5 = Estomac (E)Y6 = Triple Réchauffeur (TR)Y7 = Intestin grêle (IG)Y8 = Rate-Pancréas (Rte)Y9 = Poumon (P)Y10 = Foie (F)Y11 = Vésicule biliaire (VB)Y12 = Gros Intestin (GI)

    Par ailleurs, l’utilisation du diagnostic cervical de Yamamoto est ici fondamentale. En effet, la projection cervicale correspondant au(x) point(s) nécessaire(s) au traitement devient réactive, très douloureuse à la palpation et souvent légèrement indurée, phéno-mènes qui disparaissent quasi instantanément dès lors que les points Y incriminés ontété puncturés ! C’est le phénomène d’« extinction » décrit par Yamamoto qui permet, dumême coup, de vérifier et de confifi rmer que les points Y ont été correctement puncturés !fi

    Localisation

    Les points Y sont de petite taille et sont rassemblés sur une étroite zone délimitée enavant par la lisière temporale du cuir chevelu, en arrière par une verticale passant par la pointe du pavillon auriculaire, en bas par le bord supérieur de l’arcade zygomatique et en haut par une ligne légèrement oblique en arrière et en bas, passant 2 cm au-dessus de lapointe de l’oreille. Dans la zone occipitale yang, ces points sont retrouvés en miroir par ggrapport à la zone yin, à partir d’une verticale passant par la pointe du pavillon de l’oreille, à l’exception des points Y1 Rein et Y2 Vessie qui se trouvent décalés vers le bas (fig. 22).fi

  • 60 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Y1 Rein

    Situé en arrière de la zone D et en avant de la partie inférieure de la zone D1-D6.

    Le point Y1 occipital peut souvent être retrouvé sous la forme d’un petit nodule douloureux à la palpation, et situé juste sous l’os occipital, au voisinage immédiat de VB20 fengchi.

    Y2 Vessie

    Situé sous le point Y1, à la verticale de celui-ci, au bord supérieur de l’arcadezygomatique.

    Le point Y2 occipital est situé au bord externe du muscle trapezius, immédiatementau-dessous de l’os occipital.

    Y3 Maître du Cœur

    Situé à la verticale de Y1 rein, à environ 3 cm, au bord supérieur de la zone des points Y.

    Y4 Cœur

    Situé en arrière de Y3 Maître du Cœur, légèrement plus bas et immédiatement en avantde la verticale passant par la pointe du pavillon auriculaire.

    Y5 Estomac

    Situé juste au-dessous et à la verticale de Y3 Maître du Cœur.

    Y6 Triple Réchauff eur

    Situé au-dessus de la zone D, à la lisière temporale du cuir chevelu.

    Y7 Intestin grêle

    Situé environ 1 cm au-dessus de Y6 Triple Réchauffeur, et à la verticale de ce point.

    Y8 Rate-Pancréas

    Situé en arrière de Y6 Triple Réchauffeur, et environ 0,5 cm au-dessus de Y1 Rein.

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 61

    Y9 Poumon

    Situé environ 1 cm au-dessus de Y7 Intestin grêle, en avant de Y3 Maître du Cœur.

    Y10 Foie

    Situé à hauteur des points Y5 Estomac et Y7 Intestin grêle, juste au-dessous de Y4 Cœur, en avant de la verticale passant par la pointe du pavillon auriculaire.

    Y11 Vésicule biliaire

    Situé en arrière de Y8 Rate-Pancréas, juste au-dessus de D1 (zone D1-D6), et au-dessouset légèrement en avant de Y10 Foie.

    Y12 Gros Intestin

    Situé en avant et légèrement plus haut par rapport à Y2 Vessie, Y12 est placé au-dessousde la zone D, au bord supérieur de l’arcade zygomatique et sur la lisière temporale du cuir chevelu.

    Indications

    Les 12 points Y correspondent aux Organes ainsi qu’aux méridiens de la MTC. Parconséquent, ils sont indiqués pour le traitement des pathologies des organes internes, des troubles psychosomatiques et psychiques, ainsi que des affections de la couche externe(appareil locomoteur) en relation avec un déséquilibre énergétique d’un méridien ou d’un Organe. Ainsi, par exemple, une douleur cervicale aiguë à type de torticolis avec limitation de la latérofl exion et de la rotation fait penser aux méridiens de l’Intestinflgrêle et de la Vésicule biliaire ; ou encore une lombalgie chronique à un vide de qi du iRein. Un syndrome douloureux chronique, touchant une région en nappe, ou encore exaspéré par la fatigue ou le stress, réagira souvent mieux à l’utilisation des points Yqu’à celle des points de base. Dans ce type de situation clinique, on traite en général en premier par les points de base. Si ceux-ci ne donnent pas satisfaction (sachant quele patient doit ressentir, dès la première séance, au moins un début d’amélioration), le diagnostic cervical permettra de choisir un ou plusieurs points Y, utilisés seuls ou associés aux points précédents. Il devient, dès lors, évident qu’il est impossible d’utiliser efficacement ces points et, au-delà, la méthode même du Dfi r Yamamoto, sans posséderune très bonne connaissance des règles diagnostiques de la MTC. La MTC et la YNSA secomplètent parfaitement, aussi bien au niveau diagnostique qu’au niveau thérapeutique (plusieurs exemples de cas cliniques que le lecteur pourra trouver dans cet ouvrage illustrent ce propos).

  • 62 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Les indications des points Y sont, par conséquent, extrêmement larges, englobantcelles des points de base, des points des organes des sens et des points cérébraux. Àcelles-ci s’ajoutent de nombreuses pathologies organiques, motrices, psychiques… quirendent le champ d’application de ces points presque illimité dans le cadre de troublesréversibles, et ceci dans toutes les spécialités médicales.

    Seules nécessités, mais en contrepartie absolues, pour l’efficacité de la méthode :fi– le diagnostic cervical, que nous verrons plus loin, qui doit révéler un ou plusieurspoints douloureux à la pression, phénomène qui doit disparaître dès la puncture despoints Y correspondants ;– les points Y que l’on souhaite puncturer doivent être réactifs avec douleur et, le plussouvent, une petite induration à la palpation ;– les points Y choisis doivent être puncturés avec une extrême précision, raison pourlaquelle un chapitre ultérieur est consacré à la mise en pratique et à la technique de puncture.

    Voici quelques exemples d’indications des points Y :− douleurs vertébrales ;− douleurs des articulations périphériques ;− névralgies ;− migraines ;− parésies ;− troubles du rythme cardiaque ;− troubles du transit ;− troubles mictionnels ;− parmi beaucoup d’autres… (Ces points peuvent s’avérer utiles dans toutes les

    disciplines médicales).

    Cas cliniques

    Polyarthrite rhumatoïde

    Patiente de 68 ans, traitée depuis des années par cortisone (au moment de la consulta-tion 15 mg/jour), traitement qui stabilise bien sa polyarthrite. Cependant, la patientese dit très gênée par une douleur de l’épaule droite ainsi que par une cheville droite douloureuse, celle-ci présentant de surcroît un œdème péri-malléolaire chronique.

    Au diagnostic cervical, les points « Foie » et « Rein » sont très douloureux des deux côtés. De plus, les zones C et D à droite sont réactives.

    Dès la puncture bilatérale des points Y Foie et Rein, le diagnostic cervical de contrôle est sans particularité ; les points initialement réactifs se sont « éteints ». Sont également ff

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 63

    puncturées les zones C et D à droite. Au retrait des aiguilles, 30 minutes plus tard, nette amélioration des douleurs, aussi bien au niveau de l’épaule qu’au niveau de la cheville. Au bout de dix séances, à raison de deux par semaine, épaule et cheville droites sont quasiment indolores… et l’œdème péri-malléolaire a disparu ! Ce résultat persiste sept mois après la dernière séance…

    Lombosciatique S1 gauche

    Patient de 49 ans, menuisier, long passé de lombalgies et parfois de sciatalgies associées,avec lombarthrose et hernie discale L5/S1 médiane connue. Les infi ltrations, ainsi que la fikinésithérapie, améliorent nettement son état, mais depuis quelques mois les récidives sont plus fréquentes et il souhaite essayer l’acupuncture. Le test de Lasègue est positif àgauche en fin de course, l’examen neurologique est sans particularités.fi

    Les points cervicaux « Foie », « Rein » et « Vésicule biliaire » sont réactifs des deux côtés, ainsi que les zones D, D5, D6, F et I à gauche. Sont alors puncturés les points Y Foie, Rein et Vésicule biliaire en bilatéral, ainsi que les zones D, D5, D6 et F à gauche.Début d’amélioration de la lombosciatalgie après la première séance. Au bout de six séances, à raison de deux fois par semaine, la sciatalgie S1 a disparu et les lombalgies sont réduites de plus de 80 %. Des séances de kinésithérapie sont prescrites afin de ficonsolider le résultat. Pas de récidive depuis maintenant quatre mois.

    Acouphènes

    Patiente de 43 ans, commerciale très fréquemment en déplacement, présente depuisenviron 18 mois des acouphènes bilatéraux de tonalité aiguë. Les examens cliniques etparacliniques ORL, neurologique ainsi que de la colonne cervicale se sont révélés sans particularités, en dehors d’une cervicarthrose débutante. Les acouphènes sont nettement aggravés par le stress et la fatigue.

    À la palpation, les points cervicaux « Rein » et « Foie » sont réactifs, ainsi le pointsensoriel « oreille » et les points complémentaires pour les acouphènes (voir plus haut), tous ces points en bilatéral.

    La puncture est effectuée en débutant par les 4 points de la fameuse ligne des acouphènes, en allant du yang vers leg yin, puis viennent les autres points (points Y Foieet Rein). Au terme d’une série de 10 séances (deux fois par semaine), les acouphènesne sont presque plus perceptibles, même en fin de journée ou en cas de stress. Cette fiamélioration persiste environ huit mois après la dernière séance.

    Hémorragie cérébrale avec hémiparésie gauche

    Patient de 58 ans, patron d’une entreprise en bâtiment, gros mangeur, hypertendu eten surpoids, a présenté cinq mois auparavant un AVC par hémorragie cérébrale quia laissé une hémiparésie gauche spastique avec un syndrome douloureux chronique

  • 64 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    de la jambe gauche. Traitement en cours par médication antalgique et séances dekinésithérapie très régulières (trois fois par semaine). Le patient souhaite essayer l’acupuncture.

    Le diagnostic cervical met en évidence des points « Foie », « Rein », « Vésiculebiliaire » et « cerveau » très douloureux en bilatéral. De plus, les zones C et D sontréactives en bilatéral.

    Par conséquent, puncture bilatérale des points Y Foie, Rein et Vésicule biliaire, despoints cerveau, ainsi que des zones C et D. Au terme d’une série de 12 séances (deux fois par semaine), réduction d’environ 30 % de la spasticité, ce qui facilite le travail du kinésithérapeute. L’amélioration de la symptomatologie douloureuse est encore plus fl agrante : près de 70 %, avec réduction concomitante notable de la consommationfld’antalgiques (50 %) ! Le traitement est, à l’heure actuelle, toujours en cours.

    Les points des nerfs crâniens

    Chercheur infatigable, le Dr Yamamoto a découvert, au fil du temps, un certain nombrefide nouvelles somatotopies. Parmi celles-ci, la plus remarquable et la plus importanteest sans conteste celle qui concerne les nerfs crâniens.

    Localisations et indications

    En effet, les 12 nerfs crâniens se trouvent projetés sur une aire en forme de chapelet, située dans le prolongement de la zone de base A. Ce chapelet de points se succédant immédiatement les uns aux autres, qui débute environ 1 cm en arrière de la zone A,s’étend jusqu’au niveau du point VG21 qianding. La promiscuité des points et leur ggpetitesse imposent une palpation très fine et précise avant puncture (fifi g. 23).fi

    Un autre fait très remarquable est qu’il existe une corrélation entre ces points des nerfs crâniens et les Organes et méridiens de la MTC, comme c’est le cas pour les points Y vus précédemment. En effet lorsque, par exemple, la zone cervicale du Rein est douloureuse à la palpation, la puncture du 1er point des nerfs crâniens (N. olfactorius) peut provoquer le fameux phénomène d’extinction au niveau de lazone cervicale, ce qui établit une liaison entre ce point et le Rein de la MTC. La même démonstration peut être effectuée avec les autres points, ce qui établit les correspondances suivantes :

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 65

    Fig. 22 – Localisation des points upsilon ou Y :1 � Rein 7 � Intestins grêles2 � Vessie 8 � Rate-Pancréas3 � Maître du Cœur 9 � Poumon4 � Cœur 10 � Foie5 � Estomac 11 � Vésicules biliaires6 � Triple Réchauffeur 12 � Gros Intestin.En gris, sans numérotation, les points destinés au traitement de l’aphasie : Broca en zone yin etnWernicke en zone yang.gg

    yin yang

    9

    7

    6

    3

    8

    5

    12 2

    1

    11

    10

    4

    10

    4

    118

    5

    3 9

    7

    6

    12

    1

    2

  • 66 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    22

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 67

    Points des nerfs crâniens et leurs correspondances1 – N. olfactoriuss � Rein2 – N. opticuss � Vessie3 – N. oculomotorius � Maître du Cœur4 – N. trochleariss � Cœur5 – N. trigeminuss � Estomac6 – N. abducenss � Triple Réchauffeur7 – N. facialiss � Intestin grêle8 – N. vestibulocochlearis � Rate-Pancréas9 – N. glossopharyngeus � Poumon10 – N. vaguss � Foie11 – N. accessoriuss � Vésicule biliaire12 – N. hypoglossus � Gros Intestin

    On remarquera que cette numérotation de correspondance avec les Organes et lesméridiens de la MTC est la même que celle des points Y. En effet, l’expérience montre qu’après avoir décelé par la palpation des zones réactives au diagnostic cervical, il est possible d’utiliser, pour le traitement, soit les points Y, soit les points des nerfs crânienscorrespondants. Si, après la puncture, le diagnostic cervical révèle une « extinction » de la (ou des) zone(s) initialement réactive(s)/douloureuse(s), le choix a été le bon ! Pourla pratique, il faut noter que la puncture des points des nerfs crâniens est généralement nettement moins désagréable que celle des points Y.

    Les indications de ces points sont celles des points Y. De plus, ils peuvent être utilisés en cas de pathologie touchant directement le territoire de l’un des nerfs crâniens ; dans ce cas, il est inutile de procéder à un diagnostic cervical. C’est le cas, par exemple, dansle cadre d’une névralgie du trijumeau ou encore d’une paralysie faciale.

    Notons au passage une petite particularité palpatoire : contrairement à tous les autres points, la zone du nerf crânien 1 (N. olfactorius) correspondant au Rein n’est quasiment jamais douloureuse à la pression ! Pour être sûr d’avoir bien puncturé ce point, il faut donc recourir au diagnostic cervical qui montre, lors d’un positionnement correct del’aiguille, une extinction de la zone Rein.

    Un fait très intéressant, purement diagnostique cette fois, mérite notre attention : l’acupuncture auriculaire de Nogier décrit elle aussi des aires de projections pour les nerfs crâniens. Si nous trouvons, à titre d’exemple, la zone cervicale de Yamamoto cor-respondant à l’Estomac (et par conséquent également au nerf trijumeau) douloureuse àla palpation, et que l’on puncture le point auriculaire correspondant au nerf trijumeau, on obtient immédiatement un phénomène d’extinction au diagnostic cervical de Yama-moto ! De ce fait, le bon positionnement de l’aiguille auriculaire peut être vérifi é grâce àficette technique ! Il semble donc exister des liens neurophysiologiques entre les deux plusimportants microsystèmes que nous connaissons : l’acupuncture auriculaire de Nogier et la cranioacupuncture de Yamamoto. Ces observations passionnantes mériteront destravaux de recherche complémentaires…

  • 68 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Cas cliniques

    Céphalalgies migraineuses

    Patient âgé de 48 ans, cadre d’une grande compagnie d’assurances, se plaint depuis près de trois semaines de maux de tête quasi constants, apparus sans facteur déclenchant évident, et ceci pour la première fois sous cette forme. L’ensemble des examens cliniqueset paracliniques pratiqués, notamment ORL, orthopédique et neurologique, s’est avérésans particularités. La prise de paracétamol améliore partiellement et transitoirement les douleurs.

    L’examen montre des zones très réactives : A bilatéral, points cérébraux (cerveau)bilatéraux. Le diagnostic cervical trouve une induration douloureuse des zones Reinet Foie des deux côtés.

    En conséquence sont alors puncturés : zone A bilatérale, point cerveau bilatéral, points des nerfs crâniens 1 et 10 (Rein et Foie) bilatéraux.

    Immédiatement après la pose des aiguilles, le patient signale une amélioration descéphalalgies, qui devient tout à fait nette en fin de séance : à l’échelle EVA, la douleur fipasse de 7/10 à 3/10. Pour des raisons professionnelles, le patient ne pourra revenirqu’une semaine plus tard, mais il n’y a pas eu d’aggravation entre-temps. Une deuxièmeséance est alors effectuée, identique à la précédente, les mêmes zones s’avérant, mais dans une moindre mesure, réactives. À l’issue de cette séance, le patient se dit totalementlibéré de ses céphalées. Près de cinq mois après cette deuxième et dernière séance, il n’y a pas eu de récidive.

    Névralgie du trijumeau

    Patient de 40 ans, électricien, souvent en déplacement sur des chantiers, présente depuis15 jours une névralgie de l’ensemble du territoire du trijumeau à gauche. Les examens dentaires et neurologiques n’ont pu trouver aucune étiologie à cette névralgie, confir-fimée par le neurologue. Le traitement médicamenteux entrepris n’a apporté aucune amélioration.

    À l’examen, zone A et zone des ganglions de la base très douloureux des deux côtés.Le diagnostic cervical trouve une zone Estomac indurée et douloureuse à gauche.

    Sont puncturés les zones A, zones des ganglions de la base, ainsi que le point 5 des nerfs crâniens à gauche (Estomac/N. trigeminus).

    Au bout de trois séances à raison d’une séance quotidienne, la névralgie disparaîtcomplètement et n’a pas récidivé depuis (14 mois plus tard).

  • Les points fondamentaux de la nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto 69

    Fig. 23 – Localisation des points des nerfs crâniens.

    12 – N. hypoglossus/Gros Intestin

    10 – N. vagus/Foie

    8 – N. vestibulocochlearis/Rate-Pancréas

    7 – N. facialis/Intestin grêle

    5 – N. trigeminus/Estomac

    3 – N. oculomotorius/Maître du Cœur

    1 – N. olfactorius/Rein

    6 – N. abducens/Triple Réchauffeur

    4 – N. trochlearis/Cœur

    2 – N. opticus/Vessie

    9 – N. glossopharyngeus/Poumon

    11 – N. accessorius/Vésicule biliaire

  • 70 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    23

  • Le diagnostic cervical

    Depuis longtemps déjà, un diagnostic abdominal est connu, aussi bien des praticiens chinois que japonais. Ce sont ces derniers qui l’ont le plus utilisé, sous la dénomina-tion de diagnostic hara (ventre). Ainsi, lors d’une maladie, celle-ci peut entraîner des amodifi cations spécififi ques au niveau de la paroi abdominale, permettant d’établir unfidiagnostic. Le Dr Yamamoto a tout d’abord découvert à ce niveau des zones correspon-dant aux zangfu de la MTC, puis des zones correspondant aux différents segments de laucolonne vertébrale et, pour fi nir, à ses points cérébraux. Plus tard, il s’est rendu comptefique des zones similaires se retrouvent, sous forme de points, au niveau du cou. Cettedécouverte marque la naissance du diagnostic cervical de Yamamoto, spécifique de sa fiméthode et totalement original. L’expérience montre que les mêmes zones sont réactivesen abdominal et en cervical, et que ces zones « s’éteignent » lorsque le traitement estefficace. En pratique, et de l’avis même du Dfi r Yamamoto, le diagnostic cervical est, à l’heure actuelle, de très loin le plus utilisé. Une fois maîtrisé, il est plus rapide et plus aiséà mettre en œuvre que le diagnostic abdominal qu’il a presque totalement supplanté. Par ailleurs, les points cervicaux sont généralement plus rapidement sensibles que leszones abdominales. Moi-même, je n’utilise plus que le diagnostic cervical lors de mesconsultations. Cet ouvrage se voulant résolument pratique, je ne reviendrai donc passur le diagnostic abdominal et seul sera détaillé ici le diagnostic cervical de Yamamoto(fig. 24).fi

    Localisation des points cervicaux

    Point Rein (Rn), colonne vertébrale, cerveau

    Situé juste au-dessus de la clavicule, au bord postérieur du M. sternocleidomastoideus.Immédiatement en arrière et accolé à lui, se trouve un petit chapelet horizontal de quatre points correspondants d’avant en arrière aux segments lombaire, thoracique etcervical de la colonne vertébrale, puis au point « cerveau ».

    Point Vessie (V)

    Situé en dessous et à la verticale du point Rein, il est à demi caché derrière la clavicule, ce qui impose, lors de la palpation, d’appuyer légèrement vers le bas, en arrière de celle-ci.

  • 72 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Point Triple Réchauffeur (TR)ffff

    Situé en arrière du point Rein, au bord interne du M. trapezius. Il faut palper un peuplus fermement le bord du muscle pour trouver ce point.

    Point Gros Intestin (GI)

    Situé en arrière et légèrement plus bas par rapport au précédent, à peu près au milieudu M. trapezius.

    Point Rate-Pancréas (Rte)

    Situé au bord antérieur du M. trapezius, au-dessus du point Triple Réchauffeur.

    Point Estomac (E)

    Situé au milieu du M. trapezius, au-dessus et à la verticale du point Gros Intestin, et en arrière du point Rate-Pancréas.

    Point Intestin Grêle (IG)

    Situé au bord antérieur du M. trapezius, sur le prolongement vers le haut d’une lignepassant par les points Triple Réchauffeur et Rate-Pancréas.

    Point Foie (F)

    Situé au milieu du M. sternocleïdomastoideus, entre les points Rate-Pancréas et IntestinGrêle et en avant de ceux-ci.

    Point Vésicule biliaire (VB)

    Situé au bord antérieur du M. sternocleidomastoideus, légèrement en dessous du pointprécédent.

  • Le diagnostic cervical 73

    Point Maître du Cœur (MC)

    Situé au bord antérieur du M. sternocleidomastoideus, légèrement au-dessus du point Foie.

    Point Cœur (C)Situé au bord antérieur du M. sternocleidomastoideus, sur le prolongement vers le hautd’une ligne passant par les points Vésicule biliaire et Maître du Cœur.

    Point Poumon (P)Situé en avant du point Maître du Cœur, immédiatement à la partie latérale du larynx.

    Technique de palpationC’est avec la pulpe du pouce que l’on palpe (avec douceur !) les points cervicaux les uns après les autres, en en oubliant aucun, en sachant que l’expérience montre que les pointsRein et Foie sont ceux qui s’avèrent le plus souvent réactifs ; ce serait toutefois une erreur grossière que de faire « l’impasse » sur les autres ; les surprises sont fréquentes, nousallons y revenir. La palpation douce recherche des modifications pathologiques tellesfique douleur, induration, gonflement. Une fois qu’une zone réactive a été découverte,flle point upsilon et/ou le point nerf crânien correspondant est recherché et puncturé en respectant la règle suivante :− si le point cervical est douloureux et induré (phénomène qualifié « fi yang »), on

    puncture le ou les points correspondant en zone yin ou frontale, cas de loin le plusnfréquent (environ 95 %) ;

    − si le point est douloureux et mou (phénomène qualifié «fi yin »), on puncture enzone yang ou occipitale.g

    Dès la puncture effectuée, une palpation de contrôle des zones cervicales est faite : si les aiguilles sont correctement placées, les zones cervicales initialement réactives ne doivent plus l’être. C’est le phénomène d’extinction, sur lequel nous reviendrons.

    En cas de persistance de réactivité des zones cervicales, il faut manipuler les aiguillesafi n d’en modififi er la profondeur, l’inclinaison ou la direction. Dans la grande majorité fides cas, il est inutile de retirer l’aiguille pour parvenir au résultat souhaité.

  • 74 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    Attention : les zones cervicales sont exclusivement destinées au diagnostic, et ne doivent en aucun cas être puncturées !

    Les phénomènes d’« extinction »et de « démasquage »

    Comme énoncé plus haut, un phénomène particulier constitue une aide précieuse pour s’assurer du positionnement correct des aiguilles, c’est le phénomène d’extinction : sitôt que l’aiguille est bien placée sur le point Y ou du nerf crânien, la zone cervicale correspondante n’est plus réactive à la palpation. Si de nombreuses zones sont réactives, et qu’une de ces zones est celle du Rein ou celle du Foie, il convient de puncturer en premier le point Y ou nerf crânien correspondant, car on note souvent dans ce cas uneextinction non seulement de la zone cervicale Rein ou Foie, mais également d’autres zones cervicales précédemment réactives.

    Enfin, une autre observation intéressante peut être faite, principalement en cas de fipathologie chronique : la palpation du cou trouve, par exemple, une zone Rein réac-tive, et rien d’autre. Après puncture du point correspondant, la palpation de contrôle montre bien une extinction de la zone cervicale Rein mais, tout à coup, d’autres zonessont réactives, alors qu’elles ne l’étaient pas avant puncture ! C’est le phénomène du démasquage, qui impose que l’on puncture alors les points liés à ces zones. Une nouvelle palpation cervicale de contrôle montrera une extinction de toutes ces zones une foistoutes les aiguilles correctement placées.

    Ces phénomènes montrent bien que le diagnostic cervical doit être fait de manière rigou-reuse, complète et plusieurs fois répétées au cours de la séance d’acupuncture, faute de quoi le résultat escompté ne sera pas au rendez-vous !

  • Le diagnostic cervical 75

    Fig. 24 – Le diagnostic cervical de Yamamoto.

    Colonne vertébrale et cerveau

    Rn

    Rte

    TR GI

    IG

    VB

    MC

    C

    P

    F

    E

    V

  • 76 La nouvelle cranioacupuncture de Yamamoto (YNSA)

    NOTES Figure

    24

  • Les somatotopies complémentaireset les points complémentaires de Yamamoto

    Au cours de ses travaux de recherche, le Dr Yamamoto a découvert, en plus des zonesdéjà décrites, un certain nombre de somatotopies et de points dits complémentaires ou nouveaux. Ces zones ont toutes en commun qu’on les utilise directement, sanspasser par le diagnostic cervical (comme pour les zones de base et celles des organes des sens) ; c’est la réactivité locale à la palpation qui décide de la puncture. Par ail-leurs, elles sont rarement utilisées seules, mais le plus souvent en association avec d’autres zones avec lesquelles nous avons déjà fait connaissance au cours des chapitresprécédents.

    Leurs indications sont constituées, pour l’essentiel, de pathologies chroniques et/ou récidivantes, souvent complexes et diffi ciles à traiter. Ceci explique qu’il faut souvent filaisser les aiguilles en place longtemps, voire ut